Muse est l'un de mes épisodes favoris de cette saison 6, une petite merveille allégorique qui se double d'une sincère déclaration d'amour aux histoires si particulière de
Star Trek.. Ou ce qu'est
Star Trek dans son sens le plus pure.
Muse dépouille
Star Trek de ses apparats pour n'en tirer que sa substantique moelle: La dramaturgie, équilibre précaire chahuté par les vents de l'inspiration de l'auteur ( ou dans le pire des cas, sa paresse comme l'indique l'un des acteurs ) , qui au final laisse exploser la magie & l'émerveillement d'une histoire Trek, ou quand la muse ( B'lanna ) disparaît dans les cieux ( se téléporte ) et envoûte ainsi son audience.
Jamais l'un des élément les plus atypique de
Star Trek _ la téléportation , n'aura parut aussi poétique et merveilleux , pure comme au premier jour.
Ecrit par Joe Menosky (
Darmok.TNG.5 ), l'un des plus talentueux et hélas méconnu scénariste Trek des années 90,
Muse nous ouvre ici les portes du sanctuaire , le saint des saints: Le coeur des scénaristes Trek. & cela à travers le périple du poète Kelis, qui capture le personnage/ l'inspiration ( B'lanna ) pour lui soutirer une nouvelle tragédie.
Il s'agit là du dernier script
Star Trek 100 % Joe Menosky qui sonne autant comme une profession de foi, un plaidoyer pour la création que comme un avertissement aux futurs scénaristes Trek.
Nul n'est censé savoir la terrible guerre de pouvoir ( et d'ego )
* qui s'est livré dans les coulisses de
Voyager entre les producteurs et les scénaristes du show, & donc la qualité de la série aura tant souffert durant les dernières années.
Car
Star Trek depuis les temps glorieux de Gene L. Coon, DC Fontana, John Meredyth Lucas a toujours été une série conçut , pensée, véhiculée par des scénaristes. Il n'est pas étonnant de noter que le déclin de
TOS est venue par la main mise totale d'un producteur sur le show ( Fred Freideberger ).
A travers le périple artistique de Kellis, Menosky pointe du doigt les difficultés de la création & celle d'atteindre l'idéal artistique. Que cela soit à travers la guerre que se livre les "patrons" /les producteurs ( notez le, une guerre toujours en coulisses! ) , l'exigence du public ( les Trekkers, lui aussi en quelque sorte un "patron" ) , le temps ( Kellis n'a qu'une semaine pour livrer son histoire ) , une inspiration impétueuse ( jamais le caractére changeant de B'lanna n'aura été aussi pertinent! ) .
Toutes ces embûches touchent leur cibles avec justesse & précisions & nous démontre que
Star Trek est un récit qu'il faut traiter avec respect..Même si certains élément peuvent paraître dramatiquement ...illogique ( quid du Vulcain ? ) , ils le sont dans l'univers particulier et excitant de
Star Trek.
Comme pour mieux souligner cette particularité dramatique ,la tragédie de Kellis reprend le final d'
Arena TOS.1 , l'un des épisodes les plus mémorable de la Série Originale, Avec Janeway en guise de Kirk, et de Seven en guise de Gorn. Quand celle ci refuse de tuer son ennemi. Le dramaturge capture ainsi l'esprit de
Star Trek & son énergie positive dans l'espoir naïf ou coinvaincu qu'elle changera l'état d'esprit de son audience.Son âme et son coeur.
Dans le cas contraire, si Kirk tue le Gorn & ce n'est plus
Star Trek, mais un quelconque ersatz minable (
SG1 anyone? )
& Kellis /Joe Menosky de conclure magnifiquement sa tragédie par cette profession de foi, qui hélas ne sera pas ou peu tenu par la suite:
" & ces histoires continueront aussi longtemps que nous aurons le souffle pour vous les raconter, aussi longtemps que nos patrons resteront sage et plein de compassions. et Voyager continuera son voyage vers les cités luminescentes de la Terre ou la paix reigne et ou la haine n'a pas de demeure ."Merci Joe de nous avoir ainsi rapeller l'essence de
Star Trek. En espérant que JJ Abrams et sa clique auront eux , compris le message.
*Déja dans les coulisses de des deux premières saisons de TNG , une telle guerre de pouvoirs s'était produite. Pas étonnant qu'elles sont aussi les plus faibles du show