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| [post DS9]Un curieux pied de nez du destin | |
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Auteur | Message |
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Dax Administratrice
Nombre de messages : 5441 Age : 58 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: [post DS9]Un curieux pied de nez du destin Mer 21 Déc 2011, 15:29 | |
| ha ha ! étonnement et consternation - Spoiler:
C'est bon que l'enfant soit de Julian. j"ai hâte de savoir qui est la mère. Ce pourrait être n'importe qui vu que l'ADN de Julian a été créé artificiellement.
_________________ « Un plus un n'a jamais donné deux » Lucy Luc Besson
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| | | Dax Administratrice
Nombre de messages : 5441 Age : 58 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: [post DS9]Un curieux pied de nez du destin Jeu 29 Déc 2011, 23:25 | |
| J'ai bien aimé le fait que Julian lui cherche un nom Bajoran.
je cours lire la suite :dance_10: _________________ « Un plus un n'a jamais donné deux » Lucy Luc Besson
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| | | Chibi Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1713 Age : 48 Date d'inscription : 25/04/2011
| Sujet: Un curieux pied de nez du destin --- [fanfic post DS9 - en cours] --- chapitre 14 Dim 08 Jan 2012, 19:20 | |
| Note: Il y a au milieu du chapitre une scène dite "pour adultes" qui, bien qu'elle soit du genre "soft", n'est pas à mettre entre toutes les mains, d'où le spoiler... Chapitre 14- Spoiler:
Mais le moment d’accalmie ne dura pas. Dès qu’il s’agit de la nourrir, Enata se remit à pleurer et elle le faisait encore quand Ezri vint sonner. « Donne-la moi… », dit la Trill d’autorité. Laissant Julian, épuisé, s’abattre sur son canapé, elle commença à marcher inlassablement de long en large pour apaiser la petite fille geignarde. Ezri finit par prendre le biberon encore tiède et réussir à le lui faire avaler partiellement. « C’est bien ma chérie, c’est bien… », chuchota-t-elle au bébé grincheux. Elle ne remarqua pas l’expression de Julian, assis en face d’elle, s’adoucir. Il ne quittait pas des yeux le charmant tableau formé par la jeune Trill et le bébé métisse. Ezri posa le biberon presque vide, attrapa le flacon de gel analgésique et en passa un peu sur les gencives douloureuses d’Enata. La petite fille, les joues encore rouges, finit par se calmer et rester blottie contre la poitrine d’Ezri qui la berça doucement. « Hé bien voilà… », dit-elle à Julian qui la regardait toujours. Ezri connaissait bien ce regard-là, et elle sentit un frisson se diffuser le long de sa colonne vertébrale. Pourtant, elle resta parfaitement sereine, ne voulant aucunement lui faire voir l’effet qu’il produisait sur elle. Elle se leva et, voyant qu’Enata ne tarderait pas à s’endormir, elle la changea et lui mit son pyjama. La petite fille baillait et ses yeux se fermaient doucement. Ezri la garda dans ses bras encore un moment, le temps qu’elle s’endorme et, avec d’infinies précautions, alla la déposer dans son lit avant de sortir sur la pointe des pieds. « Ca y est, elle dort… », soupira-t-elle en se laissant tomber sur le canapé, à côté de lui. Julian avait rapidement préparé une collation, choisissant des plats qu’il savait qu’elle appréciait. Ezri, qui mourait de faim, se laissa tenter et ils mangèrent tranquillement en discutant à bâtons rompus. Pourtant, elle percevait quel dangereux sentiment d’intimité s’installait, même si Julian ne semblait pas en avoir conscience. Ils s’étaient séparés quand elle avait décidé d’intégrer la branche commandement, parce qu’il s’était rendu compte que ce qu’il ressentait pour elle n’était que le miroir de ce qu’il avait ressenti autrefois pour Jadzia mais les sentiments existaient encore, et elle en prenait presque douloureusement conscience. Tout cela la submergeait trop vite. Le regard sombre de Julian croisa alors le sien et il perçut son trouble. Le temps parut se suspendre alors qu’ils étaient assis là, les yeux dans les yeux. Il savait ce qui allait se passer s’il ne détournait pas le regard mais il n’en avait pas la force, il restait fasciné par les prunelles bleu-gris d’Ezri. Elle tressaillit quand leurs lèvres se touchèrent en un baiser d’abord doux, puis qui s’approfondit alors qu’elle se rapprochait de lui. Pourtant, elle eut un sursaut de volonté et se recula en arrière. « Non, Julian…ce n’est pas une bonne idée… », dit-elle d’une voix ténue, chargée d’émotion. Ce n’était pas l’envie qui lui manquait de continuer, de s’abandonner dans ses bras, mais elle savait que cela ne ferait que compliquer les choses. Julian secoua la tête. Il s’était comporté comme un imbécile ! Il comprenait aisément la réaction d’Ezri. Il l’avait fait souffrir quand il lui avait dit, à la fin de leur relation, que ce qu’il ressentait pour elle n’était qu’un relent de ce qu’il avait ressenti pour Jadzia. Cela n’avait pas été facile pour lui de démêler pour cela, mais jamais il n’avait pu se départir de ces sentiments forts. Et pourtant…jamais il n’avait ressenti pour une autre femme ce qu’il ressentait pour elle. Plus il y réfléchissait, plus il se disait que, s’il restait encore là-dedans un peu de ce que lui avait inspiré Jadzia, Ezri à présent y tenait la plus grande place. Il voyait les yeux d’Ezri trembler mais elle fut assez forte pour ne pas laisser échapper une larme. La pleurnicheuse Ezri Tigan devenue Dax s’était endurcie avec les années. Pourtant, malgré toute la sagesse que lui avaient apportée les différentes vies de son hôte, rien ne pouvait lui permettre de gérer une telle situation. Comment faire lorsque vous aimez encore l’homme qui est en face de vous et que lui ne voit en vous qu’une ombre, qu’une part d’une autre qui subsiste en vous ? Quelque chose, encore retenu, passa dans le regard sombre de Julian et, d’un geste impulsif, il attira Ezri contre lui. Surprise par son geste, elle ne résista pas et se retrouva serrée contre sa poitrine. Elle ne se souvenait que trop bien de son odeur et du bruit de son cœur si près de son oreille. Alors, Ezri perdit pied. L’émotion arrivait trop vite sans qu’elle en fût maîtresse, mais elle n’eut pas le courage cette fois de le repousser, elle avait trop envie de lui à cet instant. Il reprit ses lèvres de façon presque désespérée, et tout bascula. Il la souleva vivement pour l’emmener jusqu’à sa chambre mais il n’y était pas arrivé qu’Enata se mit à pleurer. Ils se regardèrent et la situation était tellement ridicule qu’ils éclatèrent de rire. Il la déposa et ils allèrent de concert se pencher sur le berceau de la petite fille. Julian la prit dans ses bras et l’examina rapidement. « Elle est fiévreuse, mais rien d’inquiétant… », finit-il par dire. Il lui administra un peu d’antipyrétique pédiatrique et la garda un moment dans ses bras pour qu’elle se calme. Enfin, elle se rendormit et il la déposa à nouveau dans son lit. Ezri n’avait pas dit un mot, un peu honteuse de s’être laissée emporter par ses hormones. Ils sortirent de la chambre et se regardèrent, un peu gênés. « Je suis désolé, je ne sais pas ce qui m’a pris… », finit par dire Julian. Ezri leva ses yeux bleus sur lui. « Tu n’étais pas tout seul… » Leurs regards se croisèrent, mais aucun deux n’osa franchir le pas qui les séparait. Ezri mourait d’envie de se réfugier dans ses bras et de se laisser aller, mais elle resta là, à attendre…attendre quoi ? Il croisa les bras. « Et maintenant ? » Il sentait parfaitement l’électricité qu’il y avait entre eux et que ce qui c’était passé auparavant avait exacerbé. Que faire ? S’il cédait à ses hormones, il avait peur qu’Ezri le déteste ensuite, ce qui serait parfaitement logique vu tout ce qu’il lui avait dit à la fin de leur relation. Ezri était tout aussi indécise. Malgré les signaux évidents que lui envoyait son corps, elle refusait de souffrir une nouvelle fois. Pourtant, comment résister alors qu’il se trouvait là, si près d’elle, à moins d’un pas ? Alors elle prit la décision. Tant pis si ça ne conduisait à rien, si elle devait regretter après, mais elle fit un pas pour se retrouver presque contre lui. Elle ne dit pas un mot mais il comprit. Il la souleva vivement et tous deux allèrent s’abattre sur le lit. Rien n’avait été oublié, chacun d’eux se souvenait parfaitement des préférences de l’autre ainsi que de son odeur, de la texture de sa peau. Le temps ralentit, puis s’arrêta, les enfermant dans une sorte de bulle où il n’y avait plus qu’eux. Ezri retrouva le poids léger du corps de Julian sur elle, et se demanda comment elle avait pu s’en passer. Il savait exactement où et comment la toucher pour la faire vibrer et elle fut presque en passe de le supplier d’en finir, mais elle résolut de procéder différemment. Elle le repoussa en arrière, se redressa et entreprit d’effleurer très légèrement sa peau sur tout le corps, sachant que cela lui ferait presque perdre la tête. Le regard du médecin était assombri par le désir, et il dit dans un halètement : « Ne joue pas à ça, ou je te le ferai regretter… » Ezri se mit franchement à rire. « Je ne te crains absolument pas… » Il se redressa et, d’une chiquenaude, lui fit perdre l’équilibre. Elle tomba en arrière et elle sentit sa main monter le long de sa cuisse. Elle frissonna et gémit lorsqu’elle le sentit toucher son intimité. Il insista doucement, de la main puis de la bouche, et Ezri se sentit perdre pied. Elle gémit encore et faillit rugir lorsqu’il s’arrêta juste à la lisière du plaisir ultime. Elle se releva vivement, le poussa en arrière et remonta le long de ses jambes pour enfin aller s’asseoir sur lui. Il exhala un gémissement et se tendit lorsqu’elle commença à bouger, utilisant son propre rythme pour son plaisir et le sien. Elle connaissait tellement bien ses réactions qu’elle parvint à le conduire au plaisir ultime avant de prendre le sien. Il la retint par les hanches et l’amena contre sa poitrine alors que leurs corps et leurs cœurs s’apaisaient. Ezri somnolait et Julian allait s’endormir lorsque la voix d’Enata se fit entendre. Julian retint un soupir, se dégagea doucement de l’étreinte d’Ezri, enfila un peignoir et alla se pencher sur le lit de sa fille. La fillette était réveillée mais ses joues étaient encore rouges. Il la prit dans ses bras. « Hé bien, ma chérie, encore tes dents ? » Enata cessa de geindre et regarda son père de ses yeux bleus. Julian sentit alors une pression douce sur un de ses bras. Ezri s’était levée, s’était enroulée dans le drap et était venue elle aussi dans la chambre d’enfant. « Je crois qu’elle n’a pas très mal, mais qu’elle voulait que tu la prennes dans tes bras…elle est déjà maline… » Il rit doucement. « Oh, je le sais mais je fais en sorte qu’elle ne puisse pas trop tirer sur la corde…je n’en reviens pas, elle a pris tant de place à mes yeux ! Je ne pourrais plus envisager ma vie sans elle… » Ezri caressa la joue veloutée du bébé. « C’est toujours ainsi lorsqu’on devient père, je m’en souviens très bien… » Dit-elle rêveusement. Enata, qui se trouvait bien dans les bras de son père, finit par s’endormir et il la reposa dans son lit avant de sortir. « Et maintenant, que faisons-nous ? », lui demanda Ezri. Julian l’attira contre lui. « Eh bien…que dirais-tu de remettre la même chose ? » Demanda-t-il à son tour d'un air vaurien.
A suivre...
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| | | Chibi Capitaine de flotte
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| Sujet: Un curieux pied de nez du destin --- [fanfic post DS9 - en cours] --- chapitre 15 Lun 06 Fév 2012, 21:27 | |
| Chapitre 15
Quatre mois après
Bashir, agenouillé à l’extrémité du salon de ses quartiers, tendait les bras à sa fille. « Viens, Enata… » La fillette était debout, se tenant à un fauteuil, vacillant encore un peu sur ses petites jambes. Elle venait d’avoir un an et son caractère vif s’affirmait de jour en jour. Ses cheveux avaient un peu foncé, ils avaient poussé en boucles drues, et la couleur de ses yeux s’était stabilisée en un bleu un peu plus clair qu’à sa naissance. Par contre, sa peau était toujours aussi mate et elle avait encore un peu plus foncé lors du dernier séjour qu’ils avaient fait sur Bajor, une semaine auparavant. Lentement, la petite fille lâcha la chaise, fit un pas, puis deux. Julian se précipita en la voyant vaciller mais elle tomba sur sa couche et se mit à pleurer. « Ce n’est rien, ma chérie… » Il la tenait encore dans ses bras quand Ezri entra. Elle vint l’embrasser, embrassa aussi Enata et arbora un sourire narquois. « C’est comme ça que tu lui apprends à marcher ? » Le médecin se releva et posa sa fille par terre, prenant un air offusqué. « Elle est tombée, je ne voulais pas la laisser pleurer, quand même… » Il attira Ezri contre lui et lui sourit de telle façon qu’elle se sentit fondre. « Ca fait trois jours que je ne t’ai pas vue, et tu oses te moquer de moi ? » Ezri, pourtant conquise, rit doucement. « Tss, ne donne pas de mauvais exemple à ta fille… » Et elle caressa le petit crâne alors qu’Enata, qui ne déclarait pas forfait, essayait de se relever toute seule contre le canapé. Elle y parvint et s’assura autant qu’elle le put sur ses petites jambes avant de faire quatre pas et de venir s’accrocher aux jambes d’Ezri. Celle-ci la prit dans ses bras et l’embrassa : « C’est bien, tu marches toute seule ! » Julian se mit alors à rire. « Alors, qui est ridicule, maintenant ? » Ezri empêcha la petite fille d’attraper les disques dorés de son col et ne répondit pas. Elle se contentait de goûter le moment présent. En tant que premier officier du Defiant, elle était souvent absente et c’était pour elle un plaisir décuplé que de retrouver Julian et Enata. Finalement, leur nouvelle histoire parvenait à perdurer, au grand étonnement de tout le monde et au leur également, mais Ezri savait que la présence d’Enata n’y était pas étrangère. Depuis que sa fille était là, Julian était différent, il avait encore mûri et savait à présent différencier ce qu’il avait ressenti pour Jadzia autrefois et ce qu’il ressentait pour elle maintenant. Bien sûr, ils se disputaient parfois mais cela ne durait jamais longtemps. Chacun d’eux avait mûri de son côté, ce qui avait donné à leur relation une certaine sérénité au-delà de l’aspect purement physique. « Tu restes combien de temps ? », questionna-t-il. Ezri s’assit sur le canapé, garda la fillette dans ses bras et lui répondit : « Je suis en repos quatre jours, je pourrai garder Enata si tu veux… » Il fit une grimace. « Je suis de garde deux jours…pas moyen de changer les plannings que j’ai moi-même édictés.. » Ezri sourit. « Ce n’est pas grave, Enata et moi t’attendrons… » Le médecin-chef sourit en retour et déposa un baiser léger sur les lèvres de la jeune Trill. La main d’Enata vint alors effleurer sa joue. « Tu veux un bisou aussi, mon cœur ? », dit-il à sa fille en riant, et il s’exécuta sous le rire d’Ezri.
