- ripleyaeryn a écrit:
- non, yrad, le series finale de DS9 n'est pas un mélo, mais une VRAIE déclaration d'amour aux fans de Star Trek et aux personnages de DS9 que les fans ont aimé
IS Behr et RD Moore ont surtout cherché à se faire plaisir. Je fais clairement partie des fans de
ST DS9 et de ses personnages… et c'est mon amour pour leur complexité et leur vraisemblance qui a été directement foulé aux pieds par le final de la série. Sisko se transforme en divinité tandis que Dukat et Winn deviennent des super-méchants, ce qui représente une négation du relativisme trekkien. Ce n'est plus de la SF, mais de la
fantasy avec son insupportable lutte cosmique entre le "Bien universel" et "Mal platonicien" (incarnée par l'opposition finale entre les Prophets et les Pah-wraiths).
De l'aveu même d'Ira S Behr, avoir transformé le héros en "dieu" représentait une volonté de railler le culte que les trekkers vouent généralement aux personnages. Alors c'était peut-être un joli pied de nez aux idolâtres, mais extrêmement désagréable pour ceux qui – comme moi - prisent la mesure et le réalisme.
- ripleyaeryn a écrit:
- Pour DS9, pour moi, ce qui arrive à Dukat et Winn Adami, c'est logique ! Depuis le début elle est obsédée par le pouvoir (même Kira lui dit!), et forcément avec un Gul Dukat qui a perdu ses repères après un événement marquant (je spoile pas pour ceux qui veulent découvrir la série), pour moi, c'est logique ! Et justement, élever Sisko au rang de (spoiler), j'ai trouvé ça vraiment surprenant voire normal, depuis le début on lui dit très clairement qu'il est l'émissaire des prophètes, mais on ignorait quel était son rôle dans l'histoire. Moi, j'ai carrément adhéré! Toutes les pièces du puzzle s'assemblent et s'emboitent très bien !
Je ne prétends pas que la fin de
ST DS9 est incohérente. Au contraire, puisque tout peut s'expliquer et c'est d'ailleurs pour ça que tu y adhères sans difficultés.
Comme je l'écrivais plus haut, il n'y a quasiment aucune incohérence dans le véritable
Star Trek… Mais il y a par contre des choix scénaristiques plus ou moins inspirés, plus ou moins légitimes.
Au début de
ST DS9, deux regards cohabitaient : celui de la raison et de la science (la rationalité de l'UFP) et celui de la foi et du mysticisme (la religion bajorane). A la fin de la série, la foi et le mysticisme l'emportent… ce qui représente un camouflet envers la philosophie trekkienne (celle-ci favorisant toujours la démystification et le scepticisme).
Dans les premières saisons de
ST DS9, il était question d'une exploration immobile, de toutes la diversité thématique des séries ST. Dans la dernière saison, la largeur de spectre est réduite à un affrontement binaire (UFP versus Dominion) digne du dessin animé
Star Wars: Clone Wars.
Dans le pilote de
ST DS9, les Prophets étaient des aliens multidimensionnels ignorant tout de Sisko, n'ayant jamais rencontré d'humanoïdes, et ne comprenant même pas la notion de temps et d'existence linéaire. Mais au début de la saison 7, il s'avère que Sisko est un "enfant" des Prophets, et que ceux-ci ont manipulé sa naissance (en violant littéralement une humaine, Sarah). Donc soit les Prophets sont d'immoraux hypocrites, soit la septième saison s'ouvre sur une nouvelle
timeline, réécrite par les Prophets (
une hypothèse que j'ai notamment développée là et dans les posts suivants).
La caractéristique originelle de la série
ST DS9 était de dépeindre une facette du Trekverse plus interlope, tout en nuances de gris, où la frontière entre le bien et le mal était floue pour ne pas dire insaisissable (dixit Rick Berman et Michael Piller, les créateurs de la série). Dès lors, il est particulièrement paupérisant qu'une série conceptuellement aussi anti-manichéenne sombre dans le plus absolu manichéisme à la fin. Les passionnantes peintures psychologiques de Winn (obsédée par la pouvoir oui, mais en même temps résistante intègre durant l'occupation) et de Dukat (bourreau de l'occupation oui, mais perpétuellement torturé, à la frontière de l'attrition comme le sera par la suite Tony Soprano) méritaient bien mieux qu'un final sortie de la série
Charmed.
On peut alors dire qu'il y a deux
ST DS9 en un seul :
- celui de Rick Berman et de Michael Piller, définissant les débuts de la série et ayant plus ou moins survécu jusqu'à la fin de la saison 6 (Rick Berman avait à un moment voulu que la série s'achève par
ST DS9 06x26 Tears Of The Prophets – quel magnifique final anticonformiste cela aurait été) ;
- celui d'Ira S Behr et de Ronald D Moore, s'imposant progressivement dans les dernières saisons et atteignant son point culminant dans la saison 7.
- ripleyaeryn a écrit:
- On est d'accord sur Terra Prime, il est génial! Mais je regrette simplement que dans 4x22 These are the voyages qu'il n'y ait pas de véritable passerelle entre Enterprise et la série originale, là, ça aurait été bien mieux que de mettre le holodeck (j'ai rien contre Deanna et Riker, mais franchement les "ordinateur, arrête le programme" à tout bout de champ, ça a tué l'épisode!)
Le problème, c'est qu'il n'y avait pas de holodeck à l'époque de
ST TOS (le REC Room de
ST TAS n'étant pas supposé émuler des personnages). Et le holodeck était une façon inédite de mettre physiquement en scène les personnages de
ST ENT à travers les yeux de la postérité. Il y avait une belle dimension allégorique dans cette idée : la réalité est désormais devenue mythe, et ce sont les personnages de la franchise qui mettent eux-mêmes un terme à la série prequelle avec leur très symbolique "end program".
Personnellement, je préfère largement que les héros deviennent des fictions holographiques quand bien même idéalisées (
ST ENT) que des divinités objectives (
ST DS9). La première approche est philosophiquement plus trekkienne que la seconde.