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| [VOY, un peu alternatif] Quarantaine et conséquences | |
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Auteur | Message |
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Chibi Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1713 Age : 48 Date d'inscription : 25/04/2011
| Sujet: [VOY, un peu alternatif] Quarantaine et conséquences Mar 26 Avr 2011, 17:49 | |
| Série concernée: Voyager Personnages principaux: Kathryn Janeway, Chakotay Date: à partir du début de la saison 3 (plus ou moins, ça ne suit pas texto, j'ajuste) Thème: vous verrez bien, mais j'ai voulu le faire dès que j'ai vu "Resolutions" Commentaires (si le coeur vous en dit) iciChapitre 1Une semaine et demi après la fin de ‘Resolutions’…
USS Voyager NCC 74656, 2372Janeway, soupirant, tendait de mauvaise grâce son bras à l’holo-médecin, qui ne semblait pas de la meilleure humeur. Il déposa l’échantillon sanguin sur le plateau que lui tendait Kes, et dit d'un ton monocorde : « Je ne vous retiens pas plus longtemps, je vous enverrai les résultats, mais le virus semble être totalement éradiqué de votre organisme… » Depuis que Chakotay et elle étaient remontés sur le Voyager, ils devaient tous deux se soumettre tous les jours à un prélèvement sanguin pour vérifier que le virus qui avait causé leur quarantaine était bien éradiqué de leur organisme. Janeway détestait les examens médicaux, mais elle savait que de cela dépendait la sécurité sanitaire de son équipage… Elle sortit soulagée de l’infirmerie, et se dirigea vers le turbolift le plus proche pour gagner sa ready room. Des idées dérangeantes lui venaient à l’esprit, mais elle secoua la tête pour s’en débarrasser, ce n’était pas le moment, elle devait conserver ses facultés mentales pour des choses plus importantes. Depuis qu’elle et son équipage avaient été propulsés dans le Quadrant Delta par le Caretaker, survivre était devenu un sport de tous les jours, surtout quand les Kazons n’avaient qu’une envie : les désintégrer. Elle attachait beaucoup d’importance à ce que son équipage garde l’espoir de retourner un jour dans le Quadrant Alpha, mais, pour l’instant, cela n’en prenait pas le chemin… Arrivée dans sa ready room, elle goûta le silence, mâtiné des légers bruits familiers du vaisseau. Elle savait pouvoir faire confiance à son équipage, dont les officiers supérieurs se trouvaient là, à côté, derrière la double porte coulissante qui menait à la passerelle. Elle n’eut pas le temps de poursuivre ses considérations lorsque l’intercom siffla. Elle appuya sur le bouton de sa console et le visage du docteur apparut : « Pourriez-vous venir à l’infirmerie ? J’ai les résultats de vos tests, et je dois vous en parler en personne… » Intriguée car, ces jours derniers, les tests au virus étaient négatifs, elle se leva et alla à l’infirmerie avec autant de joie dans le regard que si elle avait vu apparaître le chef des Kazons devant elle. Le docteur l’attendait, la fit entrer dans son bureau en donnant l’ordre à Kes de ne pas accepter quiconque pendant leur discussion. L’Ocampa obéit, et se tint à distance. Le docteur montra à Janeway le diagramme de ses composants sanguins, en disant : « Le virus est éradiqué, mais j’ai découvert autre chose : votre sang contient une hormone particulière, la bêta-HCG… » Janeway était une scientifique de formation, et connaissait le nom de cette hormone, mais, au vu de ce qu’impliquait le docteur, elle resta silencieuse, abasourdie. HCG, Hormone Gonadotrophine Chorionique…l’hormone qui indiquait sans aucun doute possible qu’elle était... enceinte ? Dire qu’elle pensait pouvoir oublier ce qui s’était passé sur la planète, ces moments intimes vécus avec son second, Chakotay. Vivre ensemble pendant six semaines dans ce cadre idyllique avait exacerbé leur attirance latente et, une fois, une seule fois, ils avaient cédé à celle-ci, voici près d’un mois. Cela avait malheureusement suffi pour qu’un enfant soit conçu. Le docteur dit alors : « La grossesse semble évolutive, de vingt-sept jours environ au vu du niveau de HCG. Je n’irai pas par quatre chemins : soit vous décidez de garder l’enfant, soit nous ferons ce qu’il faut. Vous pouvez encore réfléchir, mais il est important de ne pas faire l’interruption de grossesse au-delà de la douzième semaine… » Par réflexe, elle posa sa main sur son ventre et dit : « Que me conseilleriez-vous, docteur ? » L’hologramme haussa les épaules avec fatalisme : « La décision vous appartient, capitaine, mais vous devriez, à mon avis, en parler avec le commander Chakotay et peser tous les tenants et les aboutissants. C’est une décision grave, qui implique à la fois votre avenir et celui de l’enfant que vous portez… » Il se leva et dit : « Je voudrais vous examiner, afin de voir l’évolution de la grossesse et m’assurer qu’elle est bien positionnée… » Encore plus ou moins sous le choc de l’annonce, Janeway le suivit et s’allongea sur un biobed. Le docteur lui sourit pour la décontracter, et posa une sonde sur son ventre. Une forme indistincte apparut alors sur l’écran, puis se précisa. L’embryon, pas encore appelé fœtus, avait vaguement, mais alors très vaguement, la forme d’un triton pourvu d’un point rouge, visible sous la peau transparente, qui battait régulièrement, son cœur. Pour l’instant, il n’avait pas encore tout à fait la forme d’un bébé, encore doté de l’appendice caudal qui disparaîtrait plus tard et qui était le lointain héritage de l’évolution. Ses yeux, deux cercles noirs, étaient partiellement visibles sous la peau translucide veinée de vaisseaux sanguins. Pour l’instant, ni bras ni jambes, et une vague forme plus animale qu’humaine. Pourtant, voyant cela, Janeway se sentit remplie d’une émotion énorme. C’était la plus belle chose qu’elle ait jamais vu… Le docteur dit alors : « La grossesse est plus avancée que je ne le pensais, elle a plus de quatre semaines car nous voyons le cœur battre, mais… » Il fronça les sourcils, régla quelque chose, regarda l’écran, écouta soigneusement le bruit du monitoring, se gratta la tête et, alors, changea l’angle du senseur. Janeway, étonnée de ce comportement, demanda : « Que se passe-t-il, docteur ? Y’a-t-il un problème ? » Le docteur leva alors la tête vers elle et dit : « Je ne dirais pas cela, mais…il n’y a pas un bébé, mais deux, ce sont des jumeaux… » Des jumeaux ? C’était le bouquet. Et pourquoi pas des triplés pendant qu’il y était ? Le docteur poursuivit : « Des jumeaux, ou des jumelles, on ne peut pas encore savoir. D’après ce que je vois, il s’agit là d’une grossesse gémellaire normale bi-amniotique monochoriale … » Au regard intrigué qu’elle lui lança, il expliqua : « Cela signifie que les enfants ont le même placenta, mais ont chacun leur poche amniotique… » Janeway se sentit alors prise d’une énorme fatigue, se leva comme un automate, salua le docteur et Kes, puis sortit de l’infirmerie, comme absente. Elle se disait avant l’examen que la situation ne pourrait être pire, hé bien si ! Mener une grossesse à terme était déjà difficilement envisageable compte tenu de la situation précaire dans laquelle se trouvait le Voyager, mais, là, cela relevait carrément de l’exploit, voire même du miracle… Ce soir-là, allongée dans son lit, elle ne put fermer l’œil. La décision était difficile à prendre, mais elle devait la prendre vite. D’un côté, garder le secret, se débarrasser de l’embryon le plus rapidement possible pour que personne n’en sache rien, de l’autre garder le secret tout autant, mais en sachant que, dans huit mois, le Voyager compterait deux membres d’équipage de plus. Que dirait son équipage ? La corrélation serait assez facile à établir entre le séjour sur la planète avec Chakotay et cette grossesse impromptue. Justement, qu’allait donc dire son second lorsqu’elle lui annoncerait la nouvelle ? Elle n’allait pas pouvoir lui cacher très longtemps car, même si pour l’instant elle se sentait parfaitement bien, elle savait que les symptômes secondaires ne tarderaient pas à apparaître, et avec eux les questionnements de l’équipage. Mais tout cela n’était qu’un moindre mal compte tenu de la situation à l’extérieur du vaisseau. Le Quadrant Delta n’était pas l’endroit rêvé pour élever des enfants, à cause des attaques incessantes qui s’y produisaient et qui pouvaient à chaque instant envoyer tout l’équipage ad patres sans autre forme de procès tout en expédiant le Voyager au paradis des vaisseaux de Starfleet disparus en service. Elle s’assit sur son lit, commanda une lumière douce et se dirigea vers le réplicateur pour lui demander une tasse de lait chaud au miel. Elle tenait cette recette de sa mathématicienne de mère, Gretchen Janeway, qui la lui avait transmise lorsque, enfant, elle ne parvenait pas à trouver le sommeil. « C’est là que j’aurais besoin de tes conseils, maman… », se dit-elle, l’esprit tournant et retournant sans cesse les solutions possibles. En tant que scientifique, elle avait entraîné son esprit à envisager toutes les solutions d’un problème, même les plus illogiques. Après tout, elle n’avait que trente six ans, pas encore un âge canonique pour assumer une grossesse, mais cela ne voulait pas dire qu’elle y arriverait, surtout qu’il s’agissait là d’une grossesse gémellaire… S’asseyant, elle posa par réflexe une main sur son ventre où grandissaient deux minuscules créatures… Journal personnel du capitaine, stardate 497456.2
Evénement marquant du jour : le docteur m’a annoncé que j’étais enceinte, et, pour corser le tout, il s’agit de jumeaux. J’ai perdu la tête quelques minutes, et voici que ceci doit affecter deux minuscules petites choses qui n’ont pas demandé à être créées. J’ignore encore ce que je vais faire, mais le docteur m’a encouragée à prendre rapidement ma décision, ceci dans l’optique de m’éviter un trop grand traumatisme si je désirais mettre fin à ma grossesse. J’ai toujours voulu fonder une famille, j’en avais même parlé avec Mark, mais c’était avant que je ne reçoive mon commandement et que je ne sois perdue ici, à soixante dix mille années-lumière de la Fédération. Comme toutes les femmes de mon âge, j’ai ressenti au moins une fois mon horloge biologique tourner, ai-je prié trop fort une divinité qui m’aurait entendue ? Mais p….. mais qu’est ce que je vais faire maintenant ?… Et mon équipage, comment va-t-il réagir ? Je réserve cependant encore ma décision, je dois parler auparavant à Chakotay, il doit savoir, et comment vais-je pouvoir lui dire ? « Chakotay, j’ai une bonne nouvelle. Vous rappelez-vous notre petit tête à tête durant notre quarantaine ? » « Oui » « Et bien, il y a une nouvelle donnée au problème. » « Et qu’est-ce donc ? » « Des jumeaux ! » Non, je ne peux pas le lui dire de cette manière si cavalière ou il risque de faire un infarctus…Le lendemain, torsadant ses longs cheveux auburn en la stricte coiffure réglementaire, elle se trouva pour la première fois transformée. Quelque chose de nouveau semblait émaner d’elle. Etait-ce déjà si visible ? Tuvok, son chef de la Sécurité, ne manquerait alors probablement pas de le remarquer, lui qui possédait les sens aiguisés de son peuple, les Vulcains. Elle secoua la tête, et gagna d’un pas pressé la passerelle. Invariablement, elle s’y rendait chaque matin afin de faire le point sur les événements survenus dans la nuit. Quand elle y entra, elle dit : « Monsieur Tuvok, rapport ! » Le Vulcain se leva du fauteuil de commandement qu’il occupait présentement, et répondit : « La nuit a été calme, mais nous sommes présentement dans une nébuleuse, ce qui devrait nous fournir un écran efficace en cas d’attaque kazon… » Elle hocha juste la tête, et s’assit dans son fauteuil. Les circonvolutions colorées, nuageuses et translucides de la nébuleuse se déroulaient sur l’écran, et elle resta un bon moment à les observer, son regard bleu se perdant dedans. Les bruits familiers du Voyager ronronnaient autour d’elle, et elle se sentit bien, comme dans un cocon protecteur. Sans doute l’impression que l’on devait ressentir lorsqu’on était dans le ventre de sa mère, bien à l’abri… Elle fut tirée de ses pensées par l’arrivée du changement de quart. Paris laissa sa place à la navigation à une jeune enseigne, Kim arriva pour prendre son poste, ainsi que Chakotay. Il la salua et s’assit à côté d’elle, dans le fauteuil qui lui était réservé. Consciente à l’extrême de sa présence près d’elle, elle demanda à Kim : « Pourriez-vous faire un examen des composants de cette nébuleuse ? » Kim s’exécuta et dit : « D’après ce que je vois, monsieur Tuvok avait déjà demandé un examen rapide, qui avait conclu que les composants de la nébuleuse n’avaient aucune incidence sur nous, mais je vais détailler… » Détailler une nébuleuse ? Que n’avait-elle pas trouvé là ! Parfois, son esprit de scientifique ressortait ainsi, mais, cette fois, elle ne pouvait pas totalement lui imputer cette curieuse demande. Kim finit par répondre : « La nébuleuse est composée d’oxygène, d’hydrogène et de plusieurs gaz rares, sir… » Selon la tradition de Starfleet, l’équipage appelait son capitaine ‘sir’, même si elle était une femme, mais elle préférait qu'on l'appelât capitaine. A la longue, cela ne la gênait plus, et elle dit : « Merci, monsieur Kim… » Elle se leva et dit à la cantonade : « Je serai dans ma ready room si nécessaire… » En effet, elle devait prendre connaissance des rapports envoyés la veille au soir par tous les départements du vaisseau. En tant que capitaine, elle était obligée de se tenir au courant de ce qui se passait sur le vaisseau, aussi bien dans le domaine de l’engineering que dans celui des hydroponics. Elle se commanda une tasse de thé au réplicateur et s’assit devant sa console. Elle lut tous les rapports attentivement, puis, soupirant, appuya sur le bouton de la console. Rien de très marquant, le vaisseau tournait bien malgré la précarité de sa situation. Les incidents entre officiers de Starfleet et ressortissants du Maquis, qui avaient émaillé la première année de leur errance, avaient laissé la place à une collaboration presque volontaire. Tous avaient probablement compris qu’ils ne s’en sortiraient pas s’ils ne parvenaient pas à s’entendre, et cela était vraiment le plus marquant dans la salle des machines, où régnait depuis presque trois ans B’Elanna Torres qui donnait toute satisfaction dans le rôle de chef-Ingénieur. La demi-klingonne parvenait à se faire obéir de ses subordonnés, qui craignaient sans doute un peu, voire beaucoup, ses réactions vives. Pourtant, dans cet espace inconnu, elle n’avait d’autre choix que de faire totalement confiance à son équipage, et espérer pouvoir, un jour, retrouver le chemin du retour vers le Quadrant Alpha… La sonnerie de la porte l’interrompit dans ses pensées, et elle dit machinalement : « Oui ? » La voix familière de Chakotay répondit : « Ici Chakotay, capitaine. Puis-je vous voir ? » Décidément, le destin lui jouait un drôle de tour mais, quelque part, lui donnait aussi l’occasion de lui annoncer la nouvelle. Oui, elle allait lui dire. Elle dit : « Entrez, commander… » La haute, large et terriblement trop familière silhouette de son second entra par les portes coulissantes, fournissant à Janeway des réminiscences très gênantes, comme le contact de ses douces mains sur sa peau et son expression innocente lorsqu’il dormait. Elle rosit légèrement, mais heureusement, il ne le vit pas et s’approcha du bureau en disant : « Je suis venu voir comment vous vous portiez, et évoquer avec vous un nouveau système de quarts que j’ai imaginé pour permettre à l’équipage de souffler un peu… » Sans dire mot, elle lui désigna un des sièges devant elle et dit : « C’est aimable à vous de vous inquiéter, mais je vais très bien, toute trace de virus a été éradiquée de mon organisme… » Cela aurait été le moment rêvé pour le lui annoncer, mais, bizarrement, les mots ‘je porte des jumeaux, vos jumeaux’ ne parvinrent pas à franchir la barrière de ses lèvres. Probablement était-ce dû à l’incertitude qui la taraudait à ce propos. Elle se promit de le lui dire lorsqu’elle aurait pris sa décision, et reprit : « Et vous ? Comment vous portez-vous ? » Le commander sourit, et répondit : « Très bien également, le traitement du docteur a été efficace… » Il y avait de la gêne entre eux, comme lorsqu’ils se retrouvaient seuls, ce qui s’était passé sur la planète restait entre eux, et ils avaient juré de ne pas y faire référence. Pourtant, comment nier cette électricité qu’il y avait entre eux ? Ce qui s’était passé avait changé la donne, même s’ils ne voulaient l’admettre ni l’un ni l’autre. Ils restèrent silencieux, le regard sombre de Chakotay plongé dans le regard bleu du capitaine. Se secouant pour se débarrasser des sentiments qui l’envahissaient, elle demanda alors : « Ne vouliez-vous pas me parler de votre système de quart ? » Il fallait mettre un terme à cette dangereuse intimité qui s’installait, et vite ! Chakotay expliqua alors qu’il avait pensé mettre en place des quarts plus courts afin de permettre à l’équipage de souffler davantage. En effet, les derniers mois avaient été plus que difficiles, et les membres de l’équipage étaient épuisés, il était temps d'y remédier avant que des erreurs graves soient commises. Pendant un bon moment, ils mirent au point le nouveau système, puis Chakotay alla le faire transmettre à l’équipage par le bon soin des officiers, laissant Janeway épuisée, les nerfs à fleur de peau, la sueur au front et les mains moites. Etait-ce ses hormones qui la rendaient ainsi ? Elle avait parfois entendu dire par ses amies, du moins celles qui étaient mères, que la grossesse était l’occasion d’importants bouleversements hormonaux qui se répercutaient sur l’humeur et également sur d’autres choses. Allait-elle s’épuiser ainsi pendant neuf mois, si d’aventure elle décidait de garder ses bébés ? Elle posa la main sur son ventre encore plat, et supplia mentalement : « S’il vous plaît, ne me faites pas trop de misères, je suis une maman à responsabilités maintenant… » A suivre
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| | | Chibi Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1713 Age : 48 Date d'inscription : 25/04/2011
| Sujet: Quarantaine et conséquences chapitre 02 [fanfic Voyager, un peu alternatif, en cours] Sam 30 Avr 2011, 18:10 | |
| Même si personne n'a mis encore de commentaire, je persiste en espérant que cela plaira à quelqu'un... La suite...
Chapitre 2 Les jours succédèrent aux jours, et, à l’approche du second mois de grossesse, les traditionnelles nausées apparurent pour sa plus grande horreur. Dès que Janeway se levait le matin, elle les ressentait, et la moindre odeur de nourriture même lui était insupportable, ce qui fit que Neelix ne la vit plus venir au mess, à son grand étonnement. Elle s’en ouvrit au docteur, et celui-ci lui donna une médication propre à les faire disparaître. Lorsqu’il examina les bébés, elle vit qu’à présent ils avaient forme humaine, bras et jambes présents, mains et pieds encore palmés mais proches de la différenciation. Les jumeaux flottaient tranquillement dans le liquide amniotique, et, de temps en temps, bougeaient légèrement. Le docteur dit alors: « Tout va bien, ils grandissent bien, ces petits…avez-vous pris votre décision ? » Le regard bleu du capitaine se voila, et elle répondit : « Non, c’est très difficile à prendre. De plus, je n’ai pas encore trouvé le courage d’annoncer la nouvelle au commander Chakotay, je ne sais pas comment le lui dire… » Le docteur hocha la tête, et elle continua : « D’un côté il y a mon horloge biologique, l’envie d’être mère qui me taraude depuis des années et que j’ai toujours fait taire au profit de ma carrière, mais de l’autre il y a mon équipage, mon vaisseau, perdus dans cet univers hostile. Ai-je le droit d’imposer cela à ces enfants si fragiles ? » Le docteur comprit ses craintes, et lui dit : « Quoi que vous fassiez, je suis sûr que ce sera la bonne décision, capitaine… » Ses raisons de refuser cette grossesse étaient parfaitement logiques, mais il se disait que cela ne lui aurait pas déplu de voir naître sur ce vaisseau deux autres bébés, après celui de l’enseigne Wildman, voici quelques mois, dont la naissance avait failli tourner au drame (épisode ‘Deadlock’, saison 2). La petite fille, prénommée Naomi, grandissait bien malgré tout cela, ce qui prouvait qu’un enfant pouvait vivre sur ce vaisseau. Pourtant, les attaques pressantes des Kazons, de quelque secte qu’ils soient, allaient sans doute influer sur la décision du capitaine… Janeway rejoignit sa ready room, l’air pensif. Il ne lui restait plus que quelques semaines pour prendre sa décision, et elle ne voyait toujours pas ce qui était le mieux pour elle et ses jumeaux. Le docteur avait raison, plus elle tarderait à se décider, et plus cela serait difficile si elle devait interrompre la grossesse. Un appel de Paris interrompit alors le cours de ses pensées : « Capitaine, pourriez-vous venir sur la passerelle, s’il vous plaît ? » Elle pressa le pas, prit le turbolift et se rendit le plus vite possible sur sa passerelle. Elle sortit du turbolift, gagna son fauteuil et dit à Paris : « Que se passe-t-il ? » Il ne répondit pas, mais un regard sur l’écran lui fit comprendre immédiatement de quoi il s’agissait. Dehors, devant l’étrave, des débris de vaisseaux Vidiians flottaient, certains ponts encore alimentés en oxygène formant des points rouges brillant sinistrement dans le noir de l’espace. Le capitaine détourna le regard et dit à Paris : « Des survivants ? » Le navigateur secoua la tête, et Tuvok ajouta : « La signature des armes utilisées appartient aux Kazon-Nistrim… » Les Kazon, encore eux ! Ce peuple guerrier, comportant plusieurs sectes, était le principal danger que courait le Voyager dans le Quadrant Delta. Les Nistrim, dirigés par le Maje Culluh et la traîtresse Seska, rêvaient de se venger des défaites que le Voyager leur avait fait subir. Cependant, cette fois, rien ne prouvait que c’était le vaisseau de Culluh qui avait commis ce massacre. D’une voix atone, elle dit à Tuvok : « Mettez de l’énergie supplémentaire sur les déflecteurs avant, et passons… » Les Vidiians étaient un peuple pacifique, atteints d’une peste qui les rongeait de l’intérieur depuis des années, à laquelle le Voyager avait contribué à trouver un remède. Voir ce massacre inutile révulsait Janeway, mais elle savait que la mort faisait souvent partie de la vie. En quelques minutes, voici trois ans, elle avait perdu son second, son médecin-chef, son Ingénieur en chef et beaucoup de membres de son équipage, alors elle avait appris à relativiser chaque perte, à vivre chaque jour en ignorant si elle verrait se lever le suivant. Une intense émotion planait sur la passerelle, et personne n’osa troubler le silence qui s’y était installé. Janeway, observant l’écran, n’avait pas remarqué que le regard de Chakotay s’était posé sur elle. Lorsqu’elle détourna les yeux, il avait cessé de la regarder. Sortant de ses pensées, elle dit : « Soyez vigilants, messieurs, les Kazons ne sont sûrement pas loin… » Elle se leva, et alla dans sa ready room, où elle se mit à pleurer silencieusement. Que lui arrivait-il donc ? Jamais elle n’avait eu ce genre de manifestations émotionnelles auparavant, et elle n’avait jamais été sujette aux pleurs, ce devait être ses hormones qui lui jouaient des tours, une fois de plus. Une fois qu’elle eut retrouvé son calme, elle s’approcha de la fenêtre et fixa les étoiles dans l’optique de se calmer. Journal personnel du capitaine
Deux mois de grossesse, déjà. Jusque-là, tout se passe bien, à part les nausées entre autres désagréments, mais je n’arrive toujours pas à décider ce que je vais faire. Je viens de voir les restes de deux vaisseaux Vidiians, massacrés par les Kazons, ce qui signifie qu’ils ne sont sûrement pas loin. Si nous tombons entre leurs mains, ils nous tueront jusqu’au dernier, y compris moi, enceinte ou pas. Dois-je faire courir ce risque à mes enfants et les faire naître en sachant tout cela ? Comment savoir si je prendrai la bonne décision ?