Deux jours après, Ezri, qui avait dormi là, sommeillait après le départ de Julian. Il était revenu une heure après sa nuit de garde et il était reparti à l’infirmerie, prenant le temps tout de même de nourrir sa fille. Enata, après avoir pris son petit déjeuner, s’était rendormie et il semblait que rien ne pût venir troubler le calme des quartiers du médecin-chef. Tout d’abord, la Trill perdue dans les brumes du sommeil n’entendit pas la porte s’ouvrir et quelqu’un entrer à pas de loup dans la pièce principale. La personne se repéra facilement et se dirigea directement vers la chambre d’enfant où se trouvait Enata. La fillette dormait sur le dos dans son lit à barreaux et l’homme la regarda un moment avant de la prendre dans ses bras. Mais, aussi doucement qu’il fît, la fillette se réveilla et, ne le connaissant pas, se mit à hurler de toute la force de ses jeunes poumons. Ceci, bien sûr, tira immédiatement Ezri du sommeil et la jeune femme, percevant le danger, se précipita en chemise de nuit dans la pièce centrale. « Qui êtes-vous ? Lâchez cette enfant ! », s’écria-t-elle. L’homme alors tira un couteau de son manteau noir et le lança sur la jeune Trill, qui l’évita par réflexe. Ezri était petite, n’en imposait pas naturellement mais Jadzia avait été une experte en arts martiaux Klingons. N’ayant cure de sa tenue minimaliste et ne voulant pas blesser le bébé déjà suffisamment effrayé, Ezri réussit à frapper à plusieurs reprises l’homme. D’un coup précis, utilisant sa petite taille, elle lui déboîta le genou gauche. Il tomba à terre et Enata fit un vol plané pour atterrir sur le canapé. Rassurée sur le sort du bébé, Ezri immobilisa l’agresseur et s’aperçut qu’il s’agissait d’un homme bajoran d’une cinquantaine d’années. Elle chercha autour d’elle quelque chose pour l’attacher. Ne trouvant rien de probant, elle utilisa les ceintures de son peignoir et de celui de Julian pour ce faire. Puis elle prit la fillette terrorisée dans ses bras, alla dans la chambre et utilisa son commbadge. « Dax à sécurité ! Je suis dans les quartiers du docteur Bashir, un homme s’y est introduit et a essayé d’enlever sa fille. Je l’ai neutralisé, envoyez-moi du renfort… » Ce fut Ro qui répondit : « Bien reçu, lieutenant, je vous envoie quelques hommes tout de suite. Bien joué ! » Tout en calmant la fillette encore hurlante, Ezri s’habilla rapidement. Il n’aurait plus manqué que les officiers sécurité la voient en nuisette légère ! Enfin, Enata cessa de pleurer mais se serra contre sa marraine, au point qu’Ezri dut la garder dans ses bras. Cinq minutes après, trois secumen firent irruption ainsi que Julian Bashir, qui se dirigea immédiatement vers elles : « Vous n’avez rien ? », demanda-t-il anxieusement. Ezri secoua la tête. « Non… » Elle resta silencieuse un petit moment avant d'ajouter : « Je pense que…je pense que cet homme est celui qui a créé Enata… » Le médecin examina rapidement sa fille pour s’assurer qu’elle allait bien, mais Enata ne voulut pas quitter les bras d’Ezri, encore sous le choc de son enlèvement manqué. Elle s’agrippait à l’uniforme de la jeune femme et il décida de la laisser là. « Ne reste pas seule, Ezri, je vais demander à Ro qu’elle fasse garder la porte… » Ezri secoua la tête. « Tout va bien à présent et je pense que cet homme a agi seul, probablement pour récupérer le fruit de ses expériences… » Elle berçait machinalement Enata qui se calmait progressivement. Julian les attira contre lui et les serra fort, comprenant qu’Ezri, malgré ses dehors calmes, avait eu peur et avait également besoin de son soutien…
A suivre... |
| | | Dax Administratrice
Nombre de messages : 5441 Age : 58 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: [post DS9]Un curieux pied de nez du destin Mer 08 Fév 2012, 13:03 | |
| Merci de cette opus _________________ « Un plus un n'a jamais donné deux » Lucy Luc Besson
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| | | Dax Administratrice
Nombre de messages : 5441 Age : 58 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: [post DS9]Un curieux pied de nez du destin Mer 08 Fév 2012, 13:08 | |
| merci de ce chapitre _________________ « Un plus un n'a jamais donné deux » Lucy Luc Besson
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| | | Chibi Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1713 Age : 48 Date d'inscription : 25/04/2011
| Sujet: Un curieux pied de nez du destin --- [fanfic post DS9 - en cours] --- chapitre 16 Lun 30 Avr 2012, 14:49 | |
| Chapitre 16
Les empreintes du Bajoran capturé avaient prouvé qu’il était bien Kival Sunen, le généticien responsable de la venue au monde de la petite Enata. Il avait réussi à s’introduire sur la station grâce à des complicités internes que Ro était en train d’identifier. Ro l’avait fait mettre en cellule et Kira s’était déplacée elle-même pour l’interroger. « Je ne comprends pas pourquoi je suis là : je ne faisais que récupérer ce qui m’appartenait de droit ! », vitupérait le généticien. Kira inspira, respira et s’assit en face de lui. « Vous n’avez aucun droit sur Enata Bashir. Vous l’avez créée, vous avez tué sa mère et vous l’avez abandonnée comme une expérience qui aurait mal tourné. Mais les Prophètes ont été bien plus miséricordieux que vous puisqu’elle a croisé le chemin de celui dont vous avez utilisé l’ADN sans aucun scrupule ! » Le scientifique (ou qui se prétendait tel) prit une expression dégoûtée. « Vous parlez d’un ADN !!! Il avait été manipulé mais ça ne se voyait pas du premier abord ! Je suis sûr que vous ne saviez même pas que votre précieux docteur Bashir était une aberration chromosomique à lui tout seul ! » Kira manqua d’éclater de rire et croisa les jambes. « Ainsi vous pensez détenir un moyen de pression, c’est cela ? Mais cela fait des années que nous savons que les gènes du docteur Bashir ont été reséquencés quand il était enfant. Quoi qu’il en soit, vous n’aviez aucun droit d’utiliser son ADN pour créer un être vivant, ni de prendre la vie d’un autre dès lors qu’elle ne vous servait plus ! » Une once de colère montait dans la voix de Kira, mais elle parvint à conserver son calme. Il continua à s’expliquer : « Mais je voulais tout simplement prouver que l’ADN bajoran prévalait sur l’ADN humain, et que donc tous ces métisses qui naissent depuis des années sont donc contre nature, contre la volonté des Prophètes. Je n’ai pas eu de chance, je suis tombé sur un spécimen humain frelaté mais j’ai tout de même prouvé ce que je pensais : la petite ressemble plus à un bébé bajoran qu’à un bébé humain. Quant à la femme qui a servi de mère porteuse, c’était une pauvresse qui n’avait aucun avenir, elle a du moins servi à quelque chose… » Il eut une moue ennuyée. « Bon, à cause de cet ADN impropre, elle est née avec un gros souci hépatique, mais l’expérience était tout de même une sorte de succès… » Une impression passa alors dans le cerveau de Kira : cet homme était fou. Quelle que fût sa pathologie, il ne faisait plus la différence entre le bien et le mal. Il se moquait comme d’une guigne d’avoir tué une pauvre femme et avoir failli détruire la vie du bébé qu’il avait créée, seule comptait sa démarche scientifique et les résultats. Elle ressentit alors une rage froide envers cet homme qui avait détruit les vies de tant de ses compatriotes dans les camps, avant de tuer froidement une pauvre femme. Une voix vint alors dire ce seul mot : « Pourquoi ? » Kira, qui avait reconnu la voix de Bashir, se retourna et se leva. « Je vous aurais envoyé chercher, docteur... » Le regard sombre de Bashir était dur, comme elle ne l’avait jamais vu. Il s’approcha et fixa l’homme qui se mit à rire. « Pourquoi ? Mais vous devriez vous en douter ! Les mélanges avec des ressortissants de votre peuple affaiblissent notre patrimoine génétique, je voulais prouver qu’il fallait arrêter cela ! Que valait la vie d’un enfant en face de ce but ? C’est vous–même, avec vos gènes manipulés, qui l’avez condamnée ! » Kira vit les poings de Bashir se serrer, à tel point que les jointures de ses mains devinrent blanches, mais il recouvra très vite son calme. « Je l’ai peut-être condamnée, comme vous dites, mais Enata à présent va bien, elle a un équilibre et je ne permettrai à personne de lui faire du mal, à personne, entendez-vous ? » Le regard de Kira alla du scientifique au médecin. « Il sera jugé, docteur, et il paiera pour ce qu’il a fait…il a tout simplement oublié de tenir compte de quelque chose : la compassion et la pitié… » « Au départ, c’est cela qui a guidé ce que j’ai fait, en tant que médecin j’ai voulu soulager ses souffrances…et puis tout a basculé quand j’ai découvert qu’elle était ma fille. Cet homme, qui ne mérite aucunement son titre de médecin ou de scientifique, a utilisé des êtres vivants comme des objets sans aucun scrupule, il doit être empêché à jamais de refaire cela… » Lui répondit Julian, Julian pensait en regardant le Bajoran aux médecins nazis des camps de concentration au XXème siècle sur Terre, ceux qui s’étaient livrés à des expériences innommables sur des détenus seulement coupables de n’être pas membres de la bonne « race ». Il pensait aussi aux dérives éthiques qui avaient causé les guerres eugéniques à la fin du XXème siècle. Cela éveillait un écho très personnel en lui, et il se retint de frissonner. Mais son moment de flottement ne dura pas longtemps. Il tourna la tête vers Kira : « Faites-moi savoir quand le procès se tiendra, j’irai y témoigner… » -« Bien sûr, docteur… » Et il sortit pour couper court aux envies de meurtre qu’il sentait monter en lui. C’était humain, bien sûr, vu ce que cet homme leur avait fait à lui et à sa fille, mais il se détestait toujours autant quand il se trouvait dans cet état. La journée lui parut terriblement longue, et même la présence gaie d’Enata et d’Ezri ne put le dérider vraiment une fois le soir venu. Ezri reposait avec lui dans le lit, tard dans la soirée, quand il lui dit pensivement : « Quand j’ai vu cet homme, j’ai eu envie de le tuer pour ce qu’il m’avait fait, pour ce qu’il avait fait à Enata…moi qui ai juré de sauver les êtres vivants ! Je ne me reconnaissais plus… » Ezri se serra encore plus contre lui. Elle comprenait son désarroi et lui livra son avis sans retenue. « Je comprends ce que tu ressens et je sais que tu vas trouver facile ce que je vais te dire, mais essaie de voir le positif dans tout cela. Même si elle n’est pas née dans des conditions totalement normales, Enata est désormais près de toi, elle est ta fille. Cet homme a fait des choses horribles et je sais ce que ça a éveillé en toi. Mais tu n’es pas un meurtrier, Julian, ton destin est de soigner. Je sais ce que cet homme t’a fait, ce qu’il a fait à ta fille mais la justice s’en chargera à présent… » Elle sentit les bras de Julian se resserrer encore plus fort sur elle. Il avait besoin de soutien, d’être rassuré et elle lui accorda sans réserves…
Trois semaines plus tard, Bashir fut invité par le tribunal pénal exceptionnel à venir témoigner à capitol City sur Bajor. Ezri étant partie en mission de reconnaissance avec le Defiant, ce fut le couple Sisko qui s’occupa d’Enata pendant les deux jours où il fut absent. Quand il rentra sur la station, Benjamin Sisko l’attendait. « Tout est terminé… », lui dit le médecin. Sisko secoua la tête. « Non, tout commence vraiment pour Enata et vous, maintenant… » C’était le côté « Prophète » de Ben Sisko qui s’exprimait ainsi, mais Bashir fut d’accord. Ils allèrent en silence jusqu’au bar de Quark où Bashir commanda un Raktajino très fort avant de dire : « Il a été condamné à mort pour toutes les charges…d’un côté je me dis qu’au moins il ne pourra plus faire de mal à quiconque, mais je pense aussi que je suis responsable de sa mort et cela va à l’encontre de mes convictions de médecin… » Sisko l’interrompit. « Vous ne devez pas penser ainsi, docteur. Cet homme a causé sciemment la mort de milliers de Bajorans, il a tué délibérément la mère d’Enata, se débarrassant d’elle sans aucun scrupule et il aurait probablement tué Enata aussi… » « Je sais tout cela, oui, mais je suis médecin, j’ai juré de préserver la vie… -« Oui, mais ce n’est pas vous qui lui donnerez la mort, vous n’étiez même pas dans le jury qui a décidé. Vous avez témoigné, c’est tout, en votre âme et conscience. Alors ne vous souciez plus et songez seulement au charmant sourire de votre fille. Enata a enfin un avenir clair… » Julian, délivré pour un instant de ses scrupules, hocha la tête et eut une ébauche de sourire…
A suivre...
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| | | T'Paris Sous-Lieutenant
Nombre de messages : 55 Age : 56 Date d'inscription : 26/05/2010
| Sujet: Re: [post DS9]Un curieux pied de nez du destin Lun 30 Avr 2012, 18:43 | |
| Il me semble que l'histoire arrive à ca fin
T'Paris |
| | | Chibi Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1713 Age : 48 Date d'inscription : 25/04/2011
| Sujet: Re: [post DS9]Un curieux pied de nez du destin Lun 30 Avr 2012, 19:08 | |
| Hé non, on n'en est même pas à la moitié Quand il n'y en a plus, il y en a encore ! |
| | | Schmullus Commodore
Nombre de messages : 3896 Age : 46 Date d'inscription : 15/07/2011
| Sujet: Re: [post DS9]Un curieux pied de nez du destin Mar 01 Mai 2012, 19:50 | |
| Merci pour ce moment agréable Oh grande prêtresse Goa'uld |
| | | Chibi Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1713 Age : 48 Date d'inscription : 25/04/2011
| Sujet: Re: [post DS9]Un curieux pied de nez du destin Sam 09 Juin 2012, 10:26 | |
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| | | Chibi Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1713 Age : 48 Date d'inscription : 25/04/2011
| Sujet: Un curieux pied de nez du destin --- [fanfic post DS9 - en cours] --- chapitre 17 Sam 09 Juin 2012, 10:31 | |
| Chapitre 17Cinq mois plus tard…Avant d’emmener Enata à la crèche, Julian s’était arrêté chez Quark pour y prendre un raktajino. La petite fille jouait sur ses genoux et il la retenait d’un geste à présent routinier. Même Quark, s’il faisait toujours des simagrées en voyant le médecin adorer sa fille, était sous le charme de la petite métisse, comme d’ailleurs les trois quarts de l’équipe de commandement. Tout le monde se battait pour s’en occuper, même Kira. Elle parlait souvent Bajoran devant la petite fille et Bashir encourageait cela, voulant qu’Enata connaisse cette partie d’elle-même. Julian considérait d’ailleurs le fait d’envoyer sa fille faire ses études sur la planète, ce qui faisait rire Ezri qui pensait qu’avec son caractère Enata avait tout pour lui mettre des bâtons dans son plan si proprement établi. Pour l’instant, Enata tentait d’attraper la tasse de son père, qui parvenait à boire, ayant l’habitude de ce genre de choses. Elle ne parlait pas encore tout à fait mais savait déjà se faire comprendre. Ce jour-là, il l’avait habillée d’une ravissante robe vert clair et d’un legging de la même couleur, avec des petites chaussures à brides. La couleur mettait en valeur la peau mate de sa fille, héritage le plus visible de ses gènes humains. Kira et Ro entrèrent alors, prirent une tasse de thé au réplicateur et vinrent lui demander si elles pouvaient s’asseoir à sa table. Il hocha la tête et Kira lui demanda : « Vous n’êtes pas de service, aujourd’hui ? » -« Si, mais vu que mademoiselle ma fille m’avait réveillé tôt ce matin, j’en ai profité pour passer ici… » Kira caressa la joue veloutée de la fillette qui lui sourit, et elle lui dit en riant : « Tu n’as pas honte de réveiller ainsi ton papa si tôt ? » Enata rit franchement, ce qui fit sourire Ro également. Bashir savait qu’elle n’était pas facile à émouvoir, comme Kira au début mais, comme elle, elle deviendrait plus accessible avec le temps. Il les salua et se leva pour emmener sa fille à la crèche. En la remettant à l’une des assistantes maternelles, celle-ci lui dit : « Avez-vous déjà fait son inscription à l’école ? D’ici six à huit mois, elle pourra entrer à la maternelle… » Le médecin sembla tomber des nues. « Déjà ? Elle aura un peu plus de deux ans… » -« Oui, c’est l’âge… » Il n’avait pas le temps de passer à l’école, aussi se promit-il de le faire le soir même, à la fin de son quart, au moins pour savoir quelles seraient les formalités nécessaires. Il ne voulait pas passer pour un ignorant ou pour un père indigne. Heureusement, il put faire l’inscription à temps et l’institutrice de maternelle lui fournit la liste de ce qu’il faudrait apporter au premier jour d’école, essentiellement des chaussons, des vêtements de rechange, un doudou, ce qui est indispensable pour un tout-petit scolarisé. On lui conseilla aussi de s’organiser pour le périscolaire, car il avait des horaires particuliers et là aussi il eut de la chance. Il restait à commencer à habituer Enata mais, vu qu’elle était toute la journée à la crèche, cela ne changerait guère. Pourtant, il se demandait si elle était assez grande pour aller à l’école, elle lui paraissait encore si petite. Quand il eut l’occasion d’en parler à Ezri, qui était en mission de reconnaissance, celle-ci lui fit remarquer qu’Enata devait prendre sa propre indépendance et, qu’en effet, à deux ans c’était un fort bon âge. En effet, la fillette était relativement débrouillarde et mature, sans parler de la propreté, donc presque prête à franchir le pas… Sept mois plus tard, 2380Fébrilement, Julian rangeait dans un charmant petit sac rose tout le nécessaire qu’il emmènerait à l’école le lendemain matin. Il avait aussi préparé les vêtements d’Enata en changeant d’avis plusieurs fois, sous le rire d’Ezri. La jeune Trill jouait avec la fillette qui riait aux éclats. Elle avait eu deux ans trois mois auparavant et ils avaient organisé pour elle une belle fête en invitant leurs amis. Les O’Brien avaient réussi à venir, ainsi que les Bashir, heureux grands-parents qui ne se lassaient pas de leur petite-fille. Le fait qu’elle soit à demi Bajoranne ne les avait jamais dérangé, ils l’acceptaient pour ce qu’elle était, trop heureux d’avoir enfin un petit-enfant. Il vérifia méthodiquement ce qu’il venait de ranger dans le sac en comparant avec la liste donnée par l’école, puis il le ferma. Ezri l’interpella. « Tu vas passer la soirée à revérifier ou tu veux venir avec nous ? » Un peu gêné, il posa le sac et s’assit par terre près d’elle. Enata était à