Le blues du médecin
Comme toujours, le docteur McCoy commença sa journée par un bref coup d’œil à la petite salle d’attente attenant à son cabinet de consultation. Il constata que cinq membres d’équipage s’y serraient déjà. Léonard prit la tasse de café tendue par l’une des infirmières ainsi que la liste de ses rendez-vous avec le sourire. Il s’installa ensuite à son bureau et appela par l’interphone son premier patient. Et quelques heures plus tard…
« C’est enfin à vous, Mr Sulu. Alors, dîtes-moi, que vous arrive-t-il ? » Demanda le médecin d’une voix lasse. Il venait de passer trois heures à soigner de la bobologie…tout en fixant du coin de l’œil son diplôme de chirurgien accroché fièrement sur le mur en face de lui.
« Et bien …Je suis très inquiet. Voyez-vous docteur, cela fait deux jours que Gertrude a perdu l’appétit. Elle éternue et perd ses pétales ! » Déclara le lieutenant Sulu, mal à l’aise sur sa chaise.
« Gertrude …Votre plante verte… éternue… » Répéta lentement le docteur McCoy.
« Parfaitement docteur ! Elle éternue et perd ses pétales ! » Geignit le navigateur, botaniste à ses heures.
Léonard reposa son stylet et sa tablette. Las, il éloigna sa chaise de son bureau et se frotta les yeux.
« Mr Sulu, qui est le docteur ici ? »
« C’est vous, docteur ! »
« Et qui est le spécialiste en botanique ? »
« Euh …C’est moi… »
« Alors …DEHORS !!! »
Quelques minutes plus tard, enfin calmé, Léonard appela le patient suivant…
« Bien, Mr Scott. C’est à vous. Que vous arrive-t-il ? » Demanda machinalement Léonard, fixant cette fois le chronomètre de son bureau tout en tapotant nerveusement sa tablette avec son stylet.
« Eh bien voilà…Je …Je suis très inquiet…Voyez-vous docteur, j’ai l’un de mes moteurs auxiliaires qui est …enfin …je pense qu’il est grippé ! »
« L’un des moteurs du vaisseau…est grippé. » Répéta le médecin. « Mr Scott, qui est le docteur ici ? »
« C’est vous, docteur ! »
« Et qui est l’ingénieur ? »
« Euh …C’est moi ! »
« Alors …DEHORS !!! DEHOORRRRS !!! » Hurla Léonard McCoy.
Et encore quelques heures plus tard… Sur la passerelle.
« Capitaine, puis-je vous faire part d’un sujet de préoccupation ? »
« Bien entendu, Mr Spock. Je vous écoute. »
« Je pense que vous devriez donner quelques jours de congé au Docteur McCoy. Je ne suis pas docteur, comme il aime me le rappeler, mais je pense qu’il est au bord de la dépression nerveuse… »
« Qu’est-ce qui vous fait dire ça, Spock ? » Demanda Jim.
« Ce soir, j’ai croisé le docteur McCoy dans les couloirs, alors que je revenais d’une leçon de lyre vulcaine avec Miss Uhura. Voyant mon instrument de musique, il s’est soudain écrié que si je le consultais pour un problème de corde cassée, il la prendrait et se pendrait avec ! »
Fin…