Quelques jours plus tard, elle se tenait sur la passerelle, comme à son habitude, quand elle commença à ressentir des picotements dans les extrémités. Elle déplia ses jambes, ses bras, mais cela n’arrêta pas, et un mal de tête vint s’y surimposer. Sa vue se brouilla, et elle comprit que, si elle ne bougeait pas, elle allait s’évanouir sur la passerelle, sous le nez de son équipage. En effet, depuis quelques temps, elle avait de fréquentes baisses de tension qui, selon le docteur, ne perdureraient pas. En attendant, c’était assez désagréable mais, avec l’expérience, elle les sentait venir et avait donc pu éviter de s'évanouir devant son équipage. Elle se leva, parvint à ne pas chanceler et dit à Chakotay sur un ton qu’elle espéra normal : « Je serai dans ma ready room… » Elles s’y rendit et, dès que les doubles portes se furent refermées sur elle, s’effondra dans son fauteuil, la respiration sifflante, le visage cireux. Posant ses deux mains sur son ventre qui, déjà, commençait discrètement à prendre du volume, de même que sa poitrine, elle attendit que cela passe… Chakotay, pourtant, était le seul à avoir remarqué qu’il y avait là quelque chose d’étrange dans le comportement de son capitaine. Il confia la passerelle à Tuvok sous prétexte de se rendre à la salle des machines, mais fit le tour et vint sonner à la seconde porte qui donnait accès à la ready room du capitaine. Inquiet de ne pas recevoir la réponse claire et nette qu’il recevait habituellement, il entra et trouva Janeway en train de se remettre de sa crise d’hypotension, encore faible. Il vint à elle et dit : « Voulez-vous que j’appelle le médecin, capitaine ? Vous ne pouvez pas rester ainsi… » Elle secoua la tête et dit : « Non, cela va passer, je sais ce que c’est… » Elle se sentait déjà mieux, et posa ses mains sur les accoudoirs de son fauteuil, non sans avoir remarqué le regard interrogateur de son second. Sachant qu’à présent elle ne pouvait plus reculer, elle l’invita d’un geste à prendre place en face d’elle. A présent que son corps ne la trahissait plus et qu’elle en reprenait le contrôle, elle se sentait plus forte pour lui annoncer la nouvelle. Elle darda son regard bleu sur le visage hâlé de son second, et lui dit : « J’aurais dû vous le dire depuis longtemps, mais je n’en avais pas le courage… » Elle prit une longue inspiration, et dit d’un coup, en ayant le courage de le regarder dans les yeux : « Je suis enceinte, et ce sont des jumeaux… » La mâchoire de Chakotay se décrocha brusquement, et il resta silencieux. Au bout de quelques minutes, il dit : « En êtes-vous sûre ? » Elle hocha la tête : « Oui, c’est une grossesse, selon le docteur, gémellaire évolutive de huit semaines, il n’y a aucun doute à ce sujet… » Il s’abstint de lui demander comment, il ne se souvenait que trop bien de ces heures intimes qu’ils avaient partagées et dont le souvenir le hantait encore pendant son sommeil, qui se terminait bien souvent sous une douche froide. Quand il put de nouveau utiliser son cerveau, il lui demanda : « Que comptez-vous faire ? Je veux dire… » C’était inutile qu’il s’explique davantage, elle avait parfaitement compris. Avec son ton le plus digne, elle dit : « Je n’ai pas encore pris ma décision, mais je vous devais la vérité, aussi difficile soit-elle à entendre. Quelle qu’elle soit, je ne vous demanderai rien si vous ne souhaitez pas vous impliquer… » Le regard sombre de Chakotay détailla chaque pouce du corps de Janeway, dont l’uniforme noir et rouge dissimulait encore très bien les formes naissantes. Ses idées se mélangeaient dans sa tête mais une seule surnageait : il était le père des enfants qu’elle portait. Comment avaient-ils pu perdre la tête à ce point-là, sans songer à d’éventuelles conséquences ? Il resta silencieux un long moment, et dit : « J’ai besoin d’y réfléchir, je ne peux accepter cela d’un coup… » Elle hocha seulement la tête, et le commander sortit, ayant à son tour l’air absent. Il regagna la passerelle et assura la fin de son quart du mieux qu’il put, sans laisser cette incroyable nouvelle parasiter les tâches qu’il avait à accomplir mais, lorsqu’il se retrouva seul dans ses quartiers, elle revint à la charge. Dans la tradition de son peuple, l’homme qui était le père d’un enfant porté par une femme dont il n’était pas le mari se devait de prendre soin d’elle et de l’enfant. Mais comment faire quand cette femme était son supérieur, et qu’elle savait à peine elle aussi quelle décision prendre ? Etait-il seulement prêt à assumer sa paternité ? Il décida de suivre une fois de plus la tradition de son peuple, et se dirigea vers l’holodeck. Il lança son programme personnel, et se retrouva auprès d’un feu qui crépitait dans la nuit chargée d’odeurs familières : sa colonie natale, Dorvan V. Il sortit de sa poche un sachet d’herbes, qu’il jeta dans le feu en psalmodiant. Il ferma les yeux, et inspira la fumée qui en sortait à longues bouffées. Lorsqu’il les ouvrit de nouveau, son père, Kolopak, se trouvait en face de lui, il le guiderait à travers son cheminement spirituel… Le vieil homme sourit et dit à son fils : « Voici longtemps que tu n’étais pas venu ici, Chakotay. Quel problème se pose-t-il donc à toi ? » Le commander dit alors : « Je vais être père, et je ne m’y attendais pas… » Kolopak sourit légèrement et dit : « C’est cela qui te pose problème ? Tu feras comme tous les futurs pères depuis la Création, tu devras apprendre à le devenir… » Chakotay tisonna le feu et dit : « Ce n’est pas si simple : Le capitaine Janeway et moi étions en quarantaine sur une planète, atteints d’un virus, nous…nous avons cédé un instant à l’attirance qui nous poussait l’un vers l’autre et…voilà, nous allons être parents. Ce n’est pas tout : il n’y a pas un bébé, mais deux. Elle ne sait pas si elle va décider de les mettre au monde ou pas… » Kolopak resta pensif et dit : « Effectivement, cela est plus compliqué, mais en apparence seulement. La seule question à laquelle tu doives effectivement répondre est celle-ci : Es-tu prêt à passer à une étape supplémentaire de ton existence en assumant l'éducation de ces enfants auprès de leur mère, si elle décide de les mettre au monde ? » Cette question, en fait, en appelait une autre : quels étaient vraiment ses sentiments envers le capitaine ? Avaient-ils seulement cédé à une attirance physique, ou à quelque chose de plus profond ? Kolopak poursuivit : « Je t’ai enseigné les traditions de notre peuple à ce sujet, et, vu que tu es là, je crois que tu t’en souviens. Alors vas-tu rester à ses côtés et appuyer sa décision, quelle qu’elle puisse être ? » Chakotay regarda l’image de son père s’évanouir, et resta seul devant le feu, le regard perdu dans les flammes… Journal personnel du commander Chakotay Le capitaine est enceinte, elle porte des jumeaux, et je suis leur père. Comment réagir à cela ? Ce sont bien sûr les conséquences de cet instant de folie que nous avons eu pendant notre quarantaine, comment avons-nous pu être aussi négligents, aussi irresponsables ? Pourtant, cette nuit, quand j’y pense, me brûle comme le feu… Comme d’habitude, mon guide, incarné par mon père, a su me poser les bonnes questions : suis-je prêt pour cette naissance ? Resterai-je auprès d’elle dans cette épreuve, quelle que soit la décision qu’elle prendra ? Pourtant, je refuse encore de me poser la question la plus importante… Mon esprit est confus, j’ignore comment réagir et que faire. Pourtant, je veux rester à ses côtés, quoi qu’il arrive, parce qu’elle m’a apporté beaucoup, à commencer par la paix. Elle a fait cesser mon errance, elle a éteint en moi le brandon du combat, et je lui en suis reconnaissant…Janeway avait toujours pour habitude de faire le tour de son vaisseau avant d’aller se coucher, comme le faisaient d’ordinaire les capitaines avant la bataille désespérée. Cela l’aidait à s’endormir de façon plus sereine ensuite, sachant que tout le monde était à son poste. Pourtant, même après cela et une tasse de lait chaud, elle ne parvint pas à trouver le sommeil. Enfilant un peignoir, elle alla s’asseoir dans le salon, et écouta les bruits familiers du vaisseau autour d’elle, chose qui avait bien souvent un effet calmant sur ses nerfs. Ce soir, pourtant, rien ne semblait pouvoir lui permettre de dormir… Enfilant son uniforme, elle gagna l’infirmerie et, dès qu’elle passa la porte, l’hologramme du docteur l’accueillit. Elle eut un demi-sourire quand il débita la phrase-type ‘Veuillez décliner la cause de l’urgence médicale’ (please state the nature of the medical emergency…désolée pour la traduction). Ceci fait, il lui demanda : « Que se passe-t-il, capitaine ? » Elle s’assit en face de lui, dans son bureau, et dit : «Je n’arrive pas à dormir… » Le docteur, tentant de prendre un ton lénifiant, lui dit : « Ceci est sans doute dû à votre état…avez-vous, sinon, quelque chose qui vous taraude ? Votre insomnie peut sans doute être aussi causée par cela… » Elle soupira et répondit : « Oui…j’ai annoncé la nouvelle au commander Chakotay voici deux jours, mais il m’a dit qu’il devait réfléchir et, au milieu de tout cela, je n’arrive pas à me décider…ou plutôt si : j’ai pris ma décision, et elle me fait peur, en fait… » Ce n’était pas dans ses habitudes de s’exprimer de façon aussi décousue, et elle se sentit vaguement ridicule. L’hologramme dit alors : « Qu’allez-vous faire ? » Janeway passa ses mains sur son ventre légèrement arrondi et dit : « Je fais peut-être une erreur, mais je veux mettre au monde ces enfants. C’est peut-être ma dernière chance d’être mère, et j’ai fini par voir comme un signe qu’ils aient été conçus maintenant… » Le docteur, qui espérait secrètement qu’elle en arriverait là, se retint de sourire et dit : « Voulez-vous les voir ? » Quand elle les vit, flottant tranquillement dans leur liquide, loin de toute l’agitation qui avait secoué leurs parents, cela ne fit que la conforter dans sa décision. Avec ou sans l’aide de Chakotay, elle les mettrait au monde. Le docteur, alors, préleva un échantillon de son sang et dit : « Vos soucis ne sont pas la seule cause de votre insomnie, je vais devoir baisser votre dose d’anti-nauséeux, c’est lui qui cause votre problème. Normalement, si tout va bien, vous devriez ne plus en avoir besoin dans peu de temps… » Il fit les manipulations nécessaires et la libéra. Il était largement temps qu’elle aille dormir, il était déjà presque deux heures du matin et l’ordinateur n’aurait aucun sentiment lorsqu’il la réveillerait impitoyablement à six heures du matin. Elle se sentait mieux d’avoir enfin admis sa décision, et ce fut le sourire aux lèvres qu’elle sombra enfin dans le sommeil… Journal personnel du capitaine Je fais ici l’annonce qu’avant huit mois le Voyager comptera deux membres d’équipage supplémentaires. Je veux mener cette grossesse à terme, c’est sans doute ma dernière chance d’être mère avant d’être trop âgée pour le faire. Habituellement, je ne crois pas aux signes, mais je pense tout de même qu’il y en a eu un là, la main divine, peut-être. J’ai conscience également que, si nous revenons un jour sur Terre, cela me mettra dans une situation délicate aussi bien vis à vis de Mark que vis à vis de Chakotay. Bien sûr, nous n’en sommes pas encore là, mais je ferais bien d’y réfléchir dès maintenant… Jusque-là, tout semble se passer le mieux du monde, à part les petits inconvénients liés à mon état. Les jumeaux se développent idéalement, et je soupçonne le bon docteur d’être légèrement attendri lorsqu’il les examine. Un hologramme peut-il avoir des sentiments ? Intéressant débat… Il va falloir que je modifie mes dispositions testamentaires, aussi, je ne sais pas ce qui peut arriver et je ne veux rien laisser au hasard…Pendant plusieurs jours, Janeway ne croisa pas son second, qui avait préféré s’occuper des quarts de nuits sous prétexte qu’il souffrait d’insomnies. Il avait manifestement besoin de se tenir à distance, et elle ne lui en voulut pas, la nouvelle était difficile à avaler. Bizarrement, depuis qu’elle avait pris et surtout admis sa décision, ses nausées avaient cessé et elle se sentait mieux. Son uniforme parvenait encore à cacher ses formes, et elle se prépara à entamer le second trimestre de sa grossesse un peu plus sereinement que le premier. Elle se surprit à se regarder dans le miroir, constatant le développement de sa poitrine et ses formes plus affirmées, plus féminines, aussi. Ne disait-on pas que la femme qui allait donner la vie était la plus belle ? Heureusement, parce son uniforme était noir, elle pouvait encore efficacement cacher ses nouvelles rondeurs tout en sachant bien que cela ne pourrait perdurer… Se sentant mieux, elle se dépensa de nouveau sans compter au service de son vaisseau et de son équipage. Neelix, qui s’était inquiété en la voyant bouder sa cuisine, retrouva le sourire lorsqu’elle prit de nouveau le temps de déjeuner au mess. Kes, à sa grande fierté, avait comme dopé le département d’hydroponics, et les légumes qu’on y produisait étaient meilleurs que toute la cuisine du Talaxian. Janeway, sachant qu’elle devait faire assez attention à ce qu’elle mangeait, les appréciait tout particulièrement. Si elle n’avait pas été si loin de chez elle, elle aurait cru qu’elle était en mission particulière sur un vaisseau normal tant l’atmosphère était calme. Lorsqu’elle atteignit treize semaines de grossesse, ils n’avaient pas croisé un seul vaisseau Kazon, ni même trouvé une seule épave attestant de leur passage. Janeway, pourtant, avait une impression étrange, comme si c’était le calme avant la tempête… Ces dernières semaines, elle avait assez peu vu son second en dehors de la passerelle. Chakotay avait repris le service de jour, mais ils ne s’étaient pas rencontrés en dehors, même pas pour parler de la bonne marche du vaisseau. Elle lui avait tout de même dit, au détour d’un couloir et à mots couverts, qu’elle mettrait au monde les enfants, elle estimait normal qu’il le sache… Ce jour-là, Janeway se rendait à l’infirmerie pour son examen de routine hebdomadaire lorsqu’elle y trouva…Chakotay, fort occupé à parler au docteur. Il parut gêné, mais demanda : « Vous…vous ne vous sentez pas bien ? » Touchée de cela, elle répondit : « Non, je viens juste subir un examen de routine… » Mue par une intuition subite, elle lui demanda : « Peut-être voudriez-vous y assister ? Le docteur vous montrera les bébés… » De l’incertitude passa dans le regard du commander, mais il se laissa convaincre. Elle s’allongea, et le docteur rabattit sur elle le volet amovible du biobed. Il observa ses constantes, parut satisfait et dit : « Je vais faire un contrôle génétique… » Des paires de chromosomes apparurent sur l’écran, et il dit : « Que préférez-vous ? Des garçons ou des filles ? » Etonnés, les futurs parents se regardèrent, mais ne répondirent rien. Chakotay, ébahi, ne pouvait détacher son regard de l’écran secondaire où l’on voyait, tranquillement installés dans leur univers douillet, ses enfants, reliés à leur mère par leur cordon. Le docteur leur dit alors : « Félicitations ! Ce sont deux petites filles parfaitement identiques, deux petites jumelles monozygotes… » A cette annonce, les yeux de la future maman s’écarquillèrent, et un sourire véritable, que Chakotay ne lui avait presque jamais vu, s’épanouit sur ses lèvres alors qu’il posait son regard sombre sur elle. Jamais elle n’avait paru aussi belle, et il resta le souffle coupé avant de regarder de nouveau l’écran qui montrait ses filles. Le docteur sourit et dit : « D’après ce que je vois, elles sont toutes deux parfaitement normales, tout se passe le mieux du monde… » Chakotay observa avec attention les minuscules doigts, à présent séparés, de ses filles, ainsi que leur peau transparente, et cela le laissa à la fois perplexe et fasciné. Il n’aurait jamais pensé ressentir une telle émotion face à ces deux minuscules créatures qui portaient ses gènes. L’une d’elle, alors, bougea légèrement, et le docteur dit : « Bientôt, vous les sentirez bouger, dans quelques semaines, pour l’instant elles sont encore trop petites … » Il libéra le capitaine, qui se garda bien d’interroger son second. L’air songeur de Chakotay parlait pour lui et elle respecta son silence. Le docteur dit alors : « Il va falloir bientôt songer à voir comment nous allons dissimuler votre embonpoint, capitaine, mais je crois tenir une solution. Je vais fabriquer un dispositif holographique à partir des bases de données techniques du vaisseau en utilisant votre apparence normale, modifiable à souhait, et tout le monde n’y verra que du feu… » En effet, le docteur étant un hologramme, il avait accès directement à l’ordinateur central du vaisseau, ce qui allait, dans le cas présent, leur être très utile. Répliquer les pièces nécessaires serait un jeu d’enfant, et personne, jusqu’à la naissance, ne se douterait de rien. Il serait ensuite temps d’aviser, et, - cette idée gênait quelque peu le capitaine -, de mettre l’équipage devant le fait accompli… Chakotay, à la sortie de l’infirmerie, accompagna Janeway jusqu’à sa ready room. Tous deux gardèrent le silence, et chacun d’eux respecta celui de l’autre. Il s’assit en face d’elle, à sa place habituelle, et ce fut lui qui rompit le froid : « Il me faut encore un peu de temps… » Cela, elle l’avait compris seule, mais son air ébahi et fasciné à l’infirmerie lui laissait augurer d’une issue heureuse à l’affaire. Cependant, elle savait d’expérience qu’il était difficile de savoir exactement ce qui se passait derrière son visage hâlé. Elle finit par lui répondre : « Cela, je l’avais compris mais, quoi qu’il arrive, vous restez le père des filles… » Les filles. Ce terme lui était venu naturellement, comme si elle considérait, déjà, les deux fœtus qu’elle portait comme deux êtres à part entière… Journal du capitaine, treize semaines de grossesse
Le cap fatidique des trois mois est passé à présent, je me sens bien mieux. Les nausées ont cessé et je me sens vraiment bien maintenant. Je porte deux petites filles magnifiques, qui ont tant fasciné leur père qu’il n’a pu détourner le regard d’elles lors d’un de mes examens. Pourtant, il est indécis, et je ne peux l’en blâmer, la situation est difficile pour lui aussi. Après tout, il n’était pas préparé à devenir père, en tout cas pas maintenant. Pourtant, je pense que je pourrai toujours compter sur lui, car je sais qu’il a un grand sens de l’honneur. Il m’a été d’une grande aide depuis que nous sommes dans le Quadrant Delta, et j’ai appris à le connaître davantage lors de notre quarantaine. C’est un homme honnête et intègre, lettré et instruit, qui a une capacité de leadership certaine, même s’il se bat avec ses propres démons… Je ne sais pas si ce sont mes hormones déchaînées qui provoquent cela, mais j’ai une curieuse impression, comme si, dans peu de temps, quelque chose allait advenir, dont je ne sais encore la nature…Le docteur, comme il l’avait promis, fabriqua un système holographique qui fit paraître le capitaine aussi mince qu’elle l’était à l’habitude, et Janeway cessa de s’inquiéter. Pourtant, cette étrange impression qu’elle avait eue ne la quittait pas, et elle s’en ouvrit à Chakotay. Celui-ci, intrigué, lui répondit néanmoins de ne pas s’inquiéter outre mesure et fit renforcer les contrôles de sécurité. Il se sentait calme et serein, comme il ne l’avait pas été depuis longtemps, mais avait encore peine à voir clair en lui, même si la vision des jumelles reposant tranquillement dans le ventre de leur mère l’avait ému jusqu’au fond de l’âme. D’idée abstraite, elles lui avaient paru tout d’un coup réelles, comme si déjà elles étaient déjà là, près de lui. Il devait aussi s’avouer que le spectacle de Janeway posant sa main d’un geste tendre sur son ventre l’émouvait au plus haut point et réveillait en lui des émotions qu’il eût préféré oublier… A suivre... |
| | | Chibi Capitaine de flotte
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| Sujet: Quarantaine et conséquences chapitre 03 [fanfic Voyager, un peu alternatif, en cours] Dim 08 Mai 2011, 17:15 | |