présent occupée à empiler méthodiquement de grosses briques, le regard concentré. Le médecin savait qu’il couvait souvent trop sa fille mais, malgré les problèmes de santé expérimentés lors de sa petite enfance, elle n’avait jamais rien eu d’autre de plus grave depuis qu’un rhume ou qu’une grippe. Il passa son bras en travers de l’épaule d’Ezri et échangea un regard avec elle. C’était dans des moments identiques qu’il se sentait vraiment en famille. Il avait bien sûr pensé à plusieurs reprises à demander Ezri en mariage, mais il n’avait jamais osé franchir le pas. Peut-être un jour… « Papa…a bobo ! » Enata avait reçu une partie de sa tour sur la jambe et était proche des larmes. Il lui tendit les bras et elle vint se blottir contre lui. « Ce n’est rien du tout… » Mais la fillette ne le lâcha pas, elle resta cramponnée à lui. Sentant monter le stress de la rentrée, il resserra son étreinte. « Tu es fatiguée, mon cœur ? », questionna-t-il. Il lui donna son doudou, et elle le prit pour toute réponse. Il la souleva et alla la mettre dans son lit, le lit « de grande » où elle dormait depuis quelques semaines. Elle ferma les yeux docilement et s’endormit pendant que Julian et Ezri dînaient. « C’est presque toi qui es plus stressé qu’elle ! », se moquait la jeune Trill. Cela, Julian en était parfaitement conscient et il rit doucement. C’était vrai que c’était un pas que l’entrée de sa fille à l’école, elle franchissait un cap…et lui aussi, par la même occasion. Après les biberons, ce seraient bientôt les devoirs qui lui prendraient du temps. Il sentit la main d’Ezri se poser sur la sienne. « Il te reste encore un peu de temps… », lui dit-elle seulement. Une lueur brillait dans les yeux bleu-gris calmes d’Ezri mais, une fois de plus, c’était la sagesse de ses anciens hôtes qui avait parlé par sa bouche. Elle sourit et il lui rendit son sourire avant de se lever et de débarrasser la table. Ezri partait tôt le lendemain matin, aussi dormirait-elle dans ses propres quartiers. Bien que leur relation fût plus que sérieuse à présent, chacun d’eux avait son propre univers et cela leur convenait. Il revint, l’attira contre lui et l’embrassa passionnément, longuement. Elle se sépara de lui à regret, et il lui dit, comme avant chaque mission : « Reviens-moi, reviens-nous… » Elle hocha la tête et sortit avant de fondre en larmes. C’était aussi difficile à chaque fois, mais c’était le mode de vie qu’ils avaient choisi. Julian alla se coucher tout de suite après, mais être dans le lit où subsistait l’odeur de sa bien-aimée le rendait encore plus triste. Il s’efforça de se dire que ce n’était que pour deux semaines, qu’elle sera là avant qu’elle ait le temps de lui manquer, mais ce ne fut guère efficace. Pourtant, il finit par s’endormir…pour être réveillé moins d’une heure plus tard par la voix de sa fille. « Papaaaa, a soif ! » Julian émergea des brumes du sommeil, repoussa les couvertures et alla dans la chambre de sa fille avec un verre d’eau. Enata prit le verre, l’avala. Il déposa un baiser sur son front. « Maintenant il faut dormir, ma chérie… » Voyant qu’elle se rendormait, il retourna se coucher…mais, trois heures après, il l’entendit encore crier : « Papaaaaaa ! a chaud ! » Réprimant un soupir, il se leva à nouveau et alla jusqu’à la chambre de sa fille. Il repoussa sa couverture, ne lui laissant que son drap. « Voilà, ça devrait aller, à présent… » La fillette alors vint se blottir dans ses bras, et il la berça doucement. Quand elle se fut endormie à nouveau, il la recoucha et retourna dans son propre lit. Cette fois, Enata ne se réveilla plus mais le réveil le tira impitoyablement du sommeil à six heures. Julian était pourtant, en tant que médecin, habitué aux nuits courtes. Il se leva et passa directement sous la douche pour tenter de se réveiller. Une fois douché, rasé et habillé, il prépara la table du petit déjeuner et alla doucement secouer l’épaule de sa fille. « Debout, jolie marmotte… », dit-il en souriant. Enata ouvrit les yeux, cilla et grogna, elle ne voulait pas se lever. Il insista : « Ton chocolat chaud est prêt, tu dois te lever maintenant… » La petite fille grogna encore, mais finit par se résoudre à obéir à son père. Julian alors prit son doudou pour le mettre dans son sac, pendant qu’elle allait à petits pas jusqu’à la table pour avaler son petit déjeuner. Alors qu’il se versait une seconde tasse de thé, elle braqua ses yeux bleus sur lui et mit ses mains sur ses hanches péremptoirement. « Veux pas aller l’école, moi… » Il reposa calmement sa tasse. « Tout le monde doit aller à l’école, Enata. Même moi j’y suis allé autrefois… » Il n’avait pas tellement envie de se rappeler de l’époque où il était en difficultés scolaires, avant que ses parents ne fassent reséquencer son ADN. Et pourtant, tout ceci l’y ramenait, même s’il y voyait une occasion d’enfin faire la paix avec ses démons. Il lui sourit et dit : « Allez, maintenant finis ton petit déjeuner, puis on va aller te préparer… » Encore un peu grincheuse, la fillette obtempéra, puis il l’emmena à la salle de bains pour la laver et l’habiller. « Tu es belle comme un cœur, ma chérie… », lui dit-il en passant la main sur la robe pour en faciliter le tombé. Enata lui tendit les bras, et il la souleva. C’était un pas difficile pour elle aussi mais il ne doutait pas qu’elle s’adapte rapidement. Il regarda l’heure et passa dans la pièce centrale pour y prendre les affaires de sa fille. Elle ne voulait pas le lâcher, et il dut le porter dans les couloirs. Chemin faisant, il croisa Benjamin Sisko qui emmenait sa fille lui aussi à l’école. « Ah, c’est le grand jour pour Enata…tout va bien ? », demanda-t-il au médecin. Bashir sourit légèrement. « Elle m’a réveillé deux fois cette nuit, à part ça oui, tout va bien, je crois qu’elle est prête… » Sisko rit, de son beau rire grave. « Rebecca nous avait fait le coup aussi, c’est normal…elle va un peu pleurer tout à l’heure mais elle sera ravie d’y retourner demain, croyez-moi… » Il ne leur fallut pas longtemps pour gagner l’école de la station, située sur la Promenade. Rebecca Sisko, déjà habituée, courut voir ses amies mais Enata refusa de descendre des bras de son père. L’institutrice, familière de ce genre de « crise du premier jour », la raisonna en lui faisant miroiter toutes les activités qu’elle allait faire, les amis qu’elle rencontrerait. Enfin, au bout d’un bon quart d’heure de négociation, Enata consentit à quitter son père et à suivre l’institutrice. Il l’embrassa, avant de la lâcher. « A ce soir, mon cœur, je viendrai te chercher à la sortie… » Puis il tourna les talons, alors qu’il l’entendait commencer à pleurer. C’était très difficile pour lui aussi et il se hâta de gagner l’infirmerie. Du travail, voilà ce qu’il lui fallait. Aucun de ses subordonnés n’osa le déranger durant la première heure, puis la routine reprit. Des plannings, des résultats de recherche à compiler, un article à finir, une opération programmée du péritoine qu’il fit avec Gelen, la visite d’un confrère Bajoran avec lequel il eut d’intéressants échanges de vue, tout cela contribua à lui faire oublier un peu le premier jour d’école de sa fille. A seize heures pile, il était devant la maternelle et interrogeait l’institutrice. « Tout s’est bien passé ? » -« Oui, elle a pleuré un peu mais ça n’a pas duré longtemps. Vous n’avez aucun souci à vous faire… » Enata se cramponnait aux jambes de son père, ravie de le revoir, et il sourit, ébouriffant ses cheveux châtains. Il la souleva, l’embrassa et lui demanda : « Hé bien, Enata, on revient à l’école demain ? » La fillette mit ses bras autour de son cou et s’exclama : « Oui ! ! » Enata finalement prit goût à l’école, et les inquiétudes de Bashir s’apaisèrent un peu. Cependant, il rencontra plusieurs fois l’institutrice pendant l’année pour savoir s’il n’y avait aucun problème et, surtout, si Enata ne montrait pas de signe de précocité intellectuelle. L’enseignante, une Bajoranne d’expérience, le rassura à ce propos et lui dit qu’elle lui en parlerait si elle remarquait quoi que ce soit. Mais rien n’attira son attention et Enata passa une bonne première année de maternelle. Son intelligence était vive mais sans plus, ce qui contribua à rassurer son père qui s’extasia cependant sur l’inévitable cadeau de la fête des pères et sur les dessins à la peinture de sa progéniture. Il en mit même trois dans son bureau de l’infirmerie, provoquant les rires sous cape de son équipe… A suivre... [b] |
| | | Chibi Capitaine de flotte
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| Sujet: Un curieux pied de nez du destin --- [fanfic post DS9 - en cours] --- chapitre 18 Lun 06 Aoû 2012, 16:36 | |
| Chapitre 18L’année suivante, alors qu’Enata, âgée désormais de trois ans, allait entrer en seconde année de maternelle, Julian remarqua de la distraction chez Ezri. Elle paraissait préoccupée par quelque chose, mais elle ne voulait pas lui en parler. Un soir qu’ils étaient assis tous deux sur le canapé dans les quartiers de Julian, il revint à la charge : « Ezri, tu ne peux pas continuer comme ça, dis-moi ce qui ne va pas…tu ne me fais pas confiance ? » Ezri soupira et finalement résolut de parler. « On m’a offert d’être second officier sur l’USS-Aventine, avec promotion au grade de lieutenant-commander… » Il sourit et s’exclama : « Mais c’est magnifique ! Tu comptes accepter, j’espère ? » -« Et c’est toi qui me dis cela ? As-tu si hâte de me voir partir ? » -« Non, bien sûr, mais je le comprendrai fort bien si ta carrière l’exige. Tu tiens là une excellente opportunité, Ezri, ne la gâche pas… » Des larmes jaillirent des yeux gris clair de la jeune Trill, et elle se blottit contre lui. Elle comprenait que c’était quelque chose d’important pour sa carrière, mais elle ne voulait pas gâcher cet équilibre qu’ils avaient, le couple qu’ils formaient. Julian non plus ne voulait rien gâcher, mais il s’agissait là d’une occasion comme Ezri n’en rencontrerait pas. Il voulait qu’elle réussisse sa vie et cela lui importait plus que son propre bien-être. « Je sais que c’est une chance à ne pas manquer, mais je ne sais pas si je suis prête à te quitter, à ne plus voir grandir Enata… » Julian hocha la tête pensivement. « J’aurai aussi du mal à te voir encore plus sporadiquement, mais je reste persuadé que tu mérites cette promotion et je t’encourage à l’accepter...je suis suffisamment sûr de me sentiments pour admettre que tu vives loin de moi. Je t’aime, Ezri, et ce ne sont pas que des mots pour moi…» Alors Ezri éclata en sanglots. Elle pleura longtemps, blottie contre lui, et il se contenta de la serrer contre sa poitrine. Une fois calmée, elle lui demanda : « Tu crois vraiment que je dois l’accepter ? » -« Oui, je le pense vraiment. Ce sera un autre style de vie pour nous, je le sais, mais c’est important pour ta carrière. Il y aura les permissions pour nous voir, et nous nous appellerons souvent, ainsi tu verras grandir Enata tout de même… » Voici quelques années, il aurait voulu qu’elle reste à tout prix, mais il était à présent assez mûr pour comprendre et accepter certaines choses. Mieux valait tard que jamais. Ezri plongea son regard gris dans le sien et glissa ses bras autour de son cou. « Je t’aime… », lui chuchota-t-elle, et elle l’embrassa longuement, comme pour essayer de gagner un peu de temps sur la séparation prochaine… Julian, mettant de côté sa propre peine, se comporta de façon exemplaire. Une fois la décision signifiée à Kira et confirmée, il aida Ezri à faire ses cartons et organisa même pour elle une soirée d’adieu où tout le monde pleura comme une fontaine. Cependant, la nuit suivante, il confia Enata à Kira pour garder Ezri pour lui tout seul. Tendrement, lentement, il déploya toute sa science amoureuse pour qu’elle puisse ne rien oublier de cette nuit lorsqu’ils seraient séparés. Ils ne dormirent pas une seule seconde mais aucun d’eux ne devait jamais oublier cette nuit. Quand l’Aventine vint la chercher, elle fit d’abord ses adieux à Enata qui pleura beaucoup puis il l’accompagna jusqu’au sas et la prit dans ses bras en lui chuchotant : « Fais attention à toi, je ne veux pas te perdre… » Ils s’embrassèrent encore une fois et, avec beaucoup de mal, elle s’arracha à ses bras et entra sur son nouveau vaisseau sans se retourner… Six mois après, 2382« Papa, vite ! Il faut appeler maman Ezri !! » Enata, presque quatre ans, courait dans les couloirs, la robe au vent. Il était six heures du soir et Julian était allée la chercher au périscolaire où elle allait à présent sans rechigner après des débuts difficiles. Ses cheveux étaient à présent longs et ondulés, au-delà de ses épaules, mais elle refusait qu’on les lui coupe, elle les voulait ainsi. Son caractère vif se faisait davantage jour à chaque moment, ce qui faisait d’homériques confrontations entre le père et sa fille, mais il avait toujours le dernier mot. Ils arrivèrent à leurs quartiers et Julian, prenant Enata sur ses genoux, composa le code personnel d’Ezri sur l’Aventine. L’heure était volontairement choisie, c’était celle sur laquelle ils s’étaient mis d’accord la semaine précédente, selon les contingences et l’emploi du temps de chacun d’entre eux. Enfin, après un certain temps dû à l’éloignement du vaisseau, le visage rond d’Ezri s’afficha. « Enfin, vous voilà ! », s’exclama-t-elle. Enata tendit un bras pour lui montrer un dessin. « C’est pour toi !! », dit-elle avec un grand sourire. Ezri sourit, attendrie. « Merci, ma chérie, c’est très beau ! Tu me le donneras le mois prochain, quand je viendrai…tu travailles bien à l’école ? » -« Oui, j’apprends à écrire mon nom en terrien et en bajoran avec la maîtresse… -« C’est bien, mon cœur, tu me montreras ça…tu prends bien soin de papa en mon absence ? -« Oui ! » Et elle sauta des genoux de son père pour aller jouer dans sa chambre. Julian sourit, attendri. « Tu vois, elle ne change pas, elle n’arrête pas une seule seconde… » -« C’est dans son caractère…de plus, tu n’es pas très calme non plus… » -« Quelle mauvaise langue tu as ! Mais c’est pour ça que je t’aime, entre autres… » Ezri rit doucement. -« Tu sais que j’ai enfin annoncé à ma mère que nous étions à nouveau ensemble et que tu avais un enfant. Elle m’a dit que j’étais folle de m’encombrer d’un tel fardeau… -« Je vois qu’elle non plus ne change pas. Enfin, du moment qu’elle ne t’a pas dit de me jeter comme un malpropre… » -« Même si elle me le disait, je ne le ferais pas. C’est encore moi qui décide et elle l’a parfaitement compris… » Julian sourit. Ces moments entre eux étaient si rares qu’il ne voulait pas les gâcher par des choses difficiles. -« Sinon, tout se passe bien ? Vous êtes encore dans le quadrant Beta ? » -« Oui, on nous a chargé de cartographier une zone encore méconnue, c’est assez calme. On découvre pas mal de choses et ça garde tout le monde actif et motivé… » -« Ici, c’est assez calme aussi, je n’ai pas eu de réelle urgence depuis des semaines. Tout ce que j’espère, c’est qu’il n’y en aura pas quand tu seras à bord avec nous… » -« Tu sais très bien que tes patients ne tiennent aucun compte de tes souhaits, Julian…et si tu as une urgence, hé bien Enata et moi attendrons que tu reviennes… » Il rit doucement. -« On passe nos vies à s’attendre, on dirait. En tout cas il me semble que le prochain mois va être très long… » -« Nous sommes tellement occupés tous les deux que nous ne le verrons pas passer, tu verras…et entre ton travail et Enata, tu n’auras pas de temps pour te languir… » -« C’est vrai, oui…en plus, elle commence à me seriner le fait qu’elle veut apprendre à lire, mais je la trouve encore un peu trop jeune pour ça… » -« De la précocité ? » -« Non, c’est normal d’après l’institutrice, mais pour l’instant je n’ai pas donné suite, je verrai…je tiens à ce qu’elle ne grandisse pas trop vite… » -«Tu as raison… Vous me manquez tous les deux… » La voix d’Ezri se lézarda, et Julian feignit de ne pas voir l’humidité qui embuait son regard gris clair. -« Tu nous manques aussi, nous avons hâte de te voir… » Ezri se retourna, et échangea quelques paroles avec quelqu’un qui venait d’entrer dans ses quartiers. -« Le capitaine m’appelle sur la passerelle, je dois malheureusement vous laisser…on se rappelle la semaine prochaine, même heure ? » -« Nous attendrons ça avec impatience…prends bien soin de toi, surtout, et n’oublie pas qu’Enata et moi t’aimons… » Ezri, une boule dans la gorge, ne put rien répondre, hocha juste la tête et l’écran s’éteignit. Julian resta là, démoralisé. A chaque fois, c’était si difficile ! Et pourtant, ils tenaient le coup, ce qui était en quelque sorte miraculeux vu les circonstances. Il savait que c’était l’ordinaire de beaucoup de couples dans Starfleet, mais c’était vraiment difficile à vivre. Enata, sentant la peine de son père, vint l’entourer de ses petits bras et tous deux restèrent là. Il finit par la prendre sur ses genoux. « Si on faisait des crêpes, ce soir ? » La fillette, ravie, se jeta au cou de son père, et il la souleva pour aller rassembler les ingrédients… A suivre ! |
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| Sujet: Un curieux pied de nez du destin --- [fanfic post DS9 - en cours] --- chapitre 19 Dim 02 Sep 2012, 08:23 | |
| Chapitre 19
