Synopsis : Le voyager, 10 mois après avoir rencontré le "pourvoyeur", rencontre l' "autre" membre de la même espèce comme énoncé dans l'épisode pilote. Même station , au 1/10. A la différence près qu'elle est habitée par des Ocampas, près de 2000, dont Tanis (Gary Graham, le Soval d'Enterprise
) qui se présente comme un intermédiaire entre l'entité et nos héros.
Il usera de tentation envers Kes par la découverte de ses pouvoirs qui vont bien au-delà de ce que Tuvok lui apprenait, pouvoirs dévastateurs. Suspiria, l'entité convoitée par le Voyager afin qu'il rentre sur Terre, se révèle agressive et sans pitié, à l'image d'une imaturité affective d'un enfant et représentée comme telle. Janeway aidée du HMU et de Tuvok réussira à la neutraliser et à s'enfuir, laissant Tanis, Suspiria et tout espoir de rentrer par cette voie.
Critique : j'ai trouvé cet épisode assez bon car inattendu. Effectivement , Suspiria tranche d'avec son prédécesseur et j'ai trouvé la comparaison avec une fillette très adéquate. Un être surpuissant qui finalement n'évolue pas et se contente de lui-même.
Le fait qu'il ne détruise pas le Voyager je trouve est assez logique compte tenu de la vision de Suspiria de l'altérité : soit l'autre est un objet, un esclave dont on dispose ( et c'est le mécanisme qu'elle a inculqué à Tanis : elle prend le vaisseau et lui , Kes ), soit il est à détruire. Hors, une ambiguité caractéristique de l'immaturité affective est la dépendance : si on a plus d'objet à détruire, alors on a plus rien. Suspiria ne peut détruire le Voyager à moins d'en avoir épuisé toutes ses ressources, hors ce n'est pas encore le cas puisque l'action se déroule presque en temps réel. Suspiria ne peut encore détruire le Voyager, elle doit d'abord l'asservir. Sans cette dépendance perverse, le Voyager aurait terminé sa course rapidement dans cette épreuve.
Pour rebondir sur l'avis de Dax, je pense aussi que Suspiria est impitoyable. Elle ne connaît que sa propre vision des choses, elle ne peut penser qu'à elle et à ce qu'elle juge bon. Et ce qu'elle juge bon , c'est la mise en objet des Ocampas et la destruction de toute altérité pour des motifs quelconques.
Preuve en est sa non-compréhension de la garde de la dépouille du "pourvoyeur". La notion de respect lui est tout à fait étrangère.
La fuite apparâit comme la seule issue possible.
C'est un épisode intense, psychologiquement abouti. On comprend mieux avec Tuvok la maîtrise des passions que l'enseignement vulcain propose et on se réjouira qu'il incarne finalement la quête de tout être humain, notre ambiguité entre ce qu'on veut et ce qu'on doit. C'est un débat vieux comme le monde mais Voyageur l'insère dans son Odyssée de façon colorée et très accessible.
J'aime voir aussi dans cet épisode un rapport entre l'imagination et Kes. Si on part du point de vue que Kes représenterai l'histoire même de la série, si Kes est l'incarnation du Voyager et donc de la série en soi, alors il est intéresant de voir un rapport entre la dévastation de toute chose par les pleins pouvoirs de Kes, par sa seule volonté.
Autant DS9 peut traiter le sujet de façon fine , subtile, intérieure par l'incarnation de Sisko dans son homologue terrien écrivain dans Far Beyond the Stars (S6), autant Voyager traite le sujet de façon préventive, extérieure et alarmiste.
En nous coexistent des forces obscures et des forces lumineuses si j'emploie un vocabulaire à la Star Wars. Lesquelles choisissont nous ? Lesquelles nous dominent ?
Le Yin et Yang qu'évoque Dax m'apparaît ici aussi très à propos.
Et pour finir, le HMU, toujours juste, de plus en plus fin, ciel que cet acteur est bon ! Tous les autres sont impeccables. Manquent quand même Chakotay, Paris, Kim et Torres dans cet épisode dans les personnages à développer. De plus, il est dommage de n'avoir pas un format plus long pour aborder tous les aspects de la toute-puissance dans un épisode.
Les F.X. sont quasi inexistants , on a des bouboules atomiques qui se heurtent, bon ok ... Le son est traité de façon morne et conventionnelle.
J'ai adoré le maquillage de Tuvok grillé par contre !
70% d'avis favorable
les plus : un scénario à plusieurs niveaux et très riche, une continuité établie avec la série elle-même, des acteurs toujours très bons,Gary Graham, la série confirme son caractère alarmiste et extrême, les personnages évoluent peu à peu, les maquillages sont très réussis, les effets spéciaux mécaniques aussi, visuellement, on est dedans !
les moins : certains personnages auraient pu apparaître en premier plan surtout en rapport avec leurs ambitions personnelles alors qu'ils sont absents, le sujet , très intéressant, est traité à la vitesse du Voyager, les effets spéciaux numériques sont assez pauvres, une tentacule parci, une bouboule par là qui change de couleur.