| Et la suite, avec un peu plus d'action cette fois... Chapitre 3Ce matin-là, Janeway et Chakotay se trouvaient sur la passerelle, à leur place respective. Autour d’eux, comme une garde attentive, se tenaient leurs officiers, compétents, grâce auxquels le Voyager était encore en un seul morceau. Soudain, la voix grave et mesurée de Tuvok s’éleva : « Capitaine, il y a un vaisseau à 120 par 45, droit devant nous…il semblerait qu’il soit vide de tout signe de vie… » Janeway avait assez d’expérience pour savoir que cela cachait quelque chose. Gardant toujours sa voix calme, elle dit : « Levez les boucliers… » Bien lui en prit, car de l’épave vint un tir précis qui atteignit le Voyager sur sa coque avant, non loin de son nom et de son numéro d’immatriculation tracés en larges lettres noires, sans heureusement lui faire de gros dégâts. Janeway ordonna l’alerte rouge, et la sirène se mit à résonner de toute sa force dans tous les départements du vaisseau. Tuvok, au milieu de tout cela, déclara : « Boucliers avant à soixante pour cent, capitaine… » Janeway ordonna : « Monsieur Paris, manœuvre d’évasion, sortez-nous de là ! » Tom Paris fit des merveilles, mais le Voyager prit encore un coup sur les boucliers latéraux, ce qui les déstabilisa un instant Un cri de Torres vint de la salle des machines : « Capitaine, une des nacelles est hors service, ils nous ont eu ! » Elle se tourna vers Tuvok : « Le bouclier latéral ? » Le Vulcain n’eut aucune expression, mais dit : « Le gauche est quasiment détruit, capitaine, le droit fonctionne encore mais nous ne pouvons l’étendre. Les boucliers arrière tiennent encore, mais il est difficile de supputer combien de tirs ils pourront supporter… » Il s’interrompit et reprit : « La signature des armes est de facture Kazon… » Les Kazons ! Il ne manquait plus qu’eux. Pourtant, poser ce genre de piège n’était pas dans leurs habitudes, ils préféraient l’affrontement direct. Peut-être Seska leur avait-elle appris ce genre de pratiques ? En tout cas, il fallait que Janeway tire son vaisseau de là, et vite ! Elle regarda Tuvok et dit : « Préparez les torpilles quantiques, et tirez dès que vous le pourrez ! » La voix de Torres lui parvint alors : « Le bouclier latéral gauche vient de lâcher, capitaine, je vais devoir évacuer la salle des machines si le core surcharge… » Elle voulut se lever, mais la main discrète de Chakotay la retint et il dit : « Tuvok ! Scannez les environs… » Le chef de la sécurité d’exécuta et dit : « Commander, quatre vaisseaux nous entourent, nous avons été attirés dans un piège… » Chakotay dit pour lui-même : « Seska… » Il n’eut pas le temps d’en dire plus, car, par la faille du bouclier gauche, des Kazons venaient de se téléporter, dont certains sur la passerelle. Chakotay se leva, et, se mettant devant Janeway, se mit à combattre à mains nues avec une certaine expertise, car il n’était pas question d’utiliser les phasers à l’intérieur du vaisseau. Cependant, elle n’était pas du genre à se laisser protéger benoîtement, se faufila et commença à se battre elle aussi, cependant quelque peu gênée par son début d’embonpoint. Chakotay fronça les sourcils, mais, submergé par le nombre de Kazons, ne put intervenir… Janeway n’avait jamais vraiment été une excellente combattante, même si elle avait suivi les cours d’autodéfense de l’Academy, comme tout cadet, en quelque section qu’il fût. Pourtant, cela ne ressemblait en rien ou presque au combat qu’elle menait. Le Kazon avait l’avantage de la force brute et, avant qu’elle puisse parer, elle ressentit la douleur du coup qu’il lui porta. Elle enserra son ventre de ses deux mains, serrant les dents en priant mentalement : « Mon Dieu, non, pas les jumelles ! »Elle sut que sa prière n’avait pas été entendue lorsqu’elle sentit une douleur lui zébrer le ventre, une contraction, sans aucun doute… Chakotay ne vit pas ce qui arriva, mais, après avoir achevé son ennemi, il la vit à terre, enserrant son ventre, les traits déformés par la douleur. Soudain très inquiet, il se précipita vers elle, mettant à terre deux Kazons qui se trouvaient sur son chemin, et l’atteignit. Elle lui dit, le souffle court : « Je…je crois que…les jumelles… » Il comprit en une fraction de secondes, la prit dans ses bras et, s’esquivant par la porte de la ready room, parvint, en utilisant des chemins détournés, à arriver jusqu’à l’infirmerie où il eut le plaisir de voir que Kes s’était occupée toute seule des envahisseurs. La jeune Ocampa tenait encore l’outil dont elle s’était servie pour cela, sous le regard amusé du docteur qui redevint sérieux lorsqu’il vit Chakotay, portant son précieux fardeau, faire irruption et se diriger vers lui en disant le plus bas qu’il pouvait : « Vite ! Elle a reçu un coup, et je crois qu’elle est en train de perdre les jumelles ! » Il sentait que son bras droit était humide, elle perdait probablement du sang. Le docteur lui indiqua la pièce qui servait de salle d’opération, et il y déposa le capitaine avant de repartir pour aider les autres à combattre… Janeway agrippa le bras du docteur, qui lui dit : « Quelle idée d’aller vous battre, dans votre état ! Où vous a-t-il frappée ? » Elle indiqua un point, juste sous son diaphragme, et le docteur examina immédiatement la zone au scanner avant de dire : « Vous avez eu de la chance dans votre malheur, il a frappé juste entre les deux jumelles, sur le placenta. Je vais d’abord arrêter les contractions, puis je ferai un examen plus poussé… » Il fit un signe à Kes, et lui demanda de préparer plusieurs doses de médicament afin d’arrêter les contractions utérines. L’infirmière courut préparer cela, pendant que Janeway, le corps en déroute, se demandait si elle allait perdre à la fois ses enfants et son vaisseau. Le cocktail de médicaments injecté par le docteur la calma, et, alors que les contractions cessaient, elle sombra dans le sommeil… Chakotay, lui, avait réussi à atteindre de nouveau la passerelle en abattant sur son passage plusieurs Kazons et, gagné par la fièvre du combat augmentée par l’inquiétude, parvint tout de même à jauger la situation sainement. Tuvok avait partiellement repris le contrôle de la passerelle, et, lorsqu’il vint à sa hauteur, lui dit : « La salle des machines est libre, monsieur, mais nous ne sommes pas encore tout à fait hors de danger… » Chakotay se doutait bien que les instincts Klingons de B’Elanna avaient probablement contribué à cela, puis il dit : « Le capitaine est blessée, elle est à l’infirmerie… » Tous deux retournèrent au combat et, après quelques dizaines de minutes, la passerelle fut jonchée de corps de Kazons, plus ou moins en bon état. Tuvok appela alors les escouades de sécurité, qui lui firent leur rapport. Il restait encore des Kazons, mais la situation était sous contrôle à présent. Torres, elle, avait déjà commencé les réparations de la nacelle endommagée. Chakotay, la tête froide à présent, donna ses ordres et appela l’infirmerie : « Docteur, comment se porte le capitaine ? » La voix de l’hologramme lui répondit : « Très bien, vous l’avez amenée à temps. Elle se repose à présent… » Il resta impassible, mais eut un soupir de soulagement intérieur. Il demanda : « Comment est la situation médicale ? » L’hologramme reprit : « Je ne sais pas encore exactement, j’ai envoyé Kes voir si elle pouvait dénombrer les blessés et les pertes… » Chakotay se tourna et dit à Tom Paris, qui avait l’uniforme déchiré : « Pourriez-vous aller apporter de l’aide à l’infirmerie, lieutenant ? » En effet, il avait l’avantage d’avoir plus que des bases en soins médicaux, ce qui s’avérait être très utile dans ce cas. Le jeune homme acquiesça et se dirigea vers le turbolift d’une démarche quelque peu chancelante. Chakotay, alors, supervisa le retour à la normale du vaisseau et ordonna que l’on se débarrassât des Kazons morts. Ceux qui étaient seulement assommés seraient gardés dans les cellules du vaisseau pour éventuellement servir de monnaie d’échange. Ce n’était peut-être pas très Starfleet comme façon de faire, mais, en étant perdus dans un Quadrant si loin de chez soi, il fallait bien parfois contourner les règlements. De toute façon, ce serait lui qui assurerait l’intérim le temps que Janeway recouvre la santé… Recouvrant le contrôle sur les phaser banks, la première chose qu’il fit fut de faire abattre les vaisseaux qui les entouraient et qui, par chance, ne se méfiaient pas, croyant le Voyager hors de combat et envahi. Il fallut cependant encore plusieurs heures pour que le vaisseau soit entièrement débarrassé des Kazons, et le quart de nuit était largement entamé lorsque Tuvok lui dit : « Le vaisseau est sécurisé, monsieur… » Cette annonce lui procura l’effet d’une grande lassitude, lui rappelant qu’il ne tenait debout que grâce à son adrénaline. Tuvok le vit et lui dit : « Allez vous reposer, monsieur, je vais prendre le quart… » Sachant que les Vulcains avaient une plus grande résistance physique que lui, simple humain, Chakotay lui laissa la passerelle et se dirigea vers l’infirmerie. Après tout, c’était bien normal qu’il prenne des nouvelles de son supérieur…non, c’était l’excuse la plus bidon qu’il ait trouvé, il s’inquiétait pour elle et pour les jumelles. Cela craignant de le mener sur un chemin de pensée plus que glissant, il accéléra le pas et franchit la porte de l’infirmerie quelques minutes plus tard. Il y avait là plusieurs dizaines de blessés, plus ou moins gravement atteints, et le commander s’attarda un moment parmi les plus valides avant d’aller voir le docteur et de lui demander : « Rapport ? » L’hologramme leva le regard sur lui et lui dit : « Quatre morts, quarante-cinq blessés dont vingt déjà renvoyés chez eux…vous aurez mon rapport complet tout à l’heure, dès que j’aurai le temps… » Son regard glissa vers la petite salle où reposait le capitaine, et il dit : « Vous pouvez aller à son chevet si vous voulez, elle se repose encore mais elle va bien, vous l’avez amenée à temps… » Pas un mot de trop. Chakotay lui en sut gré, et se dirigea vers la petite pièce où dormait le capitaine, allongée sur le biobed sur lequel il l’avait déposée. Il resta un instant à la regarder, puis son regard glissa sur le léger renflement de son ventre qui contenait la vie, la continuation d’une lignée, de sa lignée. D’avoir failli les perdre toutes les trois lui avait fait regarder en face le fait qu’il désirait prendre part à l’éducation des jumelles, les voir grandir, évoluer. Lorsque Seska lui avait annoncé qu’elle portait son enfant, fabriqué avec un peu de son ADN, il avait mal réagi, mais les circonstances n’étaient pas les mêmes, et ce n’était pas seulement la culpabilité qui le faisait arriver à ces conclusions. Après avoir erré pendant des années, il avait enfin trouvé son havre de paix auprès de Janeway, qui lui avait apporté énormément. Il l’admirait beaucoup, non seulement parce qu’elle était une femme belle et intelligente mais aussi parce qu’elle possédait un charisme inné pour le commandement. Quant au reste, ce qui avait motivé ce qui s’était passé sur la planète, il préférait ne pas y réfléchir, en tout cas pas pour l’instant, il serait toujours temps de le faire après la naissance des jumelles et l’hypothétique retour sur Terre… Il resta un moment auprès de Janeway, mit sa main sur la sienne, puis sortit pour gagner ses quartiers. La fatigue s’abattait sur lui, mais, même après avoir pris une douche et s’être restauré, il ne put dormir. Il s’assit sur son lit et soupira avant de boire un grand verre d’eau. Etait-ce sa quarantaine bien avancée qui lui faisait cet effet, ou seulement la perspective d’avoir deux enfants dans quelques mois ? Il se rappela alors qu’il voulait demander au docteur si les jumelles portaient son gène alien, même si cela n’aurait aucune incidence sur leur santé. Malgré la décision qu’il avait prise et le flou qu’elle apportait, il se sentait tout de même serein, comme il ne l’avait pas été depuis longtemps. En désespoir de cause, il décida de dicter son journal pour se libérer l’esprit et pouvoir enfin dormir… Journal personnel du commander Chakotay Il m’est difficile de définir ce que je ressens vraiment, mais j’ai eu la peur de ma vie en voyant Kathryn à terre et la fragile vie des petites jumelles en danger. J’ai eu une flambée de haine envers Seska, envers les Kazons, envers le monde entier presque, comme cela ne m’était pas arrivé depuis bien longtemps. S’ils les avaient tuées, je n’aurais eu de cesse de tous les exterminer. Je ne pensais pas ressentir cela de nouveau, cette haine inconditionnelle, cette fièvre du combat qui me laisse bien souvent amer ensuite. J’espère que jamais mes filles ne verront cela, que jamais elles ne ressentiront cela. Je me déteste quand je suis dans cet état, même si, parmi mon peuple, c’était la force du guerrier que d’agir ainsi. Pourtant, comme les guerriers de mon peuple, je vais prendre sous ma protection la femme qui porte mes enfants, l’épauler, l’aider lorsqu’elle aura besoin de moi, être un père pour mes deux filles. N’est-ce pas cela, finalement, que je désirais au fond de moi ? Je l’ignore encore, il me faudra un peu de temps pour m’y faire et appréhender chaque aspect du problème…A suivre
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| | | Chibi Capitaine de flotte
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| Sujet: Quarantaine et conséquences chapitre 04 [fanfic Voyager, un peu alternatif, en cours] Dim 26 Juin 2011, 19:16 | |
| Chapitre 4Janeway se réveilla quelques heures plus tard, et son premier réflexe fut de mettre immédiatement les mains sur son ventre. Kes, qui la veillait, s’aperçut de son geste et lui dit : « Il n’y a pas de crainte à avoir, capitaine, elles sont là et elles vont bien… » Elle sourit et lui tendit un verre d’eau, que le capitaine but avidement. Un mal de crâne tenace lui enserrait les tempes, mais elle était vivante, ainsi que ses filles. Le docteur franchit alors la porte et lui dit : « Comment vous sentez-vous, capitaine ? Vous nous avez fait une belle peur… » Elle sourit à demi et dit : « A part quelques courbatures et un mal de crâne, je me sens plutôt bien… » Il passa la sonde du tricorder médical sur elle et dit : « Vos filles vont bien, elles n’ont aucune séquelle de votre petite séance de gymkhana, que je ne saurais trop vous recommander d’éviter à présent… » Il referma son tricorder et dit : « Il faudra vous reposer pendant quelques jours, mais vous pourrez sortir demain, vous serez assez forte pour vous lever… » Elle sombra à nouveau dans le sommeil, dormit quelques heures. Le docteur, la jugeant assez forte, l’autorisa à regagner ses quartiers et la releva de ses fonctions pour quarante-huit heures. Avant qu’elle ne puisse poser le pied par terre, Chakotay, appelé par le médecin, entra. L’hologramme le regarda et dit : « Commander, je vous la confie, ramenez-la chez elle et assurez-vous qu’elle se repose bien. Je ne veux pas la voir sur la passerelle, ou ailleurs… » Le commander, avec une patience qu’elle ne lui connaissait pas, l’aida à se lever et dit au docteur : « Ne vous inquiétez pas, j’ai d’ors et déjà donné mes ordres et tout se passera bien… » Il saisit le capitaine dans ses bras, et, faisant fi de ses protestations, prit le chemin de ses quartiers. Elle résista et dit : « Je suis capable de marcher seule, vous n’avez pas besoin de me porter, je vais bien maintenant… » Il abaissa son regard sombre indéchiffrable sur elle, mais ne répondit rien. Ils croisèrent Tuvok, qui leva un sourcil à cette vision de son capitaine dans les bras de son second mais ne dit rien. Elle lui sourit et dit : « Monsieur Tuvok, je compte sur vous pour épauler le commander dans l’exercice de mes fonctions. Tout se passera bien, et, en cas de problème, je ne serai pas loin… » Le Vulcain reprit son impassibilité coutumière et répondit : « Veillez bien sur votre santé, capitaine, je vous souhaite de vous remettre rapidement… » Elle inclina seulement la tête, et Chakotay reprit sa route vers ses quartiers. Quand ils y entrèrent, il la déposa aussi précautionneusement que si elle était un vase Ming sur son lit, la cala avec des oreillers et alla lui chercher une tisane au réplicateur. Elle dit alors : « Oh… » Il se retourna, et vit qu’elle avait mis sa main sur son ventre, et qu’un large sourire ensoleillait ses traits. Elle leva les yeux sur lui et dit : « Elles bougent… » Elle tendit la main vers lui et dit : « Voulez-vous les sentir ? » Il lui tendit la tasse, et s’assit près d’elle avant de mettre précautionneusement sa grande main sur son ventre. Un petit remous lui répondit, et il resta muet, ému. Leurs regards se croisèrent, et elle dit : « Laquelle est-ce, à votre avis ? » Il fronça les sourcils, et dit : « Quand je pense que vous les avez mises en danger… » Le regard bleu de Janeway flamboya, et elle lui dit : « Justement, je ne pouvais laisser des étrangers conquérir mon vaisseau, mon équipage, mais c’est ma faute si je n’ai pas réussi à esquiver… » Elle soupira et dit : « Je vais devoir revoir où se trouvent mes priorités, à présent. Jusque-là, je me devais à mon équipage et à mon vaisseau, c’était déjà difficile, en y ajoutant les jumelles ce sera proche de l’impossible… » Mais ce n’était pas dans ses habitudes de se laisser abattre, et elle acheva avec un sourire : « Mais l’impossible ne m’a jamais fait peur… » Soulagé, il retrouvait celle qu’il connaissait, à laquelle rien ne faisait peur, ou presque. Elle avait une force de caractère peu commune, et c’était cela qu’il admirait chez elle, parmi d’autres choses dont la liste était bien trop longue à dresser. L’une des petites jumelles fit encore un saut dans son univers doux et chaud, provoquant un sourire de sa mère qui sirotait sa tisane. Chakotay dit alors : « Il vous faut vous reposer, je vous laisse. Appelez-moi s’il vous faut quelque chose… » Il sortit, craignant de se laisser aller à son émotion s’il restait. Cette vision de Janeway, la main sur son ventre, le sourire aux lèvres l’émouvait beaucoup plus qu’il ne voulait bien le dire mais, peu désireux de penser à cela davantage, il prit le chemin de la passerelle où il convoqua les officiers supérieurs pour une réunion immédiate. L’état du vaisseau n’était pas reluisant, la nacelle droite endommagée était encore en cours de réparation et il faudrait encore une bonne dizaine d’heures pour qu’elle soit opérationnelle à nouveau. Il y avait aussi des dégâts un peu partout, plus ou moins graves, mais Torres avait réussi à préserver le core matière-antimatière. Le reste du vaisseau avait également souffert, mais moins gravement, le plus urgent était de rétablir la propulsion warp pour pouvoir bouger d’ici le plus rapidement possible. Aidé de Tuvok, il changea les rotations d’équipage en tenant compte des blessés et du degré de fatigue, puis gagna la passerelle en sachant qu’à présent tout irait bien car il avait confiance en les capacités de son équipage… Deux jours plus tard, le docteur, avant d’autoriser le capitaine à reprendre ses fonctions, la convoqua pour un examen approfondi. Il lui fit une prise de sang, dosa chacun de ses composants avant de poser sa sonde sur son ventre. Il parut satisfait et dit : « Elles mesurent à présent presque sept centimètres, normal pour une grossesse de quinze semaines. Le placenta avait été abîmé, mais il s’est bien réparé et elles n’en ont pas souffert. Elles ne présentent aucun problème pour l’instant, même si elles sont un peu plus petites, ce qui est commun pour une grossesse gémellaire, et leur lanugo est complètement constitué… » En effet, le duvet qui recouvrait à présent la peau des deux petites filles leur donnait un air animal, mais le docteur ajouta : « Elles vont le perdre dans quelques semaines, et elles auront l’air plus normal… » Elle lui sourit, se leva précautionneusement, brancha son système holographique en disant : « Je me vois mince alors que je ressemble déjà à une baleine… » L’hologramme sourit et dit : « Allons, capitaine, pas vous… » Elle sourit en retour, se leva et gagna la passerelle, où elle eut droit à plusieurs sourires de la part de son équipage. Chakotay se leva et lui dit : « Je suppose que vous avez vu le docteur ? » Elle sourit, ne releva pas l’évidence et demanda : « Rapport ? » En quelques grandes lignes, il la mit au courant et acheva : « Torres a dit qu’elle pourrait faire repartir la nacelle tout à l’heure… » Elle respira discrètement, car elle n’était pas fâchée de quitter cet endroit trop exposé à son goût. Sans propulsion supraluminique, le Voyager était aussi fragile qu’un bibelot de porcelaine sur une étagère branlante et ne pourrait échapper à une éventuelle attaque. Torres réfléchissait déjà à un moyen de renforcer les boucliers afin qu’une invasion ne pût plus arriver. Pendant les deux jours où elle s’était reposée dans ses quartiers, elle avait tout de même pris connaissance, comme à son habitude, des rapports des différentes sections du vaisseau, tout en restant soigneusement allongée. Aujourd’hui, elle devrait présider à la cérémonie d’adieu des quatre membres d’équipage qui étaient décédés pendant l’attaque. C’était l’aspect de son métier de capitaine qu’elle haïssait le plus, quand il fallait prononcer les éloges funèbres, écrire ces mots stéréotypés pour prévenir les familles. Que leur dirait-elle lorsqu’elle retournerait sur Terre ? Elle portait la responsabilité de leur mort en tant que capitaine, et c’était très lourd à supporter… Ses officiers, ressentant peut-être les sentiments qui l’agitaient, se taisaient et elle goûta le silence familier, posant son regard bleu sur l’écran qui reflétait l’espace profond… Journal personnel du capitaine
Cet après-midi, j’ai présidé à la cérémonie funèbre de Biggs, Albert, T’Lera et Azam, décédés et tombés au champ d’honneur en défendant le Voyager. J’ai consigné cela dans le journal de bord, et j’espère qu’ils seront décorés à titre posthume lorsque nous retournerons sur Terre, leur sacrifice le mérite car nous leur devons la vie. Ce ne sont pas nos premiers morts, mais c’est la première fois que je ressens ainsi cette fragilité de la vie avec une acuité supplémentaire. Est-ce mon état qui m’apporte cette sensibilité ? Je me sens comme une mère qui a perdu quatre de ses enfants, et il a fallu que je devienne moi-même bientôt mère pour me rendre compte que je considère les membres de mon équipage comme mes enfants. J’en prends seulement conscience maintenant que je vais donner naissance à mes propres enfants, mieux vaut tard que jamais, comme dit l’adage… Chakotay m’a été d’une grande aide, et je mesure à quel point il est fait pour le commandement. L’équipage est uni derrière lui comme il l’est derrière moi, c’est très important. Pourtant, il ne me dit rien, et je ne sais jamais ce qu’il pense, même si, dans l’ensemble, il semble accepter la situation plutôt bien…Même si elle savait qu’elle allait être mère, que ses deux jumelles, bientôt, seraient près d’elle, elle pensait, avec sa logique de scientifique, qu’elle était loin d’appréhender tout ce que cela signifiait. Serait-elle forcée, un jour, de faire passer son état de mère avant son état de capitaine pour la sauvegarde de ses enfants ? Le dilemme était sans aucun doute très difficile à assumer, mais elle l’avait choisi librement en acceptant la venue au monde des jumelles. A suivre
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| | | Dax Administratrice
Nombre de messages : 5441 Age : 58 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: [VOY, un peu alternatif] Quarantaine et conséquences Dim 26 Juin 2011, 19:55 | |
| Cool... _________________ « Un plus un n'a jamais donné deux » Lucy Luc Besson
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| | | Chibi Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1713 Age : 48 Date d'inscription : 25/04/2011
| Sujet: Quarantaine et conséquences chapitre 05 [fanfic Voyager, un peu alternatif, en cours] Dim 24 Juil 2011, 18:03 | |