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Bashir finissait sa réunion hebdomadaire avec son équipe lorsque sa fille arriva de l’école. Depuis qu’elle était entrée en Cours Préparatoire, elle venait par elle-même le rejoindre à l’infirmerie après sa sortie. Comme chaque soir, elle s’installa dans son bureau où il vint la rejoindre un peu plus tard. « Tu as eu une bonne journée ? », lui demanda-t-il. La fillette embrassa son père et grimpa sur ses genoux. « Non, Ethan m’a embêtée… » Ethan était le fils d’un officier de sécurité et la Némésis personnelle d’Enata depuis la maternelle. C’était un petit caïd que Julian trouvait affreusement mal élevé, mais il n’intervenait pas, voulant qu’Enata apprenne à régler cela seule. Bien qu’il eût encore envie de la « paterner », il savait qu’elle devait prendre davantage son indépendance et régler par elle-même ses relations avec les autres. Il en avait parlé longuement déjà avec Ezri et elle était d’accord avec lui. Il ouvrit son sac et sortit son PADD scolaire. De la lecture, comme tous les soirs, et une fiche de mathématiques. Pour l’instant, elle n’apprenait que le Standard mais il avait déjà prévu qu’elle intègre le cours de langue bajoranne l’année suivante. « Bon, on va faire ta lecture maintenant, on fera les maths plus tard, à la maison… » Enata leva un regard suppliant vers son père. « Papa, je ne peux pas plutôt te regarder travailler ? » La fillette, qui avait beaucoup passé de temps à l’infirmerie depuis qu’elle était petite, s’y sentait comme un poisson dans l’eau, ce qui faisait dire aux subordonnés de Julian que bon sang ne savait mentir. Il l’avait même surprise en train de mettre son mouchoir sur la plaie d’une camarade de classe qui était tombée lors de la sortie, un soir, en lui recommandant bien de désinfecter. Sa fille voulait-elle suivre ses traces ? Il y avait fort à parier que oui, enfin pour l’instant. Bien qu’il fût fier, il ne céda pas. « Non, mademoiselle Bashir, tu vas faire ta lecture sans discuter… » Il saisit le PADD de lecture et l’ouvrit à la bonne page. Renfrognée, Enata commença à lire syllabe par syllabe en suivant avec son doigt. Elle lisait de mieux en mieux mais c’était encore un peu haché, ce qui était normal au second trimestre. Quand elle eut fini, elle regarda son père avec un sourire. « C’est bien, Enata, il faut continuer à t’entraîner et tu liras de mieux en mieux… » l'encouragea-t-il. La fillette prit un air sérieux. « Si je sais bien lire, tu me prêteras tes livres de médecine ? » Il soupira. « Pas question ! Tu es trop petite pour savoir ce que tu vas faire encore de ta vie… » « Si, je sais : je veux être médecin, comme toi ! » Répondit la fillette très sérieusement. Expression indéniable des gènes Bashir. Lui-même, à son âge, ne suturait-il pas son ours en peluche ? Il décida tout de même de couper court. « Tu sais, les études de médecine sont longues et difficile, nous en reparlerons quand tu seras plus âgée… » Enata ne répondit pas, mais une lueur décidée passa dans son regard bleu. Une infirmière bajoranne vint alors frapper à la vitre. Comme chaque soir, elle avait fini son service et garderait Enata avec ses propres enfants jusqu’à ce que le quart du médecin soit fini. C’était elle qui lui avait proposé cet arrangement parce que leurs deux filles s’entendaient très bien. Elea et Enata formaient une paire inséparable aussi bien au sens positif que négatif vu qu’elles avaient une imagination débordante pour les bêtises. La fillette embrassa son père et rejoignit la mère de son amie pendant que son père se remettait à son travail de recherche…
USS-Aventine, Quadrant Beta, même année
Assise dans son fauteuil de commandement, Ezri Dax fixait d’un air impavide l’écran devant elle, sur lequel apparaissaient les circonvolutions colorées d’une nébuleuse. Elle avait à présent le commandement plein et entier du vaisseau de classe Vesta depuis la mort dramatique de son capitaine et de son premier officier deux ans auparavant. Elle aimait son travail et était appréciée de son équipage dont elle était très sensible au bien-être psychologique, probablement par déformation professionnelle. A trente et un ans, Ezri avait une expérience de vie que lui aurait enviée un vieillard terrien. Elle avait aussi un commandement, un homme qui l’aimait, une enfant qu’elle considérait en son cœur comme la sienne. Ce n’était pas facile tous les jours, c’était vrai, mais elle n’aurait pas échangé cela contre son ancienne vie. Parfois, pendant qu’ils voyageaient pour atteindre leur objectif d’étude, les journées leur paraissaient ainsi bien longues, mais les chefs de département en profitaient pour faire faire du rangement, des inventaires et des simulations à leur personnel. Ezri encourageait cela, ayant assez vite compris qu’elle devait faire confiance à son équipage et déléguer. Cependant, elle gardait le contrôle sur tout cela et ils le savaient. Elle tourna la tête vers son premier officier, Sam Bowers. « Faites-moi savoir quand nous serons arrivés, je serai dans ma ready room… » Autant essayer de boucler ces rapports réclamés en trois exemplaires par Starfleet Command. Ils semblaient aimer la paperasse plus que tout et elle se souvenait de temps en temps avec un sourire des colères que piquait parfois Benjamin Sisko à ce propos lorsqu’il était capitaine. Elle se leva et franchit la porte qui séparait la passerelle de sa ready room. Elle massa son estomac avec sa main et grimaça. Qu’avait-elle donc mangé à midi ? Depuis tout à l’heure, elle ne se sentait pas très bien, elle sentait poindre aussi un sérieux mal de tête. Pourtant, elle n’était pas spécialement surchargée de travail, ces temps-ci. Probablement son mal de l’espace, le vaisseau était en mouvement et elle ne le sentait que trop bien. La sensation d’ailleurs disparut, ainsi que le mal de tête, et elle put se mettre à travailler sereinement. Un peu plus tard dans la soirée, le mal de tête revint, beaucoup plus fort, au point qu’elle dut se cacher les yeux pour soulager la douleur. Quand il s’estompa enfin, elle commença à se poser des questions. Elle n’était ordinairement pas sujette au mal de tête, et son mal de l’espace ne pouvait pas être en cause vu qu’il se manifestait habituellement par des nausées. Deux heures après, n’en pouvant plus, elle déclara forfait et, avec difficultés, se dirigea vers l’infirmerie du vaisseau où elle savait trouver son médecin-chef, le docteur Tarses. Il travaillait souvent tard et ne quittait guère son infirmerie avant minuit. En effet, le jeune médecin-chef se trouvait dans son bureau, occupé à mettre ses dossiers à jour. Aux yeux minuscules d’Ezri, il suspecta la cause de sa visite. « Que puis-je faire pour vous, capitaine ? » Ezri eut un geste vague. « J’ai un énorme mal de tête qui ne veut pas passer… » Il lui fit signe de s’allonger sur le biobed et afficha ses constantes. Quelque chose attira son regard et il prit un kit de prise de sang pour assurer son diagnostic. Il préleva un peu du sang de la jeune Trill, qu’il examina avant de dire, sans savoir trop s’il devait sourire ou pas : « Je ne sais pas si je dois vous féliciter mais…vous êtes enceinte… » Ezri, oubliant un instant son crâne sonnant, se releva brusquement. « Mais…ça ne se manifeste pas ainsi… » Le médecin, pourtant, était sûr de lui. « Dans certains cas, si…je veux bien croire que certains de vos précédents hôtes aient eu cette expérience, mais aucune grossesse n’est identique à une autre… » Ezri posa ses deux mains sur son ventre encore plat et ajouta pensivement : « Surtout lorsqu’il s’agit d’un hybride…mon bébé est à demi humain… » Le médecin la regarda et lui demanda : « Que comptez-vous faire ? » Ezri sourit malgré la douleur de son crâne. « Tout d’abord en parler à son père, et j’aviserai ensuite, mais j’aimerais savoir avant si le bébé va bien, s’il ne présente aucune malformation physique ou génétique… et, s’il vous plaît, soulagez ma tête ! » Le jeune médecin choisit soigneusement l’analgésique adapté, chargea son hypospray et l’injecta à la jeune Trill qui poussa un soupir de soulagement. Puis il déploya l’arche d’examen et afficha sur son écran l’enfant confortablement installé dans l’utérus de sa mère. « Grossesse évolutive de huit semaines. A première vue, tout semble bien aller physiquement mais c’est un peu tôt pour évaluer certaines choses…» Huit semaines : la date de sa dernière permission sur DS9. Pourtant… Elle tourna la tête vers le médecin. « Comment est-ce possible ? Mon implant contraceptif ne fonctionne plus ? » Le médecin posa son PADD. « Quelque chose a pu le perturber, cela arrive parfois… » Le médecin aligna sur son écran les chromosomes de l’enfant et lança une vérification. Cela dura plusieurs minutes qui parurent des heures à Ezri. Enfin, le diagnostic tomba : « Pour l’instant, je ne note rien qui pourrait mettre la vie du fœtus en danger mais, si vous décidez de mener cette grossesse à terme, je vous surveillerai étroitement... » La tête d’Ezri avait cessé de lui faire mal, mais elle se trouvait à demi assommée par la nouvelle. Comment Julian réagirait-il, lui qui s’était senti si mal lorsqu’il avait su que les problèmes de santé d’Enata venaient de lui ? Voudrait-il seulement de cet enfant qu’il n’attendait pas ? « Merci, docteur…quoi qu’il arrive, je vous tiendrai au courant… », dit-elle en descendant du biobed. Elle avait hâte d’appeler Julian. Elle regagna prestement ses quartiers et s’assit devant sa console avant de consulter l’index temporel. Le plus simple était d’envoyer un message écrit et il rappellerait quand il serait disponible. Elle écrivit ces quelques mots :
« Julian,
Rappelle-moi dès que tu le pourras. J’ai découvert aujourd’hui que j’étais enceinte et je dois t’en parler.
Je t’aime,
Ezri. »
Bien qu’il fût très tard, elle resta assise dans son salon, l’esprit un peu vide, ne sachant exactement si elle devait rire ou pleurer…ou les deux. Au moment où elle décidait d’aller se coucher, son terminal bipa. C’était Bashir. « Ezri, c’est vrai ce que tu as dit ? », questionna-t-il avec émotion. Elle hocha la tête. « Oui, je suis enceinte de huit semaines, et ne me demande pas comment ou je risque de m’énerver… » L’expression du médecin-chef était indéchiffrable, il encaissait encore visiblement le choc. « Que fait-on ? Tu es le père de ce bébé, nous devons décider ensemble… » Quelque chose passa dans son regard sombre. « Est-il viable ? A-t-il un problème génétique ? » Elle secoua la tête. « Non, aucun, le médecin l’a examiné physiquement, ainsi que ses gènes, mais il se pourrait qu’il y ait certains problèmes qui ne soient pas encore décelables à ce stade… » Julian était redoutablement calme, comme s’il parlait de quelque chose de parfaitement normal. Elle comprit alors à quel point la venue d’Enata avait changé son opinion envers lui-même. Il craignait beaucoup moins de transmettre une tare vu que la présence de sa fille prouvait qu’il y avait moins de risques qu’il ne le pensait. « A présent, je crois que le temps est venu… » Reprit-il enfin avec le sourire. Ezri haussa les épaules. « De quoi ? » Il lâcha alors une bombe. « De nous marier, pardi ! » La mâchoire d’Ezri se décrocha, elle ne s’y attendait pas du tout. « Comment ça, nous marier ? Nos vies sont séparées… » Il croisa fermement les bras, sans se départir de son sourire. « Et où est le souci ? Beaucoup de couples de Starfleet vivent ainsi… » Elle secoua la tête, comprenant ce qui pouvait le motiver. « Ne te crois pas obligé de m’épouser parce que je suis enceinte, Julian… » Mais le regard du médecin était parfaitement décidé. « Je ne le ressens pas comme une obligation, je voulais d’ailleurs faire ma demande à ta prochaine permission, je prends juste un peu d’avance…je pense que nous sommes prêts à présent à être des époux et des parents. Nous élevons Enata tous les deux depuis qu’elle a trois mois, elle te considère comme une mère. J’ai compris beaucoup de choses depuis qu’elle est là, mais surtout le fait que je pouvais transmettre la vie sans forcément transmettre une tare génétique mortelle. Je t’aime, Ezri, je veux que tu m’épouses et que tu sois la mère de mes enfants… » Vaincue par l’émotion et les hormones, Ezri fondit en larmes. Elle ne s’attendait pas du tout à ce qu’il réagisse ainsi. Inquiet, il demanda : « Ezri, cette maternité te rend-t-elle heureuse ? Si ce n’était pas le cas, je le comprendrais…personnellement, je suis prêt à assumer mes responsabilités, mais je te laisse décider… » Elle saisit un mouchoir, se moucha et recouvra quelque peu son calme. « Ce n’est pas cela…dès que j’ai su, la question s’est à peine posée à moi, je veux ce bébé. Mais j’ai pensé aussi à toutes les difficultés que cela peut nous apporter, à comment nous pouvions faire…j’ai également douté de ta réaction, je n’étais absolument pas sûre que tu voudrais toi aussi de cet enfant… » Encore quelque peu sous le choc de l’annonce bien qu’il n’en montrât rien, il résolut d’être honnête, elle attendait cela de lui. « Il y a quelques années, je n’en aurais pas voulu, mais je ne suis plus le même à présent… » Il était visiblement heureux, il souriait et une lueur joyeuse pétillait dans ses yeux noisette. « Je connais ton médecin-chef, c’est un jeune prometteur, il te suivra au mieux mais je l’appellerai quand même, histoire d’être sûr… » Ezri éclata de rire. « Ne va pas le tyranniser ! De toute façon, je suppose que tu te chargeras de l’accouchement… » Il eut un geste vague de la main. « Bien sûr ! Ton vaisseau n’est pas vraiment équipé pour cela et, de toute façon, notre enfant restera ici, avec Enata et moi… » Ezri acquiesça. C’était le plus logique, il n’y avait aucune place pour un enfant sur l’USS Aventine mais il y avait toutes les commodités nécessaires sur la station. Elle ne verrait pas souvent son enfant mais c’était le prix à payer pour être mère…mère de l’enfant de Julian ! Cette idée la frappa alors dans toute sa réalité et elle fut muette un moment. C’était si irréel ! « Tu n’as cependant pas répondu à ma question : est-ce que tu veux m’épouser ? » Demanda-t-il à nouveau. Ezri passa sa main sur son ventre encore plat où dormait calmement le nouvel héritier de la famille Bashir, et elle rit légèrement. « Je ne peux pas prendre une décision si grave aussi rapidement, mais je peux t’assurer, si c’est ça qui te soucie, que ton enfant portera ton nom… » Il s’appuya contre le dossier de sa chaise. « Demain, je dirai à Enata qu’elle va avoir un petit frère ou une petite sœur, elle en sera ravie. Au fait, veux-tu savoir le sexe ou pas ? Elle acquiesça. « Je le demanderai au médecin, je n’ai pas voulu le faire tout à l’heure… » Julian revint alors en mode médecin. « Dis-lui qu’il te contrôle chaque semaine, qu’il te prescrive des vitamines, qu’il… » Ezri leva la main. « Julian, arrête, il connaît son travail… » Il secoua la tête. « Désolé, mais je veux ce qu’il y a de mieux pour toi. Il faut dès à présent que tu prennes encore plus soin de toi… » Elle fixa son regard dans le sien pour qu’il comprenne bien ce qu’elle allait lui dire. « Je vais bien, et si d’aventure ce n’était plus le cas j’irais immédiatement à l’infirmerie, rassure-toi… » Prudemment, sachant qu’il ne fallait pas trop contrarier une femme enceinte, il céda. « Alors c’est parfait…va vite te reposer à présent, et donne-moi des nouvelles…je vous aime tous les deux ! » L’écran s’éteignit, laissant Ezri attendrie et avec une terrible envie de tout plaquer et de filer sur DS9 pour y passer la nuit dans les bras de son bien-aimé. Mais ce sentiment ne dura pas, son devoir était ici même si, à présent, elle revoyait un peu ses priorités. Elle fit rapidement sa toilette, se coucha et finit par s’endormir, les deux mains sur son ventre…
A suivre
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| Sujet: Un curieux pied de nez du destin --- [fanfic post DS9 - en cours] --- chapitre 20 Dim 09 Sep 2012, 11:04 | |
| Chapitre 20
DS9, plusieurs mois après…
« Mais Julian, je t’assure que tout va bien ! » Mais le médecin ne voulut rien savoir et persista dans son idée. « Tu as eu des contractions fortes, ce n’est pas normal, je vais t’examiner ! » Ezri soupira. D’accord, il ne lui restait plus que trois semaines avant son terme, mais son mari devenait vraiment paranoïaque. Il dégaina son tricorder, le passa sur son ventre. « Hmm, il est vraiment retourné maintenant, il commence à appuyer sur ton col. Si ça continue, tu n’iras pas jusqu’à terme… » Ezri soupira avant de rétorquer : « Et alors ? Tu m’as dit toi-même qu’à présent il était parfaitement viable et qu’il n’aurait pas besoin de passer du temps en couveuse, il faudrait savoir ! » Julian croisa les bras. « Mais c’est toujours mieux d’aller jusqu’à terme, ça limite les problèmes néonataux et postnataux… » Le ton menaçant de monter, il se releva et posa son tricorder. Avec une femme enceinte, fût-elle Trill, il valait mieux ne pas discuter. Pourtant, en tant que médecin, il en savait plus qu’elle, mais elle lui rétorquait souvent que le fait d’être le futur papa obscurcissait quelque peu son jugement. Ils se trouvaient dans les quartiers de Julian, devenus ceux d’Ezri pour la fin de sa grossesse. Ils s’étaient mariés quatre mois auparavant sur la station, et Kira avait accepté d’effectuer la cérémonie. Cédara et Jalika avaient également donné leur bénédiction, ainsi qu’au futur enfant qui était déjà visible à ce moment-là sous la robe blanche de soie d’Ezri. Les parents de Julian était venus depuis la Terre et la mère ainsi que le frère aîné d’Ezri avaient fait le déplacement depuis New Sydney. Son second frère, Norvo, était toujours en prison pour meurtre mais il lui avait envoyé un tableau qu’il avait peint ainsi que tous ses vœux de bonheur. Les O’Brien eux aussi étaient venus, Miles étant le témoin désigné de Julian et ayant déclaré qu’il n’aurait pas manqué cela pour un empire, mais l’invité le plus inattendu fut Worf. Ezri se montra très émue qu’il soit venu lui aussi. Bien sûr, Yanas Tigan avait chapitré sa fille sur le fait de se marier enceinte avec un humain, mais Ezri lui avait rétorqué que c’était ce qu’elle voulait. Enfin, heureusement, la future arrivée du bébé avait tempéré quelque peu l’humeur de la Trill, qui s’était déclarée finalement heureuse du mariage de sa fille. Finalement, derrière la façade dure de la redoutable femme d’affaire se cachait une future grand-mère gâteau et ayant hâte de l’être… Enata avait été une parfaite demoiselle d’honneur avec Rebecca Sisko. La fillette métisse avait toujours considéré Ezri comme une mère, il lui paraissait donc presque naturel qu’elle épousât son père. La perspective de devenir grande sœur lui était plus difficile mais elle s’y faisait doucement. Justement, la fillette, à présent âgée de six ans et demi, arrivait de l’école d’un pas passablement énervé. Bashir et Ezri échangèrent un regard et le médecin s’approcha de sa fille avant de déposer un baiser sur son front. « Ca s’est bien passé, à l’école ? » La fillette croisa les bras. « Non…Ethan m’a saboté mon exposé ! » Elle avait soigneusement préparé un exposé pour son cours de sciences, comparant les physiologies humaines et vulcaines mais, comme d’habitude, son ennemi juré n’avait pu s’empêcher de lancer une remarque bien sentie qui avait anéanti tous ses efforts et fait rire toute la classe à ses dépends. « A cause de ça, la maîtresse t’a mis une mauvaise note ? » Enata se