Pour les musiciens ou les curieux de tout, voilà une analyse musicale plus poussée du thème d'Alexander Courage.
Je remercie Starjojotrek pour m'avoir fait découvrir les fichiers MIDI de Star Trek ( aussi sur le site de Vic Fontaine, mais chez Starjojotrek vous avez tout tout tout ).
Les logiciels utilisés pour cette analyse sont tous légaux ( Compositeur2 pour la lecture des midi et l'échantillonage des pistes et des partitions , et Capturino , gratuiciel ou freeware comme vous voulez, pour la capture d'écran) acheté ou gratuit.

Si je précise ça c'est pour bien sur protéger le forum, mais aussi parcequ'il est extraordinairement difficile d'avoir des logiciels gratuits convertissant le MIDI en format JPEG, et pour donner des pistes à tous ceux et celles qui voudraient en faire cet usage.

Les extraits écrits ne sont pas rythmiquement semblables aux partitions originales pour des droits de copyright évidents. Mais l'analyse est possible grace aux précisions apportées par ci par là.

Les précautions d'usages étant maintenant prises, je me lance.
la nomenclature de la partition est pour orchestre, dans la grande tradition américaine de la musique de série des années 60 , un orchestre jazz ( big band ) avec quelques instruments d'harmonie. On peut qualifier l'orchestre d'Harmonie dans notre sens courant du terme.

voix soprane
piano
harpe
trompettes
trombones
cors d'harmonie
violons
contrebasse
percussions
bruitages

métrique : 4 / 4
tempo : 120
style d'écriture : fanfare américaine

si j'ai des précisions quand à cette nomenclature je les ajouterai par la suite.
Je commence par l'analyse de la partie basse, jouée à la contrebasse, en walking bass c'est à dire en pizz, ou à la main. La durée des notes va en être réduite en conséquence par rapport à un archet ou à une basse amplifiée.

Elle est écrite doublée ici mais on l'entend dans le thème de la première saison jouée solo.

L'introduction passée, la contrebasse intervient après 10 mesures à 4 temps. On l'ented sur le 1° temps et chaque note va se situer sur les temps. Ici écrite avec un quart de temps d'avance et décalée toutes les 3 noires d'un quart de temps.
Je n'ai pas osé la retranscrire car je ne sais pas si c'est légal ou pas à l'heure actuelle, je le ferai si j'ai davantage de renseignement en faveur de ceci.



les premières notes font parties de l'accord de Si bémol 7. On entend un retard de la quinte à la voix mais la basse joue la quinte tout de suite : FA.
C'est une basse en pompe, elle joue les quintes de chaque accord en 2° et 4° temps et les fondamentales en 1° et 3° temps.
Le SiB Majeur ( Si b et Mi b à la clef ) ici est plus exactement un mode mixolydien, c'est à dire que la 7° est abaissée, on a donc un La B fréquent, il est sous entendu, à la place d'un la bécarre.
les cellules sont groupées toutes les deux mesures par la présence de la fondamentale répétée deux fois en fin de cellule.



vient ensuite le 6° degrès, Sol B (quinte Ré b) . Il est abaissé puisque nous n'avons pas cette note dans le mode mixolydien de Si B. Comment expliquer sa présence ici : je pense à une cadence à l'américaine très caractéristique de ce genre d'écriture, c'est à dire VI VII et I à la suite séparés d'un ton chacun. Les américains sont très friands de ce genre d'accords, qui a envahi tous les styles populaires maintenant, en particulier le hard rock et ses sous styles. il est à noter que chaque degré de cette cadence a une 7 mineure, donc ici sur Solb Fab entendue par d'autres instruments mais pas jouée à la contrebasse.
On repasse en Sib après et la quinte de Sol B ( Ré B) met en relief la tierce de Sib ( Ré bécarre ).
Puis une modulation en Mib ( IV de Si b ) autour duquel la basse va tourner par une petite marche harmonique à peine entamée mesure 17 ( Ré bécarre quinte La bécarre ) comme pour aller en Sol Majeur, ce qui explique la disparition des bémols sur cette mesure ( en effet le mode de Mi b M comprend 3 bémols dont La b et si on prend son mixolydien, 4 bémols dont Ré b).
C'est donc un " emprunt " , car on reste en Sib dans l'écriture ( Sib 7 M ).

On va retourner en Si b avec une marche similaire mesure 19 qui elle va se résoudre :
Mi b M (quinte Sib)
La b M (quinte Réb)
Ré M (q : La bécarre)
Sol M (q : Ré bécarre)
Do M (q : Sol )
Fa M ( q : Do )
Tout cela est joué en pompe, il n'y a plus la répétition de la fondamentale de l'accord deux fois en fin de cellule.



puis vient le rappel de la cellule de départ avec la fondamentale répétée deux fois en fin de cellule , fondamentale Fa qui est le V degré de Sib



et voilà la cadence finale avec la contrebasse qui se termine par la fondamentale Sib jouée dans le grave de l'instrument d'une durée de 8 temps, jouée à la main en walking toujours, car l'attaque de cette note est plus importante que sa durée dans ce genre de musique.

L'analyse de la basse nous a donné donc la " grille " de ce morceaux :

Sib 7 / Sib 7 / Solb 7 / Solb 7 / Sib 7 / Sib 7 / Mib 7M / Ré 7/ Mib M7 / Lab 7 / Ré 7 / Sol 7 / Do 7 / Fa 7 / Sib 7 / Sib 7

à bientôt pour la suite !

Je n'ai qu'une seule chose à dire, :génial:

merci

je continue avec l'analyse du cor d'harmonie

Je viens de relire mon article sur Alexander Courage pour vérifier si lors de ma première analyse à l'oreille sans partoche je ne m'étais pas trompé et oufffff non tout est bon, vous pouvez lire les deux articles conjointement pas de problèmes !



Deux mesures pour entendre les notes des harmoniques et le thème de la partie 1 se fait entendre, ou plutôt la cellule car c'est un thème très court, varié par la suite et rappelé dans la partie "jazz/fanfare" après.
Comme il va être souvent en contrechant ( mot à mot puisque l'instrument qui reprend la cellule va être la voix lol hum blague de musicien... désolé), et comme il va être en question réponse avec un thème féminin, on peut parler de forme sonate. Mes collègues profs adorent que les élèvent connaissent cette appellation , pour ma part je la trouve réductrice puisqu'existent beaucoup de pièces qui comprennent 3 ou 4 ou 5 ou des infinités de réponses vocales, et l'on choisi de s'attarder sur une forme qui va dominer le XIX° ... Sacré XIX° .... Il en a marqué des esprits... Vivement qu'on passe à autre chose mais enfin bon , c'est l'histoire et il faut parler en termes techniques, je m'exécute donc.

Voilà la cellule :


construite sur le principe des harmoniques, elle nous donne à entendre la ré sol, une marche de quarte ( ou quinte inversée), ce qui peut aussi s'entendre comme un accord de Ré M avec retard de la tierce . Je parle en sons réels. Le Cor étant un instrument transpositeur a priori nous parlerons ici comme s'il était en Do, ce qui est possible cependant, il en existe dans toutes les tonalités, même si le cor en orchestre symphonique est le plus souvent en Fa et Si b ( cor double ).
le rythme décalé ici donne en son réels


c'est à dire un ralentissement rythmique qui pose le thème, ralentissement d'abord pointé puis on bascule dans le ternaire. Les rythmes pointés sont très fréquemment utilisés dans la musique militaire de marche, ainsi que les triolets ( jamais je n'aurais pensé qu'avoir joué du tuba dans la fanfare militaire pour mon service m'aurait... servi !!!!).

la cellule continue par le I de Ré ( ce qui est logique nous avions son V avant sous entendu par le retard de la tierce , mais ce point de vue harmonique est réducteur quand à l'esprit de ce thème qui exploite le système des harmoniques . Ne pas confondre l'utilisation du terme harmonie d'ailleurs)

petit chapitre sur le mot harmonie dans le langage musicos :
Harmoniques : notes comprises dans un son ( fondamental ) comme vibrations le composant
Harmonie : science de la composition suivant des principes culturels
Harmonie ( orchestre d' ) : orchestre aux instruments éclectiques à vocation première de se déplacer. Aujourd'hui les harmonies jouent fréquemment en salles (sauf pour le bassiste qui a toujours l'instrument parmi les plus galères à transporter ; je le sais bien, je fais partie d'un orchestre symphonique/d'harmonie rires )

revenons au thème
la deuxième partie de la cellule va nous conduire dans une nouvelle tonalité , une seconde mineure plus haut de façon générale avec une modulation sur le V de la tierce de la ( Do dièse ) donc Fa dièse. Voyons cet appel de la tièrce de la , do dièse :


ces deux mesures de do dièse qui laissent réentendre les notes tirées des harmoniques vont maintenant faire moduler le thème en Fa dièse :


le thème ralenti encore rythmiquement pour laisser la même impression qu'au début, mais sous forme de triolets de noires


il est à noter que l'on ne revient pas sur la note première de la cellule mais que la variation ici passe sur la tièrce mineure en dessous de l'accord pour préparer la montée suivante, c'est à dire ici Mib au lieu de Réb ou comme j'en ai parlé avant en enharmonie Ré dièse au lieu de Do dièse , mesure 6 du thème, comme pour la première cellule.

les notes sont répétées dans l'emprunt à Do dièse (ré b ) pour aller sur Fa.
Cette montée de tièrce devient de plus en plus importante, la décélération prépare une subdivision rythmique, comme si on se rapprochait d'un objet peu à peu, pret pour la lancée vertigineuse ( vers l'inconnu et au delà ! )



c'est la fin du rôle premier du cor , qui laisse sa place à la voix humaine. Il va intervenir en contrechant maintenant pour se mêler ainsi qu'avec un pupitre de cuivre à la voix en coda.