| Chapitre 5On approchait doucement du mois de décembre et, un matin, elle vit entrer Tom Paris dans sa ready room, visiblement ravi et satisfait mais aussi quelque peu nerveux. Surprise, elle posa le padd qu’elle lisait et lui demanda : « Que me vaut l’honneur de votre visite, lieutenant ? » Il s’assit en face d’elle. « Vous savez que ce sera bientôt Noël. Cette année, Harry et moi avons créé un programme qui rappellera les Noëls terriens, et nous aimerions que vous soyez présente à la soirée que nous organiserons dans ce programme… » Elle sourit à peine et répondit : « Bien sûr, j’y serai. Très bonne initiative, lieutenant… » Le sourire de Paris s’agrandit, et il sortit de la ready room. Janeway se leva, et se mit devant le hublot. Elle posa la main sur son ventre et resta là, à regarder les lueurs colorées de l’espace, devant elle. L’initiative de Paris et Kim prouvait que, malgré l’incertitude de sa situation, son équipage cherchait avant tout à garder le moral, et elle trouvait cela très bien. Plus il resterait uni, plus il pourrait faire face à n’importe quel problème qui pourrait survenir, et Dieu savait si les possibilités étaient infinies dans ce Quadrant inconnu. Sentant ses chevilles s’engourdir, elle se rassit. Les jumelles commençaient vraiment à prendre beaucoup de place. Où le docteur trouvait-il donc qu’elles étaient petites ? Elle n’était qu’à dix-huit semaines de grossesse, presque cinq mois et il fallait déjà qu’elle fasse attention lorsqu’elle se couchait ou se levait pour éviter d’écraser son diaphragme. Le poids des jumelles pesait déjà sur chacun de ses pas, mais elle faisait en sorte que cela ne se voie pas… Elle examina les informations envoyées par le docteur : 22 cm, 250 g. Les jumelles étaient normales, mais minuscules. C’était à prévoir, mais elle pensait vraiment que tout irait bien… Chakotay, lui, écoutait les explications techniques de Torres. L’ingénieur-chef avait décidé de mettre en application son nouveau système de sécurité pour le warp core, et avait profité des réparations de la nacelle détruite le mois précédent pour l’installer. Sous des dehors qui faisaient parfois peur, Torres avait un remarquable cerveau et des aptitudes hors du commun, mais qui ne supportait pas les contraintes de l’Academy, ce qui l’avait conduite à la quitter autrefois. Pourtant, elle régnait sans accrocs sur la salle des machines. Il fallait dire que, vu ce qui était arrivé, le Voyager n’était pas un vaisseau normal, et cela semblait convenir très bien à la demi-klingonne. Elle qui avait quelques problèmes avec l’autorité semblait supporter celle du capitaine, tant que celle-ci n’en faisait pas usage trop souvent. L’engineering n’était pas son domaine favori, et il tentait, comme il se doit pour tout officier supérieur, de rester attentif aux explications alambiquées de Torres. Pourtant, son esprit avait tendance à s’égarer, à penser au capitaine et à ses filles. Il se fustigea mentalement et parvint à retrouver un semblant de concentration. Pour rien au monde, il n’aurait avoué à Janeway qu’il avait interrogé le docteur sur les jumelles, le jour où elle était arrivée à l’improviste à l’infirmerie. Depuis, sans en avoir l’air, il s’était quelque peu documenté et surveillait les réactions du capitaine. Il préférait agir ainsi, même si cela signifiait mettre sa fierté dans sa poche. Il savait aussi qu’il aurait dû lui dire ouvertement, mais il n’en avait pas encore le courage, l’idée devait faire son chemin dans son esprit… Il hocha la tête, confirma à Torres que son idée était excellente, la félicita pour son travail et sortit de la salle des machines avec l’idée de se rendre à la ready room du capitaine. Quand il sonna, sa voix lui répondit. Il entra, et la trouva assise derrière son bureau, occupée comme à son habitude à orchestrer la bonne marche du vaisseau. Elle tenait un PADD à la main, et une pile d’autres l’attendait, posée sur le coin droit de son bureau. Lorsqu’elle le vit, elle éteignit d’un geste machinal celui qu’elle tenait avant de lui dire : « Quel bon vent vous amène, commander ? » Il s’assit en face d’elle et dit : « Je venais prendre des nouvelles de votre santé… » Elle débrancha son système holographique, et il put voir que les jumelles, à présent, tenaient une place plus que visible. Elle posa sa main sur son ventre et dit : « Comme vous pouvez le voir, elles sont toujours là, remuent avec un tonus certain et se portent très bien, tout comme moi… » Elle préféra lui passer sous silence ses problèmes veineux qui commençaient, les sautes d’humeur, qu’elle parvenait à peu près à juguler, et sa poitrine sensible. Après tout, il ne pourrait rien y faire, alors autant ne rien lui dire pour l’instant, de toute façon il l’apprendrait sans doute par le docteur, qu’il interrogeait régulièrement. Le regard sombre de son second détailla chaque pouce de son corps, que pourtant il avait vu déjà dans ses moindres détails et sans la moindre couverture, et Janeway sentit un frisson lui parcourir l’épine dorsale. Il y avait autant d’électricité entre eux qu’avant, et il fallait bien appeler cela par son nom à présent… Chakotay dit alors : « Je m’en veux de vous avoir mise dans cette situation… » Kathryn haussa les épaules. « Je m’y suis mise plus ou moins seule en voulant mener cette grossesse à terme, j’avais la solution de l’interrompre… » Elle décida d’être franche avec lui, elle lui devait bien cela : « J’ai déjà trente-six ans, j’ignore si nous allons réussir à rentrer chez nous et c’est probablement la dernière chance qui m’est donnée d’être mère avant d’avoir atteint la limite. Pour être franche, je n’aurais pas rêvé meilleur père que vous, et j’espère que les…nos filles auront votre sens de l’honneur et votre probité… » C’était la première fois qu’elle faisait allusion aux jumelles en disant ‘nos filles’, elle lui accordait donc sans conteste la place qui lui revenait. C’était à lui de prendre cette place, de rester auprès d’elle pour élever les deux créatures issues de ce moment de tendresse qu’ils avaient partagé. Elle avait besoin de lui, il ne pouvait pas être lâche à ce point et la laisser se débrouiller seule avec deux petites filles. Il sourit légèrement et dit : « Irez-vous à la soirée organisée par Paris et Kim ? » Elle hocha la tête : « Oui, j’ai accepté d’y aller. Ce n’est pas que j’en aie une énorme envie, mais je dois le faire pour l’équipage… » En capitaine expérimenté et avisé, elle savait qu'il fallait parfois savoir ranger son orgueil et ses motivations personnelles dans sa poche pour le bien-être de son équipage. Et ledit équipage avait furieusement besoin d'un dérivatif, ces temps-ci, avec l'épée de Damoclès qui lui pendait au dessus de la tête. Heureusement, elle avait la chance, contrairement à d'autres capitaines, d'avoir un autre capitaine comme premier officier, ce qui la déchargeait d'un poids certain. Elle remarqua alors les ombres sous les yeux de son second. Elle savait qu'il avait pris sur lui une partie des tâches qu'elle accomplissait ordinairement, mais elle refusait que cela soit au détriment de sa santé. Elle était encore capable de commander, que diable, même enceinte de bientôt six mois ! Elle lui dit après un temps de silence: « Vous n'avez pas besoin de travailler autant, je peux encore assurer mon commandement... » Le regard sombre de Chakotay rencontra le sien, et il dit, se sentant presque offensé: « C'est mon devoir, et il va falloir que vous vous y habituiez. En effet, quand les jumelles seront là, il va falloir repenser nos emplois du temps, et le vôtre en priorité, elles auront besoin de leur maman... » «Et de leur père, croyez-vous qu'elles n'en auront pas besoin ? Si vous ne me laissez pas vous décharger un peu, vous ne tiendrez pas jusque-là, et je serai obligée de leur dire, lorsqu'elles seront plus grandes, que vous êtes tombé au champ d'honneur en faisant mon travail... », riposta-t-elle. Et, comme pour lui donner raison, l’une des jumelles donna un coup de pied. Le regard bleu de Janeway, orageux l’instant d’avant, redevint clair comme le ciel d’été. Elle posa la main sur son ventre et leva une main pour couper court à la discussion. « Nous en reparlerons plus tard, pour l’instant on m’attend au département d’astrophysique… » Branchant rapidement son dispositif, elle sortit d’un pas ferme, le laissant là, rêveur… « Sommes-nous encore des enfants, à nous battre ainsi ? Grandissons ! », se disait Janeway qui marchait d’un pas rapide vers le laboratoire d’astrophysique. S’ils se disputaient déjà pour la répartition des tâches, qu’allait-ce être après la naissance des jumelles ? Cette petite explication, pourtant, n’eut pas d’effet sur son humeur plus avant, et elle put alors écouter attentivement les explications du lieutenant Owens, le responsable scientifique du laboratoire. Pourtant, en le regardant expliquer fièrement les résultats de ses recherches, elle se dit que parfois elle aurait bien voulu rester un simple scientifique. Ah, l’époque bénie du Al Batani ! Elle n’avait alors sous sa responsabilité que des éprouvettes, et elles seules pâtissaient de ses décisions litigieuses… Dans la soirée, alors qu’elle se trouvait encore dans sa ready room, on sonna et Chakotay, un peu plus calme, entra et vint s’asseoir à sa place habituelle, en face d’elle. Il posa un padd sur le bureau et dit : « Le lieutenant Owens me charge de vous remettre ceci en main propre… » C’était les plans des nouvelles améliorations qu’il comptait apporter au laboratoire afin qu’il fonctionne mieux, il lui en avait parlé l’après-midi même. Elle hocha la tête. « Merci de l’avoir apporté… » Il prit un autre padd qui était rangé dans sa poche et dit : « Je voudrais aussi que vous jetiez un regard là-dessus… » Intriguée, elle prit le padd et vit avec stupéfaction qu’il s’agissait d’une liste de prénoms de filles. Un peu gêné, il ajouta : « Nous devrions commencer à y réfléchir… » Elle ne sut que répondre, et dit seulement : « Merci beaucoup… » Il eut un léger sourire, puis sortit sans dire un mot de plus. Janeway ne dit rien, mais soupira : le jour où elle comprendrait son second, le Voyager serait de retour dans le Quadrant Alpha et les jumelles entrées à l’Academy ! Journal personnel du capitaine C’est un miracle, mais voilà cinq mois que les jumelles sont là, et elles y sont toujours. Cependant, le docteur s’inquiète de leur petite taille, même s’il m’a dit que c’était normal en cas de gémellité. A part ça, elles se portent bien, et moi aussi, plus ou moins. Elles sont petites, mais leur poids pèse déjà sur mes chevilles lorsque je reste debout et que je marche. Il n’y a malheureusement pas que là que pèse leur poids, également sur ma vessie, et cela commence à devenir un peu désagréable de devoir courir aux toilettes toutes les heures… Chakotay, pour l’instant, ne s’inquiète pas encore, mais il cherche déjà un prénom pour les jumelles, ce qui m’a beaucoup touchée. Il n’en fait pas état, avec sa discrétion coutumière, mais je crois qu’il commence à s’habituer à l’idée de sa paternité…A suivre...
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| | | Dax Administratrice
Nombre de messages : 5441 Age : 58 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: [VOY, un peu alternatif] Quarantaine et conséquences Dim 24 Juil 2011, 20:36 | |
| Excellent,
J'avais pas trop embarqué dans les premiers chapitres, mais celui ci est excellent, je vais continuer pour les prochains chapitres et lire les premiers après.
Beau travail :_01content: _________________ « Un plus un n'a jamais donné deux » Lucy Luc Besson
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| | | Schmullus Commodore
Nombre de messages : 3896 Age : 46 Date d'inscription : 15/07/2011
| Sujet: Re: [VOY, un peu alternatif] Quarantaine et conséquences Dim 24 Juil 2011, 22:47 | |
| Kathryn enceinte ? Cela doit être aussi magnifique à voir que la façon dont cette histoire est écrite. Merci Chibi de me donner des petits moments de bonheur ou je voyage de nouveau en compagnie des membres du Voyager. |
| | | Chibi Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1713 Age : 48 Date d'inscription : 25/04/2011
| Sujet: Re: [VOY, un peu alternatif] Quarantaine et conséquences Lun 25 Juil 2011, 16:12 | |
| @Dax: contente de voir que j'ai réussi à avoir ton intérêt, merci pour ton gentil commentaire. Merci aussi de me suivre sur mes écrits...
@Schmullus: J'essaie de faire de mon mieux pour plaire à mes lecteurs, que ça soit pour des fics au long cours (celle ci a déjà 70 pages) ou dans des textes plus court (tu en trouveras quelques uns ici). Le plus important à mes yeux est de respecter le plus possible les personnages et l'univers dont ils sont issus, même quand c'est un peu alternatif... Merci pour ton commentaire et tes compliments, c'est très gentil de ta part ! |
| | | Chibi Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1713 Age : 48 Date d'inscription : 25/04/2011
| Sujet: Quarantaine et conséquences chapitre 06 [fanfic Voyager, un peu alternatif, en cours] Lun 15 Aoû 2011, 22:00 | |
| Chapitre 6Encore deux semaines, et le vingt quatre décembre arriva. Le vaisseau parut animé d’une fièvre qui rappela à Janeway ses Noëls en famille – enfin, ceux où son père pouvait être présent. Sa sœur Phoebe et elle attendaient impatiemment le matin de Noël pour courir au sapin et ouvrir leurs cadeaux. Assise dans sa ready room, elle repensa à sa famille, et la nostalgie la prit. Tous les gens qu’elle aimait étaient à soixante dix mille années lumière d’elle, et elle songea à sa mère, à sa sœur et surtout à Mark, son fiancé. Ils devaient eux aussi se disposer à fêter Noël, en pensant que son équipage et elle avaient été perdus corps et bien. Si seulement elle avait pu signaler à Starfleet sa situation ! Elle se secoua, et se dit qu'avec des si elle aurait pu soulever le poids du Voyager à elle seule. Il fallait gérer chaque chose au jour le jour, et, après, le reste n'était que futilité. Elle ne pouvait se permettre ce genre de pensées alors qu'elle avait la vie de son équipage entre les mains, hors de question ! Sa petite personne comptait assez peu dans l'histoire, en définitive... Elle passa la porte qui menait à la passerelle, et soupira légèrement d'aise en entendant le ronronnement familier des consoles. Chakotay, qui était assis à sa place, la regarda et hocha juste la tête. Elle le connaissait assez pour savoir que cela voulait dire : « Tout va bien, rien à signaler ». Comme c’était agréable de pouvoir parfois se reposer sur lui, de déposer une partie de son fardeau pour reprendre des forces. Elle lui fit un signe de la tête, puis sortit pour se rendre aux laboratoires scientifiques afin d'y faire son inspection hebdomadaire. S'il sentait qu'elle s'intéressait à lui, son équipage travaillerait d'autant mieux et, au vu de sa formation, visiter les laboratoires n'était jamais une corvée, loin de là. Elle se leva, attendit de stabiliser son centre de gravité et marcha tranquillement vers le pont qui contenait tous les laboratoires. Les couloirs, aussi courts qu'ils fussent, lui paraissaient à présent bien longs dès lors qu'elle devait se rendre à l'autre bout du vaisseau. La visite se passa très bien, et il était près de midi quand elle en eut terminé. Se rendant à la passerelle, elle croisa Chakotay qui se dirigeait vers le mess. Il ne parut pas surpris de la voir, mais lui dit: « Ne me dites pas vous allez encore manger un sandwich ? » Elle lui répondit: « Si, malheureusement. Si je veux être tranquille ce soir, je dois travailler davantage... » Il lui posa la main sur le bras et lui dit: « Pas question, je vous emmène déjeuner au mess... » Ce n'était pas que l'idée lui déplût, mais elle voulait surtout éviter d'attirer l'attention sur elle et Chakotay. Pourtant, son regard sombre ne lui laissait pas le choix, il était inquiet pour elle. Oh, elle savait bien qu'elle aurait dû se nourrir mieux et renoncer à ses sandwichs du midi pris sur le pouce, mais, là, elle n'avait vraiment pas le temps. Elle soupira et céda: « D'accord, je vous suis... » Alors qu'ils se dirigeaient vers le royaume sur lequel régnait Neelix sans partage, il lui relata ce qu'il avait fait de sa matinée, les vérifications en salle des machines et les contrôles de routine effectués avec Tuvok. Le Vulcain imposait régulièrement à ses équipes de sécurité des simulations, et Chakotay avait pu se rendre compte qu'elles étaient redoutablement efficaces. Les Kazons n'avaient qu'à bien se tenir. Neelix, les voyant arriver, fut plus que ravi et tint immédiatement à leur faire goûter une de ses nouvelles spécialités. En essayant de ne pas froisser l'orgueil du Talaxian, elle refusa poliment, arguant qu'elle n'avait pas très faim, et lui demanda une simple salade. Chakotay, malheureusement, dut goûter l'espèce de bouillie informe que lui servit Neelix, et, à la tête qu'il fit, elle se dit qu'il devrait probablement faire un passage à l'infirmerie dans l'après-midi. Il se déclara ravi et dit à Neelix qu'il devrait rajouter plus de sel. Son teint hâlé avait pâli, et il eut ensuite du mal à manger son repas. Pourtant, il fit les frais de la conversation, et elle lui en sut gré car, autour d’eux, l'équipage les regardait, intrigué... Quand ils sortirent, il lui dit: « Je n'ai jamais rien mangé d'aussi mauvais, je vous jure ! On devrait l'empêcher de sévir, ma parole ! » Amusée, elle lui sourit et dit, une lueur de moquerie dans ses yeux bleus: « Allons, allons, que ferions-nous sans lui ? C’est un pilier important pour le moral de l’équipage… » Elle avait une furieuse envie de rire, mais elle resta de marbre et lui dit: « Bien, je dois aller continuer mon travail, nous nous verrons ce soir... » Elle rentra dans sa ready room et, là, éclata franchement de rire. La tête qu'avait fait Chakotay en mangeant la... chose que lui avait servie Neelix était des plus comiques. Pour une fois, elle l'avait retrouvé tel que sur la planète, presque nature, sans cette distance qu'ils mettaient entre eux dans leur travail respectif. C'était ainsi qu'elle l'appréciait, lorsque, parfois, il se faisait plus humain... Elle travailla jusqu'à la fin de l'après-midi et, alors que le vaisseau pavoisait pour la veille de Noël, rentra chez elle pour se préparer après avoir vérifié une ultime fois que tout allait bien auprès de ses officiers. Elle ne demandait pas mieux que de se plonger un bon moment dans un bain moussant qui délasserait ses jambes et calmerait les jumelles qui, depuis un petit moment, faisaient preuve d'une singulière activité. Plongée jusqu'au cou dans la mousse odorante, elle inspira, expira... et s'endormit, épuisée. Lorsqu'elle se réveilla, il était presque dix-neuf heures et il ne lui restait plus qu'une demi-heure avant de se rendre à la soirée. Elle sortit précautionneusement de la baignoire, essuya vigoureusement sa chevelure auburn et enfila un peignoir afin de choisir sa tenue dans son armoire. Pensant rester absente très peu de temps, elle n'avait pas emporté beaucoup de tenues civiles, et, à ce qu'elle pouvait en voir, aucune ne masquerait efficacement son embonpoint, parfaitement visible à présent, il faudrait donc recourir au dispositif holographique. Elle opta pour une robe noire assez large, la seule qui lui allait encore, qu'elle déposa sur son lit alors qu'elle achevait sa toilette. Elle choisit de nouer sa chevelure en demi-queue, et la retint avec une barrette d'argent que lui avait offerte son père. Un brin de nostalgie la prit, mais elle se secoua, elle n'avait pas le temps pour cela et ce ne serait pas rendre hommage à son amiral de père que de pleurer sur son sort. Pour cacher sa pâleur, un peu de maquillage. Malheureusement, les soucis commencèrent lorsqu'elle tenta de rentrer dans sa robe. Déjà trop alourdie, elle n'arriva pas à fermer la fermeture éclair. Elle n'avait plus qu'une solution: attendre que Chakotay arrive. A cette idée, elle rougit mais se morigéna en se disant qu'après tout elle n'avait plus rien à lui cacher de son corps. Pour compliquer le tout, on sonna. Elle demanda qui c'était et, par chance, ce fut la voix de son second qui répondit. Elle tergiversa un moment, puis se décida à répondre: « Entrez ! » Il franchit la porte, mais ne la vit pas. Rosissant, elle l'appela: « Je suis dans la salle de bains...j'ai un problème... » Il se dirigea vers la salle de bains et la vit alors, retenant sa robe par le haut, tournée de trois-quarts face vers lui. Elle lui dit, essayant désespérément de paraître normale: « Euh... je n'arrive pas à fermer ma robe... » C'était la première fois depuis la conception des jumelles qu'il la voyait ainsi, sans son uniforme, avec cette robe qui révélait sans les dissimuler ses formes épanouies. Sans son strict chignon, elle avait l'air moins sévère qu'à l'habitude, et son regard était plus doux. La grossesse, loin de déformer laideusement son corps, la rendait plus attirante encore, et il inspira une grande bouffée d'air. Il posa doucement sa main chaude et forte sur le bas de son dos, et commença à remonter la fermeture éclair rétive avec une lenteur délibérée. Elle ne se retourna pas, ne dit rien, et il comprit sa gêne en la sentant se raidir à mesure que sa main montait vers son cou. Pourtant, il prit son temps pour remonter la fermeture, jusqu'à ce qu'il la sente frissonner et s'alanguir sous sa main. Quand la fermeture éclair de la robe fut fermée, Chakotay ne put s'empêcher de passer sa main sur toute la longueur de son dos, en s'appliquant surtout sur la nuque et sur le bas du dos, et, surprise, elle s'appuya contre lui, le souffle court. En réponse à cette marque de confiance, il sentit son corps réagir. Ne voulant pas qu'elle s'en rende compte, il lutta contre ses instincts qui se réveillaient mais ne put s'empêcher de l'enlacer tendrement. Cette étreinte douce fit chaud au cœur au capitaine, qui sentait que Chakotay avait encore compris ce dont elle avait besoin. Elle se laissa aller de tout son poids et eut un sourire serein en sentant les mains chaudes de son second masser délicatement son ventre. Chakotay était heureux de la réponse de la jeune femme. Et, comme pour répondre à sa tendresse, les deux jumelles bougèrent. Pris dans ce tourbillon d'émotions, il pencha la tête vers son cou et... « Capitaine, on vous attend… » C'était la voix de Tom Paris, et ils revinrent brusquement à la réalité. La soirée de Noël ! Ils l'avaient complètement oubliée. Elle se sépara de lui, rougissante, prit le sac dans lequel elle avait rangé les cadeaux qu'elle avait prévus, brancha son système holographique et sortit rapidement, suivie de son second qui tentait de retrouver son calme... A suivre...
Dernière édition par Chibi le Sam 27 Aoû 2011, 18:52, édité 1 fois |
| | | Schmullus Commodore
Nombre de messages : 3896 Age : 46 Date d'inscription : 15/07/2011
| Sujet: Re: [VOY, un peu alternatif] Quarantaine et conséquences Mer 17 Aoû 2011, 12:45 | |
| Hi hi hi hi Excellent le coup de la fermeture éclaire marche même sur un vieux maquisard Super à suivre ? Y'a intérêt ! Merci chibi |
| | | Chibi Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1713 Age : 48 Date d'inscription : 25/04/2011
| Sujet: Re: [VOY, un peu alternatif] Quarantaine et conséquences Mer 17 Aoû 2011, 17:42 | |
| - Schmullus a écrit:
- Hi hi hi hi
Excellent le coup de la fermeture éclaire marche même sur un vieux maquisard
Super
à suivre ?
Y'a intérêt !