renfrogna. « Non, mais il m’a rendue ridicule devant tout le monde ! » En bonne demi-bajoranne, Enata avait un caractère vif et une assez haute opinion de sa personne. Parfois, cela rappelait à Julian Kira à son arrivée, et il en riait in petto. Il s’assit, croisa les jambes et expliqua : « Cela ne sert à rien de t’emporter…je t’ai déjà dit que, plus tu t’énerveras, plus il continuera… » Enata rejeta en arrière une mèche de ses cheveux bouclés attachés en demi-queue. Parfois, dans ces conditions, Julian aurait aimé que ses gènes s’expriment davantage, il avait un caractère plus calme. Mais, d’un autre côté, il aimait Enata comme ça, au moins elle ne se laisserait pas faire plus tard. Pourtant, il insistait bien sur le fait que personne n’obtenait ce qu’il voulait par la violence. Enata alla au réplicateur et commanda un verre de lait et des gâteaux. Elle n’avait pas vu Ezri allongée sur le canapé, mais son instinct d’enfant comprit que quelque chose n’allait pas quand elle l’aperçut. Elle s’approcha d’elle. « Qu’est-ce qui se passe ? », demanda-t-elle. Ezri eut un geste de la main apaisant. « Rien du tout…ton petit frère n’est pas encore prêt à venir faire notre connaissance… » Le regard d’Enata se dirigea vers son père. « Comme d’habitude, papa s’inquiète trop… », dit-elle avec un soupir. Ezri se releva un peu et sourit à la fillette. « Tu sais, moi aussi j’avais quelqu’un qui me persécutait à l’école. J’étais souvent plus petite que les autres (ce qui n’a guère évolué depuis) et il y avait une fille qui se moquait de moi en permanence. Elle me mettait de la colle sur mes vêtements, me dénonçait aux professeurs sans que j’aie rien fait, ce genre de choses… » Intéressée, Enata s’assit près d’elle. « Et tu as fait quoi ? » Ezri eut un sourire en coin. « En fait, je n’ai pas eu grand-chose à faire : elle s’est fait prendre en flagrant délit de tricherie. Du coup, elle a arrêté d’ennuyer le monde… » Enata éclata de rire. « Bien fait ! » Julian regardait son épouse et sa fille. Malgré la future maternité qui ennuyait Enata, elles restaient tout de même très complices. Le temps arrangerait tout cela, il en était sûr. Il faisait tout de même en sorte de ne pas s’immiscer dans leur relation. Quelque chose attira alors le regard d’Enata. Sous les vêtements d’Ezri, une petite bosse venait d’apparaître, le pied ou la main du futur petit frère. Mais la petite fille, passionnée de médecine, imaginait comment il pouvait se trouver à l’intérieur. Son père, bien sûr, lui avait fourni des schémas simplifiés à sa demande. Elle posa alors sa main sur la petite bosse, et Ezri la sentit essayer de déterminer ce dont il s’agissait. « Je pense qu’il s’agit de son talon, il n’arrête pas depuis tout à l’heure… », lui dit-elle avec un sourire. A part elle, elle pensa qu’Enata avait beaucoup plus pris de son père qu’il ne voulait bien le dire. Si elle allait au bout de son ambition, elle serait un très bon médecin…
Deux semaines après…
Ezri lisait, confortablement installée sur le canapé. Elle n’avait guère que cela à faire pour l’instant, elle se sentait énorme et avait peine à se déplacer. De toute façon, Julian ne la laissait rien faire, à peine plier la layette. Ils avaient en avaient racheté une partie pour le petit garçon à venir et installé l’équipement nécessaire dans un coin de la chambre d’Enata qui, par une certaine ingéniosité de Nog, avait été coupée en deux par une cloison mobile insonorisée. Les cris de son frère ne dérangeraient donc pas Enata au début et, après, les deux enfants pourraient décider de partager la même chambre. Elle était seule, Julian étant à son travail et Enata à l’école. Intéressée par son livre, elle ne fit pas vraiment attention à une contraction vu qu’elle en avait depuis un certain temps. Pourtant, lorsqu’une autre, beaucoup plus forte, lui coupa le souffle, elle posa le livre et posa sa main sur son ventre. Cette fois, pas de doute : c’était une contraction de travail, son expérience le lui disait. Elle se leva avec précaution et sortit pour se rendre à l’infirmerie. Rien à emmener, tout y était déjà depuis au moins un mois. Elle parcouru lentement les couloirs d’un pas alourdi et dut s’arrêter une fois pour laisser passer une contraction. Heureusement, bientôt l’infirmerie fut en vue. Julian, qui effectuait des soins sur un technicien blessé, la vit arriver et pâlit. Il s’excusa, confia le blessé à son assistante et s’approcha d’elle. « Tu es en travail ? », questionna-t-il. Elle hocha la tête et il l’amena jusqu’au biobed le plus retiré, celui qui servait ordinairement aux opérations chirurgicales ainsi qu’aux accouchements. Il l’aida à s’allonger, interpella une infirmière et la pria d’aller chercher une casaque médicale. Puis il fit un examen complet à l’aide des capteurs du biobed. « En effet, tu avais raison, et ça va assez vite. Vous, les femmes Trills, vous ne cesserez jamais de m’étonner… » Il paraissait très calme, mais elle pouvait sentir son stress. Elle saisit sa main. « Julian, tout va bien, crois-moi…la douleur est très supportable pour l’instant… » Il lui sourit et, libérant sa main, l’aida à enfiler la casaque médicale avant d’installer à côté du lit un nécessaire pédiatrique complet doublé d’un dispositif de réanimation. Il alla également chercher un kit de réanimation pour Ezri ainsi qu’un transfuseur et un scalpel au cas où il doive faire une césarienne d’urgence. Il ramena enfin un berceau transparent, la petite valise qu’ils avaient préparé et se décida enfin à tenir quelque peu en place. « Tu as mal ? » Ezri secoua la tête. Cela allait même beaucoup mieux que dans son souvenir, du moins celui de ses hôtes. Autour d’eux, l’activité de l’infirmerie avait quelque peu ralenti, tout le monde attendant la naissance du futur bébé hybride. Seulement deux heures après le début des douleurs, l’enfant était presque visible. Cette fois, Ezri souffrait vraiment et Julian lui injecta un analgésique. Il avait les mains moites et se focalisait sur l’aspect médical de la chose pour ne pas perdre pied. « Très bien, il va falloir que tu pousses sous peu… », expliqua-t-il, mais Ezri, énervée, s’écria : « Je sais ce que je dois faire ! » Il ne s’en formalisa pas, sachant que les femmes qui accouchaient étaient parfois très désagréables. Il enfila une casaque stérile par-dessus son uniforme, des gants et se positionna devant elle. « Je vois sa tête arriver, vas-y ! », dit-il, de l’émotion et de l’excitation dans la voix. Ezri poussa et, en effet, une tête abondamment pourvue de cheveux noirs sortit. Elle reprit son souffle et il ajouta : « Il a les cheveux noirs ! » Malgré l’analgésique, ce n’était absolument pas une partie de plaisir pour Ezri qui souhaitait à ce moment-là en avoir terminé au plus vite. Les contractions revenaient, et elle serra les dents pour pousser une dernière fois. Le petit corps glissa dans les mains de son père et l’enfant enfin libéré se mit immédiatement à crier. Malgré son extrême émotion, Julian réussit à faire ce qu’il fallait. Il ligatura le cordon ombilical, le trancha et examina fébrilement les constantes de son fils. Puis il l’enveloppa dans un tissu stérile et l’amena à sa mère. « Le voilà, notre petit bonhomme…comme il est beau ! », dit-il Ezri le prit et l’observa, des larmes dans les yeux. Leur fils avait hérité de la peau mate de son père mais aussi de quelques points discrets sur le côté de la tête prouvant son ascendance Trill. « Il est superbe… », finit-elle par dire alors qu’en dehors de la pièce tout le personnel médical applaudissait. Ezri et lui échangèrent un long regard, puis il l’embrassa, incapable de dire un mot. L’arrivée de leur fils en bonne santé était une gageure, mais ils avaient réussi. Julian reprit alors son fils afin de le baigner et de l’habiller. C’était quelque chose qu’il laissait ordinairement faire à son assistante mais il y tenait cette fois. Vêtu de pied en cap et la tête recouverte d’un bonnet, il fut enveloppé dans une couverture et il sortit de la petite pièce pour aller le présenter à ses subordonnés. « Voici mon fils…Benjamin Richard Norvo Bashir… » C’était les prénoms qui avaient été choisis des semaines auparavant, dès qu’ils avaient su que c’était un garçon. Au départ, Julian avait hésité sur le fait de donner le prénom du frère emprisonné d’Ezri à son fils mais celle-ci avait insisté, expliquant que son frère était un artiste très doué et que c’était cela qu’elle voulait valoriser. Tout le monde s’extasia autour du nouveau petit Bashir, puis Julian, promettant une coupe de champagne un peu plus tard dans la journée, renvoya au travail ses ouailles. Il ramena le petit Benjamin à sa mère. « Est-ce que tu as encore mal ? » Elle secoua la tête. « Non, ça passe progressivement… » Ezri positionna son fils contre sa poitrine et entreprit de le nourrir. Le petit Benjamin se mit à boire au sein maternel, sous le regard attendri de ses parents. « Il a bon appétit, c’est bien… », dit son médecin de père, ravi. Ezri regarda son époux. « J’avais des souvenirs de la maternité, mais je dois dire que c’était en dessous de la vérité, c’est beaucoup plus fort émotionnellement… » Une voix alors dit derrière eux : « Papa ? » C’était Enata, qui arrivait de l’école et qui avait été conduite à son père par Burti Jena. Il lui tendit les bras. « Viens voir ton petit frère, ma chérie… » Il fit un signe de tête à l’infirmière pour la remercier et la fillette s’approcha du biobed sur lequel se trouvait Ezri. Benjamin tétait encore mais ses yeux commençaient à papillonner. Ezri sourit à sa fille. « Enata, je te présente Benjamin, ton petit frère…Benjamin, voici ta grande sœur, Enata…Il ne faudra pas lui voler trop souvent ses jouets quand tu seras plus grand… » La fillette rit et avança une main pour caresser la joue encore rouge de son petit frère. Elle le détailla avec une curiosité toute scientifique avant de dire : « Finalement, il est mieux que je ne le pensais… » Cette sortie toute bajoranne fit rire les parents et Julian embrassa sa fille. « J’espère bien, qu’il est mieux ! Tu ne penses tout de même pas qu’on a travaillé pour rien, non ? » Il reçut alors un lange à la bonne odeur de lait dans la figure. « Peut-être au début, oui, mais après j’ai travaillé toute seule… », lui rappela Ezri avec humour Le médecin dégaina un appareil photo. « Allez, resserrez-vous, les filles, la première photo de Ben avec vous c’est important…allez, sourire ! » La photo devait demeurer très longtemps sur la console du salon…
A suivre...
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| | | Chibi Capitaine de flotte
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| Sujet: Un curieux pied de nez du destin --- [fanfic post DS9 - en cours] --- chapitre 21 Lun 17 Sep 2012, 08:30 | |
| Chapitre 21
Ezri se remit très vite, et put rapidement regagner les quartiers familiaux. Le petit Benjamin avait bien sûr reçu la bénédiction de Cedara et Jalika mais aussi celle de Benjamin Sisko, son parrain. Les grands-parents Bashir ainsi que Yanas Tigan étaient venus en visite dès la première semaine pour admirer la petite merveille. Les deux grand-mères n’étaient d’accord ni sur les prénoms ni sur la ressemblance du bébé, ce qui fit que Julian dut intervenir et faire valoir que, vu qu’Ezri et lui-même étaient les parents, ils avaient choisi en leur âme et conscience. Après une période de distance qui dura plusieurs semaines, Enata commença à s’intéresser à son petit frère, pour le plus grand plaisir de ses parents. Bashir la surprit en jour en train de lire un livre à Benjamin installé dans son transat. Étrangement, le bébé était attentif aux paroles de sa grande sœur et gardait son regard fixé sur elle. Ne voulant pas troubler ce moment de communion entre ses enfants, il la laissa continuer et s’éclipsa silencieusement. C’était indéniablement un bon début. Enata n’avait été que rarement malade pendant sa petite enfance, mais cela ne l’empêcha pas d’attraper un dérivé de la rubéole qu’elle partagea généreusement avec son petit frère. Julian dut installer son fils à l’infirmerie, en zone de quarantaine, sous respirateur car cela lui causa quelques complications. Épuisé autant qu’Ezri au bout de ces semaines d’incertitude, le médecin résista vaillamment et n’eut d’autre alternative ensuite que de dormir soixante douze heures dès que son fils fut enfin hors de danger. Enata, qui fut très malade aussi, conserva quelques marques sur sa peau que, sur son insistance, son père effaça avec son régénérateur dermique. Cette épreuve acheva de souder la famille. Ezri, qui était encore en congé de maternité à ce moment-là, donna aussi énormément d’elle-même et força l’admiration de tous. Un peu après cela, Julian, rentrant du travail un soir, la trouva bien occupée à bercer Benjamin déjà ensommeillé d’une main alors que, de l’autre, elle retenait Enata profondément endormie. « Chut, tu vas les réveiller… », dit-elle à voix basse alors qu’il allait ouvrir la bouche. Il ne dit pas un mot, souleva sa fille et alla la glisser dans son lit avec moult précautions. Quand il revint, son fils s’était endormi lui aussi et Ezri le déposait dans son berceau. Il la rejoignit et dit très doucement en le regardant sommeiller tranquillement : « Il est vraiment superbe… » Il sentit la tête d’Ezri se poser contre son épaule. Ces moments de communion de couple étaient devenus rares depuis la naissance de Benjamin et ils en profitèrent, unis dans la même contemplation de la petite vie à laquelle ils avaient donné naissance. Puis ils sortirent et allèrent embrasser Enata. La fillette dormait profondément et Ezri sourit. Elle n’était pas sa fille par le sang mais elle l’était par le cœur et c’était comme si elle était sortie d’elle. Le sommeil augmentait la ressemblance de la petite fille avec son père mais tous deux savaient quel caractère bien trempé elle pouvait avoir. Ils revinrent dans la pièce centrale et Julian regarda son épouse. « Quand repars-tu ? Est-ce que finalement Starfleet Command t’a contactée ? » Ezri acquiesça. « Oui, cet après-midi mais mon congé de maternité a été allongé de deux semaines parce qu’il me restait des congés à prendre… » Julian tenta de voir le verre à moitié plein malgré l’annonce de l’échéance. « Magnifique ! » La perspective de la voir repartir de nouveau lui vrillait le cœur, mais il fit bonne figure. C’était déjà difficile avant quand ils n’avaient qu’Enata, ce le serait encore plus. Benjamin devrait comprendre que sa maman travaillait loin. Heureusement qu’il existait les liaisons vidéo ! Au moins, Ezri pourrait voir grandir son fils, même à distance, et voir Enata devenir une femme. La jeune Trill, cependant, avait remarqué la bonne humeur un peu forcée de son époux. « La situation a changé, je devrais peut-être reconsidérer les choses et demander un poste plus stable sur la station… » Il secoua la tête. « Tu adores ce que tu fais, je refuse que tu sacrifies ta carrière. Mais je ne t’obligerais jamais à faire quelque chose, tu décides seule… » Une lueur de colère passa dans le regard gris d’Ezri. « Mais je ne suis plus seule en lice depuis longtemps, Julian, il y a toi, Enata et maintenant petit Ben. Je ne peux pas accepter que tu gères tout seul le quotidien, nous sommes deux dans cette affaire ! » Julian croisa les bras. « Et si ça ne me dérangeait pas ? Si ce style de vie nous déplaisait, cela fait longtemps que nous nous serions séparés à nouveau, tu ne crois pas ? Chacun de nous peut ainsi faire ce qui lui plaît, s’épanouir dans son travail sans que nos enfants en pâtissent puisque leur univers reste stable… » Ezri croisa les bras sur sa poitrine encore quelque peu généreuse. « Julian, arrête ! Je suis une mère et une épouse indigne puisque je te laisse tout faire… » Julian rit doucement et l’attira contre lui. « Tu ne lâcheras jamais, n’est-ce pas ? Très bien, je te prouverai que tu as tort ! »
Une semaine après, Ezri allaitait leur fils quand il rentra du travail. « Je vais finir par être jaloux… », dit-il après l’avoir embrassée. Elle assura le petit corps de Benjamin dans ses bras et lui demanda : « Au fait, as-tu eu la communication de Cedara ? Elle t’a appelé ici… » Il acquiesça. « Oui. Elle voulait me dire qu’elle connaissait un ancien réfugié qui a ouvert un collège sur Bajor. C’est un enseignement laïc et ils accueillent aussi des enfants issus d’autres origines… » Ezri repositionna son coussin sous son bras et une lueur d’étonnement passa dans son regard. « Tu penses déjà à cela ? Enata a seulement sept ans… » Il s’assit près d’elle et caressa le petit crâne de Benjamin avant de répondre pensivement : « Je commence à y réfléchir, oui. Tu sais à quel point j’ai toujours fait en sorte de préserver son double héritage et je crois que ce serait un bon moyen. Cependant, je ne sais pas si elle sera prête à partir en internat à onze ans… » Ezri hocha la tête. « Si tel n’est pas le cas, elle restera ici mais il faudra bien qu’elle apprenne la vie de son côté un jour, loin de nous… » Elle savait ce que c’était, elle en avait fait l’expérience plusieurs fois. Ils auraient tous deux du mal à voir partir Enata mais, si c’était ce qu’elle voulait et ce qu’elle estimait le mieux pour elle, ils ne s’y opposeraient pas. Vu qu’à présent elle était totalement bilingue cela ne poserait pas de problème. Elle abaissa le regard sur son bébé. Heureusement, celui-là ne serait pas près de partir. Benjamin aurait tout le temps de grandir avant que ne se pose la question de son avenir. Pour l’instant, il était encore dépendant de son lait, mais elle commençait à réduire les tétées pour qu’il puisse passer au biberon avant qu’elle ne reparte sur son vaisseau. C’était difficile mais elle n’avait pas d’autre solution. En tout cas, pour l’instant, elle profitait pleinement de chaque instant de tête à tête passée avec son fils, sa fille et son mari, pour faire appel à ces souvenirs lorsqu’elle aurait un coup de déprime sur son vaisseau. Heureusement, elle était si occupée qu’elle n’avait souvent pas tellement le temps de se laisser aller ainsi. « De toute façon », acheva Julian, « nous en parlerons ensemble quand le temps sera venu, et nous prendrons la décision que nous estimerons la meilleure… » Et il caressa le petit crâne de son fils qui s’endormait, confortablement installé contre la poitrine maternelle…
A suivre...
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| Sujet: Un curieux pied de nez du destin --- [fanfic post DS9 - en cours] --- chapitre 22 Lun 24 Sep 2012, 19:51 | |
| Chapitre 22
Huit mois après, 2386
Julian, installé dans un coin de son salon, tentait d’entendre ce que lui disait Ezri alors que, derrière lui, ses enfants se chamaillaient. Benjamin, âgé de quatorze mois, avait volé un des jouets d’Enata qui le poursuivait avec force cris. Il finit par intervenir et amena ses enfants devant l’écran. « Hé bien, tous les deux, dites à maman à quel point vous êtes des enfants sages ! » Aucun des deux n’osa piper mot face au regard réprobateur de leur mère. Ezri prit son ton le plus sec pour réprimander les deux rejetons Bashir. « Qu’est-ce que j’apprends ? Vous devriez être sages avec papa ! Enata, tu es assez grande pour comprendre ça, tout de même ! » La fillette protesta : « C’est Ben qui a commencé, il n’avait pas à me voler ma poupée ! » Il s'énerva. « Ca suffit ! Ben est plus petit que toi, tu dois lui donner l’exemple…je sais que ce n’est pas facile pour toi, mais c’est vraiment important… » La fillette renfrognée hocha la tête, prit sa poupée des mains de son frère et alla dans sa chambre. Prudemment, Julian garda son fils sur ses genoux. Avec le temps, la peau de Benjamin avait foncé et ses yeux avaient pris la couleur de ceux de sa mère, un gris très clair. Le petit garçon, toujours très actif, restait cependant sur les genoux de son père sans rien dire. La mercuriale avait porté. Pourtant, le médecin savait qu’il n’attendrait qu’une occasion pour faire des bêtises dès qu’il aurait le dos tourné… Ezri regardait son fils avec adoration. Elle manqua se mettre à pleurer elle aussi quand l’enfant lui tendit les bras en se mettant à hurler « mamaaaaaan ! ». Julian serra son fils contre lui, tentant de le calmer, et il vit les yeux de son épouse se remplir de larmes. Mais Ezri passa rageusement sa main sur ses yeux. Elle avait choisi, elle n’allait pas se mettre à pleurer maintenant, ça n’aurait rendu les choses que plus difficiles. « Ben, il faut que tu sois gentil avec papa, tu entends ? Maman viendra te voir dans quarante dodos… » Le petit bout d’homme, surpris par la solennité du ton, hocha seulement la tête et glissa des genoux de son père pour aller rejoindre sa sœur. Julian sourit à son épouse. « Tu vois, ils ne changent pas, mais ça se termine toujours bien… » Ezri secoua la tête. « J’ai vraiment des scrupules de te laisser tout seul avec une enfant de huit ans et un bébé de quatorze mois… » Julian soupira. « On ne va pas revenir là-dessus, Ezri. Je t’assure, tout va bien. C’est normal qu’ils se chamaillent, mais ça ne dure jamais longtemps… » Et il ajouta : « Tu reviens dans un mois et demi, tu pourras en juger par toi-même… » Ezri connaissait bien son mari, elle savait qu’il n’admettrait pas son désarroi, surtout dans des conditions pareilles. Elle étouffa un soupir. « Ils m’attendent à la salle de briefing, je dois y aller…je vous aime, les enfants et toi… » Il lui envoya un baiser du bout des doigts et l’écran s’éteignit. Julian resta un bon moment assis, pensif. Chacun d’eux faisait le travail qui lui convenait, c’était du moins une consolation mais de plus en plus mince au fur et à mesure que le temps passait. Il avait l’impression de priver Ezri de ces petits moments de grâce des parents, et il avait toujours un enregistreur à portée de main, ce qui lui avait permis de lui envoyer des vidéos innombrables des enfants, surtout des premiers pas de Benjamin intervenus peu après son premier anniversaire. Heureusement, Ezri parvenait à avoir des permissions courtes tous les quatre à cinq mois. Il regarda le portrait de famille posé sur une console, retrouva le sourire et rejoignit ses enfants pour jouer avec eux…
L’année suivante, 2387
Revenant d’une réunion sur l’Ops en fin d’après-midi, Bashir trouva un jour sa fille de neuf ans en grande conversation avec l’un des médecins de son équipe. Lorsqu’il tendit l’oreille, il s’aperçut qu’une fois de plus il était question de médecine. Enata appréciait toujours de pouvoir confronter ses vues avec des professionnels vu que son propre père estimait qu’elle était encore trop jeune pour qu’il lui en parlât directement. Pourtant, la bibliothèque d’Enata regorgeait de manuels de biologie, de physiologies diverses et d’articles de vulgarisation scientifique très pointus pour son âge. Après avoir tenté de freiner sa fille, Julian avait fini par se rendre à l’évidence et la laissait faire. De toute façon, si elle persistait et désirait faire l’école de médecine, celle de Starfleet ou une autre, elle en découvrirait le moment venu par elle-même toute la difficulté. « Enata, ne dérange pas trop longtemps le docteur Kal ! », appela-t-il. La fillette se renfrogna mais consentit à rejoindre son père avant de protester : « Mais papa, elle me parlait des maladies Trill ! » Le médecin s’apprêtait à répondre vertement à sa fille quand des cris d’enfant se firent entendre. Bashir reconnut la voix de son fils et courut vers l’entrée. Une des assistantes maternelles de la crèche était là, tenant dans ses bras un Benjamin hurlant. « Que s’est-il passé ? », questionna-t-il, inquiet. La femme lui répondit : « Il jouait et il est tombé, nous craignons qu’il ne se soit cassé le poignet… » Julian désigna le biobed le plus proche et la femme le posa dessus. « Montre-moi ton poignet, Ben… », dit-il en essayant de calmer son fils. Le petit visage marbré de pleurs se leva vers lui, et la main valide de l’enfant s’agrippa à son uniforme. Il parvint à le calmer un peu, l’examina et hocha la tête en direction de l’assistante maternelle. « Oui, c’est cassé, mais la fracture est nette… » Entretemps, Enata s’était approchée et observait le poignet de son frère. Pourtant, son sens de sœur aînée prit le pas sur sa curiosité scientifique et elle caressa la tête de Benjamin pour finir de l’apaiser tout en ne perdant pas une miette des gestes de son père. Julian s’assura de réduire la fracture avant de d’utiliser l’autosuture et d’injecter une dose de régénérant interne. Ben, son petit nez rougi par les larmes, put enfin glisser ses petits bras autour du cou de son père et s’y blottir. « Je vais le garder à présent pour vérifier qu’il n’a rien d’autre, tout va bien…je vous appellerai demain pour vous dire s’il vient, ne vous inquiétez pas… », dit-il à l’assistante maternelle. Il ne lui vint même pas à l’esprit de les incriminer pour la chute de son fils. A cet âge, les enfants tombaient souvent, il n’y avait là rien de grave. Ben en serait quitte pour quelques jours d’immobilisation. A deux ans, la teinte de peau de Benjamin s’était stabilisée autour d’une teinte caramel clair. Ses taches Trill, jusque-là très discrètes, commençaient à se faire un peu plus visibles mais sans être aussi présentes que celles de sa mère. Elles ne le seraient pas de toute façon vu qu’il n’était qu’à moitié Trill. Julian passa la main dans les boucles en désordre de son fils pour achever de l’apaiser. Benjamin avait posé sa tête sur son épaule et fermait les yeux, assommé par le léger sédatif injecté par son père. Le médecin dit quelque mot à l’un de ses collègues et entreprit de ramener sa progéniture chez lui. En chemin, il croisa Benjamin Sisko. Celui-ci remarqua le poignet immobilisé de son filleul. « Que lui est-il arrivé ? » Julian assura son fils dans ses bras. « Il est tombé à la crèche, son poignet est cassé mais ce n’est pas grave, il s’en remettra vite… » Sisko adorait son filleul qui le lui rendait bien. Il sourit à l’enfant : « Hé bien, Ben, il faut faire attention quand tu marches… » Mais l’enfant était renfrogné et réagit à peine. Bashir remarqua alors un bandage à la main de l’ancien capitaine. « Encore des travaux de rénovation dans votre maison de Bajor ? » Sisko eut un air contrit de comédie. « On ne peut rien vous cacher, capitaine, je n’ai pas été assez rapide, mais ce n’est qu’une égratignure que j’ai soignée à l’ancienne… » Julian savait à quel point Benjamin Sisko adorait sa maison dans la vallée de Kendra mais il lui arrivait parfois de se blesser en bricolant. Depuis plus de dix ans qu’il l’avait construite, il l’avait modifiée plusieurs fois. Ben Sisko salua aussi Enata. Ses velléités médicales le faisaient sourire mais il ne doutait pas qu’elle parvienne à ses fins. « Que pensez-vous de cela, mademoiselle Bashir ? », la questionna-t-il. Enata posa sur le bandage des yeux bleus observateurs avant de dire : « Vu le bandage, rien qui ne se guérisse en quelques jours… » Sisko rit, ébouriffa la chevelure de la fillette et dit au médecin : « Je crois de plus en plus que votre relève est assurée… » Julian sourit : « Il semblerait oui… » Et Enata sourit fièrement sous les rires des deux hommes…
A suivre...
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| | | Chibi Capitaine de flotte
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| Sujet: Un curieux pied de nez du destin --- [fanfic post DS9 - en cours] --- chapitre 23 Lun 01 Oct 2012, 20:13 | |
| Chapitre 23
2389
« Mais papa, laisse-moi emmener mon livre de physiologie vulcaine ! » Depuis un bon quart d’heure, Julian Bashir essayait d’empêcher sa fille de charger sa chambre entière dans les bagages qui l’accompagneraient au collège sur Bajor. Enata serait interne et rentrerait les week-ends sur la station. Cerise sur le gâteau, sa meilleure amie Elea serait dans la même classe qu’elle et interne comme elle. Père et fille luttaient encore quand la porte s’ouvrit et qu’ils entendirent Benjamin, qui jouait dans sa chambre, hurler : « Maman !!! » Ezri, son paquetage sur le dos, venait d’arriver et recevait son petit homme de quatre ans tout courant dans ses bras. Enata, quelques secondes après, en fit autant. Ezri, tenant toujours son fils, caressa les cheveux de la fillette. « Je n’aurais pas manqué ton entrée au collège pour tout l’or du monde ! » Enata serra Ezri dans ses bras. Bien qu’elle fît la fière à bras et l’indifférente, l’idée de quitter sa famille et la station sur laquelle elle vivait depuis presque onze ans la souciait un peu. En bonne demi-bajoranne, elle ne laissait rien voir de tout cela, mais son père la connaissait si bien qu’il le percevait aisément. Quand enfin les enfants consentirent à lâcher leur mère, Julian s’approcha de son épouse. « Et à moi, on ne dit pas bonjour ? », questionna-t-il avec un sourire. Ezri leva la tête et sourit à son mari. « Si tu sais le demander gentiment, peut-être… » Une lueur passa dans les yeux du médecin. « Oh, compte sur moi… » Et il l’attrapa par la taille avant de l’embrasser longuement. Quand ils se séparèrent, les yeux clairs d’Ezri brillaient d’un éclat qu’il connaissait bien. « Attends d’être ce soir… », lui chuchota-t-elle. Il répondit sur le même ton. « Je n’attends que ça… » Mais, à présent, c’était l’heure des enfants. Il fallait compléter les affaires d’Enata et s’occuper de Ben, qui voulait vampiriser l’attention de sa mère. C’était ainsi à chaque fois qu’elle revenait et elle joua avec lui pour laisser le temps à Julian d’aider sa fille à se préparer. Le lendemain, Ezri et lui la conduiraient sur Bajor. Une fois ceci fait et les bagages d’Enata prêts, Julian proposa à toute sa petite famille d’aller dîner sur la promenade. Il voulait les sentir là, autour de lui, avant qu’Enata ne parte et qu’Ezri ne regagne son poste dans quelques jours. Ces moments étaient si rares qu’il en profitait lorsqu’il le pouvait. Il n’en parlait pas, mais il éprouvait quelques difficultés à voir s’éloigner sa fille. Bien sûr, il s’y était préparé mais jamais il n’aurait pensé que cela arriverait si vite. Pourtant, il savait qu’elle devait prendre son indépendance, qu’elle n’était plus à proprement parler une petite fille, mais il se demandait si tous les pères ressentaient cela, cette sensation de désarroi. Il parvint à cacher tout cela tout au long de la soirée mais, les enfants couchés, Ezri s’approcha de lui. « Julian, parle-moi, je t’en prie…ne reste pas ainsi… », lui dit-elle en se blottissant contre son dos. Il se retourna et glissa ses bras autour d’elle. Le contact du corps aimé contre le sien relâcha un peu la pression qu’il ressentait. « Pour moi, Enata est encore une petite fille, et elle part si loin…je ne sais pas comment réagir, je me sens si désemparé ! » Ezri le prit par la main, l’entraîna vers la lit et l’assit près d’elle. « C’est tout à fait normal de ressentir cela, Julian. Tu es son père, tu l’as élevée, protégée, soignée aussi. Enata commence à présent une nouvelle phase de son existence mais elle sait que nous serons là pour elle si elle en éprouve le besoin… » Le médecin sourit à son épouse. « C’est dans des moments comme ça que je bénis le Ciel de t’avoir épousée… » Ezri rit franchement et le poussa en arrière. « Tu ne manques pas d’air ! Tu devrais bénir le Ciel à tous les instants de m’avoir épousée… » Il l’attira contre lui et elle sentit ses mains glisser sur elle. Il ne fallut pas beaucoup pour mettre le feu aux poudres, il lui avait trop manqué. En quelques secondes, la situation dégénéra. Chacun d’eux avait soif du corps de l’autre et connaissait parfaitement comment amener l’autre au plaisir suprême. Pourtant, un peu plus tard, Ezri endormie dans ses bras, Julian ne ferma pas l’œil tout de suite. Malgré le profond sentiment de plénitude qu’il ressentait, il ne pouvait s’empêcher d’être agité. Pourtant, malgré les multiples questions qu’il se posait, il finit par s’endormir. Il se réveilla seul et, quand il vit l’heure, il sauta du lit en courant. « Pourquoi tu ne m’as pas réveillé ? », s’écria-t-il à l’intention d’Ezri qui finissait d’enfiler son uniforme à côté du lit. « Parce que tu n’as pas beaucoup dormi, et que je pouvais préparer les enfants… », lui répondit-elle calmement. Et elle sortit pour courir après Benjamin qui ne voulait pas prendre son petit déjeuner, alors que Julian, se sentant vaguement coupable d’avoir quelque peu empêché son épouse de dormir, se levait et se préparait. Enata était assise devant sa tasse de chocolat chaud, bien réveillée mais le visage résolument fermé. Il la rejoignit avec sa tasse de thé et s’assit près d’elle. « Papa, est-ce que je pourrai aller rendre visite à vedek Cedara mercredi ? », demanda-t-elle brusquement. Julian, qui ne s’attendait pas à la question, sourit à sa fille : « Je l’appellerai, si tu veux, et nous verrons cela… » Le visage hâlé d’Enata s’éclaira. Le médecin savait que sa fille avait une relation proche avec Cedara, et il la laissait faire car cela faisait partie de son développement spirituel. Enata découvrait ainsi la culture de sa mère et il connaissait suffisamment Cedara pour savoir qu’elle ne chercherait jamais à la convertir ou lui imposer quoi que ce soit. Cependant, la prêtresse voyait un grand potentiel guérisseur en Enata et elle lui avait donc commencé à lui apprendre quelques secrets de son art, au grand plaisir de la fillette. Cedara, avec sa gentillesse habituelle, s’était portée volontaire pour être responsable d’Enata lors de sa scolarité. Elle serait là de façon plus rapide que les parents en cas de problème et Julian et Ezri lui en étaient reconnaissants. Cela les rassurait quelque peu, ainsi qu’Enata qui se sentirait ainsi moins perdue loin de son environnement habituel. Enfin, Ezri, tenant dans ses bras Benjamin, les rejoignit et toute la famille prit le petit déjeuner en profitant du moment présent. La jeune capitaine raconta quelques anecdotes et fit rire aux larmes son mari et ses enfants. Cela contribua à détendre quelque peu l’atmosphère quand arriva le moment du départ. Enata, les yeux humides, parvint à ne pas se retourner en sortant de l’appartement familial dans lequel elle reviendrait pourtant dans une semaine. Bashir avait réussi à obtenir un runabout dans lequel tout le monde s’installa pour un voyage de deux heures vers Bajor. Julian dut empêcher Benjamin, fasciné par le tableau de bord, d’appuyer sur les commandes de pilotage et dut le prendre sur ses genoux. Ezri rit : « Hé bien, il semblerait que celui-ci aussi ait déjà choisi son chemin… » Julian sourit à son épouse. « Ca, ça vient de toi, je ne suis pas tellement doué en pilotage… » Enata, elle, regardait l’étendue bleue de Bajor grossir sous le runabout. Elle savait que sa mère venait de là et elle éprouvait toujours un vif plaisir à fouler la terre de ses ancêtres. Dès qu’elle avait pu le comprendre, son père lui avait dit que sa mère était morte quand elle était petite mais il avait toujours refusé de lui dire toute la vérité. Mais pour l’instant, elle se satisfaisait de cette situation. Quand ils se posèrent près du collège, le soleil du système se déversait sur la plaine verte et Enata fronça les yeux. Ils déchargèrent les bagages et se dirigèrent vers le portail d’entrée. Julian se dirigea vers le portier : « Je suis Julian Bashir, je viens accompagner ma fille Enata… » L’homme consulta son écran et accepta d’ouvrir la porte. Toute la famille se dirigea donc vers le bureau du directeur. Celui-ci, un homme rond au visage affable, les pria de s’asseoir et les salua. Puis il s’adressa à Enata : « Je suppose que tu as pris connaissance du règlement intérieur ? » L’enfant acquiesça. « Oui, monsieur…. » L’homme acheva. « Alors tu sais tout ce dont tu as besoin pour faire une bonne scolarité. Si tu avais le moindre problème, n’hésite pas à venir me voir… » Enata hocha la tête et le directeur s’adressa cette fois à la famille : « Ne vous inquiétez pas outre mesure, tout ira bien. S’il y avait quoi que ce soit, je ferais le nécessaire comme nous l’avons organisé… » La calme assurance qu’il affichait contribua à calmer les inquiétudes de Bashir. Ezri, près de lui, était d’un calme olympien mais elle avait déjà l’expérience de ce genre de choses, ceci expliquait cela. Il appuya sur un bouton et une femme entra : « Tea, voici Enata Bashir, une de nos nouvelles internes. Vous allez la conduire à sa chambre… » Julian, le cœur déchiré, regarda alors sa fille et lui dit : « Je viendrai te chercher au sas vendredi soir…passe une bonne semaine… » Et il l’embrassa. Ezri fit de même, ainsi que Benjamin qui se mit à pleurer en voyant que sa sœur le quittait. Voyant cela, des larmes montèrent aux yeux d’Enata mais elle parvint à se retenir et suivit bravement la femme. Le directeur regarda la famille avec commisération. « Tout ira bien…c’est difficile au début, elle va s’habituer… »
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| Sujet: Un curieux pied de nez du destin --- [fanfic post DS9 - en cours] --- chapitre 24 Dim 07 Oct 2012, 08:54 | |
| Chapitre 24
Le directeur avait raison, Enata s’habitua…voire même un peu trop. Si sa première année de collège se passa bien, on n’en put dire autant de la seconde. Enata s’acoquina avec un groupe de filles peu recommandables et commença à accumuler punitions et mauvaises notes, au point que son père s’en inquiéta et vint lui-même au collège pour en parler avec le directeur et sa fille. Mais Enata s’entêta et refusa même de lui parler malgré ses objurgations. Découragé, Bashir en parla à Ezri qui lui conseilla de mettre Cedara dans la confidence. Malgré son jeune âge, la jeune moniale guérisseuse avait une remarquable sagesse due à son statut particulier dans la religion bajoranne et Enata lui avait toujours fait confiance. Cedara proposa de prendre Enata avec elle quelques jours au monastère pendant les vacances suivantes. Le directeur du collège fut prévenu mais pas la principale intéressée. Au soir du premier jour des vacances, ce fut Jalika elle-même qui vint chercher Enata. « Hé, mais je dois rentrer chez moi ! », protesta l’adolescente, mais la guérisseuse insista : « Vedek Cedara désire que tu viennes passer quelques jours au monastère, en accord avec tes parents. Cela te fera du bien… » Au ton calme mais ferme, Enata sentit qu’elle n’avait pas le choix et suivit la moniale jusqu’au petit appareil de transport qui attendait non loin de là. Elles se rendirent directement au monastère, qui se trouvait à plusieurs heures de route, près de la Kaladrys Valley. Cedara les y attendait. Elle remercia Jalika et s’approcha de l’adolescente : « Bienvenue ici, Enata. En accord avec tes parents, tu vas rester ici avec moi quelques jours… » Cedara souriait intérieurement. Elle aussi avait été en révolte lorsqu’elle était plus jeune, avant de réussir à trouver sa place. Enata se cherchait encore, tout simplement. Pourtant, elle sentait tant de potentiel en elle ! Elle avait beaucoup hérité de son père, beaucoup plus que la simple moitié de son patrimoine génétique. Etre médecin n’était pas donné à tout le monde, et il ne suffisait pas d’aller au bout des études pour en être un bon. Il y avait aussi un savoir-être qu’elle sentait dans le pagh d’Enata et elle espérait bien qu’elle en prendrait enfin conscience. En attendant, la jeune fille n’était pas très réceptive. « Ils auraient pu me dire que je venais ici, j’avais prévu des choses avec mes amis sur la station… », bougonna-t-elle. Cedara ne s’en formalisa pas. Elle s’était attendue à sa réaction, et elle ajouta : « Nous avons pensé tes parents et moi qu’un peu de temps ici te ferait du bien. Dès demain, tu viendras avec moi au dispensaire… » Elle nota comme un sourire soigneusement retenu, mais Enata revint rapidement à son air boudeur et renfermé. Cedara eut alors une intuition mais elle la garda soigneusement pour elle. « Nous allons dîner, puis tu te reposeras ensuite…ici tu dormiras bien, il n’y a aucun bruit… » Pas un mot, encore. Elle la mena à sa chambre, une cellule simple contenant simplement un lit de bois, une table, une chaise et une armoire, puis l’emmena jusqu’au réfectoire. Enata connaissait chaque moniale depuis sa petite enfance et elle les salua avant de prendre place entre Cedara et Jalika. Le repas était frugal mais elle ne s’en plaignit pas et obtempéra même lorsqu’il fut temps d’aller se coucher. Malgré la tranquillité du lieu, Enata ne dormit pas beaucoup et elle était encore à demi ensommeillée lorsqu’elle rejoignit les moniales pour le petit déjeuner, très tôt le lendemain matin. Celui-ci pris dans le silence, comme l’imposait la règle de l’ordre, Cedara tendit une longue blouse fermée dans le dos à Enata : « Mets cela, cela protègera tes vêtements… » Elle l’emmena jusqu’au dispensaire qui jouxtait le monastère. De nombreux pauvres de la région venaient s’y faire soigner. Cedara se désinfecta les mains et demanda à Enata d’en faire autant. « Je sais que tu n’ignores pas les règles de l’asepsie. Après chaque patient, tu devras aussi bien te désinfecter les mains que tout ce qui l’aura touché, d’autant plus s’il est atteint d’une maladie infectieuse… » Des personnes attendaient déjà dans la salle d’attente, beaucoup de mères avec des enfants. Cedara présenta Enata comme une apprentie en médecine et personne ne se posa de question malgré son jeune âge. En effet, depuis l’Occupation où les adolescents aussi avaient combattu, certaines barrières sociales étaient tombées, dont celle-ci. Enfin, heureusement qu’Enata avait hérité de sa mère le nez Bajoran, sinon cela aurait indéniablement été plus compliqué pour la faire accepter. Elle fit entrer le premier patient, et Enata ne perdit pas une miette de ce qu’elle fit. Son intérêt pour la médecine lui fit momentanément oublier la révolte et le tourment intérieur qu’elle ressentait. Elle essaya de graver dans sa mémoire tous les gestes effectués, les questions posées par la guérisseuse et fut assez surprise quand celle-ci se tourna vers elle. « Approche-toi, Enata. Que penses-tu de cela ? » La femme présentait de la fièvre et une éruption cutanée. L’adolescente recoupa rapidement ce qu’elle avait lu sur les affections bajorannes et se hasarda à répondre : « Ça ressemble à un ghan… » C’était une maladie infectieuse proche de la rubéole terrienne. Cedara sourit : « Très bien, Enata, bon diagnostic… » Cedara prescrivit les remèdes traditionnels et demanda à la femme de repasser dès qu’elle se sentirait mieux pour s’assurer que la maladie était bien éradiquée. Du coin de l’œil, elle s’aperçut que les traits d’Enata se détendaient de plus en plus, elle était visiblement dans son élément. Au fur et à mesure des heures et des patients, Enata apprit beaucoup. Cedara avait un grand savoir-faire pour calmer les angoisses de ses patients, examiner un enfant en mouvement, remettre en place un membre cassé et tout ce qui faisait les soins ordinaires. Elle était aussi un bon professeur, expliquant ses gestes, précisant son diagnostic et détaillant les soins à apporter. Elle la laissa aussi examiner quelques patients par elle-même, rectifiant ses gestes si nécessaire. A la fin de la journée, Enata était épuisée mais ressentait une sérénité comme elle n’en avait jamais ressenti. C’était si elle se trouvait enfin en accord avec elle-même. Une fois qu’elle eût pris le temps de se nettoyer, Cedara la reçut dans son bureau et fut directe : « C’est tout à fait comme je le pensais, tu es faite pour ce métier, ma lecture de ton pagh était exacte. Mais, à présent, j’aimerais que tu sois honnête avec moi : que s’est-il passé au collège ? Tu n’as pas pu changer à ce point-là uniquement parce que tu grandis, je sais qu’il y a autre chose… » Le visage d’Enata se ferma d’un coup. A cela, Cedara vit qu’elle avait perçu correctement. « Je sais que cela t’est un fardeau, quelque chose qui te ronge de l’intérieur et qui t’amène ainsi à repousser tous ceux qui t’aiment. Je t’offre de le déposer, de le partager avec toi. Je ne dirai rien d’autre, je ne jugerai pas et je ne parlerai uniquement que si tu me sollicites… » Le regard bleu de l’adolescente refléta une intense détresse et de l’indécision. Il y eut un très long silence mais, enfin, Enata parla : « Je…je suis issue d’une expérience… » Voilà, la bombe était lâchée, mais l’expression de Cedara ne se modifia pas. Elle attendit qu’Enata continue si elle le désirait. « C’est une fille de ma classe qui me l’a dit, son père lui a interdit de m’approcher parce que j’étais une abomination aux yeux des Prophètes…c’est probablement pour ça que j’ai été abandonnée, non ? Si ça se trouve, je ne suis même pas la fille de mon père…» Cedara hocha seulement la tête. Le collège en effet recevait les enfants de certains dignitaires, l’un d’entre eux avait pu avoir vent de la véritable origine d’Enata et avait transmis sa haine à son enfant. Comment pouvait-on haïr une enfant qui n’avait rien demandé ? Bien que membre d’un ordre religieux, Cedara restait toujours perplexe devant ce genre d’extrémisme. Bashir avait-il eu tort de ne rien dire à sa fille à propos de ses origines ? Il avait sans doute voulu la préserver mais cela n’avait pas suffi. Il fallait qu’Enata apprenne à vivre avec à présent, et elle allait essayer de l’aider autant qu’elle le pourrait. Une fois la vérité dévoilée, tout cicatriserait plus vite. Savoir d’où on venait aidait indéniablement mieux à savoir où on allait. « Tu ne dois pas penser cela, Enata. Le docteur Bashir est ton père, génétiquement et par le cœur, il l’a toujours été. Tu avais à peine un mois quand on t’a trouvé sur les marches d’un des orphelinats dont nous nous occupons. Il est vite apparu que tu étais malade et, quand nous t’avons examinée, nous avons vu que tu étais à demi humaine. Nous ne savions comment te guérir, alors nous t’avons amenée sur DS9. Le docteur Bashir t’a soignée mais, lors d’un examen de routine, il s’est aperçu que tu étais sa fille. Dès lors, il a fait les démarches pour devenir ton tuteur légal. Il t’a élevée, aimée, protégée depuis ce moment. Le reste, c’est à ton père de te l’expliquer, si tu veux bien lui en laisser la possibilité… » Enata avait écouté avec attention mais elle n’avait pas pu s’empêcher de fondre en larmes. Cedara laissa passer l’orage, consciente qu’elle relâchait enfin un peu la pression, avant de proposer : « Si tu veux parler à ton père, tu pourras le faire de mon bureau dès que tu te sentiras prête… en attendant, je te conseille d’aller te reposer un peu, tu as eu une longue journée, je viendrai te chercher pour le repas… » Dès que l’adolescente fut sortie, Cedara écrivit à Bashir pour lui expliquer la situation. A présent, il comprendrait une partie du comportement de sa fille et elle le connaissait assez pour savoir qu’il agirait correctement en conséquence. Il appela dans la soirée, mais Enata ne voulut pas lui parler. Il respecta son choix mais perçut le changement qui s’amorçait en elle. Il parla longuement avec Cedara. Dans ce cas précis, elle était probablement la seule personne qui pouvait l’aider ainsi que sa fille. Il fallut trois jours pour qu’Enata enfin accepte de parler à son père pour lui demander des explications. Julian lui livra les faits sans rien dissimuler, y compris le destin funeste de sa mère. Il choisit tout de même ses mots avec soin même si Enata découvrit, horrifiée, qu’en effet elle était le résultat d’une expérience qui avait échoué à cause de l’ADN reséquencé de son père. En l’entendant parler ainsi, elle comprit à quel point tout cela l’avait fait souffrir. Il s’était battu pour la sauver, pour avoir sa garde, pour l’élever. Malgré le contenu très difficile à entendre des paroles de son père, elle ne versa pas une larme. Il lui semblait qu’une partie d’elle-même était enfin complète et elle désira plus que tout faire honneur à cette mère dont on ne savait pas le nom, qu’elle n’avait pas connu et à qui on n’avait pas laissé la chance de vivre pour la voir grandir. Les Prophètes l’avaient prise auprès d’eux sans aucun doute. Cedara la laissa gérer cela à sa façon et n’intervint pas. Cependant, en ne la voyant pas reparaître alors que la nuit tombait, elle la chercha et la trouva dans une alcôve de méditation. « Tu ne veux pas manger quelque chose ? », questionna-t-elle. Enata secoua la tête. « Non, je n’ai pas faim du tout… » Cedara n’ajouta rien, se contentant de s’asseoir près d’elle. Au bout d’un moment, Enata finit par dire : « Je pense à celle qui m’a donné le jour. Elle n’a été qu’un réceptacle servant à me mettre au monde, mais je veux vraiment la considérer comme ma mère, j’en ai besoin. Ezri m’a aimée, élevée avec mon père, elle est ma mère de cœur mais cette bajoranne inconnue qui m’a portée tiendra toujours une place particulière en moi… » Cedara sourit. « Je pense qu’elle le voit de là où elle se trouve, et qu’elle est fière de toi comme l’est ton père… » Un pâle sourire énigmatique vint flotter sur les lèvres de l’adolescente, et Cedara lui dit : « Je pense qu’il serait temps de te reposer à présent, demain nous avons encore du travail, si tu veux bien encore m’aider… » Enata hocha la tête. « Je vais rester encore un peu… » Cedara se leva, l’embrassa sur le front et se retira dans sa propre cellule, laissant la jeune fille seule. Enata resta encore un long moment dans l’alcôve seulement éclairé par deux bougies, puis rejoignit à pas lents sa cellule avant de s’endormir d’un sommeil lourd. Les jours qui suivirent, elle continua à assister Cedara, apprit à suturer une plaie de façon simple et participa même à un accouchement rituel. La moniale lui laissa couper le cordon ombilical et lui montra comment prendre soin d’un nouveau né, les examens à effectuer ainsi que les choses qu’il fallait surveiller. « Bien sûr, si tu désires poursuivre dans cette voie et intégrer une école de médecine sur Terre ou ailleurs, tu apprendras différemment mais nous croyons beaucoup ici en l’action pédagogique… » Enata grimaça. « Je sais, papa m’a montré la liste des livres qu’il avait dû lire et presque savoir par cœur pour obtenir ses diplômes, c’est énorme mais je pense que c’est aussi un moyen de tester la motivation des candidats… » Bien qu’elle n’eût que douze ans, presque treize, Enata faisait tout de même preuve d’une certaine maturité qui n’étonna pas à proprement parler Cedara. Elle se cherchait encore, bien sûr, mais elle paraissait plus calme et apaisée. A présent, le temps seul pourrait achever cela et faire d’Enata l’adulte qu’elle promettait d’être… Avant qu’elle ne reparte, le lendemain, Cedara lui fit don de la copie d’un livre ancien comprenant plusieurs recettes traditionnelles médicales bajorannes. Le sourire qui vint ensoleiller le visage de l’adolescente lui fit chaud au cœur et elle l’accompagna elle-même au spatioport le plus proche où l’attendait une navette envoyée par son père pour la ramener sur la station. Il vint l’attendre au sas, accompagné de son frère et – surprise- d’Ezri. Perdue dans ses pensées durant tout le voyage, Enata n’avait pas remarqué l’Aventine amarré à l’un des pylônes. « A présent, tu es plus grande que moi ! », s’exclama Ezri en riant et en serrant sa fille de cœur dans ses bras. Benjamin, qui avait à présent cinq ans, assiégea tant et si bien sa sœur qu’elle fut obligée de le prendre dans ses bras. Le petit garçon ne voulut pas la lâcher jusqu’à leur retour aux quartiers familiaux et il insista pour lui montrer tout ce qu’il avait fait à l’école. Enata se prêta de bonnes grâce aux effusions de son petit frère, sous le regard attendri des parents. Le regard d’Ezri croisa celui de Julian et il comprit ce qu’elle pensait : Enata semblait pour la première fois depuis des mois (voire des années) en phase totale avec sa véritable personnalité. Ils avaient longuement parlé avant son retour tous les deux, Julian en ayant vraiment besoin face à tout ce qui était arrivé car il s’en voulait de ne pas avoir fait le choix de parler de ses origines à Enata auparavant. Il avait voulu la protéger mais il s’apercevait que ce n’était pas forcément la bonne solution. Une fois que son frère consentit à la laisser aller quelque peu, Enata s’approcha de son père : « J’en suis sûre à présent, je veux être médecin comme toi et préparer l’école médicale de Starfleet… » Le regard sombre de Julian se posa sur sa fille et il sourit. « Si tu y parviens, personne ne sera plus fier que moi… » Une lueur passa dans les yeux bleus d’Enata. « Oh, mais j’y arriverai ! »
A suivre...