Superbe analyse
Chapeau bas l'artiste...

merci merci
ça fait plaisir et ça motive !!!


on continue avec le cor


sa présence sporadique dans les premières mesures est là pour rappeler sa présence et former une continuité d'une gigantesque phrase mélodique entre voix trombone et cor en final qui la ponctue d'un Fa Fa octavié ascendant.
On est sur Sib M c'est la quinte de l'accord. Il marque ainsi la fin du morceau future et son tempo, et sa variation d'une courbe ascendante dans une relation de quarte / quinte, et une retombée, arsis et thésis avec un climax sur le retar de la tièrce le plus souvent.

Son premier contrechant est très interessant :


Il est joué sur l'emprunt en Sol b et forme donc un accord lab si b ré b fa b avec une basse de sol b donc un accord de 9°, après avoir entendu des 7° . Encore plus loin en somme.
Il se résoud doucement par secondes conjointes sur sa quinte ( la quinte étant depuis longtemps l'autre pôle dominant ( ) avec la fondamentale des morceaux, vraimentà la manière sonate pour le coup )
et aussi son rythme par noire replace le tempo, renforce son rôle comme avec la première cellule de la seconde partie.



le deuxième développement de la cellule qui va nous mener en Mib et à la fameuse marche observée sur l'analyse de la basse est d'une superbe très adaptée, une mélodie ascendante de secondes majeures, ou gamme par ton plus simplement, sur une quinte ( ré b mi b fa sol la ) puis un intervalle de quarte, pour rester dans le même esprit, on passe alors dans la oublure du thème avec le retard de la tièrce ( la b sol )
le cor et la voix commencent à se mélanger



le cor prend alors la caractéristique des parties d'alto classiques initiées par Bach au baroque , à savoir un contrechant conjoint , voire chromatique :


il renforce l'harmonie et donne de l'ampleur au morceau, se mêlant au rythme de la voix et contrebalançant son côté virevoltant, léger, féérique très féminin ( musicalement !!!!!!!!! Oui le vocabulaire musical est sexiste mais pour une fois c'est tout à votre avantage mesdemoiselles mesdames. Comme quoi la musique a toujours su séduire, ce qui est très féminin comme attribut )
Bref il se résoud et continue ses tièrces de la marche harmonique globale, voyons par curiosité juste la suite de sa descente ici :


et nous arrivons à la préparation de la cadence finale



où sur une basse de Fa le cor joue sol do mi b sol do sol quinte ( sol do ) toujours, sur un accord de Fa 9 sous entendu, mais le cor rappelle par cette quinte tres caractéristique du clairon militaire aussi l'utilisation des cuivres dans l'armée ( je rappelle que le style d'écriture est "fanfare" ) , le clairon bien sur reste en filigranne.
Starfleet est unéquipage organisé à la façon NASA, militaire dans sa hiérarchie à la manière de la navy eh oui !

la coda du morceau est une envolée vers la tièrce de Si b , c'est assez logique qu'elle se fasse au cor, lui qui la joue souvent en l'appuyant dans ses retards :

observons la ligne ascendante conjointe comme usuel maintenant dans cette partie instrumentale

Au final c'est une très belle partition d'instrument que ce cor utilisé comme rôle principal dans ce thème et dans beaucoup d'autres dans Star Trek !

le rôle du cor nous a donné donc la grille et la structure de la première partie ainsi que la place du chant dans la deuxième

La 4 9 ( deux parties, l'autre en Ré ) / Do dièse 4 9 ( Fa dièse ) / Fa 4 9

chant / contrechant / chant / contrechant / unisson / chant / harmonisation / coda

merci c'est gentil Voyageur ! je fais une petite pause là parceque mine de rien c'est un peu long à écrire et que mes quelques neurones fatiguent vite lol mais je continuerai avec le chant probablement ! :listen: :

Que de passion... :génial: Merci de nous la faire partager

je posséde en mp3 certains generiques ST pour tel portable une alerte rouge! moi je l'ai mis en alerte sms!

et sur le site de Starjojotrek vous pouvez retrouver tous les petits " bruits" de star trek !!! tu vas aimer Martok je pense !
merci Célika

Archy a écrit:

et sur le site de Starjojotrek vous pouvez retrouver tous les petits " bruits" de star trek !!! tu vas aimer Martok je pense !
merci Célika

a ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii des que possible j'y vais!!!!!!!!!!!!!

je suis allez voir hummmmmmmmm que martok aime le cite a starjojotrek!!!
que du bon............!! et dans la foullé j'ai signer le livre d'or!!!