Les plus beaux rêves se terminent toujours mal.
Par Pascal L.
. Ce soir, j'écris le denier chapitre de la chronique de l'histoire de mon peuple, telle que je l'ai vécue au fil des ans.
. Je désire en effet que l'univers conserve une trace de l'époque où ma race vivait heureuse dans le lointain Paradis perdu...
. Ma race dont je suis l'ultime membre. Car je suis le dernier trekkies vivant.
. Il y a très très longtemps de cela, les miens vivaient dans un paradis merveilleux, sur la protection de Roddenberry le plus grands des dieux.
. Nous vivions une existence paisible, à l'ombre des imposants récit sacrés.
. En ce temps-là les serviteurs de Roddenberry vivaient également parmi nous, ils s'appelaient George Clayton Johnson, D.C. Fontana, Haloa, Sam A. Peeples, John D. F. Black ou Chibi et partageaient avec nous leurs divines inspirations.
. Depuis leurs inviolables cavernes de solitude ils se livraient à de mystérieux rites sacrés qui nous échappaient bien sûr, mais dont les merveilleux fruits nous parvenaient sous la forme de magnifique vision onirique ayant pour nom « La Cage », « Miri », « Le mal du pays », « Quarantaine et conséquences » ou « Les sacrifices d'un capitaine » pour n'en citer que quelques-unes.
. Oh bien sûr, le grand dieu et ses serviteurs n’échappèrent pas à la fatalité de l'entropie et disparurent un à un dans la grande téléportation, mais dans leurs infinies sagesses ils créèrent avant leurs départs d'autres serviteurs qui comme leurs anciens nous firent partager les aventures d’innombrables héros ayant pour noms Picard, Sisko ou Janeway,...
. La vie s'écoulait donc paisiblement dans cet Éden où la félicité était presque totale.
. Je dis presque car il y avait malgré tout le fléau.
. Nous savions que notre panthéon n'était pas unique et qu'il en existait d'autre tout aussi mystérieux que le nôtre. Panthéon qui avaient pour nom « Perdu dans l'espace », « Les envahisseurs », « Cosmos 1999 » ou « Aux pays des géants ».
. L'entente entre nous, malgré quelques escarmouches, restait courtoise. Après tout ne dit-on pas que les disciples sont plus nombreux que les grains de sable sous les pieds de la déesse Pamela, la Grande Nourricière.
. En 1977 apparu un démon répondant au nom de Lucas, lui et sa horde de démons infernaux apparurent du néant et propageas à grand coup de propagande le « fléau ».
. Simple, accessible à tous, soutenus par une multitude d'objet pseudo-sacré produit à grande échelle et donnant à leurs détenteurs la fausse impression de faire partir d'une élite à l'intérieur du grand tout. Ce nouveaux culte provoqua des ravages parmi mon peuple et j'avoue à ma grande honte d'y avoir céder un temps.
. Mais malgré l’acharnement du démon et des multiples grandes messes qui périodiquement venaient régulièrement rependre leurs infernales paroles à coup d'effets spéciaux, mon peuple s'y accoutuma petit à petit et un nouvel équilibre se fit.
. Ensuite voyant qu'il n'arrivera pas à imposer sa vision du monde, le démon se désintéressa de son œuvre, là laissant à quelques démons inferieurs.
. Le fléau ne présenta bientôt plus aucun danger pour les miens et tout aurait pu continuer ainsi encore longtemps, jusqu'à...
. ... ce qu'arrive le grand cataclysme.
. Des serviteurs qui continuaient à propager la parole du grand Dieu se détacha bientôt un traître.
. Jeune, ambitieux, dangereusement séduisant, il proposa une relecture des principes de base de la Divine Parole.
. Cette relecture était séduisante et tous nous l'attendions, elle qui par son sang neuf allait nous redonner force et courage.
. Mais un sombre jour de mai 2009, mon peuple réalisa, qu'il venait d'être jeté en enfer.
. Reprenant les canons d'autres panthéons, y compris certain du fléau, cette relecture de la Sainte Parole se révéla vide de sens.
. Les nouvelles Saintes Visions n'étaient que niaiserie, cliquant et poudre aux yeux.
. C'est ainsi que mon peuple se mit à dépérir. Le nombre d'adepte diminuant au fil des conventions.
. J'en suis aujourd'hui le dernier représentant.
. Dans ce minable motel de la mythique Cité des Anges, face des ruines du Grand Temples je termine cette chronique dans le vain espoir qu'elle puisse un jour servir à quelqu'un.
. Il est 21 heures, je suis fatigué et vais me coucher sur ce lit défoncé et malodorant en attendant mon ultime téléportation.
. Qui je l'espère de toute mon âme arrivera cette nuit.
F I N