Merci chibi Sauf qu'elle n'avait pas du tout prévu ce genre de choses, ce n'est pas son genre non plus...mais c'est vrai que, finalement, ça leur a bien plu à tous les deux . C'était pour montrer à quel point 1) c'est encore électrique entre eux 2) elle commence à bien prendre du poids... Oui, à suivre...quand j'aurai le temps de corriger la suite ! |
| | | Chibi Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1713 Age : 48 Date d'inscription : 25/04/2011
| Sujet: Quarantaine et conséquences chapitre 07 [fanfic Voyager, un peu alternatif, en cours] Dim 28 Aoû 2011, 17:12 | |
| Chapitre 7
Elle accéléra le pas et arriva avant lui, espérant avoir retrouvé son allure normale. Quand elle entra dans l'holodeck, elle sourit en voyant la neige qui tombait, la petite maison de rondins à la cheminée fumante et la chorale qui chantait d'une voix angélique 'Douce nuit'. Elle se dirigea vers la maison, et, quand elle ouvrit la porte, ne put réprimer une petite larme d'émotion qui glissa lentement sur sa joue. Un grand sapin illuminé brillait de mille feux, des guirlandes étaient accrochées au plafond, des chaussettes suspendues auprès du feu qui ronflait dans l'âtre. Une crèche était posée près de la cheminée. Cela lui rappela les Noëls de son enfance, dans l'Indiana. Une grande table en bois avec des bancs accueillait déjà les membres de l'équipage arrivés, une trentaine, dont Kim, Torres, Paris et Tuvok. Paris vint à elle et lui dit: « Nous ne vous espérions plus, capitaine... » Elle tendit à Paris le sac et lui dit: « Je suis désolée... » Il alla mettre les cadeaux sous le sapin, et elle s'assit sur le banc, essayant de ne pas attirer l'attention sur elle quand elle l'enjamba difficilement. Chakotay finit par arriver, redevenu normal, mais il n'eut pas un regard pour elle et félicita Paris et Kim pour leur travail remarquable, même si, en arrivant, il lança un regard noir à Paris, qui ne comprit pas pourquoi. Janeway ne manqua pas de le faire aussi, et, quand on servit le repas, elle ne pensait plus au délicieux moment d'intimité qu'elle venait de partager avec son second. Après l'apéritif, où elle ne but que du jus de fruit, vint un chapon farci aux marrons, accompagné de haricots beurre et de petites pommes de terre cuites à la graisse de canard, et, pour finir, un magnifique gâteau. Il y avait beaucoup de circulation, car les membres d'équipage de service allaient et venaient, de sorte qu'il y avait toujours quelqu'un sur la passerelle. Tout l'équipage communiait dans la même ferveur, humains ou pas, et se sentait plus uni que jamais. C'était sa version de l'antique trêve de Noël, où les seigneurs médiévaux humains cessaient de se quereller pour s'unir autour de la naissance de l'enfant Jésus. Elle sentait son équipage uni derrière elle, et sa confiance lui donna chaud au cœur. Pourrait-il la lui garder lorsqu'elle lui présenterait les jumelles ? Il serait temps après d'y penser, pour l'instant elle profita de la soirée... Elle reçut plusieurs cadeaux: une écharpe, une tunique vulcaine, qu'elle ne pourrait malheureusement pas mettre avant un bon moment, un artéfact d'une nature indéterminée, une pièce de tissu et une petite maquette du Voyager montée par Harry Kim... Les jumelles, pourtant, en avaient décidé autrement et elle les sentit remuer sans pitié dans leur abri douillet. Pourtant, elle fit bonne figure, discuta avec tous et apprit à connaître les membres de son équipage qu'elle ne connaissait que peu. A une heure du matin, elle salua toute l'assistance et se dirigea vers ses quartiers, épuisée. Elle se laissa tomber sur son canapé, s'y allongea et chuchota: « Joyeux Noël, les filles, mais arrêtez de bouger deux minutes, je n'en peux plus... » Elle n'en pouvait vraiment plus, ses jambes ne la portaient plus et les jumelles s'agitaient en tout sens. Si elle était déjà dans cet état à vingt semaines, que serait-ce après ? Elle se laissait aller contre les coussins avec un sourire d'aise quand la sonnerie de la porte retentit. Qui pouvait bien venir à cette heure ? D'une voix qu'elle espéra normale, elle demanda: « Qui est-ce ? » La réponse ne tarda pas: « C'est moi, Chakotay. Je suis venu vous apporter votre cadeau. Dormez-vous ? » Elle hésita un moment avant de répondre, mais finit par dire: « Non, pas encore, entrez ... » La porte s'ouvrit, et elle le vit entrer, vêtu de son uniforme. Il tenait deux paquets dans ses mains. Soudainement, il fut inquiet et s'approcha du canapé en demandant: « Cela ne va pas ? » Elle lui sourit pour le rassurer et lui dit: « Non, ce sont juste les jumelles qui s'agitent un peu, et la fatigue de la soirée. Elles sont un peu lourdes maintenant... » Il s'agenouilla auprès du canapé et lui tendit les deux paquets: « Joyeux Noël, Kathryn... » Elle prit les deux paquets, et ouvrit le premier. Il contenait un bracelet en argent, et il dit: « Il appartenait à ma mère, je voudrais qu'il vous revienne. Il symbolise la maternité dans mon peuple, et chaque mère en porte un... » Terriblement émue, elle lui sourit et, pour se donner une contenance, ouvrit le second paquet. Il contenait deux petites grenouillères blanches avec deux bracelets de laine. Cette fois, deux larmes coulèrent le long de ses joues et elle parvint juste à dire: « C'est magnifique, merci... » Elle plongea son regard dans le sien, et le temps s'arrêta pour eux. Ils étaient étrangers à tout, à ce vaisseau qui phagocytait impitoyablement leur vie et leur relation, il n'y avait plus qu'eux. Pourtant, les jumelles se rappelèrent à leur bon souvenir, et, sous l'effet du stress subi ces derniers temps, leur nid douillet se contracta légèrement alors que leur père posait sa main sur elles. Janeway saisit alors le cadeau qu'elle réservait à son second et lui tendit: « A mon tour de vous souhaiter un joyeux Noël... » Il ouvrit le paquet, et y trouva une chemise en tissu fin. Elle dit: « J'espère qu'elle sera à votre taille... » Il sourit et dit: « Merci, Kathryn... » Le silence revint et le capitaine retint difficilement un bâillement de fatigue. Elle eut une petite grimace comique et dit: « J'avais presque oublié qu'il était si tard... » Elle s'assit doucement, mais la tête lui tourna. Sans dire un seul mot, il passa un bras autour de ses épaules, l'autre sous ses genoux et la souleva sans effort apparent. Il ne se souvenait pas qu’elle était si lourde, les jumelles étaient passées par-là. Voulant éviter de se déconsidérer aux yeux de celle qui lui était si chère, il n’en fit pas état et la porta sans mot dire sur son lit. Elle eut un léger frisson, mais ne dit rien de plus, plongeant son regard dans le sien. Il la déposa doucement sur son lit, s’assit près d’elle et dit : « Il vous faut dormir à présent, nous nous verrons tout à l’heure… » Il se pencha pour arranger les coussins afin qu’elle fût mieux, mais leurs regards se rencontrèrent à nouveau et il resta immobile. Sans quitter son regard, elle posa sa main sur la sienne, doucement. Ce simple contact l’électrisa, et son regard sombre s’éclaira légèrement, comme consumé par la force de ses instincts. Il se rapprocha légèrement d’elle, et elle ne recula pas, se sentant en totale confiance là, près de lui. Par un mouvement qu’ils firent tout deux, leurs lèvres se touchèrent, d’abord doucement, puis plus profondément. Elle réalisa ce qui allait arriver s’ils continuaient, et détourna la tête, rose de confusion. Il se recula, mais ne dit rien et prit juste sa main dans la sienne, comme pour dire : « Je suis auprès de vous, maintenant et pour tout le temps qu’il faudra…». Apaisée, oubliant presque les mouvements agités des jumelles, elle finit par s’endormir, un demi-sourire aux lèvres. Il resta là un long moment à la regarder, abandonnée dans le sommeil, mais celui-ci eut raison de lui et il finit par s’endormir lui aussi. Quand il se réveilla, quelques heures plus tard, elle avait bougé et se trouvait appuyée contre son épaule, son bras reposant sur le sien et sa main toujours dans la sienne. Il serait bien resté à la contempler, mais il s’aperçut avec horreur en regardant sa montre qu’il avait plus d’une heure de retard à sa prise de quart. Il bougea avec d’infinies précautions, lui déposa un baiser léger sur le front et fila prendre son service, un sourire presque béat sur les lèvres. Il remarqua bien le regard presque désapprobateur de Tuvok, qui semblait signifier ‘ah, ces humains !’, mais nul n’osa lui faire de remarque, après tout il avait assisté à la soirée et personne n’était à l’abri d’une panne d’oreiller dans ces conditions. Janeway ouvrit péniblement les yeux lorsque l’ordinateur lui déclara sans ambages qu’il était six heures. Elle avait l’impression d’avoir rêvé, et pensait vraiment l’avoir fait lorsqu’elle vit la marque imprimée par le grand corps de Chakotay sur le lit, ainsi que son odeur familière. Elle sourit largement en inspirant l’odeur masculine mêlée d’after-shave qu’elle connaissait si bien maintenant, posa la main sur son ventre où, enfin, les jumelles semblaient dormir et leur dit doucement, tendrement : « Nous avons dormi avec papa, cette nuit… » Le regard dans le vague, elle se mit à songer, curieusement, à ce jour si précieux où les jumelles avaient été conçues…
A suivre... |
| | | Chibi Capitaine de flotte
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| Sujet: Quarantaine et conséquences chapitre 08 [fanfic Voyager, un peu alternatif, en cours] Mer 07 Déc 2011, 17:00 | |
| Attention ! Chapitre qui, bien que soft, n'est pas à mettre entre toutes les mains car il contient une scène à cataloguer "pour adultes" (très suggestive et sans mots crus mais tout de même, je préfère prévenir)... - Spoiler:
Planète ‘New Earth’, sept mois auparavant…
Le regard aiguisé et le geste précis, Kathryn Janeway versait avec méthode le contenu d’un tube à essais dans un autre tube. Installée dehors, au soleil, elle pouvait voir Chakotay, torse nu, qui bêchait laborieusement le jardin qu’il cultivait. Pour l’instant, elle n’avait obtenu aucun résultat, mais son expérience de scientifique lui disait qu’il ne fallait jamais abandonner. Elle trouverait un remède, même si elle devait avoir cent ans lorsqu’elle le trouverait… Elle secoua le tube, mais, une fois encore, n’eut pas le précipité qu’elle espérait. Encore raté ! Avec un soupir, elle ôta ses gants et, voyant qu’on s’approchait de la fin de l’après-midi, commença à ranger son matériel. Refermant sa mallette, elle entra dans la maison qui était devenue depuis plus d’un mois leur foyer. Ce n’était pas l’idée qu’elle s’en faisait, mais elle n’avait pas le choix et avait fait contre mauvaise fortune bon cœur. Elle posa la mallette dans un coin, sous sa couchette, et, se retournant, vit Chakotay entrer, un bouquet de fleurs à la main. Il le lui tendit et dit : « J’ai pensé que cela égaierait tout ce blanc chirurgical… » Elle lui sourit, prit le bouquet et, attrapant un récipient, le disposa du mieux qu’elle put dedans avant d’y verser de l’eau et de le poser sur la table. Il demanda alors : « Des résultats ? » Elle secoua la tête, et une lueur de découragement passa dans ses yeux bleus. Doucement, il posa la main sur son bras et dit : « Ne soyez pas triste, nous y arriverons… » Elle soupira lorsqu’il fut entré dans la salle de bains. Elle savait pourtant qu’elle devait se faire à l’idée de vivre le reste de ses jours sur cette planète, mais une partie d’elle refusait cette idée. Machinalement, voyant le jour baisser, elle sortit les assiettes et commença à mettre la table. Ce soir, c’était au tour de Chakotay de faire la cuisine. Jamais elle n’aurait imaginé qu’il savait aussi bien cuisiner, entre autres talents… Entendant la porte de la salle de bains s’ouvrir de nouveau, elle se retrouva face à Chakotay, vêtu chaudement d’une simple…serviette de bains, de l’eau coulant encore de ses cheveux humides. Embarrassé, il expliqua : « Euh…j’ai oublié mes vêtements propres… » Fascinée, elle ne pouvait détacher son regard de la peau hâlée de son second, de son corps bien découplé et musclé, et un léger spasme tordit son bas ventre alors qu’une sueur froide coulait le long de son dos. Revenant rapidement au monde réel, elle ne put cependant rien dire et détourna le regard. Alors qu’il rentrait de nouveau dans la salle de bains, elle se maudit de s’être comportée ainsi. Elle avait dû se rendre totalement ridicule en le fixant de cette façon, comme si elle n’avait jamais vu un homme presque nu de sa vie. Vu qu’ils étaient coincés là pour un certain temps, il allait bien falloir qu’elle s’y habitue pour qu’ils puissent vivre ensemble… Il sortit enfin, rasé de près, vêtu de propre et se dirigea vers la plaque chauffante où il posa une poêle. Y mêlant plusieurs légumes, qu’il coupa, il confectionna une poêlée maison, qu’il apporta sur la table avant de s’asseoir en face d’elle et de dire : « Aujourd’hui, j’ai planté des navets, nous en aurons bientôt… » Elle sourit et dit : « J’ai le sentiment d’avoir avancé, cette fois je pense que c’est significatif… » Il ne fit pas de remarque à propos de ce qui venait de se passer, mais il devait bien s’avouer avoir été surpris par sa réaction. L’avait-il choquée à ce point ? Il faut dire que c’était sa faute, jamais il n’aurait dû sortir ainsi de la salle de bains, aussi peu vêtu. Ils devraient pourtant trouver le moyen, pour vivre ensemble, d’accepter les différences de l’autre… Le laissant débarrasser, elle sortit, désireuse d’avoir un moment d’intimité où elle pourrait enfin se retrouver seule. Avec un soupir, elle ôta ses vêtements derrière un petit écran et se glissa dans un bain chaud moussant, chauffé par le soleil, dans la petite baignoire qu’il lui avait faite. Franchement, il avait dû la trouver ridicule à le fixer ainsi, bouche bée, comme si elle ne l’avait jamais vu. Ils avaient déjà partagé beaucoup de moments d’intimité, mais celui-là dépassait largement tous les autres. Elle l’avait vu au réveil, ses yeux sombres ennuagés de sommeil, les cheveux ébouriffés, mais aussi en train de travailler, son torse luisant de sueur, mais aucune vision ne lui avait fait plus d’effet que celle-ci. Cela lui rappelait brusquement qu’elle était une femme, et qu’elle aussi possédait des pulsions et des désirs, probablement exacerbés par l’intimité dans laquelle ils vivaient depuis des semaines. Elle frappa du poing l’eau, énervée par ces sentiments contradictoires qu’elle ressentait. Même si elle était son supérieur, elle n’était tout de même qu’une femme, et l’électricité qui passait entre elle et son second ne lui avait pas échappé, loin de là, mais, bloquée par ses principes, elle refusait d’y laisser libre cours, même s’ils étaient loin du Voyager et avaient peu de chance d’y remettre les pieds… Rentrant ensuite dans la maison, elle enfila son pyjama et brossa longtemps ses longs cheveux auburn, qu’elle laissa libres sur ses épaules, comme chaque soir. Lorsqu’elle sortit de la salle de bains, la lumière était éteinte et Chakotay était endormi, son souffle égal troublant seul le silence de la pièce. Elle alla jusqu’à son lit, rabattit la couverture jusqu’à son menton, se tourna mais ne réussit pas à trouver le sommeil. Le plus doucement qu’elle put, elle se leva, mit un châle sur ses épaules et sortit devant la petite maison. Respirant à pleines bouffées l’air de la nuit, elle s’assit sur le seuil et observa longuement les étoiles. Le Voyager, son vaisseau, se trouvait là-haut, loin d’elle, et elle n’y pouvait rien ! A cette idée, deux larmes jaillirent de ses yeux, mais elle les essuya d’un geste rageur. Ce n’était pas dans ses habitudes de s’apitoyer ainsi sur son sort, cela ne l’aiderait aucunement à s’en sortir. Absorbée par ses pensées, elle n’entendit pas Chakotay se lever et venir s’asseoir auprès d’elle en demandant : « Quelque chose ne va pas ? Vous ne vous sentez pas bien ? » Surprise, elle sursauta et leva le regard vers lui en disant : « Non, je n’arrivais pas à dormir, c’est tout… » Il vit alors sur son visage les traces de larmes, et dit : « Vous pleurez ? Vous, l’inflexible, l’infatigable ? » Elle détourna le visage, humiliée d’être ainsi prise en flagrant délit de faiblesse. Il prit doucement son menton, et ramena sa tête vers lui en disant : « Il n’y a aucune honte à montrer ses faiblesses, au contraire… » Son regard bleu alors croisa celui, sombre, de Chakotay, et elle retint son souffle, fascinée. Il y avait tant d’expression dans ce regard ! Comment ne s’en était-elle jamais aperçue ? Sa seule présence calmait ses angoisses, elle se sentait épaulée, comme consolidée, et elle n’avait jamais songé à l’en remercier. Pourtant, fascinée par son regard, elle ne put articuler un seul mot, comme aspirée par les deux pupilles sombres qui ne quittaient pas les siennes. Doucement, il prit sa main dans la sienne et dit : « Soyez faible, cela ne vous en rend que plus humaine mais ne vous ôte pas vos multiples qualités… » Sans qu’ils en eussent réellement conscience, leurs doigts s’entremêlèrent et leurs visages se rapprochèrent. Quand leurs lèvres se rencontrèrent, elles le firent doucement, mais, ayant l’impression de briser la confiance qu’elle avait mise en lui, Chakotay se recula rapidement. Les yeux noyés, elle le regarda sans comprendre, mais ce fut elle ensuite qui l’embrassa vraiment, cette fois de façon bien moins innocente. Ses yeux de ciel écarquillés, elle le regarda ensuite, encore étonnée de ce qui venait de se passer… Nul mot, ils n’en avaient pas besoin pour comprendre cette attirance qui les poussait l’un vers l’autre et qui était en train de les rendre fous. Janeway sentait son corps trembler légèrement et, dans un sursaut de lucidité, elle se dit que ce devait être ses hormones. La main de Chakotay vint caresser sa joue, joua avec une mèche de ses longs cheveux avant de descendre le long de son cou, accélérant sa respiration et noyant davantage son regard. Elle observa son regard sombre devenir de plus en plus obscur, presque noir, au rythme du désir qui montait en lui, son souffle devenant de plus en plus court, de plus en plus saccadé, alors qu’elle-même avait peine à garder pied dans le monde réel. Pourtant, au bout d’un moment, ils se séparèrent et leurs regards se scrutèrent encore, chacun attendant de voir la réaction de l’autre. Les mots n’avaient pas leur place ici, ils n’auraient fait que briser ce moment magique où, enfin, ils étaient eux-mêmes, qu’ils se montraient sous leur véritable jour. Leurs regards ne se quittaient toujours pas, chacun cherchant là une confirmation de ce qui allait – ou pas – se passer dans les prochaines minutes. Allaient-ils franchir le point de non-retour, qu’ils côtoyaient déjà, ou simplement arrêter là ? Chakotay avait décidé de laisser la décision à Janeway, mais, d’un geste tendre et lent, il caressa son bras, faisant tourner le regard bleu du capitaine au sombre, puis au noir. Cependant, malgré les signes évidents du désir qu’elle ressentait, elle luttait encore contre elle-même. Déstabilisée, elle sentait son corps lui échapper, se soumettre à ses instincts comme jamais il ne l’avait fait, et elle tentait, dans un ultime sursaut de volonté, de se retrouver elle-même. Pourtant, si son esprit luttait, son corps, lui, était parfaitement clair sur les signaux qu’il lui envoyait. En effet, son ventre se tordait d’une douleur lancinante, signal extrêmement clair sur ce qu’elle désirait vraiment… Le regard de Chakotay ne la quittait pas, et il s’abstenait de la toucher, voulant que la décision vienne d’elle-même. En homme avisé, il n’avait pu s’empêcher de remarquer certaines réactions du capitaine, qui ne laissaient pas de doute sur les sentiments qu’elle nourrissait envers lui. C’était probablement l’occasion pour lui de lui avouer les siens, mais il ne ferait rien si elle ne le suivait pas. Leur exil sur cette planète ne devait en aucun cas être une excuse pour quelque chose qu’ils auraient pu regretter ensuite. D’un autre côté, s’ils devaient vivre là pendant encore quelques dizaines d’années, ce ne serait pas un mal… Janeway, alors, décida de passer outre tous ses blocages moraux. C’était probablement la seule occasion qu’elle ait, pour une fois, de se réaliser en tant que femme, en oubliant sa carrière, les honneurs et tout le reste. Jusque-là, tout cela l’avait empêchée d’assumer pleinement sa vie de femme, il ne fallait pas que cela continue ici ! Doucement, elle se rapprocha encore de lui, noua ses bras autour de son cou et l’embrassa sans quitter son regard. C’était sa façon à elle de lui dire qu’elle était d’accord, et il le comprit ainsi lorsqu’il la souleva dans ses bras. Ils rentrèrent dans l’obscurité complice de la maison, et, se guidant à la lumière douce de la veilleuse, il la déposa sur sa couchette avant de s’allonger près d’elle. Le contact de sa peau contre la sienne l’électrisa davantage, mais il avait résolu d’aller lentement pour que, toujours, elle se souvienne de cette nuit. Il passa sa main sous son haut de pyjama, et elle soupira légèrement, ses yeux se noyant davantage. D’un geste un peu nerveux, elle tira sur son t-shirt, voulant le lui enlever, et il l’aida en se soulevant un peu. Elle étendit les bras au-dessus d’elle, et il put faire glisser le haut du pyjama, dévoilant sa poitrine. Son regard flamboya, et il baissa la tête, posant ses lèvres sur elle et provoquant un gémissement qu’elle ne put retenir. Elle laissa glisser ses mains le long de son dos, et il expira plus fort. Allait-il tenir le coup ? Bientôt, ils furent totalement nus, et la situation échappa à tout contrôle. Pourtant, ils n’en étaient pas encore au vif du sujet, chacun découvrant d’abord le corps de l’autre avec un ravissement certain. Aucun d’eux n’avait jamais connu un tel contentement, une telle impression d’intimité, comme si chacun d’eux connaissait d’instinct les désirs de l’autre. Etait-ce un signe ? Ils n’en étaient pas certains et, à vrai dire, ils s’en moquaient, seul comptait l’instant présent et eux, seulement eux. Les conséquences ? Quelles conséquences ? Chakotay découvrait que, sous ses dehors sévères, Kathryn cachait un tempérament passionné et, sous l’uniforme, un corps magnifique. Qui aurait pu s’en douter ? Et pourtant, malgré ses appréhensions encore sensibles, elle se livrait à lui, acceptant de lui faire confiance jusqu’au bout. Enivrée par l’odeur masculine de son second, Janeway ne bougeait presque plus, le corps plongé dans un monde cotonneux. Partout où il mettait les mains ou les lèvres, il trouvait d’instinct ce qu’elle aimait, et c’était une découverte pour elle. Jamais aucun de ses partenaires n’avait réussi à lui apporter autant de plaisir en une seule fois, et elle avait presque peur de ses réactions. Pourtant, il lui suffisait de plonger son regard bleu dans le regard sombre de Chakotay pour être de nouveau rassurée, confortée. Pour la première fois, elle se trouva belle, désirable, comme si elle prenait vie sous ses mains et son regard. Elle n’avait pas énormément d’expérience, mais cela suffisait et son instinct lui servait beaucoup pour contenter son second. Sans vraiment s’en rendre compte, elle se cambra contre lui, et il expira pour garder son contrôle. Savait-elle qu’elle jouait avec le feu ? Oui, manifestement, puisqu’il sentit ses mains glisser sur le côté de sa poitrine jusqu’au bas de son dos et appuyer légèrement. Il releva la tête, plongea son regard dans le sien et y lut ce qu’il espérait. Bien incapable de dire quoi que ce soit, elle restait là, abandonnée, le ventre douloureux, et c’était là le moyen qu’elle avait utilisé pour lui signifier qu’elle était prête. Alors il ne put tenir plus longtemps et, d’un geste tendre, prit doucement possession d’elle. Elle gémit légèrement, et ils restèrent immobiles un moment, les yeux dans les yeux. Ensuite, elle perdit toute notion du temps alors qu’elle laissait le plaisir l’envahir et que Chakotay, gémissant lui aussi, venait poser sa tête sur sa poitrine, vaincu … Ils ne surent combien de temps ils restèrent ainsi, dans les bras l’un de l’autre, entre deux mondes. C’était comme une seconde naissance pour elle et, consciente qu’elle avait trouvé sa place ici, dans les bras de Chakotay, elle s’endormit… Lorsqu’elle se réveilla, quelques heures plus tard, elle était seule et le jour était levé depuis longtemps. Elle aurait pu croire avoir rêvé si elle n’avait pas senti l’odeur désormais familière de son second imprégner les draps, et rougit violemment à son évocation. Elle se leva, attrapa ses vêtements éparpillés, et se versa un bol du café qui l’attendait sur la plaque chauffante. Tentant de retrouver la tête froide, elle expira bruyamment et ne se retourna même pas lorsqu’il entra. Un frisson lui parcourut le dos lorsqu’il embrassa sa nuque, et il dit : « Tu as bien dormi, marmotte ? » Le tutoiement venait naturellement, et elle répondit en souriant : « Oui, comme un loir… » Jamais il n’avait vu cette lueur dans ses yeux bleus, qui la rendait encore plus belle. Elle se leva, et passa dans la salle de bains. Elle se brossa soigneusement les cheveux, se fit seulement une demi-queue et enfila prestement une blouse blanche et une jupe évasée. Elle prit sa mallette et s’employa à travailler sur ses tubes à essais avec plus de motivation que d’habitude… Il ne rentra pas déjeuner, et elle ne s’en formalisa pas, cela lui arrivait parfois s’il s’éloignait un peu de la maison pour explorer. Occupée mais l’esprit encore un peu ennuagé, elle analysa avec soin une éventuelle faille du virus qui, finalement, n’en était pas vraiment une. Avec un soupir, elle posa soigneusement le tube sur son support, l’enferma dans le petit coffret stérile et ôta ses gants. Ce qui était arrivé n’était en fait pas vraiment étonnant, mais elle se sentait un peu bête de ne pas parvenir à s’en détacher. Après le passage à l’état d’euphorie du matin, elle se sentit d’humeur plus sombre, pensant qu’ils avaient fait une erreur et qu’ils en souffriraient si elle se réitérait… Lorsqu’il rentra, il dit : « Je crois que j’ai trouvé une parcelle pour planter une serre, je verrai cela demain. Je suis désolé de t’avoir laissée seule si longtemps… » Son regard sombre l’observa, la détailla, et elle lui dit : « Ne t’inquiète pas, j’ai travaillé toute la journée… » Inquiet de sa gaieté à présent un peu forcée, il dit : « Qu’est-ce qui se passe ? » Elle lui répondit : « Je pense à ce qui s’est passé la nuit dernière…nous avons fait une erreur… » Il posa sa main sur son épaule et lui dit : « Je ne crois pas, mais je respecte ton avis… » En tout cas, leur relation avait évolué, jamais ils n’avaient été aussi proches. Pourtant, il avait raison, ils ne devaient pas continuer ainsi, sous peine de souffrir beaucoup trop par la suite… Cependant, ce qui les reliait était plus fort que la simple relation physique, mais aucun d’eux n’en avait encore pris conscience… Une fois qu’elle fut couchée, seule cette fois, elle eut beau se retourner dans tous les sens, elle ne parvint pas à trouver le sommeil. S’était-elle déjà habituée à dormir contre Chakotay ? Gênée par cette idée, elle rabattit la couverture sur elle, mais Morphée ne voulut toujours pas d’elle. La voix de Chakotay vint alors de la couchette du haut : « Qu’est-ce qui se passe, Kathryn ? Tu es malade ? » Gênée, elle lui répondit : « Euh…non, mais je n’arrive pas à dormir… » Il dut comprendre ce qui la taraudait, car il dit : « Tu peux dormir avec moi si tu veux, en tout bien tout honneur bien sûr… » Elle ne fit pas prier, monta dans sa couchette et, s’installant contre lui, s’endormit immédiatement sous le regard attendri de Chakotay qui, sans en faire état, était tourmenté également par l’insomnie. Pourtant, il parvint lui aussi à trouver le sommeil et, lorsqu’il se réveilla une fois dans la nuit, il la trouva confortablement endormie contre lui, sa tête reposant sur sa poitrine, souriant aux anges. Attendri, il posa sa main sur son dos et se rendormit jusqu’au lendemain matin… Cet arrangement convenant aux deux parties, ils décidèrent dès le lendemain de dormir ainsi. Curieusement, aucun d’entre eux ne ressentait de nouveau l’envie d’aller plus loin, la seule présence de l’autre leur suffisait. Pourtant, cela fut brisé par le retour du Voyager, et, guéris grâce aux Vidiians, ils reprirent leurs affectations respectives, non sans peine…
