A l'occasion du "cycle Star Trek" sur Arte (26 mai - 3 juin 2013), voici les pseudo-critiques que l'on peut lire dans Télérama (n°3306 & n°3307), une revue ciné/télé réputée très intello :
-
Star Trek: The Motion Picture [qui écope d'un seul T, alors que des tas de foutaises irregardables en reçoivent deux ou trois] :
« Genre: pyjama party. Une des premières scènes du film aurait dû nous mettre la puce à l'oreille : le téléporteur de l'
Enterprise ne fonctionne plus. Il a bugué et perdu ses passagers. Il faut se l'avouer, ce premier long métrage
Star Trek ne fonctionne plus non plus et risque de nous perdre… Déjà à l'époque, les "Trekkies" (fans très actifs de la séries télé) furent déçus par la faiblesse du scénario. Sorti deux ans après
La Guerre des étoiles en 1979, le film de Robert Wise semble tourné vers le passé. (…) »
-
Star Trek II: The Wrath Of Khan [qui ne reçoit carrément aucun T, sous-entendu de la "merde" aux yeux des journaleux de Télérama] :
« Pour l'
Enterprise, même une mission de routine vire vite à la lutte intergalactique entre le gentil Kirk et l'abominable Khan. Et M. Spock ? Il est là et même que le bien l'emporte grâce à lui. Ce numéro 2 est lent, laid (qui a fait les costumes ? Qu'il se dénonce !), même pas digne de la série télé. »
-
Star Trek III: The Search For Spock [mais là, surréaliste, il reçoit un T !] :
« Ils sont fous ces scénaristes ! Ils avaient fait mourir Spock dans le numéro 2. Heureusement, par une pirouette sidérale, il revient ! A part ça, Kirk commande toujours l'
Enterprise, pas de surprise... »
-
ST IV: The Voyage Home [aucun T] :
« Ce numéro 4, c'est vraiment n'importe quoi, avec un gros cylindre qui s'en prend aux océans et même que c'est à cause de la disparition des baleines à bosse (?!). Alors le vaisseau de Spock retourne en 1986 pour retrouver un spécimen de ces cétacés. Effectivement, c'est assez !! »
-
ST V: The Final Frontier [aucun T] :
« Le capitaine Kirk, qui s'ennuyait ferme à bord de l'Enterprise et entre deux tournages, a décidé de réaliser ce cinquième épisode. Mauvais acteur et mauvais réalisateur, donc. »
-
ST VI: The Undiscovered Country [aucun T] :
« Le capitaine Kirk et son médecin de bord, accuse de meurtre, sont déportés, sur une autre planète. En panne d'inspiration, les scénaristes resservirent pour l'énième fois la soupe de l'affrontement Est-Ouest. Sauf qu'en 1991 le vent avait déjà tourné. »
-
ST: First Contact [miracle, un T !] :
« Episode 8 : les Borgs attaquent la Terre ! Pas le pire de la série. Moyens appréciables et dialogues (volontairement) comiques. Evidemment, le scénario n'est compréhensible que pour les fans de la série. »
Par contre, à tous les coups, la plus prétentieuse des revues ciné va porter aux nues
Star Trek: Into Darkness dans son n°3308, en le présentant certainement comme un remake de
ST II TWOK infiniment supérieur à l'original... et dont le scénario sera – une fois n'est pas coutume – très compréhensible par les "critiques" français.
Dès lors qu'il est question de
Star Trek, enfin du vrai, la presse française ne connait qu'une loi, celle de la ghettoïsation ! Et contrairement à ce que s'imaginent les trekkers naïfs qui font la promo du reboot au nom du label, celui-ci ne réhabilite en rien l'ensemble de l'univers
Star Trek aux yeux des critiques ciné/séries des médias hexagonaux ! C'est même exactement le contraire, puisque JJ Abrams les conforte encore davantage dans la conviction que le
Star Trek historique (1964-2005) serait ringard et dépassé.
Allez, voici un petit bonus à l'aimable attention des masochistes...
Lors de la sortie française de
ST First Contact en mars 1997, on pouvait lire ceci dans les belles colonnes de Télérama :
« Au commencement était la série télé. Triomphalement diffusée aux Etats-Unis à partir de 1966, elle va mettre treize ans à atteindre la dimension du grand écran. Succès planétaire. Mais, film après film, la France résistera au Dr Spock et à ses grandes oreilles. Chez nous, ces improbables virées intergalactiques interprétées par des hommes maquillés à la truelle, vêtus de collants pistache et de ceintures en papier alu, n'ont jamais rien cassé au box-office. Avant que le filon ne s'épuise, les Américains sont récemment passés à la vitesse supérieure et ont renouvelé les cadres dans une nouvelle série télé, Star Trek : Next Generation. Au cinéma, cela donne ce Star Trek : Premier Contact, huitième opus de la saga et, de loin, pas le pire. Contrairement au précédent, qui était on ne peut plus calamiteux, il a bénéficié de moyens appréciables, d'un scénario qui tient (à peu près) debout et de dialogues (volontairement) comiques. Le risque, du coup, c'est que les fans n'y trouvent plus leur comptant de kitscheries traditionnelles. Quant aux autres, les réfractaires de toujours, il y a des chances qu'ils continuent à être aussi peu perméables aux mystères du vortex temporel, sans parler des secrets du quadrant delta (ou bien est-ce gamma ?)... Isabelle Danel »
:france: