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 [TOS] USS Baltimore II : Narnaya Prime

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MessageSujet: Re: [TOS] USS Baltimore II : Narnaya Prime   [TOS] USS Baltimore II : Narnaya Prime - Page 2 Icon_minipostMar 29 Juin 2010, 08:03

Chapitre 16 : L’évasion


Les pensées de T’Savhek tournaient autour de la crise survenue sur l’USS Eagle, lorsque Harlington et elle s’étaient retrouvés à essayer de sauver l’équipage de l’invasion cornayenne. En ces circonstances, Harlington avait également été gravement blessé par éventration, ce qui troublait beaucoup la Vulcaine.
Elle se reprit. En tant que commandant en second, elle se devait de prendre la situation en main. Son devoir était clair : sauver son supérieur. Pourtant, alors qu’il geignait de douleur, des larmes dans les yeux, elle se pencha vers lui et l’interpella :
– Commandant, vous m’entendez ?
– Que fais-tu, T’Savhek ? intervint Sulok. Il doit utiliser toutes ses forces pour se reposer, ne viens pas le distraire ou le stresser.
– Je fais mon devoir, docteur, rétorqua-t-elle sèchement. Et j’ai besoin d’informations pour sauver l’équipage et les membres de l’avant-poste.
– Médicalement parlant, je refuse de…
– Je dois parler au commandant, la survie de tous ici en dépend. Même si ça contribue à le tuer, lui.
Si Sulok n’aimait pas ce qu’il entendait, il préféra se taire. Son devoir était de veiller sur la santé des hommes de bord, tâche dont il s’acquittait avec zèle depuis la remise en cause de ses capacités par Harlington. T’Savhek n’avait sans doute pas tort en étant prête à sacrifier son commandant en échange de renseignements pouvant sauver le plus grand nombre. Il comprenait cette froide logique mais fut dérangé par la certitude qu’elle n’aurait pas agi autrement si lui-même avait été à la place du commandant. Sa sœur pouvait parfois se montrer intraitable, à un point qu’il doutait pouvoir atteindre un jour.
– Commandant, il faut que je vous parle, c’est important ! insista T’Savhek.
Pour avoir déjà vécu ce type de scène avec lui, elle le savait capable de réagir dans l’intérêt de tous.
– Quoi ? parvint-il à articuler, les dents serrées.
– Que s’est-il passé avec Sender et Jingkler ?
– Sender… tué… par Jingkler. Il sait… pour auto… destruction mais ne l’a… pas prise au… sérieux. Il ne… la fera pas désactiver. À… vous de jouer, T’Savhek.
– À vos ordres, commandant, répondit-elle, laconique.
– Allez-y. Je reste… ici pour… veiller sur vos arrières, conclut-il avec une grimace qu’il essaya de faire passer pour un sourire.
La détermination sans faille affichée par Harlington malgré son état mit du baume au cœur à beaucoup de ses hommes, et son attitude lui valut même le respect silencieux des Vulcains de l’avant-poste.

– Au travail, chaque minute compte, annonça T’Savhek. D’après mon estimation, le Baltimore explosera dans trente-quatre minutes. Nous devons impérativement sortir d’ici.
– Mes hommes et moi sommes enfermés ici depuis suffisamment longtemps pour que nous ayons eu le temps d’y réfléchir, avança Silkar. Cette cellule est archaïque, seuls des barreaux nous séparent de la liberté. Il devrait être possible de les tordre à l’aide de notre force de Vulcains. Quant aux gardes, ils semblent avoir une foi inébranlable en cette prison : ils ne viennent que pour nous apporter à manger.
T’Savhek avait de sérieux doutes là-dessus. Si la geôle avait été construite pour retenir des humains, ils auraient en effet eu une chance : la force physique d’un Vulcain était bien plus grande que celle d’un humain. En unissant leurs efforts, il aurait sans doute été possible de tordre les barreaux. Mais ce raisonnement valait-il pour une cellule soffrée ? Ce peuple avait l’apparence d’êtres de pierre, et les membres de Starfleet ignoraient quelle était au juste leur force physique. Une seule manière de le savoir…
– Pourquoi n’avoir pas tenté auparavant de vous échapper ?
– Pour aller où ? contra Silkar. Nous ne voyions pas l’intérêt de nous enfuir alors que nous pouvions être repris à chaque instant à cause de la technologie de téléportation des Soffrés.
– Je comprends. Écoutez-moi tous. Les gardes qui nous ont enfermés ici ont l’air de n’être armés que de lances. Ce peut être un avantage pour nous : nous sommes suffisamment nombreux pour pouvoir venir à bout de quelques gardes aussi mal équipés. Notre objectif sera de semer le plus de confusion possible et d’investir un poste de contrôle soffré. À partir de là, nous pourrons peut-être retourner la situation en notre faveur.
– Les impondérables liés à cet ersatz de plan me semblent trop importants pour qu’il soit efficace, fit Silkar, émettant à haute voix l’opinion générale.
– Vous avez une meilleure idée ? rétorqua T’Savhek.
– Non, mais…
– Dans ce cas, nous procéderons ainsi. Dois-je vous rappeler que je suis l’officier la plus gradée ici ?
Si techniquement parlant, T’Savhek avait raison, Silkar et ses scientifiques étant des scientifiques civils de Starfleet, il fut contrarié d’être ainsi remis à sa place. Le plan de sa fiancée était rudimentaire, avec trop peu de chances de marcher. T’Savhek était-elle en train de succomber à l’impétuosité des humains à force de les fréquenter ? Il préféra ne rien répondre. Elle avait raison sur un point : Harlington en danger de mort, c’était elle qui dirigeait leur groupe. En tant que militaire de Starfleet, elle était plus à même que lui d’évaluer la situation et d’y apporter des réponses. Du moins l’espérait-il…
– Sulok, tu restes ici pour veiller sur le commandant. Vulcains, en position !
Deux scientifiques vulcains s’emparèrent d’un des épais barreaux métalliques ; T’Savhek et Silkar firent de même avec celui d’à côté. Tous firent jouer leurs muscles contre ces obstacles.
Le silence tendu qui s’installa laissa bientôt place aux grognements frustrés des Vulcains, impuissants à tordre les barreaux. Pourtant, avec l’opiniâtreté de leur peuple, ils insistèrent longuement.
L’équanimité de T’Savhek commença à se fissurer intérieurement. Il faudrait des heures au minimum pour venir à bout des barreaux, si tant est qu’ils veuillent bien céder. Et d’ici là, son commandant serait mort. Eux aussi, peut-être. Le compte à rebours qui s’égrenait dans sa tête lui annonça qu’il ne restait plus que dix-huit minutes avant la destruction du Baltimore.

Soudain, un Soffré se matérialisa dans la geôle. Les Vulcains cessèrent leurs efforts et T’Savhek reconnut Jussé, à qui Harlington et elle avaient déjà eu à faire.
– T’Savhek, annonça l’autochtone, je suis venu dès que j’ai pu. Comment puis-je vous aider ?
Elle repoussa le soulagement qui l’avait envahi à la vue du Soffré pour ordonner ses pensées et trier ses priorités.
– Vous avoir à nos côtés ouvre des perspectives nouvelles, Jussé. Je dois rejoindre le Baltimore.
– Tout en sachant que vous pouvez être téléportée de la surface à n’importe quel moment ? s’étonna Jussé en coulant un regard nerveux derrière lui, au cas où des gardes surgiraient.
– Donnez-moi votre unité de téléportation : hors de question que vous subissiez le même sort qu’Empgé. Je vais téléporter Harlington et Sulok sur-le-champ : seules nos installations médicales peuvent sauver le commandant. Ensuite, je reviens chercher Silkar. Il faut que je désactive l’autodestruction du vaisseau et mette en place des contre-mesures contre toute téléportation en provenance de la surface.
– C’est possible, ça ? demanda Silkar.
– Avec vos compétences informatiques, oui. J’ai déjà réfléchi au problème et je pense pouvoir protéger le Baltimore contre toute intrusion non désirée.
– Que faisons-nous pendant ce temps ? demanda Lupescu.
– Vous restez ici. Si aucun garde ne survient, notre absence passera inaperçue jusqu’à ce que le système de défense du vaisseau soit en place. Si c’est le cas, je reviens vous chercher. Sinon, nous entamerons des négociations de là-haut.
– Mais si les Soffrés menacent à nouveau de nous tuer ? s’inquiéta le chef de la sécurité.
– Je procéderai à une démonstration de force, en espérant qu’ils cèdent.
– Et si ce n’est pas le cas ?
– Nous verrons le moment venu, éluda T’Savhek.
Lupescu se contenta d’opiner du chef, aussi mal à l’aise que la Vulcaine quant aux aléas de leur futur immédiat. Jussé donna son unité de transport à T'Savhek et s'assit au milieu des membres de Starfleet. Il serait ainsi caché d’une simple inspection visuelle de leurs geôliers.
L’absence de quatre des vingt prisonniers pouvait-elle passer inaperçue ? T’Savhek n’y croyait guère mais n’insista pas sur ce point. Il lui paraissait impensable que les Soffrés ne viennent pas constater d’ici peu de temps la fin de Harlington. Ils savaient qu’il était mourant.
Les failles du plan étaient légion, et tous en avaient conscience. Nul ne préféra les souligner.

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MessageSujet: Re: [TOS] USS Baltimore II : Narnaya Prime   [TOS] USS Baltimore II : Narnaya Prime - Page 2 Icon_minipostSam 03 Juil 2010, 08:23

Chapitre 17 : Retour à bord


Dès qu’elle fut à bord avec Harlington et Sulok, T’Savhek ordonna à son frère d’installer le commandant dans un lit médical portatif et de l’amener jusqu’à la passerelle.
– Pas question, il doit être soigné de toute urgence.
– Il faut qu’il soit sur la passerelle pour désactiver l’autodestruction du vaisseau avec moi. Je ne peux pas le faire seule.
Tiraillé entre son devoir d’officier médical en chef et l’urgence de leur situation, Sulok se rendit aux arguments de sa jumelle. Il prit une trousse médicale à l’infirmerie en plus du seul lit à répulseurs du bord. Une fois Harlington installé dessus, Sulok confia à sa sœur le soin de conduire le lit à travers les coursives et les ascenseurs, pendant qu’il auscultait son patient à l’aide d’un tricordeur médical.
Les relevés qui s’affichèrent étaient très alarmants. Le cœur de Harlington menaçait de lâcher à chaque instant, la lance qui avait fouaillé son corps avait provoquée des dégâts internes importants. Sulok injecta un anti-douleur à Harlington et prépara une seringue hypodermique d’un puissant sédatif. Il n’injecta pas ce dernier, T’Savhek ayant besoin de Harlington conscient.
Dès que le commandant et T’Savhek eurent donné leurs codes d’accès à l’ordinateur de bord, l’autodestruction se désactiva. Sulok ne perdit pas une seconde : il devait placer Harlington dans un champ de stase pour se donner un peu de marge. D’autant plus qu’il allait devoir opérer seul.
De son côté, T’Savhek ne jeta pas un regard sur ses deux compagnons. Pas le temps pour cela. Elle se téléporta dans la cellule sur Soffré. Dès qu’elle fut parmi eux, elle s’avisa que pour assurer la sécurité des prisonniers, elle aurait dû leur descendre des phaseurs. Si peu de temps, tant d’urgences… Elle attrapa Silkar par le bras et entra les coordonnées du Baltimore. Protéger le vaisseau était la seule vraie priorité, la tête de pont qui pouvait les sauver tous.
Une fois à bord, les deux Vulcains se précipitèrent vers la salle des machines. T’Savhek demanda à l’ordinateur de scanner l’unité de téléportation qu’elle portait au poignet et d’en extirper les différentes fréquences d’ondes en émanant. Il y en avait des dizaines. Elle s’échina à créer un programme les recensant, dans le but de demander à l’ordinateur de bord de reproduire les interactions des particules à plus grande échelle.
Elle se contentait d’en tracer les plus grandes lignes avant de les transmettre à Silkar. Le scientifique était exoplanétologue, et donc moins au fait des problèmes technologiques, mais T’Savhek lui connaissait de solides compétences en informatique. Ce qui s’avérerait utile pour concocter les détails précis du programme appliquant les contre-mesures destinées à lutter contre toute téléportation non autorisée, fut-elle soffrée.
T’Savhek craignait que la tâche ne soit trop ardue pour eux, surtout dans un laps de temps indéterminé mais qui, quoi qu’il en soit, ne s’éterniserait guère. Ceci dit, jamais elle ne l’aurait avoué. Elle continua à dégrossir le programme, donnant des orientations générales à son fiancé, qui les transformait en lignes de code minutieuses et précises.

*
**

Dès que T’Savhek et le commandant avaient désactivé l’autodestruction, Sulok s’était précipité vers son fief avec son patient, sans même prendre le temps de lui injecter l’anesthésique. Il décida qu’il était temps d’y remédier et dès qu’ils furent dans l’ascenseur, il se prépara à faire l’injection.
– Qu’est-ce… que c’est ? demanda Harlington.
– Un sédatif, commandant. Rassurez-vous, la situation est sous contrôle.
– Pas… de sédatif.
– Commandant, ne soyez pas ridicule, vous êtes mourant et je dois vous opérer. Vous avez besoin de cet anesthésique.
– Je suis le… commandant. Je… dois savoir ce qui… se passe.
– Je suis l’officier médical en chef, j’ai tout pouvoir en ce qui concerne la santé de l’équipage, vous y compris.
– Pas question de… dormir. Inhibiteur cor… tical seulement. C’est… C’est un ordre !
Le médecin ne répondit pas avant un long moment, pendant lequel ils rivèrent leur regard l’un sur l’autre. Aucun ne voulut baisser les yeux. Dans ceux de Harlington, Sulok put lire une détermination sans faille.
Quand la porte de l’ascenseur s’ouvrit, Sulok grogna :
– À vos ordres, commandant.

Une fois à l’infirmerie, Sulok plaça le lit sous un panneau de contrôle sur lequel il fit défiler les informations contenues dans son tricordeur médical. Sans prendre le temps de réfléchir, il appliqua à la lettre les recommandations qui s’affichèrent à l’écran.
Le panneau de contrôle était un outil des plus précieux. S’il affichait toutes les anomalies qu’il décelait, grâce à ses senseurs capables d’examiner un corps sous toutes ses coutures, il comportait en outre une fonction « diagnostic », utilisée par les médecins en cas d’extrême urgence ou en cas d’un nombre important de blessés à traiter.
À chaque fois qu’il injectait un produit à son supérieur, Sulok lisait les conséquences sur l’écran. Une alarme sonnerait si les réactions du corps de Harlington n’étaient pas conformes vis-à-vis des produits et médicaments employés.
Il installa un stimulateur cardiaque à proximité, au cas où, mit une poche de sang en transfusion et injecta l’inhibiteur cortical. Ne pouvant imaginer quelle serait la réaction de Harlington en voyant le médecin trifouiller à l’intérieur de son corps, il installa précipitamment un rideau juste au-dessus de la vilaine plaie. Il commanda une tenue stérilisée au synthétiseur et l’enfila prestement, avant d’ordonner à l’ordinateur médical de projeter un champ de confinement autour d’eux. Il attendit quelques secondes, le temps que l’air ambiant soit purgé de ses impuretés. Ne lui restait désormais plus qu’à réparer toutes les déchirures, l’une après l’autre, et les obturer au fur et à mesure.

– Ordinateur, fit Harlington, ouvre-moi un canal de communication avec T’Savhek, je veux savoir ce que j’ai manqué.
– Commandant, vous perdez la tête ! fit Sulok.
– Me faire charcuter le ventre ne m’empêchera pas d’assumer mes responsabilités de commandant.
– Je vous interdis de…
– Il suffit, Sulok ! Faites ce que vous avez à faire et fichez-moi la paix ! T’Savhek, quelles sont les nouvelles ? Qu’est-ce qu’on fait là ?
La Vulcaine lui résuma les derniers événements tout en continuant son analyse de l’unité de téléportation.


– T’Savhek, je pense que vous devriez…
– C’est est trop, commandant, dit Sulok en écartant le rideau.
Harlington fut choqué de voir l’uniforme et les mains du médecin souillés de sang… son sang ! Sulok s’empara d’une seringue hypodermique tout en rajoutant :
– Commandant, dans la situation présente, vous ne servez à rien. Pire, vous me déconcentrez dans ma tâche. En tant qu’officier médical en chef, j’estime que vous n’êtes pas en état d’assumer votre rôle de commandant. Et à titre personnel, j’ajouterai que vous êtes un fieffé imbécile de vous obstiner à croire le contraire !
– Aurais-je réussi à vous énerver, docteur ? demanda Harlington avec un sourire surpris.
Sulok ne répondit pas et se contenta d’injecter une nouvelle dose d’anesthésiant à son patient, qui sombra aussitôt dans l’inconscience.

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MessageSujet: Re: [TOS] USS Baltimore II : Narnaya Prime   [TOS] USS Baltimore II : Narnaya Prime - Page 2 Icon_minipostSam 03 Juil 2010, 08:26

Chapitre 18 : Le sauvetage


T’Savhek avertit Silkar qu’elle avait terminé de mettre en place les grandes lignes du programme. Elle lui donna ses dernières instructions afin qu’il l’optimise et le rende capable de former un champ de force autour du Baltimore.
Pour sa part, en attendant qu’il en ait fini, elle s’attela à ouvrir un passage à travers les systèmes de sécurité du vaisseau. Ce programme violerait vingt-neuf protocoles de Starfleet, selon les calculs, elle devait donc créer autant de brèches pour pouvoir l’appliquer. La problématique était triple : faire en sorte que les systèmes de sécurité acceptent de faire tourner le programme, relier ce dernier au réseau de synthétiseurs du bord pour qu’ils reproduisent les ondes nécessaires à la protection du Baltimore, et enfin installer une dérivation entre les synthétiseurs et le noyau du réacteur du vaisseau. La puissance de ce dernier était indispensable pour soutenir l’activité des synthétiseurs, dont les caractéristiques de base ne suffiraient pas à produire une intensité de champ aussi puissante.

T’Savhek et Silkar travaillèrent de la même manière que pour le programme proprement dit : elle ouvrait les brèches, désactivant les protocoles de sécurité qui entendaient lui mettre des bâtons dans les roues. À chaque fois, c’était comme lancer une corde au-dessus d’un précipice en l’accrochant de l’autre côté. À charge pour Silkar de transformer ce mince passage en pont.
Elle était si concentrée sur sa tâche colossale qu’elle en oublia le temps qui s’écoulait, inexorable, jusqu’à s’en rappeler. Glacée, elle constata que son fiancé et elle travaillaient sur les consoles informatiques depuis plus d’une heure. Elle estima qu’il ne leur en faudrait pas le double pour terminer.
Les deux Vulcains terminèrent cinquante-deux minutes plus tard. T’Savhek n’avait pas le temps de vérifier la viabilité de leurs modifications, aussi enclencha-t-elle sans attendre le fruit de leur labeur.
Les lumières vacillèrent un instant et des alarmes se déclenchèrent sur plusieurs consoles de sécurité. Le programme désactivait manifestement certains circuits et systèmes du Baltimore. T’Savhek pianota furieusement sur sa console pour redistribuer la puissance du vaisseau. Quand ses manœuvres ne suffisaient pas, elle désactivait les éléments compromis ou en danger. Heureusement, aucun système vital ne semblait touché.
Quand la dernière alarme se tut, elle attendit quelques secondes, au cas où de nouveaux problèmes surgiraient.
La situation semblant sous contrôle, ne lui restait plus qu’un ultime test à mener. Elle récupéra l’unité de téléportation, composa les coordonnées de la cellule soffrée et lança la procédure de téléportation. Rien ne se passa.
– Du bon travail, T’Savhek, constata Silkar. L’analyse poussée du programme et de ses interactions avec l’ordinateur de bord sera très riche en enseignements.
– Certes, Silkar. Mais nous verrons cela plus tard. Rendez-vous vite à l’armurerie sur le pont B et ramenez-moi une mallette de phaseurs. Je vous ouvre la porte d’ici.
– Entendu, fit Silkar avant de quitter la salle des machines.
Elle coupa leur système parasite, attendit quelques secondes et le remit en route. Nulle nouvelle alarme. Leur bricolage avait l’air de vouloir tenir.
Elle rejoignit Silkar et s’empara de la mallette :
– Je retourne chercher nos hommes. À mon signal, vous coupez notre programme.
Sans attendre de réponse, elle courut jusqu’à la salle de téléportation et s’installa sur l’unique plot de la pièce.
– Maintenant, Silkar.

– Ce n’est que moi, fit T’Savhek en apparaissant au milieu des prisonniers.
Elle fut soulagée de voir que rien n’avait changé en bas. Nulle mauvaise surprise, pas de Soffrés bardés d’armes pour l’accueillir.
– Pas un bruit ! Lupescu, distribuez les phaseurs au cas où nous serions interrompus par les Soffrés le temps de remonter tout le monde. O’Connor, je vous confie l’unité de téléportation. Les coordonnées du Baltimore sont pré-rentrées, vous aurez juste à appuyer ici. Remontez deux personnes à la fois en commençant par les scientifiques de l’avant-poste. Equipe de sécurité du Baltimore, en position !
Dorin Lupescu, Gork Nimar, Kimiko Heitashi et Gotram s’alignèrent le long des barreaux, phaseur en mains, prêts à tirer sur tout Soffré qui surgirait par le couloir.
T’Savhek prit Jussé à part :
– Merci, Jussé. Sans vous, rien de tout cela n’aurait été possible.
– Que va-t-il se passer, désormais ? demanda le Soffré.
– Je crains que mes hommes et moi-même devions repartir. Nous ne pourrons rien faire de plus seuls, sauf nous faire reprendre.
– Vous allez nous abandonner ? s’insurgea Jussé.
– Au contraire. Nous allons regagner l’espace de la Fédération et revenir avec des renforts. Je refuse de laisser Jingkler arriver à ses fins.
– Avec des troupes et votre technologie à nos côtés, nulle doute que la Résistance vaincra !
– Je ne pense pas que Starfleet soit d’accord pour un soutien militaire direct. Néanmoins, il existe un autre moyen de vous aider. Sender fait mener des recherches sur ce qui tue les Soffrés à la surface. Si la Fédération parvient à résoudre ce mystère avant lui, tous ses plans de déification tomberont à l’eau.
– Peut-être, avança Jussé, dubitatif.
– Nous n’avons pas beaucoup de temps, continua T’Savhek en constatant que O’Connor avait déjà réalisé trois aller-retour. Avant de partir, nous allons récupérer les relevés effectués par nos scientifiques de l’avant-poste. Je vais en outre vous prélever un peu de sang et un échantillon épidermique. Avec cela, nous devrions avoir tout ce qu’il nous faut pour aider votre peuple.
– Si ça ne suffit pas, vous aurez agi en vain. Je veux venir avec vous, mieux vaut que vous ayez un cobaye sous la main. Avoir un corps de Soffré à analyser, même mort, peut vous aider.
T’Savhek réfléchit quelques secondes, d’accord avec les avantages indéniables de la proposition du Soffré. Malheureusement, comme ils ignoraient ce qui tuait les Soffrés une fois sortis de leurs cavernes, elle dut décliner l’offre de Jussé. Alors qu’il ne restait plus dans la cellule que O’Connor, Lupescu, Jussé et T’Savhek, cette dernière conclut :
– Donnez-moi une fréquence sur laquelle vous joindre. Je vous fais la promesse que nous reviendrons.
– Qu’est-ce qui me dit que votre Fédération ne va pas vous désavouer et nous laisser nous débrouiller seuls ?
– Derrière les nobles sentiments se cachent souvent une réalité bien plus terre à terre. La Fédération va se laisser convaincre de vous aider car votre technologie de téléportation va l'intéresser au plus haut point, c’est certain.
– Je vois, fit Jussé, quelque peu déçu. Je compte sur vous, T’Savhek.
– Dès que nous serons à bord du Baltimore, nous vous renverrons votre unité de téléportation. Bonne chance à vous.

Une fois sur le navire, T’Savhek ordonna à Silkar de remettre en route du programme anti-téléportation. Elle fut soulagé d’apprendre qu’il fonctionnait à nouveau.
De retour sur la passerelle, elle s’installa dans le fauteuil de commandement avec le sentiment incongru de voler la place. Voir Garcia et Inriek à leurs postes habituels de pilotage et de navigation lui mit du baume au cœur : la situation semblait bien partie pour se normaliser.
– Cap sur l’avant-poste, monsieur Garcia.
Elle ouvrit un canal de communication sur l’accoudoir de son fauteuil et dit :
– Silkar, préparez-vous à télécharger toutes les données que vous avez recueillies sur Narnaya Prime. Dès que ce sera fait, nous quitterons la planète. Infirmerie, qu’en est-il de l’état du commandant ?
Quand l’infirmier Thif répondit, T’Savhek entendit un concert d’alarmes en fond sonore.
– Ici Thif, répondit l’infirmier, qui avait d’ores et déjà repris sa place aux côtés de Sulok. Ce n’est pas le moment ! Nous vous rappelons dès que possible !
Il coupa brusquement la communication.

Harlington était sans nul doute dans un état critique. T’Savhek sentit une boule se former dans sa poitrine. Elle s’en étonna. Certes, ils n’étaient pas qu’un simple commandant et sa subordonnée l’un pour l’autre, ils se connaissaient maintenant depuis un certain temps, mais tout de même… Elle trouva si étrange d’être troublée à ce point qu’elle refusa d’explorer plus avant ses sentiments.
– Monsieur Garcia, dès que le téléchargement sera effectif, cap sur la base stellaire 23.

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MessageSujet: Re: [TOS] USS Baltimore II : Narnaya Prime   [TOS] USS Baltimore II : Narnaya Prime - Page 2 Icon_minipostVen 16 Juil 2010, 11:23

Chapitre 19 : Sur le chemin du retour


Journal personnel de Harry Harlington, date stellaire 1618,2.

Cela fait déjà cinq jours que le docteur Sulok m’a rafistolé, et deux qu’il m’a autorisé à regagner mes quartiers. Je ne suis plus le commandant de bord : ce maudit Vulcain m’a ni plus ni moins démis de mon commandement.
Lors de mon réveil suite à l’opération, j’ai aussitôt voulu prendre contact avec T’Savhek, afin de me mettre au courant des événements survenus pendant ma mise à l’écart forcée. Mal m’en a pris : Sulok a fondu sur moi comme un prédateur sur une proie et m’a donné l’ordre – oui, donné l’ordre, à moi, son commandant ! – de prendre du repos.
Je dois avouer que l’envoyer paître, comme je l’ai alors fait, m’a mis beaucoup de baume au cœur. Ce diable aux oreilles pointues en est resté comme deux ronds de flanc pendant d’interminables secondes, une éternité de bonheur quand j’y repense. Clouer le bec à un Vulcain n’est pas chose aisée, et comme en plus je ne l’aime pas, c’était d’autant plus jouissif. J’ignore s’il s’était déjà frotté à l’argot terrien, mais j’aime à croire que je lui ai appris quelques insultes hautes en couleur à cette occasion.
Si, avec le recul, je suis le premier à reconnaître que mon attitude a été d’une puérilité sans nom, je ne regrette pas une seule de mes paroles. Peut-être aurais-je dû m’excuser depuis, mais c’est au-dessus de mes forces. Nous ne nous apprécierons sans doute jamais mais sommes assez adultes pour faire la part des choses. L’essentiel est que nous soyons capables de travailler ensemble.
Quoi qu’il en soit, je dois admettre que sa réponse m’a sérieusement remis les pieds sur terre. Il a ni plus ni moins décrété que je n’étais pas en état de diriger le navire : fort de son autorité d’officier médical en chef et avec son habituel ton glacial voire cassant, il m’a démis de mes fonctions. Ce fut dès lors à mon tour d’être frappé de stupéfaction. Je me demande s’il a autant savouré ma stupéfaction que moi la sienne un instant plus tôt.
Je ne le lui avouerai jamais, même sous la torture, mais il a eu raison : mon besoin de savoir, de contrôler les choses, bref d’assumer mes responsabilités de commandant coûte que coûte étaient totalement déraisonnables.

Pendant ces trois jours passés à l’infirmerie, le stress a eu le temps de retomber. J’ai profité comme j’ai pu de l’accès aux ordinateurs de bord qu’il a bien voulu m’accorder deux demi-heures par jour pour m’informer de la situation.
Quand j’ai enfin pu regagner mes quartiers, j’étais dans un état de langueur qui confinait à la déprime. Un sentiment d’inutilité m’habitait. T’Savhek avait parfaitement pris les choses en main suite à mon indisponibilité, avec sa compétence habituelle. Si j’avais été éliminé par Jingkler, l’équipage et les scientifiques de l’avant-poste auraient tout de même été sauvés grâce aux actions de mon officier en second.
Depuis, je remonte doucement la pente. Mes officiers m’y ont indirectement aidé. Un vœu de prompt rétablissement par-ci, un sourire par-là. Parfois, je replonge sans crier gare dans un état de torpeur. À chaque fois que je croise T’Savhek et Silkar ensemble, en fait.

Comme prévu par T’Savhek, Starfleet a été très intéressé par la technologie de téléportation des Soffrés. La Fédération a d’ores et déjà accepté de mener des recherches sur les radiations qui tuent les Soffrés en surface. Silkar a pris la tête de ces études, secondé un temps par Sulok et Thif. Dès que les premiers protocoles de recherche ont été mis au point, Silkar s’est adjoint l’aide de plusieurs équipes scientifiques de haut vol de la Fédération. Savoir que différents laboratoires de Starfleet sont impliqués me donne bon espoir qu’une solution puisse être trouvée rapidement.
Je ne peux m’empêcher d’éprouver de la frustration à l’évocation des Soffrés. J’aurais préféré que nous trouvions une solution pour les aider tant que nous étions sur place. Alors que là, nous sommes partis comme des voleurs. J’ai beau avoir retourné la situation dans tous les sens des centaines de fois depuis, je ne vois malheureusement pas ce que nous aurions pu faire de plus. Je pense que la Fédération trouvera une solution avant Jingkler, mais qui sait ce qui se produira sur la planète avant que la Fédération n’y revienne ?

Il plane toujours une atmosphère étrange au sein de mon équipage. Sulok et Thif sont inséparables ; ils sont très formalistes l’un envers l’autre et semblent faire des efforts exagérés pour que leurs relations professionnelles ne dérapent pas à nouveau. Ils ont repris leurs propres recherches sur le virus hélicondratile.
L’aspirante Kimiko Heitashi semble avoir surmonté le deuil de son amour rejeté par le sous-lieutenant Garcia. Ce petit bout de femme est plus solide qu’elle n’en a l’air. Son espièglerie naturelle refait parfois surface, même si elle est moins spontanée qu’auparavant. Je pense qu’elle se blinde, je la sens plus dure, mûrie par cette mauvaise passe.
Le Baltimore est un petit navire, les rumeurs ont tôt fait d’y circuler. Il est arrivé accidentellement jusqu’à mes oreilles que Garcia a tenté une réconciliation avec Heitashi, et qu’elle l’a envoyé promener. Je crois que la cote de popularité du navigateur ibérique n’est pas prête de remonter avant un long moment.
T’Savhek a été au bout de l’idée qu’elle avait annoncé avant notre rencontre avec les Soffrés. Elle et son fiancé sont venus me demander de les marier. C’est l’une de mes prérogatives de commandant de bord. Ils avaient presque l’air enthousiastes... pour des Vulcains. Leur mariage ne sera véritablement entériné qu’après une cérémonie traditionnelle sur Vulcain, mais ils sont attachés à l’idée d’être également mariés en tant que membres de Starfleet. Peut-être une manière d’honorer leur double allégeance envers Vulcain et la Fédération. Je l’ignore et n’ai pas eu le cœur à le leur demander. Je me suis contenté d’accepter sans enthousiasme de présider la cérémonie. J’espère que ça ne s’est pas trop vu.
Silkar, en dépit de ses longs cheveux très inhabituels chez un membre de son peuple, ne semble pas sortir du moule duquel sont issus les Vulcains. Froid et méticuleux. Plus serein que glacial, en fait. Je crois que je le considère comme une quelconque connaissance vaguement amicale. À part sa fiancée, nous n’avons pas d’atomes crochus. Nos relations se bornent donc à une courtoisie réciproque.
Je suis néanmoins partagé : content pour eux, ou du moins je m’y force, mais d’un autre côté il m’arrive d’être saisi de pincements au cœur en sachant que cette femme aussi magnifique qu’intelligente ne sera jamais mienne. Ai-je donc été si stupide avec mes espérances ? Sans doute que oui. J’ai entendu parler de mariages humano-vulcains, et même d’enfants nés de ces unions. Mais ces derniers sont rarissimes.
Je vivrai donc avec la norme. Elle mariée avec l’un des siens, et moi… et moi, que me reste-t-il ? La solitude du commandement ? Diriger un navire était mon rêve et il s’est accompli. Je me considère toujours comme faisant mon apprentissage du poste, mais je suis très satisfait de l’évolution de ma carrière professionnelle. J’ose simplement croire que ma vie ne se bornera pas à cette seule réussite.

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MessageSujet: Re: [TOS] USS Baltimore II : Narnaya Prime   [TOS] USS Baltimore II : Narnaya Prime - Page 2 Icon_minipostVen 16 Juil 2010, 11:23

Épilogue


Dès que Sulok l’eut à nouveau déclaré apte au service, Harlington put procéder au mariage de T’Savhek et Silkar. Cérémonie très étrange à ses yeux.
L’équipage et les scientifiques humains de l’avant-poste étaient prêts pour faire une fête du tonnerre, et ils avaient failli applaudir ou lancer des vivats quand Harlington avait prononcé le rituel « Vous êtes désormais mari et femme ». Mais les époux s’étaient contentés d’un simple hochement de tête à l’attention de Harlington. Silkar avait ensuite levé la main, index et majeur collés et pointés vers le haut : T’Savhek avait posé dessus les mêmes doigts. Ainsi unis, ils s’étaient dirigés vers le buffet dressé pour l’occasion et avaient recueilli les félicitations modérées de leurs compatriotes.
Les non-Vulcains présents ne surent pas trop comment réagir, leurs sourires et félicitations ne récoltant que hochements de tête guindés de la part des nouveaux mariés.
Harlington sourit intérieurement : voilà une ambiance qui n’aurait pas déparé à une cérémonie funèbre menée dans la dignité la plus stricte. Il se demanda si, une fois que l’équipage aurait profité de l’alcool – illicite, mais personne n’eut le mauvais goût d’en faire la remarque, y compris parmi les Vulcains – servi au buffet pour l’occasion, il ne se trouverait pas un membre d’équipage un peu gris pour taper dans l’épaule du marié pour le congratuler.
Si cette perspective l’amusait, il l’avait tout de même anticipée et demandé à Lupescu de veiller à ce les membres de l’équipage gardent une conduite appropriée.

Pour Harlington, la petite fête fut réussie. Son équipage sut se tenir, dans une ambiance conviviale. Vulcains et non-Vulcains avaient fini par se mêler indifféremment et les conversations avaient fusé, sur des sujets variés : comparaisons entre coutumes humaines et vulcaines, politique de Starfleet, dernières avancées technologiques et perspectives à venir. Harlington saisit même au vol un débat sur la migration des oiseaux merleaxis de Vinorus VII. Même Garcia semblait avoir réussi à s’intégrer.
Quand la fatigue le gagna, mélange d’un léger abus de cocktails et d’une condition physique toujours en convalescence, il félicita une dernière fois les époux et se retira.

Au détour d’une coursive, il trouva Kimiko Heitashi adossée juste à côté de la porte de ses quartiers, le regard dans le vague.
– Tout va bien, aspirant ? demanda-t-il avec un vague sourire.
Il ne lui avait pas échappé que Heitashi n’avait pas été la dernière à lever le coude, à tel point qu’il avait dû demander à Lupescu de la rappeler discrètement à l’ordre.
– Je… je crois qu’il vaut mieux que j’évite de bouger pour l’instant, commandant. Ça… tourne.
Il se demanda s’il devait la rabrouer et décida de n’en rien faire. Les circonstances étaient exceptionnelles, il pouvait bien passer l’éponge.
Elle colla ses yeux noirs dans les siens et il se sentit électrisé. Quand elle se jeta dans ses bras et l’embrassa fougueusement, il répondit instinctivement à son étreinte.
C’est à tâtons qu’elle ouvrit la porte de ses quartiers et qu’ils y disparurent sans se séparer, accrochés l’un à l’autre comme à une bouée de sauvetage.

Dès lors, une nouvelle vie commença sur le Baltimore. Jusqu’à ce que deux semaines plus tard, Dorin Lupescu voit une licorne apparaître devant ses yeux dans une coursive du vaisseau…

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