Dernière édition par Chibi le Mer 07 Déc 2011, 20:51, édité 1 fois |
| | | Dax Administratrice
Nombre de messages : 5441 Age : 58 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: [VOY, un peu alternatif] Quarantaine et conséquences Mer 07 Déc 2011, 17:54 | |
| Wow... excellent Chibi :smiley_06:
Le ton est tout à fait juste. _________________ « Un plus un n'a jamais donné deux » Lucy Luc Besson
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| | | Schmullus Commodore
Nombre de messages : 3896 Age : 46 Date d'inscription : 15/07/2011
| Sujet: Re: [VOY, un peu alternatif] Quarantaine et conséquences Mer 07 Déc 2011, 20:49 | |
| En faisant ressurgir des émotions du passé, tu m'as eu ! C'est très réussi et je n'aurais pas envisagé les choses différemment. Tu écris avec ton cœur et c'est ce qui te permet de bien cerner les deux personnages. Certains détails le montre par exemple lorsqu'elle décide de monter dans sa couchette à la fin sans se faire prier, c'est du Janeway tout craché. Bravo Chibi une histoire encore très réussie PS : Je te recommande de rééditer ton message et de choisir la couleur noire qui est plus appropriée pour lire sur du blanc |
| | | Chibi Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1713 Age : 48 Date d'inscription : 25/04/2011
| Sujet: Quarantaine et conséquences chapitre 09 [fanfic Voyager, un peu alternatif, en cours] Mar 27 Déc 2011, 17:50 | |
| Chapitre 9« Capitaine, il est six heures trente… » L’ordinateur sortit sans pitié Janeway de sa rêverie, et la replaça immédiatement dans le monde réel. Le rose aux joues, elle se leva précautionneusement et, s’habillant rapidement, avala son petit déjeuner, puis fila sur la passerelle de toute la vitesse de son pas alourdi. Elle avait un peu honte de ses réminiscences érotiques, mais elle imputa cela à l’excès d’hormones. Enfin, elles avaient bon dos, ses hormones, mais elle ne souhaitait pas s’appesantir là-dessus… Lorsqu’elle arriva sur la passerelle, l’objet de ses pensées et accessoirement père des jumelles se trouvait là, à son poste, en train d’observer avec grande attention un padd. Il leva le regard sur elle, hocha la tête et reprit sa lecture alors qu’elle s’asseyait à sa place accoutumée. S’il ne lui disait rien, c’est qu’il ne se passait rien, elle le savait avare de mots parfois et partisan du ‘parler pour dire quelque chose ‘. Il lui donna alors le PADD qu’il tenait et dit : « Voici les événements de la nuit, il y a eu une surcharge minime en salle des machines mais aucun autre problème… » Il était temps pour elle d’aller consulter les rapports des différents départements dans sa ready room. Au milieu des différents rapports, elle trouva un message du docteur, l’enjoignant à passer le voir pour un monitoring et un contrôle. En effet, elle en était presque à vingt et une semaines de grossesse et, même si elle se sentait plus ou moins bien et que les jumelles faisaient preuve d’une activité débordante, elle devait être davantage surveillée à présent. Décidément, Noël lui portait chance, rien à signaler dans les différents départements du vaisseau, elle allait donc pouvoir dégager une ou deux heures au profit du docteur. Réorganisant les padds qu’elle trouva sur son bureau, elle retrouva celui contenant les prénoms de fille que Chakotay lui avait donné. Le prenant, elle le parcourut et son regard accrocha l’un des prénoms : Diana. Ce serait un joli prénom pour une petite fille née dans l’espace, Diane, ou Artémis chez les Grecs, ayant été la déesse de la Lune. Pour la seconde, elle réserva pour l’instant sa décision… Elle posait le PADD quand la sonnette résonna : probablement Chakotay. Se composant son expression habituelle, elle lui enjoignit d’entrer, ce qu’il fit de son pas mesuré. Il vint s’asseoir à sa place habituelle et dit : « Je suis désolé, je me suis endormi et je suis arrivé une heure en retard à mon quart… » Voulant éviter de lui dire qu’elle avait passé une de ses meilleures nuits depuis bien longtemps, elle lui dit : « Ce n’est pas grave… » Elle ne revint pas sur les événements de la soirée précédente, bien trop embarrassants à son goût, mais elle lui dit : « Le docteur m’a convoquée pour un examen aujourd’hui, voudriez-vous y être présent ? » Il hocha la tête, et elle ajouta : « Et j’ai examiné la liste de prénoms : je voudrais nommer la première jumelle Diana… » Diana…Diana Janeway. L’association des deux était charmante, c’était une bonne idée. Il sourit et dit : « Va pour Diana, j’apprécie aussi ce prénom… » Forcément, puisqu’il l’avait suggéré. Cependant, elle ne lui en fit pas la remarque. « Donnons-nous rendez-vous à l’infirmerie vers quatorze heures, d’accord ? » Il acquiesça et, avant de partir, se tourna vers elle et dit, son regard sombre exprimant de l’inquiétude : « Kathryn…prenez bien soin de vous, et des filles… » Puis il sortit, la laissant interloquée mais émue. Pourtant, elle n’avait pas le temps, elle devait se rendre sans tarder auprès de l’enseigne Wildman, comme elle le faisait souvent. Sa petite fille, Naomi, était née sur le vaisseau, et elle estimait de son devoir de capitaine de prendre de ses nouvelles régulièrement. De plus, à présent, elle observait attentivement la façon dont elle s’en occupait, histoire d’apprendre avant d’y être confrontée elle-même… A l’heure dite, elle franchit la porte de l’infirmerie, et vit le docteur, qui l’attendait dans la petite pièce dont il se servait pour ses examens. Il lui dit de s’allonger mais elle l’interrompit : « Chakotay doit arriver… » Justement, il franchissait la porte d’un pas rapide, et elle obtempéra. Le docteur dit alors : « Qu’avez-vous de neuf à m’apprendre ? » Ravie, elle lui dit alors que son second s’asseyait près d’elle : « Les jumelles sont très actives, ces temps derniers, presque toute la journée… » L’hologramme répondit sur un ton presque glacial : « Vous ne devriez pas être si contente, car cela signifie qu’elles ont déjà entrepris de se retourner. Parce qu’elles sont petites pour leur âge, elles ont toute la latitude pour se placer dans leur position de naissance, ce n’est pas bon… » Il rabattit le volet mobile du biobed sur elle, alluma l’écran. « Voyez, l’une d’elles a déjà la tête en bas, mais ce n’est probablement pas définitif tant qu’elle n’a pas grandi et ne se trouve pas à l’étroit. Ce problème deviendra préoccupant si, lorsqu’elles seront plus grandes, elles se retournent, car elles ne pourront plus se remettre correctement à cause du manque de place. Si elles ont la tête en bas, elles pousseront sur le col de l’utérus, et cela déclenchera prématurément le travail… », expliqua-t-il. Janeway, inquiète, saisit la main de Chakotay. Le docteur examina chacune des jumelles soigneusement, puis dit en désignant l’écran : « Regardez, elles ont des sourcils, à présent et…ah, qu’est-ce que nous avons là ? » Il déplaça l’angle et, sous les yeux des parents stupéfaits et attendris, apparut l’une des petites jumelles fort occupée à…sucer son pouce ! Le docteur dit : « Elles sont petites, mais leur développement neural se passe très bien. Elles mesurent 28 cm pour 600 g, mais l’une d’elles semble plus grande déjà. Si cela continue, elle naîtra probablement la première… » Il éteignit l’écran et dit : « Je ne vous cacherai pas que je suis inquiet, et j’ai commencé à étudier la possibilité de les faire naître dès qu’elles seront viables… » Chakotay qui, fasciné par ses filles, n’avait encore rien dit, questionna : « Y’a-t-il un danger pour elles ou pour leur mère ? » Le docteur hocha lentement la tête. « Les jumelles ne grossissent pas assez, et leur mère a déjà pris tellement d’embonpoint que je ne peux pas la laisser aller jusqu’à terme sans mettre sa vie en danger… » Il préleva un peu de son sang, l’examina. « Je ne saurais trop vous recommander de vous ménager davantage. Toutes les semaines, je vous injecterai un fortifiant pour que les jumelles assimilent mieux les nutriments et ainsi prennent du poids, et nous verrons quand nous les ferons naître. Quoi qu’il arrive, il faut que vous essayiez de les porter jusqu’au moins sept mois pour qu’il y ait le moins de risque possible. Je ne dispose pas encore des techniques de pointe de soins aux prématurés, mais je préparerai tout… », finit-il par dire. Il éteignit sa console et dit : « En attendant, je vous consigne dans vos quartiers jusqu’à demain au moins, et repos complet ! » Il ne précisa pas que ses examens révélaient un excès d’albumine parce que c’était superflu, il fallait qu’elle se repose. De plus, il avait diagnostiqué une fragilité des attaches du placenta, il devenait urgent qu’elle lève un peu le pied si elle voulait maintenir les jumelles en vie jusqu’au septième mois. Lentement, elle se redressa et questionna : « Ai-je une chance d’accoucher normalement ? » Le docteur lui répondit : « Oui, mais pas à terme… » Elle se mit debout et soupira : « Merci, docteur… » Chakotay, lui, ne dit rien, horrifié par ce qu’il venait d’entendre. Il n’avait pas tout compris, mais il avait saisi une seule chose : ses filles étaient en danger. Si elles naissaient trop tôt, elles n’auraient qu’une faible chance d’y survivre. Il prit doucement le capitaine par le bras et dit au docteur : « Je vais la ramener chez elle… » Le ton ne laissait aucun doute sur sa détermination, et elle résolut, pour une fois, de lâcher prise. Elle voulut protester pendant le temps que dura leur chemin jusqu’à ses quartiers, mais elle vit la mâchoire serrée de Chakotay, et s’abstint prudemment de tout commentaire. Une fois arrivés, il attendit qu’elle s’asseye et dit : « Qu’essayez-vous donc de prouver ? Vous êtes une humaine, que diable, et, par votre attitude irresponsable, vous mettez en danger votre vie et celle des jumelles ! » Elle lui rétorqua : « Cela vous va bien de donner des leçons ! Je fais ce que je peux pour conserver ce vaisseau en un seul morceau, et j’essaye de me débattre aussi pour mettre au monde mes filles en un seul morceau, alors gardez vos prêchi-prêcha moralisateurs ! » Deux larmes jaillirent de ses yeux, et elle continua : « Croyez-vous que ce soit de gaieté de cœur que je doive faire tout cela ? Les jumelles remuent tout le temps, je ressemble à un monstre, je ne me reconnais plus dans le miroir, et, en plus de tout cela, je dois assumer mes tâches. Ne me dites rien, je sais très bien que j’ai choisi cette option en toute connaissance de cause, mais je n’en peux plus ! » Les larmes se firent plus nombreuses, et elle acheva : « A côté de cela, je suis une mère indigne qui met en danger la vie innocente de ses enfants qui n’ont pas demandé à venir au monde et qui vont n’y être que par la stupidité, l’égoïsme et la sensiblerie de leur mère ! » Effaré par cette explosion émotionnelle, il s’assit près d’elle et dit : « Je suis désolé, je ne pensais pas… » Elle renifla pitoyablement et lui dit : « Vous avez raison, j’agis complètement en dépit du bon sens. Je sais bien que je dois me ménager, mais mon vaisseau a besoin de moi… » Et elle se remit à pleurer. Il se sentit vraiment minable face à cette détresse qu’il n’avait pas su ressentir. Plutôt que de tergiverser avec sa petite personne, il aurait dû être là, auprès d’elle, pour la soutenir davantage, et cela ne consistait pas uniquement en prenant sur lui une partie de ses tâches, comme il l’avait fait jusqu’à présent. Elle avait besoin de réconfort, d’une épaule sur laquelle s’appuyer dans l’épreuve qu’elle traversait et, en tant que père des jumelles, c’était aussi son rôle. Il la prit dans ses bras et tenta maladroitement de la consoler en disant : « Arrête de pleurer, s’il te plaît… » Elle leva son regard sur lui, et, à travers ses larmes, lui dit : « Tu ne comprends pas : je ne peux pas choisir entre les jumelles et mon vaisseau. Si je privilégie l’un, je condamne l’autre… » Il secoua la tête : « Tu n’as pas à choisir, Kathryn. Je vais t’aider. » Elle rétorqua : « Tu en fais déjà beaucoup trop, je te l’ai déjà dit… » Il la prit par les épaules et, plongeant son regard dans le sien, articula lentement : « Tu vas m’écouter, car je ne le répéterai pas : quoi qu’il arrive, je suis à tes côtés et, si cela consiste à effectuer certaines de tes tâches en attendant la naissance des jumelles, alors je le ferai. Tu n’as pas à t’inquiéter pour moi, je suis plus solide que tu ne le penses… » Elle détourna le regard : « Je le sais bien, mais c’est pour le principe. Je refuse d’être confinée là parce que je vais, comme des milliers de femmes avant moi, mettre au monde mes enfants. Je suis trop vieille pour être encore maternée… » Il fallait ruser, et il trouva le bon argument : « Si tu te reposes, les jumelles iront mieux, et tu seras plus forte pour ensuite reprendre tes obligations. Je ne te dénie rien, je veux juste t’aider, c’est tout… » Il savait qu’elle appréciait lorsqu’on lui parlait en toute confiance et en toute loyauté, et elle finit par se rendre. Elle fit une légère grimace : « Ne me fais pas rire, je ne suis pas stupide, je refuse de mettre en danger la vie de nos filles. Pourtant, je sais que si je laisse les commandes dans tes mains, tout se passera bien… » Il l’aida à s’installer sur son lit, et la recouvrit de sa couverture avant de dire : « Dors, à présent, et ne t’inquiète de rien… » En chemin vers la passerelle, il se sentit terriblement coupable. Après tout, il était aussi responsable qu’elle de la venue au monde des jumelles, et c’était elle qui en portait tout le fardeau. Cela devait impérativement changer, ou il ne pourrait plus se regarder en face jusqu’à la fin de ses jours ! A Tuvok, il expliqua que le capitaine, souffrante, avait été relevée de ses fonctions pour l’instant. Le Vulcain n’eut pas un mouvement de sourcil, après tout Janeway aussi était susceptible d’être malade, et en prit bonne note... A suivre... |
| | | Dax Administratrice
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| Sujet: Re: [VOY, un peu alternatif] Quarantaine et conséquences Jeu 29 Déc 2011, 23:19 | |
| Sympathique... bien la relation entre Chakotay et Janeway. Bien que je ne n'ai pas lu les chapitre précédent, je peux suivre l’histoire sans difficulté. Ce qui montre, à mon sens la qualité de l'écriture _________________ « Un plus un n'a jamais donné deux » Lucy Luc Besson
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| | | Chibi Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1713 Age : 48 Date d'inscription : 25/04/2011
| Sujet: Quarantaine et conséquences chapitre 10 [fanfic Voyager, un peu alternatif, en cours] Jeu 19 Jan 2012, 22:08 | |
| Chapitre 10Très occupé les jours qui suivirent, il la vit assez peu, mais prit de ses nouvelles par l’infirmerie. Le docteur, qui avait prolongé son congé, lui apprit que son état général s’était amélioré, et qu’elle pourrait reprendre ses obligations assez vite. L’hologramme lui dit : « Essayez de l’empêcher de trop travailler et de se surmener, elle vous écoutera. Je crois qu’elle a compris la gravité de la situation, cette fois… » L’empêcher de se surmener ? Plus facile à dire qu’à faire. Celui qui arriverait à faire entendre raison à Kathryn Janeway n’était pas encore né, il fallait bien le dire. Pourtant, il décida de tenter l’aventure. Un soir, à la fin de son quart, il prit son courage à deux mains et vint sonner à sa porte. Sa voix, moins fatiguée, plus dynamique, lui répondit, et il entra. Elle était tranquillement assise sur son canapé, en train de lire un PADD qui semblait l’intéresser au plus haut point. Elle ne portait pas son uniforme, juste une blouse et une jupe larges qui lui donnaient l’air un peu bohême. Ses cheveux étaient nattés, contrairement à son habitude, mais cela lui allait bien. Elle sourit en le voyant, et lui dit : « Quelle bonne surprise ! Quel bon vent vous amène ? » Il s’approcha et répondit : « Rien de précis, je venais voir comment vous vous portiez… » Elle sourit et dit : « Les jumelles et moi nous portons le mieux du monde, et je dois bien avouer que cette petite pause nous a fait à toutes le plus grand bien… » Ravi de l’apprendre, il s’assit dans le fauteuil qu’elle lui désigna et dit : « Convenez donc que le docteur et moi avions raison, alors… » Elle replaça les plis de sa jupe et rétorqua : « Peut-être, mais je vais reprendre mes fonctions maintenant, il est temps que je vous laisse souffler un peu … » En effet, elle n’avait pas manqué de remarquer les ombres sous les yeux de Chakotay, qui signifiaient sans aucun doute qu’il n’avait pas pris beaucoup de repos ces derniers temps. Il fit un vague mouvement de la main qui semblait dire ‘sans importance’, avant d’ajouter : « Le docteur a-t-il donné son feu vert ? N’y a-t-il aucun risque pour les jumelles ou pour vous ? » Son regard s’abaissa, et elle dit, posant la main sur son ventre : « Il m’a examinée, et nous avons commencé les injections dont il m’avait parlé. Nous verrons maintenant si cela aide les jumelles à grossir un peu, mais, en tout cas, je me sens mieux et je suis prête à reprendre mes obligations… » Il resta silencieux, et dit : « L’équipage croit que vous êtes souffrante, vous pourriez donc rester encore quelques jours en repos, je peux assurer l’intérim sans problèmes… » Son visage devint grave, et elle dit : « Sans problèmes ? Mais regardez-vous, vous êtes épuisé, et je refuse d’être témoin de cela sans rien faire… » Il secoua la tête : « Le souci n’est pas là, je tiendrai aussi longtemps qu’il le faudra, jusqu’à la naissance des jumelles, même… » Elle l’empêcha de continuer : « Pas question ! Arrête de me prendre pour une impotente, je suis loin de l’être ! Ecoute, tu ne comprends pas, je…» Il l’interrompit à son tour, essuyant un regard orageux : « Non, c’est toi qui vas m’écouter ! Je sais à quel point ton commandement t’importe, mais il n’est plus uniquement en cause. Tu ne délègues pas assez, tu prends trop sur toi, et, même si tu n’étais pas enceinte, cela finirait immanquablement par t’affaiblir ou, au pire, te tuer. Je sais où sont mes limites, et si je te dis que je tiendrai, je tiendrai… » Il s’arrêta, ne voulant pas s’énerver davantage et ainsi trahir ses sentiments les plus intimes. Il expira plus calmement, et dit : « Si tu te sens prête, que tu estimes que tu peux le faire, alors reprends tes fonctions, mais j’aimerais que tu voies le docteur avant… » Son regard bleu était posé sur lui, intrigué, mais il tenta de ne pas en faire état. Elle ne comprenait pas sa réaction, mais il valait mieux cela à ce qu’elle se pose des questions… Journal du capitaine Voici deux semaines déjà que j’ai repris mes fonctions, et tout semble bien aller pour l’instant. Chakotay a bien travaillé, et je vois une fois de plus à quel point il est digne de la confiance que j’ai en lui. L’équipage semble ravi de me revoir, et je me sens un peu gênée quand je pense à la belle surprise que je lui prépare dans deux mois. Pourtant, je sais que je n’ai pas le choix, ce qui est fait est fait, je dois aller jusqu’au bout maintenant. J’approche de ma vingt-quatrième semaine de grossesse, le sixième mois. Six mois ! J’ai peine à imaginer que dans un mois ou deux les jumelles seront là, près de nous. Le docteur, pourtant, est inquiet parce qu’elles ne grossissent pas encore assez. Aucune d’elle, pourtant, ne semble présenter de problème physique, ce qui est déjà un miracle. Elles font toujours preuve du même regain d’énergie, mais le docteur a établi leurs cycles d’activité et de repos. Celle de droite semble plus agitée que l’autre, elle dort moins et me démontre davantage sa vitalité. Cela me laisse augurer de son caractère, même s’il n’y a pour l’instant rien de définitif. Quant à moi, je me sens mieux, comme je ne l’ai pas été depuis bien longtemps. Mes jours de repos m’ont fait le plus grand bien, et je suis maintenant prête à aborder sereinement les derniers mois…
Chakotay, ayant désiré trouver un peu de recul, avait pris possession de l’holodeck pour quelques heures. L’ambiance familière de son programme l’aidait toujours à y voir plus clair, et il respira lentement l’odeur profonde d’herbes aromatiques qu’il avait toujours connue. Un feu crépitait joyeusement devant lui, et il laissa son regard errer dans les flammes, tentant, comme ses ancêtres le faisaient, d’y lire la réponse à ses questions. Cette fois, pourtant, il voulait se livrer à une autre tradition de son peuple : préparer les berceaux des jumelles. Normalement, c’était le travail des femmes, mais il tenait à s’en acquitter pour que ses filles, dès leur naissance, sachent qu’elles étaient aussi membres de l’ethnie de leur père. C’était aussi sa façon d’y participer, en quelque sorte, et de leur transmettre ses valeurs. Il ne ferait pas l’erreur qu’il avait faite enfant avec ses propres filles… Prenant l’osier qu’il avait préparé, il commença à monter une armature demi-circulaire, sur laquelle il adapterait des peaux préparées, qu’il peindrait ensuite. Il se souvint de sa mère en train de faire cela pour les bébés du village, et elle lui manqua brusquement. Elle lui avait reproché si souvent de ne pas avoir d’enfants et de ne pas s’être marié, ce serait une énorme surprise pour elle si, un jour hypothétique, il parvenait à lui présenter ses filles. Enfin, il faudrait pour cela réunir deux miracles : que les jumelles naissent en vie et que le Voyager puisse trouver le chemin vers le Quadrant Alpha. Mais, là-bas, il devrait aussi faire face aux conséquences de ses actes et passer en jugement… Cette idée le fit soupirer, mais il avait eu le temps de s’y faire, et il ne la craignait plus. Jamais ses filles ne diraient de lui qu’il était un pleutre, jamais ! Il ferait tout pour qu’elles voient en lui un homme honorable, et ferait en sorte de leur transmettre ce qui lui importait : l’honneur, le courage. Terminant le dernier nœud, il observa son travail d’un air satisfait. Ce n’était pas aussi bien que celui de sa mère, mais l’une des jumelles s’y tiendrait à l’aise. Il restait à présent à coudre les peaux autour de cette armature, de loin le travail le plus difficile. Il attrapa une boîte, qu’il ouvrit et qui révéla une bobine de fil solide et une aiguille. Le fil avait été préparé à base de boyaux d’animaux, et était extrêmement résistant, tout à fait ce qu’il fallait pour supporter le poids d’un bébé. Cependant, sa bonne humeur s’effrita lorsqu’il tenta vainement et à plusieurs reprises de faire rentrer le fil dans le chas de l’aiguille. Ses yeux devinrent encore plus sombres, s’étrécirent, et, enfin, le fil récalcitrant entra dans son logement. A présent, il lui fallait se rappeler comment coudre mais, vu qu’il avait lui-même cousu son costume de cérémonie lorsqu’il était adolescent, il ne pouvait pas avoir oublié. Malheureusement, ceci se révéla très difficile, et ses doigts en pâtirent à plusieurs reprises… Soupirant, il continua cependant à coudre la première épaisseur de peau tout en laissant son esprit vagabonder. Finalement, lui qui n’était pas prêt à devenir père voici quelques mois seulement avait complètement intégré cela à présent, même s’il ignorait encore exactement ce que cela recouvrait. La petite Wildman aurait pu lui être un exemple mais, étant à demi Ktarian, elle grandissait plus vite que les humains. Il n’aurait donc d’autre choix que d’apprendre sur le tas, en espérant apprendre correctement. Un bébé était si fragile ! Finalement, lui, l’errant, allait achever de se fixer et arrêter sa course vers l’infini, vu qu’enfin il avait trouvé sa place. Sa présence était utile à quelqu’un, et c’était tout ce qui lui importait. Sa place était auprès du capitaine et de ses filles, tant qu’elles voudraient de lui et tant qu’elles auraient besoin de lui. Après tout, peut-être était-ce cette mission que le Grand Esprit lui avait confié… Satisfait, il observa la première couche de peau qu’il venait de coudre, et en testa la solidité. Finalement, il ne s’en sortait pas si mal, le berceau aurait une forme valable. Il restait encore à coudre la seconde couche, et à le peindre, avant de confectionner le deuxième… Laissant ses mains œuvrer, il pensa à Kathryn, qui se trouvait à ce moment même sur la passerelle. A présent enceinte de vingt six semaines, elle avait compris la leçon et se reposait davantage. Ils avaient réorganisé son emploi du temps, et l’équipage n’y avait vu que du feu. Pourtant, même les précautions prises par le docteur ne faisaient pas grossir les jumelles, et la décision avait été prise de les faire naître dans deux ou trois semaines, dès que leurs poumons seraient prêts à respirer seuls. Le capitaine forçait encore une fois son respect en gardant sa démarche normale pour ne pas se trahir, même si ses chevilles hurlaient de douleur, et en évitant de se laisser tomber sur son fauteuil, réaction normale vu sa circonférence actuelle. Pourtant, il était inquiet car elle était de plus en plus muette et qu’il surprenait plus souvent la tristesse dans ses yeux bleus. Elle semblait résignée, comme si elle était persuadée que quelque chose allait arriver aux jumelles. Il se promit de lui en parler, il ne pouvait pas la laisser seule, il tenait trop à elle pour la laisser dans cet état… Cette idée menaçant de le mener un peu loin, il se concentra de nouveau sur son travail de couture mais une voix connue l’interrompit : « Commander, pourriez-vous venir, s’il vous plaît ? » Jurant entre ses dents, il éteignit le programme, saisit son matériel et fila se changer dans ses quartiers. Lorsqu’il arriva sur la passerelle, l’ambiance lourde le surprit et il demanda à Janeway, assise au fond de son fauteuil : « Que se passe-t-il ? » Elle lui désigna l’écran : « Voyez vous-même… » Un seul coup d’œil lui apprit ce qui avait causé cette froideur : le vaisseau détruit qui se trouvait sur l’écran lui était familier, l’un des Kazons Ogla, de loin la moins dangereuse de toutes les sectes Kazons. Pourtant, les traces d’armes présentes sur les restes de la coque ne laissaient aucun doute sur l’identité des agresseurs : les Kazons Nistrim. Si les Kazons se mettaient à présent à s’exterminer les uns les autres, la situation du Voyager était vraiment de moins en moins sûre. Cela signifiait aussi qu’ils n’étaient pas loin… A suivre... |
