. Attaqué par surprise par un bâtiment pirate Orion, l'USS-Raoult, frégate médicale de Stafleet n’eut que le temps d'évacuer son personnel avant sa complète destruction.
. Depuis les capsules de secours voguais à la dérive.
. A l'intérieur, de l'une de ces capsules, le lieutenant Laus, sa femme et ses deux enfants attendent les secours.
. - Six semaines, six semaines, que l'on vogue à la dérive, sans pouvoir rien faire, à manger les fades rations de secours du synthétiseur. Dit le père
. - En jouant sur ton padd à des jeux débiles, et en écoutant des musiques de vieux. Lui répond son fils.
. - Dans 2m50 sur 2m50, ajoute sa sœur.
. - En se lavant au minimum pour économiser les batteries du synthé. Dit la mère
. - J'ai envie de faire caca, dit le fils
. - Encore. Rétorque sa sœur.
. - Cette fois-ci vise bien, je sais que ce n'est pas facile, l'orifice d'entrée du recycleur est petite, alors applique-toi. Dit la mère.
. - Cela ne sent pas bon. Dit le père.
. - Ah ben, hé c'est la nature. Répond le fils
. - Ne bouge pas comme cela, tu vas encore en mettre à côté. Dit la sœur.
. - Pas de dispute, il faut apprendre à vivre ensemble. Dit la mère. Avant ajouter à voix basse. Vivement qu'on respire l'odeur des fleurs, de l'herbe et de la mer.
. Le père veut répondre, mais ne peut le faire, en effet le 'Lieutenant' s'éveille, dans son lit, ce n'était qu'un rêve.
. Enfilant une robe de chambre arborant un superbe écusson de Starfleet, cadeaux de sa femme à la dernière convention de Saint-Die des Vosges, il se rend dans la salon de l'appartement, où sa femme écoute attentivement un panel de journaliste débattre des dernières décisions du gouvernement.
. - Qu'elles nouvelles ? Demande-t-il
. - Comme d'habitude, gel pour les mains, distanciation sociale, et confinement maximum. Répond sa femme.
. - Ils ont donnés une date ?
. - Sans doute pas avant le 15 mai.
. - Pas avant quatre semaines alors. Dit l'homme avant de s’affaler, sale, pas rasé, les cheveux hirsutes, et le robe de chambre ouverte sur, disons son intimité, dans le fauteuil club du salon.
. Encore une longue et pénible journée à passer.
FIN
. Adaptation à l'univers de Star Trek et à la situation actuelle, d'une planche de Reiser parue en 1978 dans le journal « Le monde » sous le titre « Vacances cosmiques »