Paru en VF au Fleuve Noir en 1993, ce livre est signé David Gerrold, écrivain de science-fiction plusieurs fois récompensé et qui a oeuvré notamment pour Star Trek, tant au niveau scénarios que romans.
Le quatrième de couverture :
- Citation :
- Journal du docteur McCoy, date stellaire 4496.1
La jeune femme ramenée à bord est en bonne forme physique. Elle n'a pas encore compris que le monde où elle a vécu n'est pas tout l'univers. Quoi qu'on lui montre, elle n'y voit que magie. Pour sauver son monde, Jim va devoir la persuader très vite que nous ne sommes pas des démons. J'espère qu'il y parviendra avant qu'elle pose les yeux sur Spock !
Pour dire les choses clairement, ce 4ème de couv n'esquisse même pas le sujet de ce vaste et bon bouquin.
Je dis "vaste" car le livre, s'il est d'une taille classique, aborde énormément de sujets différents : on a des focus sur l'équipage, important ou non, ainsi que tous les détails sur leurs rôles et prérogatives (juristes, équipes de premier contact, historien, etc). On a droit à un pan de l'histoire de la Terre au temps des premières avancées spatiales au 21ème siècle.
Et on a droit à tout un développement du Vagabond, le vaisseau terrien perdu et retrouvé par l'Enterprise. Vaisseau multi-générations, il a été la proie d'une mutinerie quelques générations auparavant : certains voulaient s'arrêter enfin sur une planète, mais d'autres s'y refusaient, celle-ci subissant des radiations mortellement dangereuses tous les 23 ans.
À partir de là, deux communautés ennemies mortelles virent le jour à bord, les uns vivant dans les niveaux supérieurs et ayant accès à tout, et les autres, les "Sauvages", vivant dans les niveaux inférieurs, dans l'obscurité, et n'ayant pour toute subsistance que les déchets et poubelles abandonnés par leurs ennemis. À ces niveaux, la gravité est également moindre qu'en haut, aussi les nouvelles générations sont-elles plus trapues, massives, et voient leur espérance de vie largement amputée.
Et pourtant, les Sauvages ne sont pas ceux que l'on croit, car eux n'ont rien oublié de leur passé, même s'ils ne savent plus lire, trop occupés à lutter au quotidien pour leur survie. Tandis qu'en haut, une sorte de théocratie a vu le jour : le capitaine a raison et toujours raison, quoiqu'il arrive. L'univers se borne au vaisseau lui-même, et toute preuve du contraire est blasphématoire et engendrée par les Sauvages. Point.
Forcément, quand Kirk découvre cela et surtout, que le Vagabond se dirige droit vers le Tourbillon Galactique qui donne son nom au livre, il va être compliqué de sauver ces gens. Ils sont ennemis héréditaires mais ont potentiellement les connaissances complémentaires pour s'en servir... à condition de mettre leurs ressources en commun... et d'oublier leur haine atavique. Comme de juste, le tourbillon galactique en question est une association de deux trous noirs tournant chacun autour de l'autre et engendrant un mouvement astrophysique d'hélice qui déchiquète tout se qui s'approche.
Et n'oublions pas d'autres interrogations, dont une intéressante concernant la Prime Directive : certes, les habitants du Vagabond sont des humains, mais de nos jours ils l'ignorent et pensent que l'univers se borne à leur vaisseau : la Prime Directive ne devrait-elle donc pas s'appliquer, auquel cas Kirk et compagnie ne devraient-ils pas rester à l'écart de cette civilisation redevenue primitive ou presque ?
Vous l'aurez compris, on passe d'excellents moments avec ce roman ! Si vous avez l'occasion de vous le procurer, foncez !