| | | Dax Administratrice
Nombre de messages : 5441 Age : 58 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: [VOY, un peu alternatif] Quarantaine et conséquences Ven 20 Jan 2012, 14:14 | |
| du bonbon Chibi, merci pour ce chapitre _________________ « Un plus un n'a jamais donné deux » Lucy Luc Besson
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| | | Chibi Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1713 Age : 48 Date d'inscription : 25/04/2011
| Sujet: Quarantaine et conséquences chapitre 11 [fanfic Voyager, un peu alternatif, en cours] Mar 27 Mar 2012, 17:01 | |
| Chapitre 11
Tuvok dit alors : « Les senseurs nous signalent que nous ne craignons rien pour l’instant, mais je suggère que nous nous mettions en alerte rouge… » Janeway réfléchit un instant, et dit : « Nous devrions, mais cela n’aurait pour effet que d’affoler l’équipage. Il est déjà très stressé et fatigué, je ne veux pas lui en rajouter. Si nous sommes en alerte rouge, je devrai doubler les postes, et je ne pense pas qu’ils y résisteront… » Chakotay intervint alors : « Coupons la poire en deux : nous serons en alerte rouge, mais nous couperons le son et garderons les rotations d’équipage telles qu’elles sont actuellement. Il nous suffira d’être vigilants, voilà tout, et d’anticiper… » Cette solution convint aux deux parties, mais Chakotay vit le regard du capitaine se charger d’orage. Elle détestait qu’il la contredise en public, mais, cette fois, il n’avait pas eu le choix. Tuvok avait raison dans sa pensée de chef de la sécurité, mais le capitaine, avant tout, pensait à son équipage dans sa globalité. Il remarqua qu’elle avait les traits tirés, et se promit de lui parler un peu plus tard, dès qu’elle serait calmée… L’explication ne tarda pas, cependant. Elle lui fit signe de la suivre, et se dirigea vers sa ready room, sous les regards entendus de l’équipage. Elle croisa les bras, les reposant sur son ventre, et dit : « Voulez-vous rendre l’équipage malade de stress ? » Il croisa lui aussi les bras et répliqua en gardant son calme : « J’ai voulu juste essayer de concilier vos deux avis, à Tuvok et à vous, d’y prendre ce qui pouvait contenter chacun de vous. Si j’ai mal fait, je m’en excuse… » Une lueur d’interrogation passa dans son regard bleu, car ce n’était pas dans ses habitudes de s’excuser ainsi. Pourtant, il était imperturbable, comme à son habitude. Cependant, elle pouvait presque sentir son inquiétude, ce qui pouvait expliquer sa réaction. Elle fit un geste vague de la main : « Très bien, très bien, n’en parlons plus… » Elle s’assit – plutôt se laissa tomber – dans son fauteuil, et il lui dit : « Les Kazons me soucient, mais pas autant que votre état, je dois bien l’avouer. Même si vous avez considérablement ralenti votre activité, je vous trouve mauvaise mine… » Effectivement, il était inquiet, et, cette fois, il l’exprimait sans détours. L’air gêné, elle lui dit : « Quelques petits soucis, voilà tout, mais le médecin est confiant… » Pas question de lui dire qu’elle souffrait d’une infection urinaire, c’était déjà assez humiliant comme cela pour ne pas en rajouter. Il s’approcha, posa sa main sur son ventre et dit, son regard sombre s’attendrissant : « Hé, les filles, ce n’est pas bien d’ennuyer votre maman, alors soyez sages, d’accord ? » Janeway dut lutter pour ne pas laisser son émotion se voir sur son visage. Quelle tendresse dans son geste, dans ses mots ! Il leva la tête et dit : « Et la maman devrait songer, aussi, au prénom qu’elle donnera à la seconde jumelle au milieu de ses multiples obligations… » Posant un instant ses lèvres sur son front, il sortit, la laissant interloquée et encore plus émue. Plus que ses mots, ses gestes démontraient qu’il avait parfaitement intégré l’idée d’être père, qu’il était prêt à l’être et déjà très attaché à ses filles. Pourtant, elle le comprenait de moins en moins… Un appel du docteur arriva alors : « Je souhaiterais vous voir, si vous avez du temps… » S’appuyant sur ses accoudoirs, elle parvint à se remettre debout et gagna l’infirmerie d’un bon bas, oubliant son corps qui hurlait grâce. Le docteur, observant un écran, l’attendait. Il la précéda dans son bureau, puis lui dit : « Je crains de ne pas avoir de bonnes nouvelles : les jumelles ne prennent pas le poids escompté, nous ne pourrons pas les faire naître à vingt-huit semaines comme prévu… » Les traits du visage du capitaine s’affaissèrent, et elle dit : « Mais…le traitement ? » Le docteur acheva : « Il a fonctionné, mais pas autant que je l’avais pensé. Si elles naissent trop petites, même avec leurs poumons matures, elles ne pourront pas survivre… » Janeway baissa légèrement la tête, voulant éviter de fondre en larmes une fois de plus. Le sort s’acharnait contre elle, et elle se sentit horriblement coupable. Le docteur, comprenant cela, lui dit : « Elles doivent se partager les nutriments, c’est pour cela qu’elles ne grossissent pas, il n’y a rien qui soit de votre faute là-dedans. Dès qu’elles seront prêtes, nous les ferons naître, et vous oublierez tout cela… » Il l’aida à monter sur le biobed, et rabattit le volet mobile avant de dire : « Regardez, voici celle de droite… » Avec stupéfaction, Janeway s’aperçut que la petite fille qu’il lui montrait avait les yeux grands ouverts et semblait la regarder. Ce regard d’un être encore imparfait l’émut, et deux larmes coulèrent sur son visage. Le docteur, alors, montra celle de gauche en disant : « Celle-ci n’a pas encore ouvert ses yeux, regardez… » Le second bébé suçait tranquillement son pouce, ses paupières encore scellées. Elle demanda au docteur : « Cela peut-il augurer de leur comportement et de leur caractère ? Celle de droite semble plus éveillée que sa jumelle… » Le docteur haussa les épaules : « Il est un peu tôt pour dire cela, nous verrons lorsqu’elles seront au monde… » Elle eut alors une idée, et lui demanda : « Pourrais-je avoir un portrait de chacune des jumelles ? » Attendri plus qu’il n’aurait bien voulu le reconnaître, le médecin obtempéra. Il donna les deux portraits au capitaine, et dit : « Ne vous faites pas de souci outre mesure, elles se portent bien… » Une fois rentrée dans ses appartements, elle répliqua un cadre et y installa les deux portraits avant d’aller les porter dans les appartements de Chakotay. Cela serait une belle surprise pour lui lorsqu’il reviendrait de son quart. Ceci fait, elle se débarrassa de son uniforme, revêtit une large robe et s’affala sur son canapé. Le médecin avait dit qu’elle avait déjà pris presque dix kilos, et elle se demandait comment elle allait pouvoir mener cette grossesse à terme si elle ne pouvait plus bouger. Epuisée, elle s’endormit sur le canapé, et ce fut la faim qui la réveilla. Elle observa l’index temporel, et s’aperçut qu’il allait être l’heure de son petit tour sur la passerelle. Cependant, elle s’était endormie en position couchée, et s’aperçut avec horreur qu’elle ne pouvait pas se relever. Habituellement, elle dormait en position semi-couchée pour justement éviter ce genre de problème. Elle agita les jambes, les bras, puis se laissa retomber, épuisée, après plusieurs dizaines de minutes d’efforts infructueux…. « Pitié, les filles, faites-vous un peu légères ! Ayez pitié de votre maman ! », pensa-t-elle le plus fort possible, espérant que les jumelles l’entendraient, mais elles continuaient à s’agiter dans leur nid douillet, n’ayant cure de la détresse de leur mère. Bon, si elle continuait à s’agiter, elle tomberait du canapé et ce serait bien pire, les jumelles pouvaient naître. Il fallait qu’elle trouve une solution, et vite ! Justement, Chakotay devait avoir terminé son quart, c’était tout juste ce qu’il lui fallait. Elle l’appela : « Commander Chakotay ? Pourriez-vous passer à mes quartiers ? Je dois vous entretenir urgemment… » Malheureusement, elle s’était trompée d’horaire, et Chakotay était encore sur la passerelle lorsqu’il le reçut. Justement, il trouvait étrange qu’elle ne soit pas encore venue faire son inspection, tout comme son équipage, mais l’appel le paniqua brusquement. Personne n’osa faire de remarque lorsqu’il dit d’un ton sans appel : « Tuvok, la passerelle est à vous… » Alors qu’il pressait le pas vers les quartiers du capitaine, il laissa son esprit être gagné par la panique. Pas déjà ! Tout, mais pas ça ! Les jumelles n’étaient pas encore prêtes à voir la lumière, elles ne pouvaient pas naître maintenant ! Il se mit franchement à courir à cette idée, et arriva en un temps record aux quartiers de Janeway, où il sonna. Elle lui signifia d’entrer et, lorsqu’il la vit allongée sur le canapé, se hâta de le faire en demandant : « Que se passe-t-il ? Dois-je vous emmener à l’infirmerie ? » Elle eut une grimace, et dit : « Non, pas du tout, mais, si vous vouliez bien m’aider à me relever…je suis coincée… » Soudainement rassuré, il s’approcha du canapé et, lui prenant les mains, l’aida doucement à se remettre debout en évitant soigneusement d’éclater de rire sous l’effet du soulagement. Une fois qu’elle fut debout, elle dit : « Je suis désolée de vous avoir dérangé et affolé, mais je dois aller faire ma tournée d’inspection à présent… » Elle passa dans le cabinet de toilette, se changea et revint très rapidement, vêtue cette fois de son uniforme et nantie de son dispositif holographique qui lui fit perdre instantanément dix kilos. Il l’accompagna sur la passerelle, où elle écouta soigneusement le rapport de Tuvok sous le regard des autres officiers, rassurés. Elle dit alors les mots rituels du capitaine qui laisse le quart de nuit : « A vous le soin ! » Et elle se rendit à sa ready room, où elle prit connaissance des derniers rapports avant d’enfin pouvoir regagner ses quartiers. Alors qu’elle se dirigeait vers eux, elle croisa Chakotay, et quelque chose sur son visage l’émut. Il posa son regard sombre humide sur elle et lui dit simplement : « Merci, elles sont superbes… » Manifestement, il venait de trouver le petit cadeau qu’elle avait préparé à son intention. Elle lui sourit et dit : « Peut-être aimeriez-vous une tasse de thé… » Au moins, dans ses quartiers, ils seraient plus libres pour parler, et au diable les commérages de l’équipage ! Elle entra dans ses quartiers, et lui désigna un siège alors qu’elle mettait en route une petite bouilloire électrique. Il demanda : « Vous avez vu le docteur, n’est-ce pas ? » Disposant les tasses, elle acquiesça : « Oui, je l’ai vu aujourd’hui, et c’est là que nous avons pris ces portraits… » Il sourit et dit : « C’est étrange, l’une d’elle a les yeux ouverts, et pas l’autre. Cela laisse augurer d’une certaine différence de caractère, à mon sens… » Son regard s’adoucit, et il ajouta : « En tout cas, je trouve qu’elles te ressemblent… » Un silence plus que lourd de sens s’instaura alors qu’elle mettait l’eau dans la théière et qu’elle disposait les tasses pour se donner une contenance. Elle tenta de se pencher, mais il lui prit les tasses des mains pour les poser lui-même sur la table. Pourtant, il ne put l’empêcher de basculer en avant, et il la rattrapa in extrémis. Gênée, elle dit : « Excusez-moi, je…mon centre de gravité échappe parfois à mon contrôle… » Il l’aida à se relever, et en profita pour la garder un petit moment dans ses bras. Malheureusement, il s’aperçut que ses bras ne pouvaient même plus faire le tour de sa taille. Janeway, qui un instant auparavant se sentait bien là, se sentit brusquement remplie de tristesse en constatant cette évidence. Une larme coula sur sa joue, puis deux, puis ce fut un déluge. Cramponnée à lui, elle laissait échapper tout ce qu’elle avait accumulé, la somme de toutes ses douleurs, sa culpabilité sortait ainsi. Surpris au début, il laissa passer l’orage en lui tapotant gentiment le dos et en lui caressant les cheveux. Quand elle put de nouveau parler, elle dit : « Excuse-moi, je… » Mais cette accalmie ne dura pas longtemps, et les larmes se remirent à couler sur son visage alors qu’elle disait : « Je n’en peux plus ! Je suis une mère indigne et, en plus, je suis une énorme baleine qui ne peut pas faire un pas sans chanceler ! » Il aurait voulu lui dire que cela n’avait pas d’importance, que pour lui elle était toujours belle, surtout à présent qu’elle portait la vie, mais aucun mot ne franchit ses lèvres, de toute façon elle ne les aurait pas écoutés dans son marasme. Il se contenta d’être présent, tout simplement et, enfin, ses larmes se tarirent, puis s’arrêtèrent. Elle le repoussa légèrement et dit : « Je suis désolée, cela ne m’arrive jamais d’habitude … » Il sourit et dit : « Pas de panique, je suis là pour ça, et tu n’es pas seule à supporter ton fardeau. Bien sûr, j’ignore complètement tous les aléas que tu peux traverser, mais je suis là pour t’aider… » Elle baissa légèrement la tête, puis la releva et dit : « Je crains que tu ne puisses faire grand chose pour l’instant, c’est à moi de faire le travail… » C’était une façon de voir les choses, mais il dit : « Je ne comprends peut-être pas toutes les implications, ni tout ce que tu peux ressentir, mais je te trouvais absente, triste, ces temps derniers, et je me suis inquiété… » Elle s’assit, prit la théière et y versa l’eau chaude avant de dire : « Moi aussi je m’inquiète pour la survie des jumelles. Le docteur a beau me dire qu’elles vont bien, je ne le crois pas entièrement. Elles sont trop petites, la vérité est là, et c’est ma faute, quoi qu’il en dise… » Chakotay avait discuté du sujet avec le docteur, et reprit sur un ton quelque peu ironique : « Comme tu es responsable du Big Bang, la troisième guerre mondiale, des émeutes de Bell, des guerres eugéniques et de l’occupation cardassienne sur Bajor…Kathryn, tu n’es en rien responsable du fait que les filles ne grossissent pas, c’est souvent le cas lors des grossesses gémellaires parce qu’il y a deux bébés à nourrir, alors cesse de te tourmenter. Bientôt, elles seront là, près de nous… » Elle grimaça : « Pas tout de suite, malheureusement, le docteur m’a dit qu’il ne pourrait probablement pas les faire naître à vingt huit semaines comme prévu, il va falloir attendre encore. Si on attend trop, c’est moi qui serai hors d’usage et qui ne pourrai plus me porter moi-même, le problème est donc insoluble… » Il croisa les bras, et répliqua : « Il n’est pas aussi insoluble que tu sembles le penser. Tu as su garder une cohésion et une hiérarchie sur ce vaisseau, il pourrait presque fonctionner seul, sans nous. Rien ne t’empêche de lever encore un peu le pied, dès que tu en ressentiras le besoin, personne ne t’en voudra… » Décidément, un tel bon sens en était presque épuisant. Elle posa la main sur son ventre où les jumelles bougeaient doucement, et dit : « J’irai jusqu’au bout, mais je me sens tellement épuisée en ce moment… » Il versa le thé dans les tasses, lui en tendit une et dit : « Il n’y a rien d’anormal là-dedans, tu portes deux enfants et elles grandissent aux dépends de ton organisme… » Il n’y avait plus de doutes à avoir, il s’était documenté. Elle sirota un instant son thé, puis dit : « Cela je le sais bien, mais je suis aussi responsable des vies qui sont sous mon commandement, au même titre que celles que je porte… » Il but son thé et dit : « Pour l’instant, contentons-nous de gérer la situation au jour le jour, et nous verrons ensuite. Je te laisse te reposer à présent, il faut aussi que je dorme… » Il se baissa, déposa un baiser léger sur son front, posa un instant la main sur son ventre rebondi et sortit, la laissant pensive… |
| | | Chibi Capitaine de flotte
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| Sujet: Quarantaine et conséquences chapitre 12 [fanfic Voyager, un peu alternatif, en cours] Dim 13 Mai 2012, 17:25 | |
| Chapitre 12
Journal personnel du capitaine
Suis-je une mère indigne en souhaitant que les jumelles viennent au monde maintenant ? Je sais pertinemment que cela serait du suicide, qu’elles n’y survivraient pas, mais je n’en peux plus. J’ai pris déjà dix kilos, et ce n’est pas fini. Mes chevilles ont doublé de volume et se rappellent à mon bon souvenir dès que je pose le pied par terre. Si je me couche entièrement, je ne peux pas me relever seule, j’ai même dû appeler Chakotay au secours pour m’aider. Quand cela va-t-il finir ? J’ai vraiment hâte qu’elles sortent maintenant. L’une d’elle a les yeux ouverts déjà, et semble plus avancée que sa jumelle, je suis curieuse de savoir si cela va se répercuter sur leur caractère respectif. D’après les livres, il y a toujours une des jumelles au caractère plus fort que l’autre, cela semble vérifier ce que j’ai vu, mais il va falloir attendre la naissance pour en être sûrs. Nous avons décidé d’appeler la première Diana, mais nous nous remettrons à l’inspiration du moment pour la seconde… J’ai la chance dans mon marasme qu’il ne se passe rien en dehors du vaisseau, pas de traces des Kazons pour l’instant, et je prie pour que cela dure, qu’ils me laissent accoucher avant d’attaquer. Pas de Vidiians non plus, tant mieux, je n’ai pas envie que mes organes et ceux de mes filles terminent dans leurs corps meurtris par le Phage… Heureusement que Chakotay est là ! Il prend sur lui énormément de tâches pour me permettre de souffler, et est très présent. Je crois qu’il a pleinement accepté l’idée d’être père à présent. Je lui ai offert des portraits prénataux des filles, et je ne l’ai jamais vu aussi ému. J’avais tort de m’inquiéter, il fera un père formidable…
Seul dans ses quartiers, Chakotay mettait la dernière main aux berceaux qu’il avait confectionnés. Il les avait peints avec soin, selon la tradition de son peuple, et chacun était individualisé. La veille, le capitaine lui avait montré les grenouillères qu’elle avait confectionnées avec des chutes de tissus achetées lors d’une escale. Le Voyager était devenu le roi du système D depuis que l’énergie était rationnée à bord, y compris celle du réplicateur, et s’arrêtait parfois pour commercer sur des stations ou des planètes. C’était ainsi que lui-même avait pu acheter le nécessaire pour confectionner les berceaux, et aussi deux couvertures de laine. Petit à petit, les deux parents préparaient de quoi accueillir dans les meilleures conditions les deux petites filles… Janeway avait atteint les vingt huit semaines fatidiques, sept mois, et faisait son possible pour faire grossir les jumelles. Si les injections avaient plus ou moins échoué, elle essaya le sucre, les graisses, et ceci sembla fonctionner vu que les jumelles commencèrent, doucement mais sûrement, à prendre du poids. A présent, toutes deux avaient les yeux ouverts, le visage terminé et s’agitaient plus énergiquement que jamais, avec un cycle de repos bien établi. Un enduit sébacé, le vernix caesosa, recouvrait leur corps et permettait à leur peau de finir sa maturation. Leurs poumons, d’après les examens du médecin, étaient presque prêts à respirer seuls. La première pesait 1 kg 150, et mesurait 38 cm, et la seconde 980 g pour 36 cm. Un après-midi, Janeway avait convoqué tous ses officiers pour une réunion au sommet. Bien carrée dans son fauteuil, elle écoutait soigneusement chacun des rapports des responsables de départements lorsqu’elle vit sa tasse de thé vibrer légèrement. Cela la surprit, mais elle en trouva vite la raison : son ventre se trouvait juste en dessous de la table, et les jumelles, qui étaient à ce moment-là dans leur phase éveillée, donnaient des coups de pied dans leur habitacle à présent bien exigu pour elles deux. Tout le monde remarqua cette légère vibration, mais on l’imputa aux machines alors que Chakotay jetait un regard furtif à son capitaine un peu gênée. Pourtant, elle n’en fit rien paraître, et la réunion s’acheva sans que personne ne se pose de questions. Ce qu'elle ne sut pas, c'est que les autres officiers dirent son fait à Torres, qui ne comprit pas pourquoi, à cause de la vibration incongrue de ses moteurs. La semi Klingonne, qui venait de passer deux jours avec son équipe à tout nettoyer et tout régler, ne le prit pas bien, et cela aurait tourné au pugilat si Tuvok n'était pas intervenu... Lorsqu’elle se trouva seule dans sa ready room, elle s’offrit le luxe d’un sourire et dit doucement, la main sur le ventre : « Les filles, il est temps que je commence votre éducation. Premièrement : on ne dérange pas maman pendant une réunion importante… » Sous sa main, elle sentit un léger coup de pied, celui d’une seule jumelle, et dit encore : « Oui, oui, bientôt tu sortiras de là… » « Et tu feras bien, parce que ta sœur et toi êtes bigrement lourdes maintenant », se dit-elle in petto. Depuis quelques temps, elle pratiquait l’haptonomie pour déjà différencier ses deux jumelles. La plus décidée, la plus lourde aussi, qui avait tendance à prendre l’espace vital de sa sœur, s’appellerait Diana, comme prévu. Pour la seconde, elle hésitait entre India, Virginia, Elizabeth, Margaret ou encore Julia. Elle avait pensé aussi à Kathleen, mais c’était trop proche de son propre prénom et elle avait laissé tomber cette idée. Elle choisirait définitivement lorsque sa petite serait là… A son grand étonnement, l’une des jumelles semblait déjà s’affirmer comme la dominante, ce qui arrivait souvent, d’après ce qu’elle avait lu. Depuis quelques mois déjà, elle s’était documentée, car elle savait qu’une grossesse gémellaire comportait des risques supplémentaires par rapport à une grossesse dite normale. Par chance, chacune des jumelles possédait un sac amniotique, ce qui faisait que l’on n’aurait pas besoin d’en maintenir une pendant que l’autre sortirait. Cependant, le docteur était un peu inquiet quant au placenta, qui risquait d’être endommagé lors de la première naissance et, donc, menacerait la vie de la seconde jumelle, sans compter les multiples problèmes qui pourraient arriver : étranglement par le cordon, appui dessus, anoxie, souffrance fœtale…Il avait donc décidé de ne prendre aucun risque, et d’attendre le huitième mois pour provoquer artificiellement, et de façon contrôlée, la naissance. Pour l’instant, il appartenait au capitaine, grâce à de légère pressions, d’empêcher Diana de trop écraser sa jumelle. Par l’haptonomie, elle parvenait toujours à la situer, et savait désormais où se trouvait sa tête et où se trouvaient ses pieds, élément important pour savoir dans quelle position elle se trouvait… Un coup de pied vigoureux interrompit ses réflexions, et elle grommela : « Diana, ça suffit pour aujourd’hui ! Et ne boxe pas ta sœur… » Pas sûr que le bébé ait entendu, mais elle s’arrêta immédiatement. Janeway se passa la main sur le front, en se disant que cela n’allait vraiment pas être facile si Diana avait hérité de son caractère, ce qui semblait être le cas…
Ce soir-là, Chakotay, seulement vêtu d’un boxer et d’un t-shirt gris, lisait un padd sur lequel on pouvait voir ‘jumeaux et grossesse gémellaire’. Le commander était absorbé dans sa lecture, mais ce qu’il y voyait l’effrayait quelque peu. Un accouchement gémellaire était extrêmement délicat, beaucoup plus qu’un accouchement normal, et avec beaucoup plus de risques pour la maman et les bébés. Les cas de dystocie de l’épaule étaient aussi plus élevés, ainsi que les cas de torsion du cordon qui pouvaient conduire à une asphyxie du nourrisson ou, au mieux, à de graves séquelles, sans compter les risques d’hémorragie élevés. Il sortit de sa lecture complètement chamboulé. Tant de choses pouvaient arriver ! Pourtant, il avait résolu d’être là si c’était possible, elle aurait besoin de lui. Il posa le padd, et s’allongea sur son canapé, les deux bras sous sa tête, avant de commencer à dicter son journal :
Journal personnel du commander Chakotay
Je suis inquiet, plus que je ne l’ai jamais été jusque là. J’ai lu quelques articles sur les accouchements gémellaires, qui m’ont glacé le sang. Même si je sais très bien qu’à notre époque une mort en couches est très rare, je ne peux m’empêcher de penser que Kathryn pourrait y laisser sa vie, ainsi que nos deux filles. Ma propre peur me laisse désemparé, et je ne dois pas la lui laisser percevoir pour ne pas l’affoler, elle a déjà bien assez de soucis. Les jumelles ont enfin consenti à grandir, mais il est temps qu’elles naissent, Kathryn a pris douze kilos. Pourtant, même ainsi, elle est belle, courageuse, charismatique, comme elle l’a toujours été depuis que je la connais. Si Diana, la jumelle la plus décidée, a ne fût-ce qu’un quart de son caractère, elle saura toujours ce qu’elle veut. C’est étrange, je souhaite qu’elle ressemble plus à sa mère qu’à moi, je suis un bien étonnant père, semble-t-il. La seconde jumelle, elle, semble plus calme, ce qui j’espère contrebalancera le caractère de sa sœur. En tout cas, lorsqu’elles seront nées, ce seront les plus beaux bébés que ce Quadrant ait jamais vus, ce qui est normal vu que nous sommes les seuls humains ici… Je vais essayer de faire en sorte d’être auprès de Kathryn lorsqu’elle donnera naissance aux jumelles, je tiens à participer et à l’aider. Elle essaye de s’en sortir seule, et ne se plaint jamais, même si je sais que son corps la fait énormément souffrir maintenant. Même si mes filles m’émeuvent, je ne suis pas sûr d’être prêt à être père, mais je vais faire comme tous les autres : apprendre, mais apprendre doublement. Finalement, je ne regrette plus rien, c’est le Grand Esprit qui a fait arriver toute cette succession d’événements, c’est la prochaine étape de ma vie, comme me l’a dit mon père…
Une fois qu’il eut fini de dicter cela, il se sentit mieux, et nota l’évolution de son mental. Il admettait qu’il n’était pas prêt, mais il voulait être père, il voulait voir ses filles dans les bras de Kathryn lui sourire, lui dire ‘papa’, changer leurs couches, les nourrir, se lever la nuit pour elles, soigner leurs petits maux, leurs petits chagrins. Mieux vaut tard que jamais, disait l’adage, il avait attendu quarante cinq ans pour avoir la joie d’être père, c’est qu’il était écrit dans son destin que c’était maintenant qu’il était prêt…
A suivre....