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| | | Chibi Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1713 Age : 48 Date d'inscription : 25/04/2011
| Sujet: Un curieux pied de nez du destin --- [fanfic post DS9 - finie] --- chapitre 25 Mer 10 Oct 2012, 18:44 | |
| Et voici le dernier chapitre ! Merci à ceux qui ont suivi cette fic jusqu'au bout . Chapitre 25Cinq ans plus tard, 2395, lycée mixte, capitale de BajorEnata, dix-sept ans, sortait de son cours de biologie quand Elea la rejoignit. « Tu as envoyé ton dossier pour l’école préparatoire médicale ? », lui demanda-t-elle. La demi-bajoranne secoua la tête. « Non, je suis encore en train de remplir toutes les cases, ça prend un temps fou mais je l’enverrai ce soir… et toi, tu as envoyé le tien à l’école d’ingénieurs ? » Elea haussa les épaules. « Oui, hier soir, mais c’est assez sélectif, je doute qu’ils m’acceptent… » Entendant cela, Enata s’écria : « Tu veux rire ? » Elea, en effet, possédait la capacité de pouvoir réparer n’importe quoi, y compris la machine la plus résistante. Elle avait eu la chance d’effectuer plusieurs stages dans les équipes techniques de DS9 et avait impressionné ses référents par ses capacités techniques et son esprit inventif. Elle aurait pu rentrer dans Starfleet mais ne le souhaitait pas, voulant à l’issue de ses études travailler dans le génie civil sur Bajor. Elle désirait faire des études en ingénierie hydraulique ainsi qu’en mécanique et électromécanique. Malgré leurs plans pour l’avenir, les deux adolescentes étaient encore internes en dernière année de lycée et elles savaient que, si Enata était acceptée à l’école qui préparait au concours d’entrée de Starfleet Medical School, elles seraient séparées. Elea n’avait pas tellement envie de quitter sa planète d’origine et elle voulait surtout lui apporter quelque chose. Enata, elle, ne rêvait que de voir ce qu’il y avait ailleurs et Ezri disait souvent qu’elle avait hérité cela de son père. Quoi qu’il en fût, les deux filles profitaient de chaque moment qu’elles passaient ensemble, sachant que ça ne durerait très probablement pas. Si Enata échouait à l’entrée de l’école préparatoire, elle ferait probablement une université médicale sur Bajor mais elles ne se verraient pas si souvent non plus vu que leurs choix de carrière nécessitaient une totale immersion dans les études. Enata regarda son amie et proposa : « Raktajino ? » Elea hocha fermement la tête. « Raktajino ! » DS9, quelques mois plus tard…« Enata, assieds-toi donc un peu ! » La remarque venait de Julian Bashir, qui tentait de lire un article médical alors que sa fille faisait les cent pas dans le salon. C’était aujourd’hui que les résultats de ses examens d’entrée à l’école préparatoire devaient arriver et elle ne tenait pas en place depuis le matin. « Mais pourquoi c’est si long ? », se plaignit-elle. Le médecin posa le PADD qu’il tenait et regarda sa fille. « Je sais que c’est difficile mais essaie d’être patiente. Tu ne peux pas espérer faire un bon médecin si tu ne t’assagis pas un peu, commence tout de suite… » Enata obtempéra de mauvaise grâce, mais son frère de dix ans passa la tête par la porte entrebâillée de sa chambre. « Alors ? » Benjamin lui aussi était excité comme une puce, et Julian retint de justesse un soupir. Ce début de vacances lui paraissait déjà terriblement long mais, même s’il ne l’admettait pas, lui attendait aussi avec impatience les résultats d’Enata. Il avait été convenu qu’il préviendrait immédiatement Ezri, celle-ci ayant donné des ordres pour qu’on lui passât l’appel où qu’elle soit sur son vaisseau. Benjamin referma la porte de sa chambre et vint s’asseoir près de sa sœur. « Moi, je crois que tu vas avoir ton examen… », dit-il fermement avec un air qui ressemblait beaucoup à celui d’Ezri. Enata sourit à son frère mais elle n’eut pas le temps de le remercier, la console du salon tinta. La jeune fille échangea un regard avec son père et alla voir d’un pas qu’elle espéra ferme le message arrivé. Elle le lut et, après un moment qui parut très long, se tourna vers son père et son frère. « Vous allez être débarrassés de moi pour un moment…je suis admise ! » Benjamin poussa un cri de joie et courut se jeter dans les bras de sa sœur aînée. Julian, lui, s’approcha de sa fille et, la voix émue, parvint à dire : « Je suis fier de toi, Enata… » La jeune fille regarda son père dans les yeux, et il put y voir des larmes. La fierté bajoranne ne suffisait pas en ce moment où se réalisait ce pour quoi elle avait travaillé toutes ces années. Elle savait que la route serait encore longue, mais elle avait fait un pas dans la bonne direction. « Si tu appelais ta mère ? », proposa Julian Enata sourit, cette fois très franchement, et s’assit devant la console… 2396Une foule de gens, élèves et parents, était rassemblée devant la Starfleet Medical Academy pour attendre les résultats de l’examen d’entrée qui avait eu lieu deux semaines plus tôt. Enata se trouvait là, accompagnée de Miles O’Brien. « Allons, ne t’inquiète pas… », disait le professeur en ingénierie, « ils seront bientôt là… » Il parlait à la fois des résultats et de Julian et d’Ezri, qui devaient atterrir sous peu au spatioport. Il sentait sa filleule très tendue mais elle n’en montrait rien. Lui savait qu’elle avait réussi, son instinct inaltérable d’Irlandais le lui dictait et il avait confiance. Enfin, Julian et Ezri arrivèrent. Le médecin embrassa sa fille et demanda : « Alors, pas encore publiés ? » Enata secoua la tête, et Ezri lui sourit : «Je suis sûre que tu as réussi… » Et elle l’embrassa à son tour. Enata sourit à ses parents et elle dit à son père : « J’espère avoir réussi, car sois sûr que je vais demander ton infirmerie pour un de mes stages d’internat ! » Julian resta sérieux. « J’espère alors bien avoir l’occasion de t’apprendre ce que c’est que la vraie médecine et pas celle de ces bureaucrates… » Il y eut alors un murmure puis un mouvement de foule. Tout le monde se dirigea vers la porte ils furent tous refoulés vers l’arrière. Tous sauf Ezri, qui profita de sa petite taille pour se faufiler jusqu’à la liste. Elle n’eut pas longtemps à chercher, le nom d’Enata figurait bien à la lettre B. Elle laissa échapper un cri de joie et se livra au même exercice pour revenir jusqu’à Julian, Miles et Enata qui tentaient encore d’avancer. « C’est bon, tu es admise ! », dit-elle à sa fille. Enata se mit à hurler et tomba dans les bras de sa mère de cœur. Son rêve prenait enfin davantage substance, même s’il restait encore beaucoup d’obstacles à franchir. Julian prit dans ses bras les deux femmes de sa vie et les serra contre lui, essayant avec peine de réfréner les larmes qui lui montaient aux yeux… Trois ans plus tard, 2399, DS9, infirmerie centrale Enata, en uniforme de cadet, finissait de nettoyer la blessure d’un technicien avant de la suturer sous la surveillance du docteur Gelen. Elle procédait doucement, précisément, par petites touches et la chirurgienne bajoranne semblait satisfaite de ce qu’elle voyait. « Aie un geste homogène quand tu utilises l’autosuture, sinon tu auras des zones creuses et cela ne tiendra pas… », lui conseilla-t-elle. Non loin de là, Bashir, occupé à d’autres soins, regardait sa fille à intervalles réguliers. Depuis qu’Enata était revenue de Starfleet Medical School pour passer deux mois sur la station dans le cadre de sa formation pratique, il ne pouvait pas s’empêcher de la surveiller comme il l’avait fait quand elle était petite, malgré le fait qu’elle ne fût jamais seule quand elle effectuait un soin. Pourtant, elle avait vingt et un ans, elle était majeure, mais c’était plus fort que lui. Quoi qu’il en soit, il était terriblement fier d’elle. Elle n’ambitionnait pas d’être major de la promotion, elle voulait tout simplement réussir ses examens et se fichait comme d’une guigne de sortir trentième ou soixantième. Avec humour, elle disait qu’elle n’avait peut-être pas les gènes modifiés mais qu’elle faisait ce qu’elle pouvait pour se maintenir au niveau. Elle n’était pas excellente en chirurgie mais frisait la tête de classe en immunologie et en endocrinologie. Le médecin-chef laissa sa fille finir sa suture puis la rejoignit : « Très bien, à présent tu vas venir faire les visites avec moi… » Il l’emmenait tous les jours avec lui et il lui faisait invariablement résumer chaque cas à la manière idoine. Elle le ferait beaucoup pendant la suite de son internat, autant qu’elle commence maintenant. Il l’emmena auprès du lit d’un des patients amenés la veille de Bajor. L’homme était en détresse respiratoire sévère avec tachycardie, éruption cutanée, liquide dans la plèvre. Enata jeta un regard sur le dossier qu’elle tenait et résuma : « Senam Kan, quarante ans. Envoyé ici depuis l’hôpital de Bajor city pour faiblesse cardio-pulmonaire, épanchement pleural ainsi qu’une éruption cutanée d’origine inconnue… » C’était Bashir lui-même qui avait réceptionné le patient et qui avait établi le diagnostic : insuffisance cardiaque avec forte infection interne qui avait provoqué l’éruption cutanée. Il avait injecté des antibiotiques à large spectre et mis le patient sous aide respiratoire, ce qui avait amélioré quelque peu son état. Pourtant, il restait faible et de l’eau continuait à encombrer ses poumons malgré les soins. Enata regarda son père. « Je pense que la pleurésie est à relier avec l’éruption cutanée… », dit-elle seulement. Julian secoua la tête. « Non, elle est à relier au syndrome cardio-pulmonaire. Tu sais très bien que lorsque le cœur fonctionne mal les poumons également et que la pleurésie est assez courante dans ce cas… » Mais Enata n’en démordit pas. « J’ai lu qu’il y avait une maladie auto-immune qui provoque cela chez les Bajorans et qui ressemble à la base à une cardiopathie… » Bashir se retint de sourire. Enata voyait bien les choses, faisait bien les connexions mais, en voulant trop bien faire, elle se dispersait quelque peu. Il fallait qu’elle apprenne à voir rapidement quels symptômes étaient primaires et lesquels étaient secondaires. Cela s’apprenait en théorie mais ne pouvait s’acquérir correctement qu’avec le temps et la pratique. « Ne te disperse pas. Je ne dis pas que ta première impression est toujours la bonne, mais c’est souvent cette première impression qui va te permettre d’approfondir si c’est nécessaire… » Il alluma le biobed et indiqua plusieurs chiffres à sa fille. Il avait insisté pour qu’elle examine les patients toujours par elle-même, sans user des instruments. Un de ses professeurs, qui était aussi celui d’Enata, Selok de Vulcain, insistait toujours sur ce point. Heureusement, le fait d’avoir travaillé avec Cedara sur Bajor dans des conditions plus que simples donnait à Enata une approche particulière. Contrairement à certains de ses camarades de classe qui se reposaient trop sur les machines pour établir leur diagnostic, Enata savait l’importance de pouvoir examiner par elle-même. Bien sûr, une machine proposait parfois des options particulières auquel qu’elle n’aurait pas songé seule mais elle considérait cela comme une adjonction utile, rien de plus. Enata observa les chiffres désignés par son père et reconnut qu’il avait raison. C’était bien la faiblesse cardio-pulmonaire le premier symptôme et le reste y était lié. Le père et la fille échangèrent un regard et Enata sourit à son père : « Oui, maintenant je comprends comment tu t’es fait nominer au Carrington… » Julian rit doucement. « Et pourquoi je ne l’ai jamais eu malgré mes trois nominations, surtout ! » Il leva un doigt doctement. « Ma fille, nous en reparlerons lorsque tu auras mon âge et mon expérience. J’ai eu ma première nomination à … » Elle soupira tant elle avait entendu cette histoire souvent : « Trente ans, oui, je sais… » Il hocha la tête et observa le rythme respiratoire du patient. « Tout cela pour te dire qu’il faut que prennes les choses dans l’ordre, et non dans le désordre… » Enata s’approcha du patient, et son regard alla de lui aux données du biobed. Puis elle regarda son père. « Je pense qu’on devrait ajouter au traitement une dose de diurétique pour hâter l’élimination du liquide qui encombre la plèvre… » Il acquiesça. « C’est fait, mais il faut le laisser agir et je souhaite que le processus soit le plus naturel possible pour éviter une affection des reins… cependant, très bonne initiative de ta part… » La jeune cadette sourit à son père et lui emboîta le pas pour finir les visites. Le soir même, Benjamin, à présent âgé de quatorze ans, reviendrait de l’internat et Enata se réjouissait de revoir son frère cadet. Auparavant, un des médecins du staff testerait l’aspirant médecin en dehors de la présence de son père car elle devait être évaluée avant de retourner sur Terre la semaine suivante. Il n’avait d’ailleurs pris aucune part dans cette évaluation, il ne savait même pas lequel des neuf médecins de son équipe se chargerait du test, il voulait être impartial. Ainsi, personne ne pourrait l’accuser de favoritisme et ce serait parfait comme cela. Plus tard dans la soirée, les quartiers de la famille résonnaient des rires des deux jeunes gens. Benjamin, en grandissant, avait hérité du caractère gai d’Ezri et il avait une façon imparable de raconter les choses. Physiquement, il ressemblait plus à Julian et était grand et dégingandé. Les taches de son ascendance trill étaient présentes mais assez peu visibles sur sa peau mate. Ses cheveux châtain mi-longs éternellement en désordre faisaient le désespoir de son militaire de père qui aurait bien voulu qu’il les coupe plus court, mais Benjamin s’en souciait comme d’une guigne. Il avait déjà décidé qu’il n’intégrerait pas Starfleet, préférant devenir pilote civil. Car Benjamin avait de très bonnes dispositions pour le pilotage, que Julian imputait entièrement à Ezri et à certains des hôtes du symbiote Dax. Pendant que ses enfants discutaient, Julian regardait le résultat des évaluations subies par Enata. Il y avait encore beaucoup de travail mais c’était normal à ce stade de sa formation. Pourtant, compte tenu de la difficulté, c’était relativement bon. Ceux qui l’avaient évaluée avaient été sévères mais cela ne l’étonnait guère venant de son équipe. La plupart d’entre eux connaissaient Enata depuis qu’elle était bébé, elle devait même la vie à certains d’entre eux et pourtant ils avaient été objectifs, voire même plus que cela. Il restait encore beaucoup de chemin à parcourir à la jeune fille, six ans d’études et de travail acharné mais elle en avait déjà fait énormément… 2404, Starfleet Medical AcademyEnata frotta ses yeux rougis par la fatigue et s’aperçut qu’elle avait failli s’endormir sur son mémoire de recherche. Elle y mettait la dernière main avant de le rendre et de le soutenir, mais elle commençait à ressentir les effets du manque de sommeil qu’elle s’était imposée depuis des jours pour le terminer. C’était pourtant la dernière ligne droite de sa formation théorique. Si elle réussissait sa soutenance et que les résultats des examens qu’elle venait de passer étaient bons, elle partirait sur un vaisseau en tant que médecin-chef adjoint pour se confronter en conditions encore plus réelles au terrain sous la houlette d’un médecin-chef expérimenté avant de connaître sa première véritable affectation. Elle bailla profondément et se refocalisa sur son texte. Elle avait choisi comme sujet de mémoire de recherche une étude sur les déficiences du système immunitaire de plusieurs races, dont les Bajorans. Cedara et Jalika l’avaient aidée pour cette dernière partie et figuraient en bonne place dans les remerciements. Elle touchait enfin au but mais, au milieu de cette nuit qui serait encore courte, elle se rendit compte à quel point son rêve de toujours était à présent à portée de sa main. Elle avait travaillé très dur pendant plus de neuf ans pour cela et ses efforts étaient près d’être récompensés. Elle se leva, alla se verser encore une rasade de café et se remit à travailler alors que, dehors, le ciel commençait à s’éclaircir à l’horizon… Sa soutenance de mémoire eut lieu trois semaines plus tard. Elle avait eu une dernière frayeur car, primo, le professeur Selok était dans son jury et il était très sévère puis, secundo, elle craignait qu’on la juge aussi sur le nom qu’elle portait et non sur ses capacités réelles. Tout cela dura longtemps, plus de trois heures, car certains des professeurs qui composaient son jury n’étaient pas d’accord avec ses conclusions et les solutions proposées. Mais ils convinrent tous que c’était un travail remarquable, qui ne révolutionnerait pas la médecine mais prometteur quant aux capacités médicales de la jeune cadette. Enata fut honorablement classée, au-delà du milieu du tableau, chose qui aurait rendu son père vert de rage à l’époque mais dont elle se moquait royalement. Infirmerie centrale, DS9Depuis le début de la journée, Julian Bashir n’était pas à prendre avec des pincettes. Ezri, qu’il avait appelé très tôt le matin sur l’Aventine, lui avait conseillé de se calmer en commençant par un peu de racquetball mais cela semblait au contraire avoir augmenté sa nervosité. Il avait fait tomber de son bureau une pile de PADD mais aucun de ses collègues ne l’avait aidé à les ramasser de peur de se faire rabrouer. Et pourtant, chacun d’eux pensait à Enata qui, si tout se passait bien, allait devenir l’une d’entre eux et dévouer sa vie à soigner les autres. Chaque minute sembla des heures au médecin-chef et il était déjà tard dans l’après-midi quand sa console bipa. Il se précipita dessus et le visage de sa fille apparut. Son regard tremblait. « Papa…c’est bon… », dit-elle seulement. Elle ne pouvait rien dire d’autre, l’émotion l’étreignait trop. Il resta silencieux un moment, accusant la nouvelle, avant de dire : « Toutes mes félicitations, docteur Bashir… » Et il ne put empêcher deux larmes de dévaler sa joue. Enata, voyant cela, éclata franchement en sanglots, laissant ainsi le stress et la fatigue accumulés s’évacuer. Une fois le moment d’émotion passé, Julian regarda sa fille. « Dire que tu as commencé ton chemin ici, dans une couveuse…la boucle est bouclée, tu es médecin à présent et tu as un grand avenir, j’en suis persuadé… » Enata s’essuya les yeux. « J’en suis là parce que tu as choisi de m’élever quand tu as su que j’étais ta fille. Tu as non seulement sauvé ma vie mais tu m’as donné un avenir, à moi dont personne ne voulait et que la médecine bajoranne condamnait. Je suis fière d’être ta fille et de suivre tes traces… » Cette fois, Julian laissa ses larmes couler, vaincu par l’émotion. Il ne s’attendait pas à ce que sa fille lui dise cela en ce jour qui était en quelque sorte son jour de gloire. Enata essuya les larmes qui coulaient encore sur son visage. « Est-ce que tu seras là dans deux semaines pour la prestation de serment ? » Le médecin-chef renifla légèrement, cilla et sourit. « Compte sur moi, je ne manquerais ça pour rien au monde ! » Deux semaines après, salle d’honneur de Starfleet Medical School Au milieu des autres médecins de sa promotion, vêtue pour la première fois de son uniforme de lieutenant junior grade en section médicale, Enata, le visage ferme et concentré, récitait le serment d’Hippocrate en pesant bien chaque mot: « Au moment d'être admise à exercer la médecine, je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J'interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité. J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n'exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences. Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. Admise dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçue à l'intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. Je préserverai l'indépendance nécessaire à l'accomplissement de ma mission. Je n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. J'apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu'à leurs familles dans l'adversité. Que les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonorée et méprisée si j'y manque… »
(Serment d’Hippocrate réactualisé, 1996)Dans le public, Julian Bashir et Ezri Dax la regardaient. Julian aurait presque pu réciter encore mot pour mot malgré les années écoulées ce serment qui lui tenait tant à cœur et qu’il avait dans un cadre sur un mur de son bureau. Il savait qu’Enata y accordait la même importance que lui et qu’elle le respecterait toujours, quoi qu’il lui en coutât… Exceptionnellement, la capitaine Trill avait laissé son vaisseau dans les mains de son second pour être là et voir sa fille de cœur devenir médecin à part entière. Au milieu de ses pairs, elle était à sa vraie place et, pour l’avoir vue agir, Julian savait à quel point elle faisait bien son travail. Il lui restait encore à acquérir des automatismes et des procédures ainsi que de l’expérience et elle ferait un excellent médecin-chef pour un des vaisseaux de la flotte dans quelques années. Bien que loin de lui, pendant que le second de la promotion faisait son discours, le regard bleu d’Enata croisa celui de son père et elle retint un sourire. Elle l’avait vu rêveur pendant le serment, ce qui n’avait rien d’étonnant, il avait probablement vécu le sien à nouveau. A ce moment, elle se sentait plus proche de lui qu’elle n’avait jamais été, ils étaient à présent liés par le même jurement en plus d’être du même sang. Ezri ressentait fortement l’émotion de Julian et posa sa main sur la sienne avant de regarder elle aussi avec un sourire l’héroïne du jour que tout le monde appellerait désormais lieutenant Junior Grade Enata Bashir, MD… FIN |
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