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| | | Chibi Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1713 Age : 48 Date d'inscription : 25/04/2011
| Sujet: Quarantaine et conséquences chapitre 13 [fanfic Voyager, un peu alternatif, en cours] Mer 18 Juil 2012, 15:42 | |
| Chapitre 13
A trente semaines, le docteur se déclara satisfait et fixa une date pour la naissance. Les jumelles, quoi qu’encore petites, avaient atteint un poids acceptable qui leur permettrait de survivre en dehors du corps de leur maman. Si Diana pesait 1,650 kgs pour 42 cm, sa sœur, elle, venait d’atteindre péniblement le kilo et ne mesurait que 40 cm. La première était tirée d’affaire, mais le docteur s’inquiétait pour la seconde, qui ne semblait pas profiter autant malgré les traitements. Pourtant, les circulations étaient équilibrées, c’était sans doute le métabolisme de la petite fille qui n’assimilait pas aussi bien que celui de sa jumelle. A côté de tout cela, Janeway commença à espérer de pouvoir accoucher dans un univers plus ou moins sécurisé. Ils n’avaient croisé aucun Kazon depuis un bon moment, juste un ou deux vaisseaux Trabes sur lesquels ils avaient eu l’avantage facilement. Pourtant, elle gardait à l’esprit que les Kazons, de quelque secte qu’ils fussent, n’étaient pas loin et qu’elle se devait vraiment de se tenir sur ses gardes. Pour qu’elle puisse marcher normalement, le docteur lui injectait des antalgiques dans le bas du dos, mais ne pouvait pallier tous les désagréments : compression de vessie, hypertension… Pour l’instant, personne ne se doutait qu’elle était enceinte, mais un événement inattendu rajouta Tom Paris sur la liste très réduite des personnes au courant. Un parasite infecta le vaisseau, et donc plusieurs membres de l’équipage se retrouvèrent en quarantaine à l’infirmerie, dont Chakotay. Pour corser le tout, la race extraterrestre qui avait mis au point le parasite réussit à s’introduire sur le Voyager et à saboter une partie des systèmes, dont celui du médecin holographique. Janeway, alors, dut se replier sur l’infirmerie, seul endroit encore plus ou moins intact car ses systèmes étaient séparés de ceux du reste du vaisseau, pour y orchestrer la reprise progressive des systèmes. Malheureusement, seul Tom Paris eut autant de chance qu’elle, car, bientôt, ils se retrouvèrent enfermés… Paris, ayant des connaissances médicales, essayait de faire tout ce qu’il pouvait pour sauver les quatorze membres d’équipages infectés et inconscients, mais il n’avait plus accès à la salle des médicaments et commençait à douter de pouvoir faire quelque chose… Janeway, engoncée comme lui dans une combinaison anti-contamination, lui dit alors : « Dans quel état sont-ils ? » Le navigateur se releva, et dit : « Le parasite agit sur leur système immunitaire et sur plusieurs de leurs organes, il les prive de toute défense, un simple rhume pourrait les tuer. Pour l’instant, le processus est ralenti par la médication administrée par le docteur avant qu’il ne soit hors de combat, mais je ne sais pas combien de temps il fonctionnera encore… » Elle croisa les bras et demanda : « Pouvez-vous les soigner ? » Paris secoua la tête : « Non, je n’ai pas accès aux remèdes et je n’ai pas assez étudié pour cela… » Il réfléchit un instant, et dit : « Il me faudrait une substance riche en cellules immunitaires, comme de la moelle osseuse ou, encore mieux, du sang fœtal, et j’aurais une chance de les sauver, mais nous n’en avons pas… » Le regard de Janeway se posa alors sur les membres de son équipage allongés là, s’affaiblissant de seconde en seconde, et se dit qu’elle possédait en elle la clé de leur survie. Cependant, révéler cette clé serait mettre son secret entre les mains de Paris. Pourtant, ce faisant, les jumelles auraient une chance de connaître leur père et les membres de l’équipage infectés celle de revoir la Terre vivants. Son équipage s’était souvent sacrifié pour elle, elle devait à présent payer de sa personne pour lui. Paris, pour sa part, s’était maintes fois révélé digne de confiance, et il avait une dette envers elle… Elle se tourna vers Paris, et lui dit : « Si vous aviez la possibilité de faire un prélèvement de l’une de ces deux substances, qu’en feriez-vous ? » Un peu étonné par la question, il répondit : « J’extrairais les cellules immunitaires, dont j’enlèverais les marqueurs HLA pour éviter tout rejet, puis je les répliquerais et leur injecterais… » Elle prit une grande inspiration, et dit : « Etes-vous capable de faire un prélèvement dans un cordon ombilical in vivo ? » De plus en plus déstabilisé, Paris répondit : « Oui, bien sûr, mais… » Janeway l’interrompit : « Très bien. Ce que je vais vous dire devra cependant rester secret, je sais que je peux compter sur vous mais je préfère le préciser… » Elle entra dans la petite pièce stérile qui servait aux opérations, ôta sa combinaison dans le sas et lui fit signe de venir aussi. Une fois qu’il fut lui aussi décontaminé, elle débrancha son système holographique et Paris crut qu’il rêvait en voyant son impressionnant embonpoint. Il parvint cependant à dire : « Vous…vous êtes…enceinte ? » Elle acquiesça : « Oui, de trente semaines, et ne me demandez pas comment s’il vous plaît, je n’ai pas envie de m’étendre là-dessus… » L’esprit de Paris fit rapidement le calcul, et il dit : « Votre quarantaine, n’est-ce pas ? » Elle répondit : « Oui, mais je souhaitais garder le secret jusqu’à la naissance. Pourrez-vous prélever du sang dans le cordon ? » Il acquiesça, mais dit : « Vu l’état avancé de votre grossesse, ce sera difficile de le faire sans blesser le fœtus, mais je peux le faire sous contrôle de senseurs… » Elle rectifia : « Les fœtus… » Le regard bleu clair de Paris, déjà écarquillé, s’agrandit encore plus : « Les ? Il y en a deux ? » Elle opina de la tête, et dit : « Ce sont deux jumelles, en fait. Essayez de faire le prélèvement dans le cordon de celle de droite, c’est la plus grosse et elle s’en ressentira moins que sa jumelle… » Paris avait encore du mal à croire ce qu’il venait d’apprendre. Le capitaine, enceinte, et de son second en plus ? C’était presque impossible à envisager, et pourtant c’était bien vrai. Elle avait presque réussi à mener sa grossesse à terme sous le nez de l’équipage, et il comprit sa réaction… Bien que volumineuse, elle lui paraissait épanouie, heureuse d’être bientôt maman, et il se dit que, finalement, ce n’était peut-être pas un mal. En effet, ils étaient sans doute condamnés à faire souche dans le Quadrant Delta et, à cette idée, le visage de B’Elanna Torres lui apparut. Un peu gêné, il se morigéna et, prenant une sonde, la posa sur le ventre du capitaine avant de saisir une seringue à longue aiguille. Il localisa rapidement chaque jumelle, puis, prenant l’aiguille, l’introduisit doucement après avoir insensibilisé la peau à cet endroit. La sueur au front, essayant de ne pas faire de geste brusque pour ne pas blesser Diana, il parvint après quelques minutes à introduire son aiguille dans l’artère ombilicale de la petite fille. Il marmonna : « Surtout ne bouge pas, bébé, surtout pas, laisse-moi finir… » Il remplit deux fioles, et dit : « Très bien, je vais le répliquer et préparer le traitement. Restez allongée un moment, et, s’il y a quoi que ce soit d’anormal, appelez-moi… » Il répliqua le sang, le centrifugea et réussit à en séparer les cellules immunitaires, qu’il injecta après traitement anti-HLA à chaque membre de l’équipage infecté avant de dire : « Il faut attendre maintenant, cela va prendre plusieurs heures… » Elle s’était assise, et il lui demanda : « Comment vous sentez-vous ? » Elle fit un geste de la main, et dit : « Pas plus mal que d’habitude, il est temps qu’elles viennent au monde… » Il remarqua qu’elle était en train de bricoler quelque chose, et demanda : « Qu’est-ce que c’est ? » Elle répondit : « Un système qui devrait me permettre de transférer les commandes ici… » Il dit : « Je suis en train d’extraire un vaccin d’un prélèvement sanguin que j’ai fait sur l’un des infectés, je vais pouvoir ensuite nous l’injecter et le vaporiser dans tout le système d’aération. Ce vaccin ne présente aucune contre-indication pour vous, et les jumelles seront immunisées elles aussi par votre circulation sanguine… » Elle brancha son système sur l’une des consoles, s’affala dans un fauteuil avant de faire quelques manipulations et de dire : « Cela fonctionne, tout se reroute ici… » Elle se réjouit d’avoir été curieuse à l’Academy et d’avoir suivi les conseils de son père. Celui-ci lui disait toujours : « Goldenbird, ne te cantonne jamais à ta section, un jour viendra où tu pourras avoir besoin de quelque chose qui ne relèvera pas de la science. Apprends donc à réparer toi-même, et à commander, sans devoir compter sur les autres… ». Paris, étonné, lui dit : « Je ne savais pas que vous étiez si douée en technique… » Elle ne releva pas et, un par un, amena vers l’infirmerie tous les systèmes de contrôle, qu’elle verrouilla. Paris, lui, finissait de s’occuper du vaccin, qu’il put enfin vaporiser, et dit, après leur avoir fait les injections : « Très bien, dans une demi-heure tous les aliens seront inopérants et nous pourrons sortir en sécurité… » Elle soupira, et dit : « Très bien, lieutenant… » Elle se tut un instant et dit : « Il va sans dire que je peux compter sur votre discrétion concernant mon état… » Paris sourit, et acquiesça : « Je n’oublierai jamais que vous m’avez tiré de ma prison, que vous m’avez fait confiance malgré tout, je sais ce que je vous dois et je ne vous trahirai pas… » Elle acquiesça à son tour, et dit : « Ce que vous venez de faire mérite une citation à votre dossier, vous venez de sauver la vie de quatorze membres de l’équipage de ce vaisseau, je ne l’oublierai pas… » Il rosit légèrement, et rétorqua : « Je n’aurais rien pu faire sans vous, capitaine, ni sans les jumelles que vous portez et qui viennent de sauver leur papa de la mort… » Elle brancha son dispositif holographique, ayant remarqué que certains des infectés commençaient à reprendre conscience, et dit à voix basse : « Je pense qu’il sera d’accord pour que vous soyez le parrain de l’une d’entre elles… » Le regard bleu de Paris s’éclaira et un large sourire fendit ses traits alors qu’il répondait : « J’en serai honoré, capitaine… » Elle déverrouilla les systèmes, et parvint à débloquer les portes de l’infirmerie. Puis, ne craignant plus rien du parasite, elle entra dans la salle de quarantaine où Paris se trouvait déjà. Chakotay ouvrait les yeux, et elle se contenta de hocher la tête pour lui signifier que tout allait bien avant de faire le tour des autres patients et d’enfin pouvoir gagner sa passerelle où l’attendait Tuvok. Le regard sombre du Vulcain se posa sur elle et il dit : « Le bâtiment est sécurisé, capitaine, mes équipes achèvent de ramasser les corps des aliens. Comment vont les malades ? » Elle répondit : « Grâce au lieutenant Paris, qui a trouvé la médication, tous sont tirés d’affaire mais devront encore se reposer quelques heures… » Il ne laissa voir aucun signe de soulagement, mais elle sentit qu’il l’était. Elle fit le tour des différents départements pour y voir les dégâts, et il était tard lorsqu’elle put enfin gagner sa ready room. Elle s’assit et commença à lire les rapports, mais le sommeil eut raison d’elle et elle s’endormit…pour être réveillée quelques heures plus tard par les coups de pieds rageurs des jumelles. Elle regarda l’index temporel : il était plus de minuit, vraiment l’heure d’aller dormir… Elle gagna ses quartiers, et soupira d’aise lorsque, vêtue de sa chemise de nuit, elle se glissa entre les draps. Pourtant, elle ne parvint pas à trouver le sommeil tout de suite, et son esprit passa en revue les événements de la journée. Paris s’était montré digne, une fois de plus, de la confiance qu’elle avait mise en lui en le sortant de sa colonie pénitentiaire, elle avait bien fait de lui demander d’être parrain, il n’arriverait rien aux jumelles s’il était dans les parages. Elle avait déjà cité dans son dossier ce qu’il avait fait, cela lui vaudrait probablement une promotion au rang de lieutenant-commander un jour… Quelques jours plus tard, Chakotay reprit le service actif, et il se trouvait dans sa ready room avec elle pour se mettre au courant quand on sonna : c’était Tom Paris. Il avança de quelques pas, et dit : « Vous avez demandé à me voir ? » Le regard sombre de Chakotay l’observa un instant, et ce fut lui qui répondit : « Oui, je voulais vous remercier… » Paris répondit : « Je n’ai pas fait grand’chose, monsieur, c’est à votre fille que vous devez la vie… » Jamais elle n’avait dit explicitement qu’il était le père, mais Paris, fine mouche, l’avait compris. La noblesse de sa personnalité ressortait ainsi, et prouvait qu’il n’était pas entièrement le mauvais sujet renié par son père. Chakotay reprit : « Le capitaine m’a dit la proposition qu’elle vous avait faite, j’y souscris entièrement. Nous vous laisserons choisir votre filleule dès qu’elles seront au monde… » Paris, souriant, demanda alors : « Comment s’appelleront-elles ? » Ce fut cette fois Janeway qui répondit : « Celle qui est la plus lourde, la plus développée, à qui vous avez prélevé le sang s’appellera Diana, mais, pour la seconde, nous verrons après la naissance… » Paris dit alors : « Alors je serai le parrain de la petite Diana… » Il avait l’air vraiment ravi, et Chakotay découvrait là cette autre facette de sa personnalité : un homme sensible, affectueux. Sa fille ne pourrait être dans de meilleures mains… Le navigateur leur dit : « Toutes mes félicitations, même si j’avoue que j’ai été surpris à l’annonce de ces naissances… » Janeway rit doucement et dit : « Pas si vite, vous nous féliciterez lorsqu’elles seront là, mais c’est gentil de votre part… » Le regard de Paris brilla et il dit : « Comptez sur ma discrétion, je sais ce que je vous dois…veuillez m’excuser à présent, je dois regagner mon poste… » Une fois le jeune lieutenant sorti, Chakotay regarda le capitaine et dit : « Voilà ce que j’appelle un beau gâchis… » Janeway posa la main sur son abdomen proéminent et dit : « Il a cherché toute sa vie à prouver à son père qu’il pouvait être lui-même sans obligatoirement suivre ce qu’il avait imaginé pour lui… » Le commander dit : « Je crois qu’il s’est révélé… »
Journal personnel du capitaine Encore deux semaines, et les jumelles naîtront, si je tiens jusque-là car il m’arrive déjà d’avoir quelques contractions intermittentes. J’ai failli perdre quatorze membres de mon équipage à cause d’un parasite, et Tom Paris, en prélevant du sang dans le cordon ombilical de Diana, a réussi à les sauver. Le pauvre, il a ressenti le choc de sa vie en me voyant enceinte, ce qui signifie que j’ai bien réussi à garder le secret. Il sera le parrain de Diana, je crois qu’elle lui a tapé dans l’œil… Le vaisseau a souffert de l’invasion, mais les équipes de Torres ont tout réparé en un temps record. De jour en jour, la décision que j’avais prise à l’époque de la nommer chef-ingénieur est confortée, et j’en suis ravie. Je pense que je vais lui demander d’être la marraine d’une des deux jumelles, cela devrait lui plaire… J’ai eu très peur lorsque Chakotay a failli mourir des suites de ce parasite, c’est pour cela que je n’ai pas hésité à révéler ma grossesse à Paris, cela en valait largement la chandelle. Je crois que je n’aurais pas supporté de vivre sans lui…mais je devais aussi sauver les membres de mon équipage, qui a maintes fois risqué sa vie pour moi…
Journal personnel du commander Chakotay Treize membres d’équipage et moi devons la vie au précieux sang de ma petite fille Diana. Dès avant sa naissance, cette petite chipie au caractère bien trempé a déjà trouvé le moyen d’être utile au vaisseau. Avec un parrain comme Tom Paris, il va falloir que nous la surveillions, Kathryn et moi… Le capitaine a tout risqué pour nous sauver, y compris sa réputation, et je lui en suis infiniment reconnaissant. Comme à son habitude, elle a privilégié le vaisseau et l’équipage sans penser à elle-même. Elle n’a pas voulu s’étendre là-dessus, mais je sais que le prélèvement dans le cordon de Diana aurait pu provoquer une hémorragie, voire la faire naître ou la blesser. Comme d’habitude, elle n’a pas voulu m’inquiéter, il va encore falloir que je la convainque de ne rien m’épargner. Pour l’instant, l’équipage ne sait encore rien, il nous reste quelques jours pour décider de ce que nous lui dirons… Kathryn a été ravie lorsque je lui ai dit que j’assisterai si possible à l’accouchement, je crois que cela la soucie un peu, il y a de quoi, et ce que j’ai lu ne m’a pas aidé à dédramatiser. Heureusement, le docteur sera là et tout se passera bien, j’en suis sûr…
A suivre...
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| | | Dax Administratrice
Nombre de messages : 5441 Age : 58 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: [VOY, un peu alternatif] Quarantaine et conséquences Ven 20 Juil 2012, 12:48 | |
| WOW quel chapitre.
j'ai manqué le précédent alors je trouve le costume "holographique" du capitaine est génial comme idée. Vraiment intéressant.
bon boulot Chibi, Une chance qu'il y a "Equinox" j'avais moins peur pour la sécurité des jumelles !!!! _________________ « Un plus un n'a jamais donné deux » Lucy Luc Besson
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| | | Schmullus Commodore
Nombre de messages : 3896 Age : 46 Date d'inscription : 15/07/2011
| Sujet: Re: [VOY, un peu alternatif] Quarantaine et conséquences Dim 22 Juil 2012, 13:18 | |
| Merci Chibi |
| | | | [VOY, un peu alternatif] Quarantaine et conséquences | |
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